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XX. Le rattachement à
la France.
Création du département
de Vaucluse : le Comtat passe à la France.
L’année 1792.
L’année 1793.
Garde de Pernes et commissaires
du District.
Bédoin, l’infâme.
L’année 1794.
Commission populaire
d’Orange.
Bédoin réhabilité.
L’année 1795,
année de la terreur blanche.
Le canton de Caromb.
Faits divers.
Les destructions de
la Révolution au Barroux et à Caromb.
Les juifs du Comtat
Venaissin.
La situation aux frontières
pendant la période révolutionnaire.
Bonaparte.
Premières campagnes
d’Italie (1796-1797).
Revers français
(1798-1799).
Nouvelle juridiction
municipale à Caromb.
Création du département
de Vaucluse : le Comtat passe à la France.
C'est l'anarchie : à Avignon, les révolutionnaires s'emparent
du palais, puis de la ville. Ils forment une municipalité provisoire
et vendent les biens religieux [33].
Les médiateurs, à l’assemblée des délégués
des communes, font voter, le 18 août 1791, dans une large majorité
la réunion à la France, entérinée par l'Assemblée
nationale le 14 septembre 1791 : l'Assemblée constituante déclare
«qu'en vertu des droits de la France et conformément aux vœux
de la majorité des Communes, les deux états d'Avignon et
du Comtat Venaissin font partie intégrante de la France», et
le décret est signé par Louis XVI, ce même jour. La
nouvelle n'est connue dans le Comtat que le 17, provoquant, à Avignon,
des cris de joie [33]. Cela redonne courage aux «patriotes»
carombais [52].
Une assemblée extraordinaire du conseil carombais et des chefs de
familles est tenue pour écouter la lettre du procureur royal du parlement
de Provence proclamant la réunion de la ville d'Avignon et du Comtat
Venaissin à la couronne de France. Le conseil fait chanter un Te Deum,
allumer un feu de joie,…
Visiblement tout le monde ne voyait pas d'un bon œil ce rattachement.
Le 17 octobre 1791, à Avignon, les choses deviennent sérieuses
: c'est le massacre de la glacière [18].
En novembre 91, l’Assemblée nationale somme les émigrés
de rentrer en France, ce qui inquiète les pays étrangers,
qui ont peur de voir la Révolution française s’importer dans
leur pays.
L’année 1792.
Le 26 mars 1792, le district d'Avignon prend le nom de "Vaucluse", rattaché
au département des Bouches-du-Rhône, et celui de Carpentras
s'appelle "de l'Ouvèze" rattaché au département de
la Drôme.
Avignon devient le chef-lieu du district du Vaucluse, et, le 29 avril 1792,
en Avignon, les Jacobins prennent le pouvoir. Ecoutons la gazette de l’époque
:
« Les patriotes sont de nouveau maîtres du terrain. Profitant
indûment de la loi d'amnistie qui accompagne les décrets organisant
l'administration française du Comtat et d'Avignon, les auteurs des
massacres de la Glacière rejoignent aussitôt les patriotes marseillais
qui imposent dans la région la paix jacobine. Les patriotes font
leur entrée dans la ville, aux côtés des deux proconsuls
désignés par le directoire des Bouches-du-Rhône pour
procéder au rattachement du district d'Avignon
au département. Les jours derniers, Avignon s'est vidé de tous
ceux qui ont à craindre le retour des “glaciéristes”,
tandis que la porte royale était rebaptisée. »[18].
A Caromb, nous n'avons que très peu de renseignements sur
la vie de notre village durant cette année. II semble qu'après
la tragédie, un calme plein de rancœur s'établisse. Le plus
grand nombre des citoyens restent attachés aux anciennes idées.
Le chaos est général dans tout le Comtat et on panse les
plaies [52].
L’occupation de Caromb, l’année précédente, par l’armée
de Monteux a causé de telles dépenses non encore payées
que la municipalité doit supplier l’assemblée législative
(juin) de lui permettre un emprunt de 3.000 Livres. Une compagnie
de soldats volontaires de l’Isère occupe Caromb. Il faut pourvoir
aux rations de fourrage pour les chevaux [49].
On fête l’anniversaire de la Fédération de Paris, le
14 juillet : une estrade est dressée à l’esplanade de la porte
de l’église pour le corps municipal et la garnison [49].
Le 22 juillet, la Convention déclare la guerre à l'Europe.
«La patrie est déclarée en danger». Le maire fait
déployer le drapeau rouge et, entouré de la foule, fait lecture
de la loi sur la place publique. On établit un bureau de surveillance
et les volontaires sont appelés à venir s’inscrire pour porter
les armes. Aucun jeune homme ne s’inscrit volontairement [49]. L'ennemi
passe nos frontières, il faut pourtant le repousser.
