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L'Histoire :
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 IV  >1861

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Chapitre XXII.   LA LIGUE D’AUGSBOURG .
La Savoie s'oppose à la France.
Fortifications.
Dans nos montagnes, en 1700.
Carte Thomas Borgonio (XVIIe siècle) - Extrait Castellata

La Savoie s'oppose à la France.

        La fin du règne de Louis XIV est marqué par de nombreuses intrigues et par la Ligue d’Augsbourg où l’Europe entière se rassemble contre Louis XIV.
        Victor Amédée (1684-1722) n’ose pas rompre ouvertement avec lui, mais traite directement avec ses ennemis : il souhaite se libérer de la tutelle de la France. Louis XIV, comprenant son manège, lui demande beaucoup : la moitié de son armée et la citadelle de Turin. Devant son refus, il envoie Catinat occuper la Savoie. Le 20 juin 1690, la guerre est déclarée. Malgré la résistance de Montmélian, qui dure une année, la Savoie est envahie.  Pendant 3 ans les Français la ravagent.
        En 1690, la campagne se déroule en Piémont. Catinat gagne la bataille de Starfarda et occupe Saluces, Fossan. Les armées sont dans la Castellata. Les troupes françaises doivent reculer dans la vallée de Barcelonnette devant les milices réunies aux barbets. Les seules troupes qui résistent valeureusement aux français sont celles des Vaudois.
        Catinat arrive à Rivoli, tourne vers Carmagnole et l’emporte. Cunéo assiégée résiste, soutenue par 800 Vaudois.
        Après un siège du château de Nice, le comté de Nice est occupé par les Français de 1691 à 1693.
     Malgré les avances du roi de France, Victor Amédée II reste du côté de la Ligue et l’empereur d’Allemagne le nomme son généralissime en Italie, à la tête de 30 000 hommes. [72]
         Il  se défend, contre-attaquant en Dauphiné (92), par le Queyras et aussi par le Val Stura et le col de Larche, essayant de reprendre Pignerol (93). Lors de leur retraite du Dauphiné, les troupes laissent un pays ravagé, 70 villes ou villages pillés, 11.000 maisons détruites, 25.000 têtes de bétail razziées et imposent des contributions de 50.000 livres à Embrun et Guillestre,  et 900 livres à Ceillac.

Fortifications.

         Suite à ses invasions, Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Dauphiné. Briançon et Château Queyras demeurent les témoins de ces constructions militaires. Vauban remarqua un plateau isolé sur presque tous ses côtés, à proximité du village d'Eygliers, au débouché du Queyras et au pied du col de Vars où passait alors la frontière. Il fit aussitôt ( oct.-nov 1692) Ie projet pour une ville fortifiée capable de contenir une puissante garnison et suggéra de l'appeler Montdauphin.  Louis XIV en  décida l'exécution et les travaux commencèrent au printemps 1693. A son deuxième voyage dans Ies Alpes, en 1700,  Vauban put inspecter le front bastionné tourné vers le plateau d'Eygliers, dont la maçonnerie faite de cailloux roulés n'était pas d'une cohésion satisfaisante. Il donna des ordres en conséquence et compléta le projet. Des casernes furent construites, un pavillon d'officiers, des maisons particulières. Mais la population civile resta peu nombreuse malgré Ies efforts pour l'attirer en ce lieu ingrat,  et l'église,  pourtant magnifiquement commencée,  resta inachevée.[55]

        Puis la Savoie fait volte-face et négocie avec la France. En 1696, la Savoie récupère ses états, Pignerol, Nice et la Savoie  Puis elle passe aux côtés de la France. La guerre se termine par le traité de Turin en 1696 où Victor Amédée II obtient le soutien du roi de France, Louis XIV, pour une annexion du Milanais. 

            Encore quelques passages de troupes dans nos vallées : le 23 septembre 1689 la compagnie du capitaine de Beauregard, du régiment de Picardie, allant tenir garnison à Château-Dauphin, couche à Molines  et s'y livre à des désordres. Le 15 novembre de l'année suivante les troupes du prince de Savoye pillent Molines, y prennent 15 mulets, 24 vaches et 200 moutons. Le 14 août 1691, c'est 140 vaches et 120 brebis qui sont volées à Saint-Véran par les Vallarins, ainsi que divers troupeaux dans les autres villages..

Dans nos montagnes, en 1700.

        Dans nos montagnes, la vie n’est toujours pas facile. En plus de la pénurie d’argent, il y a la pénurie de vivres : on ne connaît pas encore la pomme de terre (introduite en 1780) ; le bétail, le seigle, l’avoine et l’orge sont à usage local. L’émigration, dans les familles nombreuses, est une nécessité. Dès les premiers jours de la monarchie sarde, nous savons que les savoyards se dirigèrent vers l’Italie. Du XIIIe au XVe siècles, c’est vers la France qu’ils émigrent. Appauvris par les guerres, pressés par la gabelle du sel et les impôts, ils vont en France comme colporteurs.
        De Savoie, on part pour le Languedoc ou la Bourgogne.
        De Bourg St Maurice, on se fait ramoneur. [72]

        Sous Louis XIV, de nouveaux impôts, la Capitation (1695) et le Dixième (1710) nécessaires au financement des guerres, viennent peser sur les paysans. Les temps sont durs pour le petit peuple, mais certaines régions connaissent une expansion économique : c’est le cas à Grasse où les Italiens viennent participer à la cueillette des fleurs pour l’industrie du parfum qui a besoin de beaucoup de main-d’œuvre.

        Nos montagnards sont aussi confrontés à d’autres terreurs : les loups pullulent dans nos montagnes. A Jausiers, en Ubaye, à la fin du XVIIe siècle, ils sèment la peur. A tel point qu’il fait l’objet d’une des capitulations municipales de la communauté : « Pour donner occasion à chacun d’user de diligence à tuer ou prendre des loups, a été capitulé que quiconque tuera ou prendra un loup dans le terroir de ces lieux, aura quatre livres ducales pour chaque mâle et pour les femelles, six, payable par le trésorier de la communauté, pourvu que celui qui tue ou prend le loup le fasse voir à deux des officiers ». [66]


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