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Mise à jour 4/03 Copyright JG © 2003
  
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XXI.  Sous le Consulat et l’Empire.

Le Consulat (1799-1804).
Le Consulat à Caromb.
L’Empire, vu de Caromb (1804-1814).
Jeu de boules.
Cloches, cimetière et biens de l'église.
L’écluse du Paty.
La pierre de Caromb.
La guerre impériale.
Opposés à l'empereur.
Les rapports avec le pape.
Le poids de la guerre.
Le poids des charges.
La retraite.
Les cent jours.

Le Consulat (1799-1804).



        Au soir du 18 brumaire, un coup d'état confie le sort de la République au général Bonaparte. Une de ses premières mesures est de nommer un commandant de la 7éme division militaire pour réprimer le brigandage en Vaucluse. Une commission militaire, établie à Avignon, prononce très vite les nécessaires condamnations et le calme revient progressivement [33].

        Une deuxième Coalition se dresse contre Bonaparte. L’armée française se replie et s’enferme dans Gênes. Les Autrichiens arrivent jusqu’à Nice (1800) [54]. En  mai 1800, Bonaparte franchit le col du Grand St Bernard avec 40 000 hommes et 100 canons pour secourir Masséna, assiégé dans Gênes [54]. Le 2 juin, il rentre dans Milan, coupant la retraite des Autrichiens. Le 14 juin 1800, c’est la bataille de Marengo, près d’Alexandrie, que Bonaparte gagne. Le 15 juin, il signe une convention avec les Autrichiens battus: ceux-ci doivent abandonner le Piémont, la Lombardie, Gênes et les Légations et se replier.
        Le pape reconnaît, par le traité de Tolentino (19 février 1797) la réunion définitive d'Avignon et du Comtat à la France. Les Etats pontificaux, le Comtat Venaissin, les terres papales autonomes du bord du Rhône, tout cela disparaît pour laisser place au département du Vaucluse. Par ce même traité, le pape perd aussi ses terres italiennes, les Légations [33].

Le Consulat à Caromb.


        Notre canton doit fournir 8 chevaux (mars 1800).
        Les conseillers municipaux sont nommés par arrêté préfectoral (ainsi que le fourrier ou messager).
        Une circulaire assigne au canton un contingent de huit conscrits (avril 1800).
        C’est avec ce même préfet que notre conseil traite les affaires courantes : on lui demande de donner en fermage la montagne du Paty, à l’usage du seul troupeau communal, à l’exclusion de tout pâture privée. On nomme des administrateurs à l’hôpital.
        On interdit encore le fumier et on fait combler les creux à fumier.
        Le sous-préfet impose un bureau de Bienfaisance dirigé par un receveur et la municipalité décide de conserver le mont-de-piété (1802).

        L'année 1801 est marquée par des évènements locaux : on apprend que la tribune de l’église de Mazan s’est effondrée sous le poids des fidèles, qu'il y a dix-huit morts et aussi que le concordat avec l’Eglise enlève son évêque à Carpentras et rend un peu de liberté aux maisons religieuses [33].
        Nous avons 6 prêtres résidant à Caromb, car ils prêtent serment à la constitution (1801).

        Les administrateurs provisoires nomment maire et adjoint. Un arrêté du ministre de l'intérieur suspend le maire carombais et son adjoint pour avoir délivré un certificat de bonne vie et mœurs à un voleur reconnu et n'avoir pu empêcher les jeux de hasard. Par arrêté du gouvernement chaque municipalité doit pourvoir à une augmentation du traitement des curés, vicaires et servants, veiller à l'ameublement des maisons curiales, pourvoir aussi à l'achat et à l'entretien des objets du culte (1803).
        En conséquence, le conseil municipal prend conscience que l'entretien des ministres du culte est un devoir sacré (1804) ; il accorde 500 francs au curé, plus 100 francs pour son logement et 400 francs à chacun des deux vicaires. Pour payer ces traitements, on mettra (sic) un impôt de 2 francs 50 sur chaque hectolitre de vin vendu en auberge (en calculant que l'on vend 300 hectolitres de vin dans les cabarets de Caromb), plus 3 francs sur chaque tête de cochon que l'on tuera pour la vente (on compte 50 cochons par an).

        La guerre contre les Anglais cause l'augmentation des impositions de 10% (juin 1803). La municipalité vote pour nommer un percepteur des contributions de la ville de Caromb. On désigne vingt-six citoyens pris dans la Garde nationale de la ville pour former une escorte digne du conseil municipal : on l'appellera la Garde d'Honneur de la mairie.
Les anciennes mesures doivent être abandonnées : on devra donc étalonner les nouvelles mesures au bureau de Carpentras réservé à cet effet. Pour la garance, le safran, la soie, l’huile (mars 1801), on définit de nouvelles mesures.

