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Le château
de Modène :
L’abbé
Prompsault nous a laissé une descrittion du château : «
entièrement reconstruit sur les solides assisses du donjon primitif,
il fut protégé par trois tours au midi ; celle du
milieu, placée au centre d’une terrasse, était carrée,
mesurait plus de 15 toises de hauter et se reliait aux deux autres par
un mur épais percé de meurtrières, formant ce qu’on
appela le Puy Modène ou Castrum Modenæ »
« Un peu plus tard, les seigneurs de Raimond, désirant
une demeure plus saine et plus agréable, élevèrent
au midi une cour commode et spacieuse, modifièrent l’ordonnance
toute féodale qui couronnait l’édifice, … »
Tribunal de Carpentras.
« L’architecte de
Carpentras Jean Maillet fit les plans des travaux demandés par
Jean de Raymond de Mormoiron époux de Marie de Venasque et seigneur
de Modène, et notre seigneur de Caromb, Etienne de Vesc lui prêta
la somme de huit cents livres, en 1490, pour cette construction. De larges
fenêtres, percées principalement sur la face méridionale
de l’édifice, étaient coupées par des consoles saillantes
et ornées de nervures prismatiques. Les salles étaient nombreuses
et richement décorées. La plus grande permettait de convoquer
tous les vassaux du seigneur en même temps. Une autre salle était
dite du Diable. »
L’abbé raconte la légende
associée au nom de cette salle qui vaut d’être reproduite
ici :
« Cette salle fut ainsi dénommé après
qu’elle eut été le théâtre de l’étrange
apparition suivante : c’était dans les premières années
du XVIIIe siècle et une dame de Raimond se distinguait par de pieuses
largesses et les pauvres d’alentour, parmi lesquels figurait un sorcier
appelé Jacobi, étaient les bienvenus aux portes du manoir
féodal. »
« Un jour, un orage éclata avec furie ; selon son
habitude en pareil cas, la comtesse, après être montée
dans son oratoire, fait allumer les candélabres de la pièce
contiguë. Pendant qu’elle priait, un coup de tonnerre retentit,
plus violent que les autres, et aussitôt, sur le seuil de la porte
s’ébranlant avec fracas, elle voit la surnaturelle apparition du
paysan Jacobi.
« Madame, dit-il, je viens de mourir : celui auquel
j’appartiens désormais me permet de venir à vous et, pour
vous prouver que je suis reconnaissant de vos bienfaits, je vous promets
que des songes vous viendrons à temps, vous et les vôtres,
des malheurs qui pourront arriver, et vous aurez un fils qui aura le don
de prédire l’avenir. »
« la comtesse, revenue de son étourdissement et
de sa frayeur, apprit bientôt que le sorcier venait de périr
sous les décombres de sa cabane récemment frappée par
la foudre ; peu après cet évènement, elle mit au monde
un fils qui, dans ses dernières années, obsédé
par des visions et des cauchemars, prédit les saturnales de la
Révolution, tira l’horoscope de plusieurs personnages de la Cour,
en particulier du comte de Provence, plus tard Louis XVIII, aux exclamations
sceptiques duquel il répondait par ces parles : je vois la
famille royale dans le sang, la France dans un carnage épouvantable
; vous, Monseigneur, vous serez préservé, un jour vous serez
ceint du diadème, mais vous ne serez point sacré. On sait
en effet que la cérémonie du Sacre fut arrêtée
et qu’elle n’eut pas lieu.
Louis XVIII disait quelquefois aux membres de son entourage, Modène
avait raison. »
Belle légende !
Nous avons la chance de posséder encore quelques photos de
ce château.
Jean Marie Carle, de Modène a gardé une photo d’un
tableau peint sur toile le représentant.
Source : Photo de Jean-Marie Carle.
Dessin du livre de J-L. Prompsault
(Histoire de Modène) : on distingue les remparts de la ville.
Il fut dessiné par
le maire de Modène M. Théodule-André Pontier.
Figure : le voisinage.
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