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Famille Bellujon
de Caromb :
Cette histoire des Bellujon provient principalement
du livre « La Noblesse de la Principauté d'Orange »
par Leemans, W. F. [183] et de la généalogie de Pithon-Curt.
Cette famille habitait
à Caromb dès le début du XVe siècle.
En 1416, Anthonie Belugone
(Anthonette Bellujon), épouse de Nicolas Andrieu, figure
dans les comptes du trésorier de la commune pour 3 sous , somme
convenue avec le syndic Guillaume Giraud pour son travail dans le
moulin des olives et pour 2 gros pour purifier l’huile. Bertrand Girard,
huilier (marchand d’huile), lui achète sa production d’huile le 20
mars 1424, mais étant absente, c’est son fils Guillaume Andrieu ,
majeur à cette date, qui traite l’affaire. Anthonette a aussi une
fille qui épouse Jean ou Jehan Bellujon
En 1421, on trouve un Bertrand
Bellion, probablement de cette famille
I. En 1421, ce Jean Bellujon habite une maison
située rue des Oliviers, de même qu’Alzéar d’Albaroux.
Jean paie le vingtain du descinctu des moulins d’olives et exploite des
oliveraies dans la commune. Il achète divers objets à la commune
comme un tonneau et nos archives gardent trace des comptes de trésorerie
en 1421, 1435, 1448. Il prête de l’argent à la ville (1435)
et fait partie du parlement qui ratifie un emprunt de 2000 florins, parlement
convoqué par le bailli noble Odon Rodier
Jean Bellujon et N Andrieu eurent deux fils Bertrand et Jacques.
II.Bertrand quitta Caromb pour Mollans, alors
que son frère Jacques né aux environs de 1430 resta
dans notre village et épousa vers 1450 noble Fresquete Du Barroux
(Albaroux) fille d’Alzear.
Jacques est témoin d’un acte du notaire
de Yssengia le 1er octobre 1570. Le 3 octobre de la même année,
il achète un hermas route de Modène à Caromb
.En février 1474 il était déjà décédé.
Fresquete survécut plusieurs décennies à son
mari. En 1478, elle avait deux parcelles pour glandage . Elle employait
un serviteur : Michel Brun et une servante nommée Catherine. Elle
fit son testament le 11 février 1493 devant le notaire Neboud (Nepos)
à Caromb, stipulant qu’elle voulait être enterrée dans
l’église de Saint-Maurice de Caromb, dans la chapelle de Saint-Sébastien,
où son mari était enterré. Jean d’Albaroux devait
célébrer les messes.
Veuve de Jacques, elle conclut un compromis le
19 février 1477 avec son beau-frère Bertrand pour une somme
de 8 florins et un prè que lui devait Jacques et encore pour 14
gros de frais occasionnés par l’intervention de la cour de Cavaillon.
Ne sachant pas si son mari avait payé sa dette, Fresquete préféra
trouver un compromis par des arbitres nommés par les deux parties
: ainsi Bertrand Bellujon, Guillaume Astier de Mollans, Fresquete Jehan
Fachaud, prêtre de Caromb, réussirent à s’entendre
et un acte fut signé devant le notaire Claude Neboud, dans la maison
de Freseque. Bertrand mourut bien plus tard à Mollans. On sait
qu’il reçu le 5 juin 1470 l’autorisation du prince Guillaume
de Châlons de venir s’installer à Suzette, en principauté
;
III. On connaît trois des enfants de Fresquete
et de Jacques Bellujon : Denis, Colombe et Florette. Par testament
Freseque laissa un legs de 20 florins et un vêtement de drap noir
à sa fille Florette, un autre legs à sa servante lorsqu’elle
se mariera, d’autres legs à ses petits-enfants Silhan, à ses
frères Chaude et Rostang d’Albaroux et à ses filleuls, à
l’église et aux couvents :
- Nous ne savons pas ce que Colombe devint.
