|
Chapitre XXI.
DEUXIEME GUERRE DE SUCCESSION DE MONTFERRAT .
Bataille
en Val Varaita.
Trois marchands assassinés
La Taille en Dauphiné.
Madame
Royale, en Savoie.
Révocation de l’Edit de Nantes.
La situation
dans nos vallées, après la guerre.
Bataille en Val Varaita.
En 1627, Richelieu attribue le duché de Montferrat à
un français, Gonzague de Nevers, ce qui ne plaît
pas aux savoyards : ceux ci tentent, une deuxième fois,
en 1628, d’envahir le duché de Monferrat. Suite à
leur changement d’alliance, Louis XIII décide d’occuper la Savoie.
Ses troupes, aux ordres du marquis d’Uxelles, sèment sur tout
leur parcours le désordre et se livrent au pillage. Jamais, au
dire du père Marcellin Fournier, armée ne fut plus indisciplinée
et ne commit plus d'excès (). Cela est confirmé par les
Transitons de Molines. Parties d’Embrun, les troupes remontent la vallée
de l’Ubaye par St Paul et Maurin et le col du Longuet, pour redescendre
sur le Val Varaita. Le gros de la cavalerie gagne Château Dauphin
par le Queyras et le col Agnel. Charles Emmanuel, avec 12.000 fantassins
les attendent dans la région de Villar-Sampeyre, tenant les crêtes
voisines. Le duc de Savoie fait semblant de se retirer, puis se retourne
subitement et oblige l'armée française composée
de jeunes recrues, peu dressés à fuir précipitamment
et en désordre. Le duc les poursuit jusqu'à Château-Dauphin
et en fait grand carnage au lieu dit, depuis, Route de la déroute.
Les Français se retirent en désordre par le col Agnel,
laissant leurs canons à la garde du gouverneur de Château
Dauphinet se réfugient à Briançon.
Le pays est ruiné.
Les ravages sont importants dans tout le Briançonnais à
cause de la peste qui était attribuée aux bandes de
l’armée du marquis d’Uxelles : deux tiers des habitants d’Arvieux,
par exemple, disparaissent.
Le maréchal de
Créqui ordonne, le 15 août 1628, aux habitants du Queyras,
de fournir 1.000 hommes et 30 bêtes pour aller prendre les canons
et les munitions laissés à Château-Dauphiun par
le marquis d'Uxelles (33).
Jean de Rous, capitaine au service de la
France, prit une part active aux guerres. Il se distingua à la
défense de Château-Dauphin, qu’assiégeait le duc de
Savoie, et après réduction de cette place, il vint se fixer
dans la ville d’Embrun, dont il fut élu consul en 1628. Il fit
son testament olographe, le 30 juillet 1630, par lequel il légua
50 livres à l’église d’Embrun, pareille somme à
celle de Bellino.
La famille
Rous de Tourette :
voir leur histoire,
de Tourette à Sorgues (en Vaucluse)
En 1629, le col du Montgenèvre
voit défiler les litières de Louis XIII et de Richelieu
s'en allant forcer, le Pas de Suse, et battre le duc de Savoie. Il est
peu probable que le fameux cardinal a accordé la moindre attention
au paysage dont, à l'époque, les voyageurs de marque
ne se souciaient guère.
En 1630, les Français reprennent Saluces et Pignerol. Ils sont
accueillis favorablement par les populations de la Savoie, mais doivent
mettre le siège devant Nice. Les Espagnols débarquent à
Villefranche et occupent Nice pendant 12 ans.
Le 13 mai 1631, on ordonne de faire ouvrir
le passage du col Agnel, aussi bien du côté Queyras que
du côté Château-Dauphin pour le passage des troupes.
En juin, le Queyras est donné en aide à Château-Dauphin
et il lui est demandé 36 livres par feu pour l'étape
des troupes à St Clément (33). Le 1er janvier suivant,
c'est Château-Dauphin qui doit contribuer à l'entretien
de la compagnie des gardes du maréchal de Toyras, lieutenant général
de l'armée en Italie (33).
