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Chapitre IV.
Les premiers chrétiens.
Sous le Haut-Empire romain
D'après l'Atlas
historique..., A Colin, 1969
Evangélisation.
La légende raconte que la Provence fut évangélisée
dès le Ier siècle, par St Paul, les Saintes Maries de la Mer,
et Lazare. Venus de la mer, Marseille et Arles ont connu le christianisme
très tôt. Après la Basse-Provence, c’est la vallée
du Rhône et celle de la Durance qui ont reçu la bonne parole.
Plus tard, d’autres porteurs de la nouvelle foi traversent les Alpes, par
le Mont Genèvre, vers la Durance.
Au IIIe siècle, de nouveaux missionnaires sont envoyés en Gaule
par le pape de Rome (236-250). La religion chrétienne se diffuse
dans les Alpes du Sud, par la grâce de Saint Magne et de Saint Dalmas,
dans la première moitié du IIIe siècle.
Les nouveaux chrétiens continuent d’être persécutés
par les romains. De plus, l’époque est marquée par le déferlement
barbare sur la Provence, d’abord des Alamans (256-260), puis des Vandales
en 270-280. Violence et pillages entraînent un repli de la population
des villes derrière leurs remparts et des campagnes vers les grottes-refuges
[13].
L’Edit de Constantin (313) proclamant la liberté de culte, remet de
l’ordre dans l’empire romain. Le Ier Concile a lieu en Arles en 314. Ce même
empereur Constantin réorganise ses Provinces, coupant la Narbonnaise
en deux parties : la rive droite du Rhône reste Narbonnaise Première,
la rive gauche devenant Viennoise, avec Vienne pour capitale et s’étendant
de l’Ardèche au Lac Léman et jusqu’à la Province des
Alpes maritimes qui a pour capitale Embrun.[13]
En 381, les Provinces sont à nouveau découpées : la Viennoise
est démembrée par la fondation de la Narbonnaise Seconde.
En 365, Embrun est évangélisé par Marcellin et devient
siège épiscopal, ou, au moins, compte une communauté
chrétienne organisée. Au Ve siècle, Embrun,
importante étape des pèlerins vers Rome par le Mont Genèvre,
deviendra métropole ecclésiastique des Alpes maritimes, prenant
la place de Cimiez. Métropole civile depuis Constantin le Grand,
Embrun jouit aussi du privilège de métropole ecclésiastique.
D'elle dépendent désormais Digne, Castellane, Senez, Vence,
Glandeves, Barcelonnette et enfin Cimiez [13].
On doit aussi à ce Marcellin l'évangélisation du pays
briançonnais.
Peuplement des Alpes.
L'historien des Alpes Raoul Blanchard estimait « qu'à l'apogée
de l'âge romain la population des Alpes était équivalente
au peuplement rural d'aujourd'hui et, dans certains secteurs des Alpes du
Sud, supérieure. Nous nous fondons, pour étayer cette affirmation,
sur le recensement des paroisses chrétiennes déjà établies
après la fin de l’empire romain, recensement qui détermine la
date de fondation des églises d’après le patronage qui les affecte
».
On constate ainsi qu'en Maurienne toutes les églises trahissent
par leur patronage des dates de fondation
qui remontent aux premiers âges chrétiens, ce qui indique que
toutes les communautés étaient en place à la fin de l'époque
romaine. Les groupes d'églises de la moyenne Durance, du haut Verdon,
de la Tinée, fonctionnent au milieu du Ve siècle, ceux du Queyras
et de l'Ubaye à la fin de ce même siècle.[13]
Plus au sud, Digne fut vraisemblablement évangélisée
par deux compagnons de Marcellin d'Embrun : Domnin et Vincent, dont on ne
sait lequel des deux fut premier évêque de la ville. Guy Barruol
penche pour Vincent et date la fondation de l'église en 374. Cette
année-là, en tout cas Vincent de Digne participe au concile
de Valence..[13]
Evangélisation piémontaise
: vallées « chrétiennes ».
En l’an 51, S. Barnabé vient en Italie prêcher l’Evangile des
Apôtres. Il prêche à Milan, à Turin, jusqu’à
la vallée de Suse, et a probablement envoyé des disciples
dans les vallées piémontaises.
En 122, un certain Calimério, grec, pour éviter la fureur et
les sévices de l’empereur Adrien contre le Christianisme, fuit Rome
pour Milan où sa grande doctrine et sa piété s’exercent
dans les Alpes Ligures, Maritimes et Cozie. Ses disciplines vont dans le
Val Varaita annoncer l’Evangile.
Ensuite St Magne et St Dalmas, dans la première moitié du deuxième
siècle, viennent dans la région de Saluces et dans les vallées
adjacentes.
Dans les premiers siècles de l’Eglise, la Castellata, comme tout le
Piémont, dépend de l’Archevêque de Milan, qui porte le
titre d’Archevêque de la Ligurie, puis passe à l’Evêque
de Verceuil et, au cinquième siècle est rattachée au
diocèse de Turin nouvellement créé
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