En août, tout le corps municipal et les notables, avec tambours et
trompettes, lisent et font afficher une lettre de l’Assemblée nationale
qui assure que la patrie est sauvée et que des mesures seront prises
contre les tyrans, que le drapeau de la liberté va être arboré
de l’un à l’autre pôle [49].
Jean-Baptiste Augustin Dubarroux, François-Xavier
Gardiolle, Jean François Durand, vicaires de la paroisse ayant abandonné
leur poste, sont déclarés réfractaires. Un prêtre
constitutionnel s’est présenté pour faire leur service. On
l’installe à l’église au son des trompettes et des tambours.
Le maire fait un beau discours où il le qualifie « d’ange tutélaire
et de médecin charitable » et se dit fidèle à
la sainte religion catholique.
Les prêtres « ci-devant cordeliers » se présentent
au conseil en acceptant de prêter serment de fidélité
à la nation [49].
Le 21 septembre, la République française est proclamée
[52].
Le juge de paix de Mazan, Quinquin, vient faire l’inventaire des biens
du clergé de Caromb [49].
Le moindre incident tourne au drame : en septembre, le buis qui entoure l’arbre
de la Liberté planté au milieu de la place est brûlé
et les affiches apposées contre les murs du château sont déchirées.
On fait une enquête. On remplacera l’arbre, mais en attendant, on
hisse un drapeau tricolore et un bonnet de la Liberté en haut de la
tour de l’horloge [49]. Il ne s’agit pas de plaisanter avec les symboles
de la révolution : quand on sait ce qui va arriver à Bédoin
l’année suivante, on comprend les précautions carombaises.
Une pétition est présentée au Conseil pour obtenir
un dédommagement de la part des parents des neuf citoyens massacrés
en juillet 91. Le conseil ne peut qu’être le médiateur des
familles de ces infortunés [49].
Le bruit court que le jour de la Saint Maurice, des personnes des
villages voisins ont l’intention de venir démolir « la maison
de madame Ligneville, ci-devant dame de Caromb, appelée château
». Mais Caromb tient à son château et le commandant de
la Garde nationale fait poster une compagnie de grenadiers au château
et aux portes de l’église et de la fontaine qui sont seules ouvertes.
La garde du château a été renforcée et le corps
municipal, en écharpes, vient haranguer les démolisseurs qui
se retirent en promettant de revenir plus nombreux.
Plus tard, tandis que se présentent au conseil six membres de la
Société Patriotique réclamant la permission de détruire
le château, que le maire leur démontre que, la dame étant
émigrée, ce château est propriété de la
Nation, on vient avertir le conseil qu’une troupe a forcé la garde
du château, cassé portes, vitres et fenêtres et abat les
cloisons. Le conseil se transporte, accompagnée de quatre fusiliers,
au château, mais est menacé par les pillards et doit se retirer.
A 10 heures du soir, une compagnie de la Garde nationale de Carpentras vient
occuper Caromb et les habitants sont tenus de l’héberger. Le calme
revient et, en déplorant l’arrivée trop tardive de la
Garde, la municipalité donne ordre au commandant de quitter la ville
dès le lendemain pour éviter toutes dépenses supplémentaires
[49].
En octobre, deux commissaires des départements des Bouches-du-Rhône
et de la Drôme doivent être reçus et logés à
Caromb pour mettre fin aux attentats qui se commettent en cette ville.
Nos religieuses des Ursulines ont abandonné leur couvent, mais la
supérieure, elle, est restée jusqu’à ce que le
juge de paix, après inventaire, ait mis les scellés [49].
Cinq religieuses acceptent de prêter serment de fidélité
à la nation, comme la sœur Thérèse Briançon.
L’abolition de la royauté étant proclamée, le corps
municipal en écharpe fait prêter serment de soutenir la liberté
et l’égalité à tous les citoyens. Le tribunal du juge
de paix est convoqué. Le commandant de la Garde réquisitionne
des citoyens pour les armer. Malgré la présence des commissaires
députés du ci-devant Comtat Venaissin, les attentats continuent
et l’anarchie se répand sous le voile du patriotisme [49].
Le maire, impuissant devant ces désordres donne sa démission.
Les administrateurs du district de l’Ouvèze à Carpentras
lui demandent de rester en fonction [49].
On apprend l’évasion de Mormoiron du citoyen Sainte-Croix, le 16
octobre [49].
Par décret de la Convention nationale, on organise une fête,
le 18 novembre, pour le succès des armées en Savoie : Te
Deum à l’église ; puis le 25 novembre, on chante la
Marseillaise au pied de l’arbre de la Liberté que la municipalité
a consenti à replanter à la demande de la Société
des Amis de la Liberté [49].
