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La charte des privilèges
de Caromb (1264)
Lorsque Barral des Baux, seigneur
de Caromb et d’autres communes du Venaissin depuis le 21 août 1240,
voulut financer son expédition en Italie pour accompagner Charles
Ier d’Anjou, il « vendit » des privilèges à un
certain nombre de communautés, parmi lesquelles celles de Bédoin,
Caromb et Loriol.
Les communes avaient un
intérêt certain à réduire les redevances dues
au seigneur et l’occasion était belle de récupérer
quelques avantages pour le futur.
La charte de Bédoin, donnée
aux syndics et à la communauté date du 19 septembre 1264 ;
celle de Caromb du 30 septembre et celle de de Loriol du 1er octobre de la
même année.
Barral partit en Italie en 1265.
La charte de Caromb, donnée
aux chevaliers et aux « probi homines » ne comporte que cinq
articles et on sait qu’elle ne fut pas payé par Caromb, alors que
Bédoin donna 20.000 sous tournois et Loriol 6.000 sous tournois, il
est vrai pour des privilèges plus nombreux. L’histoire n’a pas gardé
trace des négociations entre les communes et les représentants
de Barral et nous ne saurons jamais pourquoi les privilèges accordés
à Caromb furent réduits par rapport aux communes voisines
et pourquoi notre communauté décida de ne pas payer.
Il est un fait que la commune
bénéficia des libéralités de cette charte pendant
toute l’époque de domination pontificale, malgré quelques
contestations dans les années qui suivirent la signature de cette
charte.
Ces privilèges, quels ont-ils
? [178]
- Le treizin ne sera plus exigé
lors de la vente de biens en vue de la constitution de dots et pour les
legs. Cela correspond aux articles I et II et cette réduction
de taxe est la même qu’à Bédoin ou Loriol
- La taxe sur les échanges d’immeubles,
sauf en cas de soulte est supprimée (article III)
- Franchise du péage de Monteux
(article V), comme à Bédoin.
- L’article IV est particulier à
Caromb : le tenancier d’un bien ne pourra aller en justice à cause
de ce bien que devant le seigneur dont il tient.
Une copie de cette charte est
donnée en annexe.. L’original ayant été perdu, il
s’agit d’une copie du XVIIIe siècle.
Le départ de Barral pour
le Napolitain est peut-être la raison pour laquelle le consentement
d’Alphonse de Potiers, suzerain de Barral, fut différé. Ce
consentement devait être acquis pour valider les actes, et il était
promis par Barral (charte de Bédoin), nonobstant la ratification
par le sénéchal Jean d’Arcis.
Le 31 juillet 1267, moins de trois
ans après la signature des actes par Barral, Alphonse de Poitiers
prétendit que les privilèges accordés à Monteux,
Loriol et Bédoin n’étaient pas valables, soutenant que pour
l’être, toute charte de franchise devait être approuvée
par le suzerain ; il agissait sans doute à l’instigation de Bertrand
des Baux, fils et héritier de Barral, qui avait cependant donné
son agrément aux actes de 1264 ;
Sceau équestre d'Alphonse de Poitiers,
comte de Toulouse ;
écu et housse de cheval armoriés
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