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    Préambule
  Introduction
  Géographie
L'Histoire :
 I  < 1200
 II  1200-1713
 III  1713-1861
 IV  >1861

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Chapitre XXIII.   LES VAUDOIS- PROTESTANTS .
          Nous avons suivi les Vaudois depuis lors origine jusqu’à leur regroupement dans les hautes vallées du Pellice, d’Angrogne, du Cluson, de la Doire Ripaire, dans la vallée de Freissinières et celle de Gyronde (Vallouise), donc dans ces quelques vallées qui se trouvent juste au nord du Val Varaita et du Val Pô. 

        Faisons un retour en arrière, pour les  reprendre à partir du XVIe siècle. 
        En 1561, une communauté réformée fut fondée à Abriès en Queyras.
       Entre 1574 et 1583, les premiers accrochages ont lieu en Queyras, et en 1587, la vallée entière est aux mains des protestants. 

        Nous n’avons que peu d’informations sur la vie religieuse en haute vallée Varaita
       D’après Jalla (37) dans son histoire des vaudois et quelques autres auteurs, il y avait à Bellino et à Chanal des Vaudois remontant au Moyen Âge, mais on ne sait rien de plus à leur sujet. Des barbes, prédicateurs itinérants vaudois venaient principalement du Val d’Angrogne. 

        La famille Arnaud, originaire de Bellino, était vaudoise : Pierre Arnaud a alors 4 enfants : Jacques, Barthelemi, Madelène et une autre fille. Jacques aura un fils, Pierre, né à Bellino, mais qui émigra à Embrun en 1617. C’est cette branche de la famille Arnaud qui donnera Henri Arnaud d’Embrun, pasteur et colonel auprès des Vaudois. Celui-ci va jouer un rôle important dans la conduite de ses coreligionnaires pendant les temps difficiles. 
        Mais il nous faut raconter les principales phases des guerres de Religion : elles commencèrent par le massacre de Vassy en 1562. Nous savons qu’en 1560, les pasteurs protestants Brunet et Garcin, venus du Queyras, prêchaient dans la Castellata. En 1574, la vallée fut gagnée à la Réforme et les protestants se rattachèrent à leurs coreligionnaires du Grand Escartoun. 
        Lesdiguières, protestant, pénétra en 1578, dans la Castellata, par le col Agnel. Mais la vallée fit retour au catholicisme puis passa à nouveau à la Réforme. Nos villageois ne savaient plus à quel saint se vouer ! 
En 1585, Lesdiguières réussit à occuper Embrun et y reste pendant 5 ans. 

        Henri Arnaud fait ses études dans les milieux protestants, dans les vallées vaudoises, puis à Bâle (1662), à Leyde, pour les terminer à Genève en 1669. Il passe alors quelque temps aux Pays Bas protestant (1692). Son ministère pastoral commence à Villar Pellice, puis à Bec Dauphin, à la frontière du Val Perousse et du Val Pragelat. 
        En 1684, Louis XIV, roi de France, monarque absolu, exerce son autorité dans tous les domaines. Le Catholicisme est religion d’état. Il s’attaque alors à la religion Réformée, se mettant à dos tous les Grands de l’époque, comme Guillaume II d’Orange, gouverneur des Pays-Bas et Grand Electeur du Brandebourg. La “Ligue d’Augsbourg” se constitue avec l’Espagne, la Bavière, entre autres. 
        En mai et octobre sont proclamés les édits interdisants la religion protestante en France. Il pousse la Savoie à faire de même et le 4 novembre 1685, Victor Amédée II expulse tous les réfugiés français, puis le 31 janvier 1686, il interdit la pratique de leur religion à ses propres sujets protestants.

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Henri Arnaud
        Devant la force conjuguée des français et de la Savoie, les Vaudois des vallées décident de rester sur place et de résister, malgré la pression des Suisses qui interviennent en leur faveur. 