Le curé de Caromb et une délégation se déplacent
à Avignon, le 8 décembre, pour récupérer les
fusils et les boëttes de la commune, mais on leur répond que
les boëttes ont été fondues et les fusils donnés
aux armées. On les renvoie à l’Isle où on leur remet
21 fusils, deux boëttes, trois baïonnettes et une épée,
contre paiement de 31 livres [49].
Un inventaire des biens des églises supprimées et du superflu
de l’église conservée est envoyé au directoire du
district en vue d’une réquisition. On paie le traitement du curé
sur la vente des biens nationaux, le 15 décembre. Sur une pétition
de la Société patriotique, on distribue du blé aux
nécessiteux pour Noël, au prix de six livres dix sous l’émine.
Les ustensiles en argent inventoriés dans les églises sont
portés au district de l’Ouvèze. La ville d’Avignon demande
que tous les billets de confiance au titre d’Avignon, soient restitués.
Ils seront changés contre des assignats le 24 décembre veille
de Noël.
La commune décide, deux jours après la Noël, de vendre
deux chandeliers et une croix en argent qui lui appartiennent, pour pouvoir
distribuer à nouveau du grain aux pauvres.
L’année 1793.
Le 21 janvier, le roi Louis XVI est guillotiné. La nouvelle connue,
la majorité des Carombais en éprouve un immense chagrin,
les «patriotes» de la joie [52].
Le 26 juillet 1793, an II de la République, la Convention nationale
décide de la création d'un 87éme département,
celui du Vaucluse, regroupant les districts de Vaucluse (Avignon), de l'Ouvèze
(Carpentras), d'Apt (pris aux Bouches-du-Rhône), de Sault (pris aux
Basses-Alpes) et d'Orange (pris à la Drôme). Avignon devient
chef lieu. Le département compte alors 202.000 habitants. Apparaissent
alors le Conseil général et la Préfecture [33].
Le district de Carpentras couvre Caromb, mais pas Malaucène, Aubignan
et Beaumes qui dépendent d'Orange [33].
Le décret voté par la Convention n'expose que des arguments
géographiques, bien que les véritables raisons soient tout
autres : il s'agit de faire pièce à “la fatale influence des
sections de Marseille. Si celles-ci, en liaison avec les
fédéralistes de Nîmes, parvenaient à faire jonction
avec les rebelles de Lyon, c'en serait fait du pouvoir de l'Assemblée
dans cette région. Réduire l'étendue du département
des Bouches-du-Rhône tout en constituant une zone tampon fidèle
à la Convention, voilà la raison d'être du Vaucluse.”[18].
Le 8 mai 1793, la communauté des Augustines est dispersée.
Les religieuses originaires de Caromb reviendront sur ce territoire.
Voici leurs noms :
- Marie-Blandine du Barroux,
87 ans
- Marie-Anne Constantin, 46 ans
- Mélanie Camaret,
- Marie Durand, 31 ans
- Marie-Anne Durand, 77 ans
- Julie-Françoise Baudoin,
60 ans
- Thérèse Delphine,
- Angèle Jacques, 62 ans
- Marie Gilles, 72 ans
- Paule-Françoise Prigota,
sœur conserve.
Nous retrouvons Marie-Blandine du Barroux âgée de 87 ans quand
elle se retire à Caromb, son pays natal, forcée par les circonstances
à sortir de son bien-aimé couvent. On raconte d'elle que
malgré son grand âge, elle allait à pied à travers
les champs chercher l'endroit où elle pourrait entendre la messe
et recevoir les sacrements. Marie Gilles ne la quittait guère et l'accompagnait
dans ses courses. Toutes les religieuses qui demeuraient à Caromb et
même celles qui étaient dans les environs venaient se fortifier
auprès de leur mère tant qu'elles eurent le bonheur de la posséder.
Quelle joie de se retrouver un peu ensemble, à causer des choses d'autrefois,
des espérances de l'avenir et surtout de l'Amour que l'on doit à
Dieu dans tous les temps [55].
Elle meurt quelques temps après à Caromb, en odeur de sainteté.
Dame Blandine du Barroux n'est pas la seule personne de cette famille qui
ait honoré l'Eglise. Il faut ajouter Jean-Baptiste du Barroux, supérieur
des gardistes, mort en 1783 et du Barroux, son neveu, curé de Caromb
au commencement du XIXe siècle. On cite cette belle parole du gardiste
à son neveu : «Je t'aime beaucoup mais j'aimerais mieux te
voir perdre la vie que te voir devenir prêtre avare.» [55].
Le 3 janvier, les cinq notaires de Caromb réclament un certificat
de civisme : après un vote, aucun n'est accordé. La Société
patriotique, installée dans la chapelle des Pénitents blancs,
fait transporter l'autel et le retable dans l'église, dans
la chapelle de Madame. Le curé obtient l'autorisation de transporter
les tableaux des églises supprimées dans celle de la paroisse
[49].
