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Le culte de Saint
Maurice.
L’abbé Allégre auteur
de la célèbre monographie sur Beaumes-de-Venise, a par ailleurs
publié un petit fascicule, en 1881, sur le culte de Saint Maurice
à Caromb [162]. Ce fascicule de huit pages est disponible à
la Bibliothèque Inguimbertine. Sans répéter ce que j’ai
déjà écrit dans le Tome 1, on trouve cependant quelques
informations intéressantes :
• Un vieux parchemin, conservé autrefois dans
les archives de Caromb contenait un parlement tenu le 25 mai 1333, «
dans la nouvelle église dudit Caromb, où la plus grande partie
des habitants assemblés délibèrent de perfectionner
la dite église, et pour cela ils nomment trois ouvriers auxquels le
dit parlement donne pouvoir d’exiger un vingtain pour six ans sur les bleds,
raisins, cens de bled imposé par ladite communauté »
.
• « Suivant une pratique symbolique du Moyen
Age, la porte principale de l’église n’est pas au milieu de la façade
; Le côté droit est plus étroit que le côté
gauche ». Qui l’avait remarqué dans le village ?
• L’inscription latine gravée sur une plaque
de marbre et encore visible dans la sacristie porte en tête les armoiries
de la famille Camaret qui était parrain de l’église lors de
la cérémonie de sa consécration le 24 juin 1420 : Le
texte latin, recopié par l’abbé A Allégre est donné
en annexe.
• Ce même abbé nous signale aussi l’existence
d’un très curieux » missel du XIIIème siècle à
la bibliothèque d’Avignon et précise « qu’il a certainement
appartenu à l’église de Caromb. Ce missel contient une messe
propre de St Maurice avec une séquence rimée en l’honneur
des saints martyrs ».
• « Une page, écrite en magnifique gothique,
d’un vieux lectionnaire en parchemin, aux Archives de Caromb, renferme des
fragments des trois dernières leçons de l’office qui racontent
l’histoire du martyre ».
• Au sujet de la fête de nos saints patrons, la
célébration « était l’une des plus renommée
et brillante de la région. La veille de la fête, à la
nuit venue, le clergé accompagné des consuls en chaperon bénissait
en grande cérémonie et allumait ensuite un feu de joie traditionnel,
aux accents d’une excellente musique. Le lendemain, une magnifique procession
se déroulait dans les rues tortueuses de la ville. La statue de St
Maurice y était portée en triomphe, avec les bustes de S.
Candide et de S. Exupère. Devant et derrière la statue, marchait
un détachement de jeunes gens armés d’arquebuses et, par intervalles,
des décharges de mousqueterie donnaient à la procession un
caractère guerrier tout à fait de circonstance. Un grand nombre
d’étrangers accouraient à la fête ; ils prenaient part
aux réjouissances mondaines, mais ne s’en retournaient point sans
avoir vénéré les restes précieux de notre illustre
patron ».
• « La relique de S. Maurice aurait certainement
disparu à la révolution, sans le dévouement d’une pieuse
femme qui sut la soustraire aux profanations ».
• L’abbé Allégre revient sur les évènements
de 1791 ( l’explosion d’une boîte sur l’esplanade de l’église
qui fit trois morts parmi les brigands avignonnais, mais ne blessa personne
dans la foule nombreuse qui se pressait lors du démontage de la boîte
de son affût ). « Cette boîte, la plus grosse, était
dédiée à Saint Maurice et toute la population chrétienne
de Caromb y vit une marque éclatante de la protection de notre illustre
patron »
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