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"Gli invincibili 1686 (extrait)"

        En avril 1686, les troupes françaises et savoyardes attaquent les Vaudois. Henri Arnaud participe activement aux combats, à San Germano, puis réussit à s’enfuir par la montagne. Il y eut 8000 morts, 1000 enfants enlevés à leurs familles; 2500 personnes abjurèrent sous la contrainte et furent bannies. Moins de 3000 arrivèrent en Suisse. Arnaud les rejoignit, déguisé en muletier. Il joua alors le rôle de collecteur de fonds pour les Vaudois. On le voit aux Pays-Bas (1688), à Brandebourg la même année, à Neuchâtel, à Bernes et à Genève. Il pense au retour et entreprend un premier essai qui n’est pas soutenu par les Suisses protestants. Après cet échec, il parcourt les états protestants, rencontre Guillaume d’Orange et d’autres personnages importants. 800 à 860 réfugiés vont vers le Wurtemberg. Arnaud accompagne 300 à 400 autres dans les Grisons. 

 

La “Glorieuse Rentrée”.

        D’août 1689 à juin 1690, c’est la “Glorieuse Rentrée” : après avoir convaincu un millier de protestants, ils se mettent en marche, à partir du Lac Léman, pour rentrer dans leurs vallées. Il leur faut 13 jours pour parcourir les 250 Km de montagne, jusqu’au Val Pellice, par les sentiers, les cols les plus difficiles, afin d’éviter les troupes. Il y a des combats très rudes avec les Savoyards et les Français.

La “Glorieuse Rentrée” (août 1689-juin 1690)
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        Ils doivent passer l’hiver à la Balsille et ne sont finalement sauvés que grâce au renversement d’alliances du comte de Savoie, qui déclare la guerre à la France et fait la paix avec eux, leur demandant de défendre les vallées contre les Français. 

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"Les Vaudois- L'histoire d'un mouvement religieux européen en images"
Albert de Lange (Karlsruhe 2000)

        Ayant lu “l’Histoire de la Glorieuse Rentrée”, Napoléon se montrera intrigué et admiratif: « c’est là l’une des plus belles épopées du XVIIe siècle » dira-t-il. Bel hommage à un descendant d’une famille vaudoise de Bellino! 

        L’histoire des Vaudois ne s’arrête pas là. A partir de 1696, la Savoie signe un traité secret, puis le fait connaître en 1697, par lequel Victor Amédée II met tous les protestants nés en France en mesure de quitter le pays dans les deux mois. 2800 personnes quittent le pays pour la Suisse, où ils passent l’hiver 98-99 ; parmi eux, Henri Arnaud, né à Embrun. De Suisse, ils s’installent finalement en Allemagne : Ceux du Val Pragela en Hesse-Darmstadt, ceux du Val Pérouse, au Wurtemberg, avec Arnaud et d’autres protestants du Queyras. 

        La guerre de succession d’Espagne et la participation de la Savoie, dès 1703, contre la France, pousse Victor Amédée II à un appel aux Vaudois installés en Allemagne. Le pasteur Arnaud se décide à revenir, à nouveau vers les vallées, mais ne réussit à convaincre que 150 hommes à peine. Sur place, dans les vallées, c’est quelques 1800 Vaudois qui s’engagent aux côtés de la Savoie. En 1704, Arnaud et ses hommes pillent l’église d’Oulx et réclament des contributions de guerre au Queyras et à l’Embrunais : Ceillac verse 400 écus pour être à l’abri de toute attaque et de tout pillage. 

        La France conquiert le Piémont et entreprend le 12 mai 1706, le siège de Turin. Le duc se réfugie auprès des Vaudois. 
En 1706, Henri Arnaud renonce à son rôle de colonel pour reprendre le service pastoral, à Torre Pellice, mais dès la fin de l’année, il part vers Schönenberg, en Allemagne. Il revient en 1710 et en 1718. 

        De ces temps de guerre, il nous faudra retenir, en plus de cette belle épopée, la grande émigration des Vaudois vers l’Allemagne. Ainsi les noms de famille se diffusent dans les régions germaniques qui accueillirent ces Vaudois-protestants.

            C'est le cas du nom patronyme "Gallian", que l'on retrouve autour D'Heidelberg :
             Voir ici " les Gallian  en Allemagne ".


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