Le 3 juin 1635, le duc de Créqui prescrit aux 5 compagnies qui
sont en Queyras d'aller loger à Château-Dauphin (33).
Les
Transitons de Molines racontent encore que "l'an 1653, le 8 février,
il y avoit 8 compagnies qui vouloient faire rensonner la vallée
et s'assemblèrent à Châteu-Queyras où ils
firent de grands désordres ey contrenirent les habitants de la
vallée à prendre les armes pour les faire retirer et il
y avait plus de 300 peisants armés ; lesdits soldats tuèrent
4 peisants et violèrent des fames ". Précédemment
il avait été commis de nombreux méfairs à
Château-Dauphin (33).
Trois marchands assassinés :
Le 28 août 1646, trois marchands
sont assassinés sur le territoire de Maurin, dans la vallée
de l’Ubaye, au lieu de Chabreirrette Longue, dans ce vallon qui descend
du col de l’Autaret.
Il s’agit de Donna Gallian Gage feu Jean, 26 ans,
habitant de St Eusebe mais originaire de Bellino; de Jean Michel, feu Chaffré
de Bellino et de Jean Lambert, feu Estienne, de Caldane. Les trois
marchands se rendaient à la foire de Digne. Ils ont été
assassinés par Antoine Roux chef d’une bande de brigands qui vivaient
de rapines et d’assassinats. Ce dernier était originaire de Casteldelfino
ou de Bellino. Il fut arrêté et condamné par le Sénat
de Grenoble au supplice de la roue : pieds et mains liés, il fut
attaché sous une grande meule de pierre mise en rotation par l’action
de l’eau jusqu’à ce que son corps déchiré fut horriblement
démembré .
Donna Gallian portait sur lui une somme d’environ
80 pistoles, somme qui lui avait été confié par le
médecin de St Eusebe, Chaffré Faure, originaire de Pontechianale.
Donna était négociant en cuir et peaux qu’il entreposait
dans sa maison de St Eusebe. Ses héritiers furent ses trois sœurs
: Marie, du Chazal de Bellino, Catherine et Magdeleine, la mère du
notaire de S Eusebe, Chaffré Tholozan.
Jean Michel laissa, de son épouse Marie
Arnaud, trois enfants : Chaffré, Donna et Lucresse qui furent mis
sous tutelle.
Les biens du dernier, Jean Lambert, furent partagés
entre son frère Chaffré et sa sœur Marguerite (Parmi ces biens,
deux mules, une douzaine de chapeaux, un quintal de fromage).
1. Sergio Ottonelli, « Ricerche storiche sull’alta Val Varaita
», page 283 et suivantes
2. ”legato mani e piedi,
fu ivi posto (…) sotto una grossa mola in pietra, messa in giro dall’acqua,
che gli sfracello orribilmente le membra”
La Taille en Dauphiné.
Les règnes de Henri IV et Louis XIII sont aussi marqués
par le procès des tailles. La taille, principal impôt direct,
pèse sur les roturiers et spécialement les paysans. Or,
depuis le XIVe siècle, beaucoup de propriétaires avaient,
par achat ou par mérite, obtenu l'accès à la noblesse,
exempte de cette charge. Le nombre d'imposés diminuait en même
temps que la surface imposable, mais la somme exigée par l'État
allait plutôt croissant. Le poids de la fiscalité atteint
au XVIe siècle les frontières de l'intolérable. Le Tiers-État
des villes et des campagnes dauphinoises a le mérite de savoir s'unir
et s'organiser. Il obtient du roi la
reconnaissance de son autonomie et engage un procès.
De 1602 à 1639 des arrêts opposés sont rendus et finalement,
grâce notamment à Claude Brosse, “syndic des villages”, la
Taille est reconnue réelle en Dauphiné,
c'est-à-dire établie sur la terre,
en fonction d'un cadastre, quel que soit le statut social du
propriétaire.
Madame Royale, en Savoie.