- Florette épousa Hervé de Silhans le 5
février 1474 à Carpentras. Il était agriculteur ou
horticulteur. Le contrat fut reçu ce jour là par le notaire
Bas(s)aneria de Caromb avec une dot de 200 florins du Comtat Venaissin et
Florette renonça par contrat à l’héritage reçu
par son frère : elle renonça à tous ces biens et droits
et en investit son frère Denis par touchement des mains (tactu manus),
comme d’habitude, et l’affirma par serment, la main droite sur l’Evangile.
Les témoins étaient Antoine Durand, chanoine de l’église
Saint-Siffrein de Carpentras, Jehan Fachaud, prêtre, Raymond du Puy
(Podio), maître Regnaud Thome, notaire à Carpentras. Ce couple
vivait encore en 1493 et eut plusieurs enfants : Magdeleine, François,
Michel et Blaise. Florette étant décédée peu
après, Hervé de Silhans se remaria avec Florete Eymeric de Carpentras,
fille de Claude et veuve d’Alzéar Charbonel de Malaucène. On
sait qu’il vivait encore en 1513. [183]
- Denis ou Dionis, héritier universel de ses parents,
naquit avant 1477. Il épousa, entre 1493 et 1495 Jeanne d’Yssengia
fille du notaire de Caromb Raymont Yssengia et de Marguerite de Raymond.
Denis possédait une grande maison avec étable et moulin à
huile, sur la grande place de notre ville, une bastide avec prè, vigne,
terre, enclos et verger à la route de Malaucène, contiguë
à cette route, à la route du Plagnol, et au verger du notaire
Gabriel Durand, d’autres terres et un verger près des précédentes,
d’autres plantiers d’olives, des terres. Il exploitait le moulin à
huile d’olives. C’était une famille des plus aisées. Le 13
mars 1495, il fit un échange de jardins avec le seigneur Etienne
de Vesc et les archives montrent qu’il acheta des terres, les échangea
avec d’autres propriétaires, les donna à nouvel achept, parfois
au nom de sa femme et des cens furent reconnus à leur profit. Denis
fit son testament à Caromb le 25 novembre 1520 devant le notaire
Gabriel Durand et mourut quelques années plus tard puisque le partage
de ses biens eut lieu en 1526. Jeanne d’Yssengia, qui avait reçu
la bastide en héritage de son mari, était donc morte à
cette date.
IV. Denis et Jeanne eurent une nombreuse famille :
- Raymond, prêtre de Caromb, fut tuteur
de ses frères Rostang, Guillaume et Dionis qui étaient encore
mineurs à la mort de leur père. Raymond échangea des
près avec son frère Alzéar le 23 février 1522.
Raymond testa le 11/5/1525 dans sa maison devant le notaire Gabriel Durand.
Il désirait être enseveli dans l’église de Saint-Maurice
et ordonna d’être remis dans la grille (claie) de fer que feu son
père avait ordonné de faire dans son testament, sous le tombeau
du Christ de l’église de Caromb. Il léguait cinq florins à
chacune de ses sœurs et fit plusieurs autres legs à des fondations
religieuses et charitables. Il instituait son frère Rostang comme
son héritier universel ; Il mourut probablement en 1526.
- Alzear, prêtre séculier de Caromb, s’accorda,
entre le 29 juin et le 1er août 1526, avec son frère Rostang
, par l’intermédiaire de Gonin Virieu d’Orange, sur l’héritage
de leurs parents. Après avoir constitué trois lots, Alzéar
laissa le choix à Rostang qui choisit les deux premiers,
la maison et la bastide. Alzéar garda les terres et le verger. Les
autres enfants devaient être morts à cette époque.
Il arrenta des terres en 1521 et 1526, en échangea d’autres en 1522.
Il n’est plus connu après 1526.
- Guillaume, mineur en 1522, est probablement décédé
avant 1526
- Dionis (ou Denis) naquit après le testament
de son père de 1520
- Catherine épousa, vers 1522, Jean de Virieu,
greffier d’Orange, capitaine d’Orpierre et seigneur de St Raphaël
à Monteux. Sa dot fut de 300 florins et ne fut partiellement
payée qu’après la mort de son père Denis, au moment
du partage entre les héritiers, le 1er août 1526. Catherine
et son époux Jean de Virieu possédaient des biens à
Caromb, Carpentras et Monteux. A Caromb il s’agissait de huit terres ou
vignes, au chemin du Barroux et au chemin de Carpentras au Barroux. Leur
plus grande propriété, la bastide de Saint-Raphaël
était près de Monteux.
