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Mise à jour 4/03 Copyright JG © 2003
  
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V. Caromb, sous lesFrancs.


         Les Francs, installés sur la rive droite du Rhône depuis longtemps, rêvent de franchir le fleuve pour s’emparer des bonnes terres du Comtat et de la Provence. Déjà Clovis, roi des Francs, a essayé de conquérir la vallée du Rhône jusqu'à Avignon, en 511 [118].

        Les Francs vont envahir la Provence, mais avant de suivre leur avancée vers notre pays, il faut raconter l'histoire de Clodoald, petit-fils de Clovis. Il est légitime de se demander pourquoi un quartier de Caromb se nomme Saint Cloud, et pourquoi une des chapelles de l'église lui sera dédiée dès l'an 1488.
        A cette époque où les successions mérovingiennes se faisaient dans le sang, où les luttes pour prendre le pouvoir associé au royaume de France étaient fratricides, Clodoald, plus connu sous le nom de Cloud, fils du roi Clodomir, échappa à un massacre organisé par ses oncles (532), alors que ses deux frères furent égorgés. Il réussit à se réfugier hors de France, en Provence, dit-on (*12 ), sans préciser le lieu exact. Nous savons que la Provence couvrait alors notre territoire. Peut-être est-ce la source des dénominations carombaises ?
        Une autre hypothèse, plus probable, est que la dévotion carombaise à Saint Cloud soit apparue en même temps que celle à Saint Maurice. En effet, Cloud se retira dans le monastère  d'Agaune, celui-là même qui fut construit en l'honneur de Saint Maurice et de la légion thébaine. Ordonné prêtre, réconcilié avec ses oncles, Cloud obtint une propriété sur le territoire de l'actuelle ville de Saint Cloud, près de Paris. Ses vertus et ses miracles le firent saint.
        Revenons aux oncles de Saint Cloud, les fils de Clovis. Ils annexent les trois vieilles provinces romaines de la Viennoise, de la Narbonnaise seconde et des Alpes Maritimes.
        Le Comtat, Caromb et les autres villages  “entrent en France”, c’est à dire sont annexés au royaume franc ( 536) et le roi des Ostrogoths, Vitigès, cède Avignon avec la Provence aux rois francs (537).
        Clothaire, fils de Clovis reçoit un territoire couvrant Lyon, Vienne, une grande partie du Dauphiné, Orange, Vaison,  Carpentras, Arles, Marseille et Toulon, alors que son frère Sigebert se voit attribuer Avignon, Cavaillon et jusqu'à Fréjus [33].

        L’arrivée des Francs ne se fait pas sans douleur pour nos populations qui se  réfugient sur les hauteurs, dans les grottes, avant de revenir reconstruire leurs villes [42].
        Au VIe siècle, l’évêque de Carpentras abandonne sa ville trop difficile à défendre pour Venasque sur son promontoire rocheux. Pendant deux siècles, l’évêché passera d ‘une ville à l’autre. Notons que c’est de Venasque que vient le nom de Comtat Venaissin.
Les temps sont difficiles : outre l’insécurité, une terrible peste, à Marseille, et sûrement en Provence ravage les populations (591).
          L’année 618 est vraiment calamiteuse : la peste, les inondations, la disette, puis un tremblement de terre et des éboulements dans l'est de la Provence réduisent le pays à la plus grande pauvreté.
        La vie monastique, de rite bénédictin, commence au Groseau en 684 [33].

   Le Comtat au Moyen Âge



Les premiers Sarrasins.



       Pendant ce temps, une grande nation s’est développée de l'autre côté de la mer Méditerranée : partis d’Arabie, les Maures ou Sarrasins occupent tout le bassin méditerranéen, menaçant nos côtes. En 711, ils occupent l’Espagne, et de là, attaquent la Gaule. Dès 721, Narbonne tombe, avec le Languedoc. Ils emportent or, argent, armes, chevaux, hommes et femmes et épuisent le pays. De nombreux fugitifs trouvent un asile en Provence [52].

         Les Sarrasins remontent vers le nord de la France ; en même temps, ils abordent nos côtes dans les années 725, et sont à l'origine d'une période d'insécurité qui se prolonge pendant plus de deux siècles.

         L'année 731 est marquée par de grandes chaleurs : les sources tarissent et beaucoup de personnes souffrent de la soif [54].
       Après leur défaite à Poitiers (732), contre Charles Martel, les Arabes reculent vers l’Aquitaine, puis remontent le Languedoc et arrivent en Provence (735). Par Arles, Avignon, la Provence est livrée aux musulmans. Ils montent jusqu'à Saint-Paul-Trois-Châteaux, saccageant au passage des villes comme Cavaillon, Carpentras, Vaison ou Orange [120] et sûrement quelques-uns de nos villages.

        La noblesse provençale, cultivée et orgueilleuse, supporte mal la tutelle franque. Les seigneurs provençaux se rebellent contre les Francs, dont la domination est trop pressante (736). Le duc de Marseille, comte d’Avignon, Mauronte, pactise avec les Sarrasins pour étendre son territoire jusqu’à l’Isère et jusqu’aux Alpes.
         Les Sarrasins avancent jusqu’à Valence. Mais Charles Martel réagit, réussit à repousser, puis à cerner l’armée sarrasine dans Avignon.