Charles Emmanuel de Savoie meurt en défendant ses terres (1630),
et son fils Victor Amédée Ier lui succède à
45 ans. Les plaines du Piémont sont alors ravagées, la
disette est pressante et la peste ravage les populations. [72]. Le
duc se retrouve du côté des français. C’est le
second protectorat français ce qui n’empêche pas la Savoie
de récupérer ses états, sauf Pignerol. Une réaction
des espagnols, en 36, lui enlève Verceil.
Les espagnols
sont partout présents en Italie et en Méditerranée
: en 1635, ils occupent les îles de Lérins, au large de
Cannes et en font une base de défense de leur commerce en Méditerranée.
Les années 37-38 sont marquées par des batailles navales
entre français et espagnols (Villefranche). Un capitaine de navire
de Nice, Jean Galléan, en 1637 rapporte à Cimiez les drapeaux
pris aux tunisiens, au large de la Calabre. [52]
Après la mort de Victor Amédée de Savoie, Madame
Royale, Christine de France, son épouse et sœur de Louis XIII,
prend en main la régence, mais les oncles du jeune duc Charles
Emmanuel II, le prince Thomas et le Cardinal Maurice se lèvent
contre elle et contre la France, appellent les Espagnols à l’aide
et la chasse de Turin. Elle doit se réfugier à Montmélian
(1639) [52]. En Piémont, c’est la guerre civile entre “madamistes”,
partisans de “madame reale”, et “priscipisti”, partisans
de la Savoie. Le rebelle Thomas de Savoie-Carignan doit venir jusqu’à
Nice pour établir son autorité dans le sud. Les Provençaux,
inquiets, marchent sur Nice et Thomas doit leur promettre de ne pas pactiser
avec les Espagnols. [52]
Louis XIII et
Richelieu, pendant cette période trouble, attendent à
Grenoble. Puis Madame Royale, par les armes de La Valette, est rétablie
à Turin, doit s’enfuir à nouveau, pour finalement triompher
à Turin, Cunéo, St Dalmas de Tende (1639) [52]. Mazarin
rencontre les rebelles Thomas et Maurice et signe un traité à
Turin en 1641. Thomas reçoit le Canavesan, Maurice le haut comté
de Nice.
La domination
espagnole expire dans les états de Savoie et en Italie : partout
triomphe la politique de Richelieu. Même Monaco, en 1641, secoue
le joug espagnol [52].
Après la chute de La Rochelle, Richelieu impose le culte catholique
dans le Prajelat ou Val Cluson qui relève du Dauphiné
et pousse le duc de Savoie à agir dans le même sens pour
ses états.
Reprise des hostilités en 1641 et la Savoie perd Cunéo.
De 1642 à 1648, Thomas, rangé du côté des
français, fait la guerre dans le Piémont. C’est une guerre
civile. En 1645, la France évacue la Savoie et le Piémont,
sauf Turin et Pignerol. Les Espagnols gardent Verceil. Le Traité
des Pyrénées (1653) met fin au conflit franco-espagnol.
En 1655, 40 000 hommes des troupes ducales commencent une nouvelle
croisade contre les Vaudois. Obligés d’accepter les troupes,
de les loger, ils subissent un véritable pillage qui se termine
par un massacre connu sous le nom de « Pâques piémontaises
». Les rescapés doivent gagner les montagnes. L’Europe
protestante, Angleterre et Suisse en têtes, s’émeut et
la diplomatie savoyarde tente de minimiser les faits. Soutenus de l’extérieur,
les Vaudois entrent ouvertement en rébellion, s’emparent de
La Tour et brûlent des couvents. Encore une fois le duc préfère
négocier. Un accord est trouvé en 1655. [77]
Louis XIII meurt en 1643, Richelieu en 1642. Le règne de Louis
XIV va commencer. Les années qui suivent sont marquées
par une période de répit pour les guerres, mais la peste,
le refroidissement climatique entraînent une forte émigration
des savoyards vers la Suisse et l’Allemagne.
Louis XIV et la monarchie enveloppent tout : “l’Etat, c’est moi
.” dit le roi ; le parlement de Provence est supprimé ;
la noblesse se tait. Après l’opposition d’Aix en Provence à
Richelieu et à Mazarin (1660), la visite de Louis XIV met
un terme à la tradition de rébellion de la ville.