L’Empire, vu de Caromb (1804-1814).



Le Sénat français décide la transformation du Consulat en Empire, le 18 mai 1804. La municipalité carombaise, apprennant que Bonaparte, Premier Consul, est nommé empereur par sénatus-consul, se rend en corps, avec son escorte et au son des tambours, sur la place où tout le peuple assemblé crie «Vive Bonaparte ! Vive l'empereur ! ».
Par décret impérial, des registres sont ouverts au secrétariat de la mairie et chez les notaires où chaque habitant doit dire si c'est son vœu que la dignité impériale soit héréditaire et transmise par ligne directe.

Caromb publie un nouveau règlement de police général, en juin 1804 :

- défense de faire du fumier dans les rues, d'y laisser des charrettes ou autres. Une interdiction toujours aussi efficace si on en juge par les commentaires de 1806 : « Ce fumier qu’on laisse pourir, qu’on amasse et conserve dans toutes les rues, à la porte de toutes les maisons, dans les cours étroites de toutes les habitations, et qui provoque toutes les maladies » [134]
- défense de laver dans les bassins des fontaines,
- défense de construire sans avoir pris alignement à la mairie,
- en cas d'un écroulement ou incendie de maison, les voisins sont tenus de porter aide et secours,
- tous les poids et mesures doivent être vérifiés sur les modèles déposés en mairie,
- les boulangers feront du pain blanc, long ou rond, d'une livre ou d'1/2livre, du rousset ou bis d'une ou deux livres ; ils ne pourront refuser de le peser,
- les cabarets fermeront à neuf heures l'hiver, dix heures l'été, refuseront de servir les jeunes de moins de seize ans isolés, ne tolèreront pas les jeux de hasard,
- obligation de ramoner les cheminées,
- défense de laisser coucher les cochons dans les rues,
- défense de glaner avant que les fruits soient enlevés et seulement de jour,
- défense de pénétrer dans la propriété d'autrui sans sa permission.

En 1804 aussi, on afferme le mesurage de l’huile et les poids et mesures, par la création d’un bureau de pesage pour l’huile, le vin, la garance et les cocons.
En 1805, la mairie fixe la rente sur les terres du Paty, conformément à la convention de 1695, c’est à dire 8 francs par an et par salmée. Cette rente n’a pas été payée depuis la révolution. Le prix définitif ne sera fixé qu’après expertise.

Les revenus de la ville sont de 2.419,84 francs dont 600 F de la ferme de pâturage, 517 F de centimes additionnels aux contributions et 454,50 F de la ferme des poids et mesures.
En 1805/1806, on s’occupe de l’irrigation de nos terres : on nomme un syndic des eaux, publie un règlement sur l’arrosage. On décide de faire des aménagements solides et durables, sous la conduite d’un ingénieur, pour canaliser et régulariser les deux torrents des Malagronnes qui descendent du Paty dans la Mède et qui ont causé tant de dégâts aux propriétaires : un devis de 7.978 F de l’époque.
On décide (février 1806) de détruire une tour adossée aux remparts pour donner plus de largeur aux régales ou lices et on récupère tous les terrains usurpés pendant la révolution et ceux occupés par les fumiers, pour élargir le « Cours ».

Jeu de boules.



Pour l’anecdote, notons que c’est sous le Premier Empire que le jeu de boules se propage jusqu’au plus petit village. Il se joue avec des boules de buis recouvertes de clous, et remplace le butaban et la roulette du XVIIIème siècle. Les premières sociétés boulistes organiseront des concours locaux dès 1828, sous les platanes des esplanades de nos cités. Le danger et les plaintes des passants obligent les joueurs à quitter les voies publiques pour les cours et les jardins.
Au milieu du XXe siècle, il restait encore un grand casier de boules cloutées chez  « Charles et Nine » , au café de la Mirande de Caromb.

Cloches, cimetière et biens de l'église.