        Devenue une puissante position arabe, Avignon est prise par Charles Martel une première fois en 737, au terme d'un siège sanglant, et une seconde fois, deux ans plus tard. La ville redevient la propriété des Francs et les "traîtres" sont sévèrement châtiés. L'aristocratie franque prend définitivement le pays en main.

        La Provence, soumise, est ravagée. En 737, après la bataille d’Avignon, Nîmes, Avignon, Arles et Marseille sont rasées par les troupes. La population, décimée par les Francs, se replie à nouveau sur les campagnes.
        Le Franc, farouche guerrier, n’est pas aimé par les populations provençales. Il faudra du temps et une période plus calme pour que les citadins reviennent chez eux, reconstruisent leurs villes et leurs remparts.
     Les Sarrasins sont repliés plus au sud, en Provence ; ils construisent, sur la côte provençale, une série de tours “sarrasines”. Toute la Provence subit pillages, incendies, crimes. Marseille subit l’invasion [42].

        Après cette période de troubles, les Francs sont installés et représentent l’autorité. L’empire carolingien (751-843) ramène l’ordre. Pépin le Bref remet sur pied une administration civile, s’appuie sur l’Eglise qui multiplie ses établissements agraires, et organise le repeuplement des territoires dévastés.

Charlemagne.



       Charlemagne, fils de Pépin le Bref, établit son empire sur une grande partie de l’Europe. Roi des Lombards en 774, il est sacré empereur à Rome, dans la basilique St Pierre, le 25 décembre 800, par le pape Léon III. Son Empire va durer jusqu’en 814.
        Il réforme son état : dans les provinces, chaque cité contrôle la justice civile et militaire, non seulement sur la cité elle-même, mais aussi sur les territoires environnants. Il distribue les terres aux personnes les plus illustres et les plus dignes de confiance, créant, de ce fait, les comtes et les marquis.
        Il assoit le féodalisme et la vassalité. Ses guerriers, à qui il confie ses comtés, doivent contrôler la population et servir en temps de guerre comme en temps de paix. De cette obligation vient la pratique de l’hommage. L’usage de transmettre les titres de père en fils, moyennant un acte de succession et le renouvellement du serment d’hommage, s’établit petit à petit.

        De plus, les vassaux principaux, à l’exemple de l’empereur, divisent leurs domaines en plusieurs districts et les concèdent à des vassaux mineurs qui leur sont assujettis. C’est de cette façon que se crée l’échelle féodale, du roi aux vassaux principaux, aux vassaux mineurs. Le territoire provençal se découpe en une hiérarchie de comtés ou pagi ( *13 )  et de vicomtés [118].

      Charlemagne aurait fait construire une église à Caromb comme il fit construire ou reconstruire celle de Monteux et celle de Malaucène. Il n’existe pas de château fort dans le Caromb de l’époque, et l’église doit servir de fortification pour se protéger d’éventuelles invasions. Elle doit être située à l’intérieur de l’enceinte du village. Hilaire Bonnaventure nous indique qu’il reste quelques vestiges d’une ancienne église dans la rue « sous la boucherie » [39].
        La chapelle de Notre-Dame-d’Aubune à Beaumes-de-Venise a été élevée au pied de la colline où Charlemagne aurait assiégé et vaincu les Sarrasins. Celle dédiée à St Pierre de Terme à Venasque est édifiée autour du rocher où il les aurait anéantis.
A Saumane, l'église marque le lieu où les rochers furent précipités sur les barbares par Guillaume au Court-Nez ou d'Orange. Enfin, à Mazan-Piémarin, Charlemagne aurait réussi à cerner l'armée arabe.
         Si l'on en croit toutes ces légendes, tous nos villages ont été visités par l'empereur lors de ses guerres contre les Sarrasins [117].

         A la mort de Charlemagne, Caromb fait partie de la Provence qui est une des provinces de la Lotharingie. Il doit exister alors une motte castrale, prémices de château fort ou tour juchée sur un piton rocheux et entourée de remparts et de fossés, un lieu de refuge pour les carombais, en cas d'attaque. Les agriculteurs sont installés dans des cabanes de pierres ou de bois, au milieu des terres cultivées, et viennent s’y protéger.
       En 863, Charles de Provence meurt sans succession et l'empereur Louis II, le germanique, se hâte d'accourir pour éviter que Lothaire ne s'empare de tout le pays. Il est à Vaison le 18 mars 863 [33].
        Caromb dépend alors d’un marquisat de Provence, résultat des découpages fiscaux et hiérarchiques des terroirs carolingiens, qui va passer sous la dépendance du Saint Empire romain germanique.

 

  Royaume de Provence ou d’Arles ou de Vienne (879-947).



        La dissolution de l’Empire carolingien, à la mort de Charles le Fauve, divise l’Empire en trois royaumes : la France, la Germanie et l’Italie. Sur ces débris de pouvoir, les dynasties comtales et ducales se mettent en place et acquièrent une grande indépendance de fait.
        Chez nous, un Franc, nommé Boson, représentant le roi, usurpe son pouvoir (879), se fait élire par les évêques à Mantaille, près de Vienne, et devient  premier Comte de Provence, un vaste territoire qui couvre la Provence actuelle y compris le Comtat, les vallées de l’Isère, de l’Arc et le Comté de Savoie.
 
 
Suite : la chronologie historique (chapitre VI).

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