A la suite de
sérieux désaccords entre le pape Alexandre VII, Louis
XIV annexe les Etats pontificaux (Avignon et du Comtat Venaissin).
La politique entraînant accords et désaccords entre les
deux pouvoirs, ces états changent de mains plusieurs fois :
ils sont français de 1662 à 1669, puis de 1688 à
1689. De même pour le comté d’Orange, français de
1673 à 1679, puis de 1690 à 1697.
Les états de Savoie n’ont pas d’autre politique que
celle de la France.
Révocation de
l’Edit de Nantes.
Dès le début du XVIIe siècle, une vigoureuse renaissance
catholique se manifeste en Dauphiné, comme d'ailleurs dans l'ensemble
de la France. Nombre d'ordres religieux anciens (Chartreux, Bénédictins,
Franciscains, Dominicains) ou nouveaux (Jésuites, Visitandines,
Ursulines, Oratoriens) rétablissent ou édifient des couvents
qui aujourd'hui encore marquent la physionomie de bien des villes.
Les églises ruinées sont rebâties, comme les cathédrales
de Valence ou de Die.
Ce mouvement s'accompagne
d'une offensive contre les protestants ; Louis
XIV la développe. Prédications, tracasseries
et brimades se mêlent, faisant céder les plus tièdes.
En 1685, le roi peut croire qu'il n'y a plus de huguenots mais seulement
des “nouveaux convertis”. II abolit donc l'Édit de Nantes.
Le Dauphiné
en est profondément affecté par l'hémorragie de
gens de foi qui préfèrent émigrer, à grand
risque, et dont le départ altère gravement la santé
économique de la province. L'émigration clandestine comporte
le risque de perte de la propriété
A Chianale, le culte est interdit
par un décret du Parlement de Grenoble du 16 mars 1685. Le même
décret ordonne la démolition du temple, l'expulsion du royaume
de France du pasteur David Jourdan, la condamnation des anciens du Consistoire
à des amendes.
La
destruction du temple de La Chanal est prononcée le 1er octobre 1684
et l'exercise de la religion réformée est supprimé
le 14 mai 1685 à La Chanal. A cette date, le curé de Chianale
doit reconnaître la présence de 30 familles de réformés
sur l'ensemble de la Castellata, pour un nombre total d'environ 180 individus
(estimation du même curé) en grande partie résidant dans
sa paroisse.
Le 21 septembre 1685, on note l'abjuration
collective de sept familles de Casteldelfino, devant le curé
et le père capucin Marcello da Mondovì. L'abjuration est constatée
par le notaire Estienne Tholozan :
- Jean Donnette feu Jean (un forgeron d'environ 55 ans et ses enfants Anthoine,
Jean, Chaffré, Jeanne, Marie et Isabeau ;
- Mathieu Philip notaire, son épouse Courtoise Falques et leurs enfants
Pierre, Estienne, Mathieu, Anthoine, Beatrix, Catherine
- Anthoine Philip feu Pierre, son épuse Magdalena Jertoux (Gertoux)
et leurs enfants, Pierre, Jean, Samuel et Catherine
- Gille Philip feu Pierre, son épouse Magdalena Seymand et
leurs enfants Pierre, Beatrix et Magdalena
- Margarita Marc feu Anthoine
- Mathieu RCHARD feu Mathieu et son frère Jacques (le médecin),
l'épouse du 1er, Catherine Vasserot, et leur enfant Mathieu ; Isabeau
Jouve, veuve de Thomas Richard feu Mathieu et ses enfants Marie e Catherine.
- Daniel Vasserot et son épouse Lucresse Martin (lui a 55 ans, elle
environ 30 ans) et leurs enfants Jean, Jacques, Pierre, Catherine et Marie
outre Isabeau la fille que Vasserot a eu de son mariage précédent.
La révocation
de l’Edit de Nantes n’empêche pas la persistance de la dissidence au
XVIIIe siècle.