        En 1805, on baptise trois nouvelles cloches achetées pour l’église paroissiale et en 1809, on décide d’acheter un terrain de 338 m² appartenant aux hoirs ( *91 ) de Me de Ligneville, qui touche le cimetière, pour l’agrandir, car avec 2.562 habitants celui-ci est devenu insuffisant. L’achat du terrain et la construction d’un mur de clôture sont estimés à 7.978 francs.
        La loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat nécessite l'inventaire de tous les biens de l'Eglise. Cette opération ne se fait pas sans mal, à Caromb : au jour prévu et à l'heure dite, M. Giguet, percepteur chargé de l'opération pénètre dans l'église, alors que les cloches sonnent le tocsin et qu'un groupe d'hommes et de femmes protestent en chantant des cantiques, sans autre opposition. Il est vrai que les Saints ont quitté leur socle et ont disparu pendant la nuit (dans un des caveaux de l'église).
        Ils retournent à leur place quelques jours plus tard.
        Toutes ces manifestations sont bien inutiles car l'inventaire avait déjà été établi entre le percepteur et M. le curé de l'époque, pour éviter tout ennui. Cette visite du 6 février 1806 est de pure forme et ne dure que quelques instants [39].

        Une statue "de Sainte Anne et de la vierge" est offerte, à cette époque, pour notre église.

L’écluse du Paty.



        Après les troubles de la révolution, qui ont fait délaisser le barrage, des travaux sont exécutés, à tel point qu’en 1806 il est déclaré « dans le meilleur état possible ». [134].
        Entre 1808 et 1812, on répare l’écluse avec l’excédent des revenus de 1807 : on fait enlever le limon accumulé au fil des ans, qui obstrue les fuyants, et on délibère pour faire rehausser le barrage de deux mètres.

La pierre de Caromb.



        Les statistiques du département de 1806 citent les richesses naturelles de notre région : la pierre de Caromb est reconnue deuxième du département pour ses qualités, après celle d’Oppède. Elle est  dure, coquillière», à gros grains et de couleur grise ; elle se présente en lits très épais, quelquefois en masse considérable : aussi la tire-t-on en gros blocs et communément en dalles de 4 à 5 mètres de longueur sur un ou 2 m de largeur et cinq ou six décimètres d’épaisseur. Elle sert à faire des cuves de pierre, fortement utilisées dans la région. Les carrières de Rocan, près de Carpentras et la pierre de Crillon sont aussi très estimées [134].
        Le gypse est exploité dans les carrières de Mourmoiron (sic), du Barroux, de Malaucène, de Crillon et de Bédoin, pour donner un excellent plâtre blanc parfaitement cristallisé. [134]

La guerre impériale.


        Pendant ce temps, la guerre impériale s’éloigne : les victoires d’Austerlitz en République Tchéque (1805), Iéna en Allemagne (1806), Eylau en Russie (1807), Wagram en Autriche (1809), et la Moskowa, aux portes de Moscou sont des nouvelles qui arrivent très vite jusqu’à notre village. La période d’extension maximale de l’Empire est en octobre 1812.

Opposés à l'empereur.



        L’épopée napoléonienne et les nombreuses réformes changent profondément  la physionomie du pays : Napoléon marque son époque par de nombreuses transformations : il impose sa constitution, réforme la justice, le code civil et crée le Trésor Public. Après les désordres de la Révolution, l'Empire apparaît, dans notre région, comme une période de paix.

        L'arrivée de Napoléon au pouvoir a d’abord apporté, au Comtat Venaissin, un début de renouveau économique. Mais le régime impérial est impopulaire à cause des mauvaises relations entre le pape et l’empereur. Le premier élan favorable est coupé net. La conscription obligatoire et les charges financières liées à la guerre montent la population contre lui.

Les rapports avec le pape.