- Honorade reçut une vigne de son père
et 300 florins en dot lorsqu’elle épousa, par contrat du 25 juillet
1518 devant le notaire familial, Vincent Savournin, fils de feu Guillaume,
un savetier de Carpentras, et de Guilhermette André. 200 florins
furent réglés le jour des noces et le reste fut payé
annuellement en deux versements de 50 florins. Cette dot fut augmentée
de 100 florins à Vincent car il devait fournir sa femme en vêtements
et autres choses nécessaires. Vincent mourut vers 1522, sans lui
laisser d’enfants. Elle se remaria alors, vers 1525, avec son beau-frère
Guillaume de Virieu et s’installa à Orange. Elle reçut 10
florins par le testament de son père.
Leur beau-père Gonin
Virieu reconnut au nom de ses fils Jean et Guillaume, le 14 février
1528 qu’Honorade et Catherine possédaient un verger d’oliviers de
six éminées à Caromb sous le domaine direct et la majeure
seigneurie de noble Claude Patris et de son épouse Siffrede Cheylus,
habitant à Carpentras, sous le cens de deux gros par an.
Gonin promit d’améliorer l’oliveraie _ clause de l’emphytéose
_ et de ne pas la céder en main morte sans le consentement de Claude
Patris. Les deux sœurs avaient aussi elles-mêmes des droits de directe
et de seigneurie sur des biens à Caromb.
D’ailleurs le 19 février
1535, Dalmas Neboud reconnut leur droit de cens sur un pré de Caromb,
qu’il avait acheté.
On nous dit qu’Honorade était
dépensière : elle acheta en 1528 ou au début de
1529 18 palmes de drapfin noir aux frais de son mari, qui en reconnut
la dette à Pierre Charrier, marchand et drapier à Orange
pour la somme importante de 19 florins ½. La somme n’était
pas encore payée à la mort de Guillaume Virieu et de Pierre
Charrier. La Créance fut acquise par Thonette de Figeac, épouse
du notaire Jehan d’Alison et enfin Gonin Virieu, le père de Guillaume,
la liquida le 9 novembre 1545, par paiement de 20 florins, probablement
en vertu d’une sentence arbitrale du 2 septembre précédent.
Devenue veuve à nouveau
vers la fin de 1539, elle épousa en troisièmes noces, avant
le 10 décembre 1544, Jacques ou Jaumet Hugues et elle revint habiter
à Caromb
V.Rostang Bellujon était encore
mineur en 1522. Il épousa en premières noces, par contrat
du 11 février 1525 fait à Malaucène, Pasme Astier,
fille de Gauthier et de Jeanne Riperis. La famille Astier était de
Malaucène mais possédait des vergers à Caromb. La dot
de 200 florins ne fut pas entièrement payée au moment du mariage
et comme elle mourut avant 1530, son père continua à la payer
après sa mort, pour ses enfants. On a des traces de ce paiement en
1533.
Rostang épousa en secondes
noces, par contrat du 14 février 1530 à Caromb, la toute
jeune Marguerite du Mans, fille de Pierre, couturier et de Marguerite Pelissier
de Caromb. L’épouse avait entre 14 et 25 ans, pas plus, et compta
une dot de 150 écus d’or.
Rostang eut une troisième
épouse dont l’histoire n’a pas gardé le nom. Il acheta
un nouveau verger à Caromb le 5 février 1531 et un canaperum
(chénevière, ou champ de chanvre) à Jacques Chalançon
au lieu-dit A Recluse de Caromb, le 21 novembre 1545. Il était
décédé en 1555..
Il eut des enfants de la première et de la seconde épouse
:
- du premier lit, une fille Honorée, et
peut-être Denis
- Michel, consul d’Orange en 1563, qui suivra,
- François, resta à Caromb et mourut
avant 1564, sans postérité,
- Jean, trésorier général de la
principauté, qui suit
- Anne épousa Jacques Chanuel à Orange
,
- Alix épousa Pierre Chieze, puis Jean Martin,
puis Louis Reynier. Le 5 avril 1584 ses frères lui donnèrent
la somme de 339 florins, sa part d’héritage et encore 200 florins
pour le droit de légitime qu’elle pouvait encore prétendre
sur les biens paternels.