A Casteldelfino
on ressent une forte influence de la famille Richard, originaire de Chiasale
(Bellino), dont le domicile semble héberger un véritable temple
au moins jusqu'en 1723...
Le 1er octobre 1705), le notaire Raymond Tholozan rédige un
testament chez les Richard qui, vu l'absence de ces formules de dévotion
qui étaient courantes dans la pratique testamentaire, et le défaut
d'une quelconque allusion aux institutions catholiques et de tout legs en
leur faveur, semble biien d'inspiration protestante. Le testateur, qui laisse
20 livres tournois aux pauvres (des dons de ce type, avant la Révocation,
étaient de règle dans les testaments des protestants de la
vallée), est Antoine Roux de Chenal, « marchand negotiant à
Pau », et il déclare être « sur le point de son
départ pour ledit pay de Bearn »
Source : Cuneo, Archivio di Stato, Notaires de la Province de Saluzzo, notaire
Raymond Tholozan, vol. 765.
Dans
un document de la même année, Antoine, rejeton des Richard,
est qualifié par le curé de Casteldelfino de «ministre
secret de la religion protestante ». Ses sœurs (d'abord les deux aînées
et puis la plus jeune) sont enfermées de force dans un couvent, peut-être
à Pignerol, pour y recevoir une éducation catholique, aux frais
de leur père Mathieu. Et le même Antoine est obligé de
se rendre à Turin pour y effectuer les exercices spirituels prescrits.
Mais surtout la hiérarchie catholique n'épargne aucun effort
pour empêcher son mariage avec la fille d'un certain Bellon de Rames,
paroisse de Chancelaz (Champcella) diocèse d'Embrun, personnage très
influent dans le camp protestant. Un tel mariage - lit-on dans une lettre
de 1720 du curé de Casteldelfino Jolity – risquerait de retarder,
et de beaucoup, la fin du calvinisme dans la Castellata : « le calvinisme
ne s'aboliroit peut etre pas dans ce pays après les cent ans, parce
que le dit Richard est puissant en cette vallée, et Bellon en celle
de Quairas ! »
Source : . S. OTTONELLI, op. cit.ci-après :
Declino ed estinzione della chiesa riformata nella Castella, Valados Usitanos
n°30, 1988, p. 29-54
La situation dans nos
vallées, après la guerre.
Jusqu’à la Ligue d’Augsbourg, en 1691, soit pendant prés
de 50 ans, le Midi et les Alpes connaissent une période de calme.
L’activité progresse, la religion est protégée
[52].
Apres les calamités de la guerre, et la peste, la Castellata
connaît une période plus calme, marquée par une
forte croissance économique et une forte augmentation de la population.
A Bellino on note une forte croissance démographique et de
nouvelles terres sont cultivées, plus haut dans la montagne,
de nouvelles maisons sont construites.
Coulants :
Extrait de la carte De Fer du Duché de Milan (1705)
Bibliothèque de
Cessole (Cliché de Lorenzo)
Pendant l'été 1631, un mal contagieux se répand
dans les vallées piémontaises et à Château-Dauphin.
Le Queyras se protège en faisant fermer le col Agnel et deux
hommes y montent la garde (33).
La vie, dans les montagnes
alpines, est liée principalement à l’agriculture et
à l’élevage et la courte saison estivale est une période
de forte charge de travail : faucher et sécher le foin, monter
à l’alpage, soigner et traire les vaches, fabriquer beurre et fromages,
sont les activités principales. La solidarité entre les
familles ne se limite pas à ces activités estivales, mais
couvre aussi la réparation ou la construction des maisons, le déneigement,
l’entretien des ponts ou des équipements communs comme le four
où chacun vient cuire son pain. La maison est organisée autour
de l’étable, la pièce commune la mieux chauffée
pendant l’hiver. La faux, la baratte, le rouet, sont fabriqués
pendant la période hivernale, et chaque famille en possède.
carte du Dauphiné,
XVIIème siècle
(Vue du Nord)
Eau forte de la Feuille.
|
|