        Si Pie VII est venu sacrer l'empereur, alors que les troupes occupent ses terres d'Italie et qu'il a perdu le Comtat depuis le consulat, c'est qu'il souhaite garder une certaine liberté pour l'Eglise menacée par les règlements impériaux. Très vite la pression de Napoléon, l'occupation de ses terres par les troupes, les décrets qui réorganisent l'Eglise d'Italie, suppriment des sièges épiscopaux, ferment des couvents ou disposent des biens de l'Eglise, indisposent le pape et détériorent ses relations avec l'empereur [92].
        Nul doute que dans nos villages du Comtat Venaissin, nous sommes sensibilisés à l’état de ces relations, et le clergé local assure le relais des nouvelles du Vatican.
        Lorsque Napoléon occupe Rome, le pape est réellement prisonnier et ne peut plus communiquer avec son Eglise. On s'en émeut jusque dans nos villages. Un décret publié à Rome, le 11 juin 1809, supprime la souveraineté temporelle du pape et réunit les états du Saint-Siège à l'Empire. Le 6 juillet 1809, le pape est arrêté, jeté dans une voiture fermée et expédié en France ; mais à Grenoble, soldats et gendarmes qui l'escortent, reçoivent l'ordre de le ramener en Italie, à Savone [92].
      Le pape réagit alors en excommuniant l'empereur (1809). Napoléon interdit que l'on répande cette bulle d'excommunication, mais, aux fonds de nos campagnes, le moindre chrétien informé est choqué. En Venaissin, on considère cette arrestation comme un outrage et l'excommunication comme un jugement définitif. L'opposition chrétienne à l'empereur croît fortement [92].
        Le pape refuse de nommer de nouveaux évêques. Napoléon force les 28 cardinaux en fonction à venir à Paris pour son mariage avec Marie-Louise. Treize d'entre eux refusent et retournent dans leur province, montrant à nos peuples catholiques qu'il est possible de résister à l'empereur [92].
        Napoléon fait demander au vieux pape fatigué, à Savone, de transférer le Saint-Siège à Paris ou à Avignon. Affaibli, épuisé, isolé, il aurait fait quelques concessions et accepté. Le code pénal punit de prison ou de bannissement tout ecclésiastique censurant publiquement un acte de l'autorité civile ou militaire ou qui correspond avec Rome [92], aussi cette nouvelle ne parvient pas jusque chez nous.

        En juin 1812, Napoléon fait transférer le pape à Fontainebleau par un voyage de quatre jours, pendant lequel celui-ci ne peut sortir de sa voiture que quelques instants [92].

        Après sa campagne de Russie, Napoléon revient à Fontainebleau et force le pape à de nouvelles concessions (Concordat de Fontainebleau). Dès que l'empereur a tourné les talons, le pape fait savoir à ses cardinaux et évêques qu'il regrette et va jusqu'à se rétracter par lettre à Napoléon. Celui-ci ignore la lettre [92].

        Dans les anciennes terres papales, il y a bien longtemps que l'auréole de Napoléon est tombée.  Pourtant, on décide de fêter dignement, à Caromb, l’anniversaire du roi de Rome, le 2 juin 1811 et d’y consacrer 120 francs…

Le poids de la guerre.



        Assez rapidement Napoléon a déçu. Il devient évident que son objectif n'est pas la paix, mais, au contraire l'expansion territoriale. Combien de conscrits sont recrutés par la Grande Armée entre 1804 et 1814 ? Tous les Français âgés de 20 à 25 ans doivent un service militaire. Chaque département fournit un nombre de conscrits défini par le ministère de la guerre. Certains soldats restent dans l’armée de 1798 à 1814, sans interruption.
        De 1804 à 1815, 1.500.000 français sont soldats : la circonscription demande que l’on lève, en 1805, quatre conscrits pour 1000 habitants en France, puis trois en 1809, puis 10 entre 1810 et 1814.
C’est donc près d’une quarantaine de carombais qui sont appelés sous les drapeaux napoléoniens et environ 85 personnes pour le canton.
        Après les 8 conscrits du consulat, en octobre 1802, la municipalité doit fournir 10 autres soldats. Les jeunes gens des classes de l’an IX (1801) et X (1802) veulent s’arranger de gré à gré pour ce recrutement, mais n’y parviennent pas, et on a recours au tirage au sort. En mai 1803, notre maire répond à une circulaire du préfet demandant aux conscrits valides de se présenter à leur corps d’armée. Ceux qui ne se présenteraient pas seraient considérés comme déserteurs et arrêtés par la gendarmerie. En 1806, 39 carombais sont sous les drapeaux de l’empereur [139]. Nous ne savons pas combien meurent sur les champs de bataille alors que nous connaissons le chiffre pour le Barroux : 11 militaires sont tués entre 1807 et 1816, pour une population qui avoisine les 800 personnes [148].

Le poids des charges.



L’empereur a besoin de l’argent carombais pour financer ses campagnes. Tout le monde doit contribuer. L’octroi est maintenu sur certaines denrées.

La retraite.



        Napoléon est à Moscou ; ses ennemis incendient la ville, pratiquant la politique de la terre brûlée et il doit se replier : c’est la retraite de Russie, fatale à un grand nombre de ses soldats. Il perd la bataille de la Bérésina en Russie (1812) et bat en retraite.
        L’épopée napoléonienne est terminée, les Alliés marchent sur Paris.

        A Caromb, la communauté adresse encore une lettre à Sa Majesté la reine, en octobre 1813,  afin d’offrir ce qu’elle pourra pour assurer le triomphe de nos armées, aux cris de « Vive l’impératrice ! Vive l’empereur ! ».