Denis était né
bien avant ses frères Jean, François et Michel puisqu’il
était leur tuteur pendant leur minorité. C’est encore lui
qui régla la dot de sa sœur Alix pour son premier mariage.
Cette génération
habite déjà à Orange mais possède toujours
des biens à Caromb, comme on le voit dans un manifest établi
au nom des héritiers de Rostang par leur rentier Jacques Hugues.
Cet arrentement des biens carombais de Denis, Jean et Michel se termina
en procès contre Jacques Hugues et son épouse et il fallut
trouver un compromis par arbitrage en 1564. Les arbitres Jullien et François
de Barry eurent deux jours pour décider et tout le monde passa
devant le notaire. Un nouvel arrentement des terres de Caromb fut conclu
le 5 janvier 1565 avec Gabriel Vendran.
VI Jean de Bellujon, trésorier général
de la principauté, épousa Honorade Bertet et c’est un de
ses fils, Daniel qui échangea les biens de Caromb (principalement
des censives) avec Esprit Hugonis en 1607. Devenus protestant, il acquit
des fiefs dans le canton de Vaud et quitta la région. Il testa à
Dijon en 1629.
Denis était né
bien avant ses frères Jean, François et Michel puisqu’il
était leur tuteur pendant leur minorité. C’est encore lui
qui régla la dot de sa sœur Alix pour son premier mariage.
Cette génération habite déjà à
Orange mais possède toujours des biens à Caromb, comme on
le voit dans un manifest établi au nom des héritiers de Rostang
par leur rentier Jacques Hugues. Cet arrentement des biens carombais de
Denis, Jean et Michel se termina en procès contre Jacques Hugues
et son épouse et il fallut trouver un compromis par arbitrage en 1564.
Les arbitres Jullien et François de Barry eurent deux jours pour
décider et tout le monde passa devant le notaire. Un nouvel arrentement
des terres de Caromb fut conclu le 5 janvier 1565 avec Gabriel Vendran.
Michel Bellujon, son frère,
qui fut consul d’Orange en 1563, fut député avec son collègue
Louis de Constance au Maréchal de Dampierre, le gouverneur du
Languedoc, pour se plaindre, au nom des habitants de la Principauté
d’Orange des hostilités du Général des armées
du pape en Comtat, Patrice Serbelloni. Il resta quelques temps à
Orange puis retourna à Caromb. Il emprunta de l’argent à
Mathieu du Barroux le 24 avril 1593. Il épousa Catherine Guilhen,
qui vivait encore en 1591 et qui lui donna plusieurs enfants :
- Jehan, baptisé à Caromb le 19
juin, probablement de 1570. C’était probablement lui qui était
garde des portes de la ville en 1598/9. Il épousa Jeanne Peire,
fille de Michel Peire de Caromb. Elle mourut avant le 21 janvier 1593. Ce
jour là, Jehan reçu de Michel Peire une somme et des vêtements
nuptiaux, comme prévu au contrat de mariage.
- Pierre Bellujon (une fille) épousa, par contrat
de mariage du 4 février 1591, Bertrand Romet, fils d’Aurias Romet
et de Marguerite Rambert de Carpentras. La dot fut fixée à
300 florins de monnaie du pape.
- Isabelle Bellujon épousa le 22 février
1615, à Caromb, Denis Gallian, fils de Martin Gallian, né
en 1589 et décédé le 23/9/1659. Nos archives d’Etat-Civil
remplacent le nom de Bellujon par celui de Bellier.
Dans le livre Ier, nous avions
cité le troisième frère Denis Bellujon (et non Belluzon),
celui qui a été anobli par la principauté, né
à Caromb vers 1530, qui fut protestant, conseiller au Parlement
d‘Orange et qui intervint auprès du baron Antoine Escalin de la
Garde avant sa prise de la ville d’Orange.
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