En 1270, sous l’autorité du sénéchal
du Venaissin, Guy de Vaugrigneuse, pour le compte de la comtesse Jeanne de
Toulouse, un arbitrage fixe les limites entre le territoire de Malaucène
et ceux de Bédoin et de Caromb, eux même fiefs de Sibylle d’Anduze,
veuve de Barral des Baux.
Sibylle d’Anduze, dame de Caromb et Bédoin, est la nièce de
Raymond VII de Toulouse.
Ses fiefs couvraient aussi Brantes, St-Léger et Savoillans [153].
Voici la lettre de Jeanne de Toulouse, dernière
héritière du marquisat de Provence :
« Jeanne, comtesse de Toulouse
et de Poitiers, à notre cher et fidèle sénéchal
du Venaissin, salut et dilection.
Nous faisons le plus chaleureux appel
à tout votre dévouement, afin que vous cherchiez à connaître
les véritables bornes et limites des possessions de noble dame Sibille,
veuve de Barral des Baux, en ce qui concerne les castrum de Bédoin
et de Caromb, dans le voisinage des terres de Mormoiron et de Malaucène.
Par le moyen de quelques hommes dignes de foi, cherchez vite à savoir
la vérité et, cette vérité étant
connue, hâtez-vous, je vous prie, de faire placer les bornes de séparation
entre ces derviers territoires et soyez pleins de bienveillance et de bonté
pour cette dame en tout ce qui touche à ses intérêts.
Donné mardi, en la fête
de Saint Jean Baptiste. »
Les opérations furent réalisées
le VI des calendes de novembre 1270 en présence de nombreux témoins
pris parmi la noblesse de Bédoin, Crillon et de Malaucène ;
et, le lendemain, l’acte de délimitation fut dressé à
Sarrians par Pierre Nicolis, notaire du comte de Toulouse. Les intérêts
de la famille des Baux étaient défendus par Bertrand de Reillane,
chevalier de Monteux, assisté de Guillaume Albrion, notaire de Bertrand
des Baux.
D’autres limites sont définies en
1271 : des bornes sont placées du côté de St Jean de
Galles, sur le territoire de Caromb entre les communes de Caromb et de Malaucène
par Etienne Raymond de Grosse, sénéchal du Comtat pour le pape.