        L'Empire est alors à l'agonie.

        Rome n'étant déjà plus dans l'Empire, Napoléon se résigne à laisser le pape rejoindre le Vatican. Celui-ci reprend son poste, à Rome, alors que Napoléon signe son abdication à Fontainebleau, en avril 1814.

       Napoléon, prisonnier, doit prendre la route vers l'île d'Elbe. En arrivant dans le Midi, le sous-préfet de Montélimar le met en garde contre l'état d'esprit très défavorable régnant dans le Comtat. A Orange, l'empereur constate qu'il a raison, mais il décide de poursuivre sa route. Lorsqu'il s'arrête à Avignon, le 25 avril 1814, à 5 heures du matin, porte Saint-Lazare, pour changer les chevaux, il est bombardé d'une grêlé de pierres par la population, ameutée par des officiers espagnols. Il manque  d'être mis en pièces. On le traite de tyran, de coquin, de gueux.
        A Orgon, la foule dresse une potence où est pendu un mannequin portant l'inscription suivante : " Tel sera tôt ou tard le sort du tyran". La voiture impériale est menacée, mais son escorte d'officiers étrangers évite le pire. Il doit se déguiser sous l'uniforme de ses adversaires et voyager à l'avant du cortège. C'est ainsi qu'il arrive à Aix-en-Provence.
Napoléon part pour l’île d’Elbe.
        En mai 1814, par arrêté préfectoral, Caromb doit encore fournir foin et avoine pour l’artillerie stationnée à Orange.
           Le Traité de Vienne, signé en 1815, partage son empire.

          A Caromb, on a vite fait de tourner sa veste : la municipalité en corps, accompagnée de la garde sous les armes et des tambours, se transporte sur la place publique pour approuver le décret du Sénat qui déclare Napoléon Bonaparte déchu du trône de France et la constitution appelant au trône, Louis, le frère du dernier roi. La foule assemblée crie « Vive la paix ! Vive Louis XVIII ! ». Un Te Deum est chanté dans l’église pendant que sonnent les cloches et que l’on tire les boëttes. Un feu de joie est allumé sur l’esplanade de la porte du Midi.
          En juin 1814, on revient aux préoccupations locales : un buste reliquaire de St Maurice vient d’être réalisée par le sculpteur Buffardin d’Avignon, pour un prix de 30 francs, dorure comprise. L’inauguration de cette statue se fait sous un arc de triomphe en fleurs, dressé à l’esplanade de la porte du Rieu. La statue est transportée en cortège à l’église où elle est placée dans une niche prévue à cet effet à l’angle du chœur, du côté de l’épître.

Les cent jours.



        Napoléon s'échappe de l’Ile d’Elbe, en 1815. Le 1er mars, à midi, huit navires débarquent 1.100 hommes à Golfe-Juan ; Napoléon fait afficher une proclamation : «Français, dans mon exil, j’ai entendu vos plaintes et vos vœux,…».
        Mais les premières villes, comme Antibes, ne se rallient pas et Napoléon, qui se souvient de sa traversée d'Avignon lors de son départ pour l'île d'Elbe, préfère remonter vers Grasse, puis, par les Alpes (route Napoléon) vers Paris, prenant grand soin d’éviter la vallée du Rhône.
         En Vaucluse et dans les Bouches-du-Rhône, on n’apprécie pas ce retour et le duc d’Angoulême lève des troupes royalistes contre l’empereur.Jusqu'à Sisteron, la population regarde passer l'empereur passivement. Il faut qu'il arrive en Dauphiné pour rencontrer les premiers ralliements.
        Napoléon revient au pouvoir. Cela ne gêne pas outre mesure notre conseil qui  prête serment de fidélité à l’empereur et à la constitution, dès avril 1815.

        On connaît la suite. Napoléon ne dure pas devant les alliés : Waterloo est sa dernière défaite, en Belgique, contre la coalition.

        Bien sûr, Caromb, en août 1815, fait une adresse au roi pour l’assurer du dévouement de la commune. Dans la foulée, on nomme un nouveau maire, M Dubarroux, chevalier de l’ordre de St Louis, un bon royaliste.


Les médaillés de Sainte-Hélène de Caromb :

  La médaille de Sainte Hélène, créée par Napoléon III, récompense les 405.000 soldats encore vivants en 1857, qui ont combattu aux côtés de Napoléon 1er pendant les guerres de 1792-1815.

Suite : la chronologie historique (chapitre XXII).

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