L'hiver 1793-94 est rigoureux. A cause du chômage, les pauvres manquent
de grains. La municipalité fait chercher, à Avignon, l'argent
provenant de la vente des chandeliers et de la croix en argent. Là,
le commissaire du district interdit cette vente. Le district réclame
un inventaire des paillasses, matelas, draps, linges appartenant aux émigrés
ou aux religieux afin d'en donner aux hôpitaux ou aux troupes. Le
district de l'Ouvèze réclame de notre municipalité une
justification des titres de propriétés des chandeliers en argent.
On cherche, en vain, dans les archives, une preuve de propriété.
On demande alors aux habitant les plus âgés de la certifier
par écrit.
Le district demande à la Société populaire d'ouvrir
un registre de dons en faveur des défenseurs de la Patrie qui manquent
de capotes et de souliers. Le 9 mars, la Société populaire,
devant la misère accrue des pauvres, propose d'envoyer un député
de cette société qui ira, avec un député de
la municipalité, réclamer encore à Valence aux administrateurs
du district l'autorisation de vendre les chandeliers d'argent [49].
La députation projetée n'ayant pu avoir lieu, on en est réduit
à convoquer les citoyens les plus aisés pour leur réclamer
un don individuel afin de secourir les pauvres. Les habitants convoqués
acceptent de faire ce geste.
Un commissaire du district étant venu réclamer dix-sept hommes,
chiffre fixé pour Caromb, la municipalité fait proclamer
qu'un registre est ouvert pour l'inscription des volontaires. Le commandant
de la garde à la porte de l'église a été attaqué
à coups de pierre et de bâton, un coup de fusil a été
tiré sur la patrouille. Le maire réclame 30 hommes de la
Garde nationale de Mazan et promet de les héberger. Ils arrivent
à 4 heures du matin, le corps municipal étant toujours en
séance.
Le 25 mars, on renvoie la garde de Mazan. Un certificat de civisme est
accordé au curé, au vicaire, au secrétaire, et aux
deux accoucheuses. On convoque à la mairie les tailleurs, cordonniers,
couturiers qui devront travailler à habiller les quinze volontaires
de Caromb. On réquisitionne la poudre détenue chez les particuliers,
les chevaux de luxe (eh, oui, cela existe !) et les feuilles de mûrier
des biens nationaux. Les certificats de résidence devant être
renouvelés tous les 3 mois, le citoyen Maurice Antoine Dubarroux ne
l'ayant pas fait est déclaré émigré, ses biens
sont inventoriés [49].
L'équipement de chacun des quinze volontaires s'élève
à 241 livres, mais les deux qui se sont fait remplacer devront payer
les équipements de leur remplaçant. Chaque jour, on fera
l'appel des suspects dont les noms seront inscrits sur un registre. Les
parents d'émigrés n'auront pas le droit de sortir du territoire.
On inscrit dix-neuf personnes suspectes dont deux prêtres. La liste
est envoyée au district, le 4 mai.
Le mois de juillet est chaud : on convoque les citoyens en assemblée
afin de former un comité chargé de relever la liste des étrangers
dans la ville. Les citoyens ne s'y rendent pas. Un bruit ayant couru que
des malveillants allaient, la nuit, mettre le feu aux gerbes, une foule
s’attroupe devant et dans la maison commune pour réclamer les fusils
entreposés et seulement pour une nuit. Le corps municipal débordé
ne peut même pas prendre les noms. Les fusils sont enlevés
mais personne ne vient les remettre.
On réunit les citoyens en une assemblée primaire qui adopte
à l'unanimité la constitution de France de la Convention
nationale et la déclaration des droits de l'homme. On élit
un député qui se rendra à Valence, à l'administration
du département, quand il y sera convoqué [49].
La situation dans le Comtat Venaissin et en Avignon ne s’améliore
pas.
Garde de Pernes et commissaires
du District.
Le 9 juillet, à Caromb, des «brigands» doivent venir
d’Avignon pour ravager les gerbiers. On demande des armes. La municipalité
refusant, on les enlève de force, [52]. et le lendemain on forme des
sections fédéralistes, c'est-à-dire contre-révolutionnaires
[52].
Un jour plus tard (11 juillet), on oblige la municipalité à
désarmer les «patriotes» et à nommer Fons-Marie
Maffren, commandant de la Garde nationale. Les «patriotes»
se plaignent. Les «aristocrates» menacent. Soudain, surgit à
l'oratoire Saint-Marc la Garde nationale de Pernes, demandée par la
municipalité, ce qui entraîne un grand tumulte dans tout Caromb.
On enfonce la porte du clocher et on sonne le tocsin. Maffren prend le commandement
et il ordonne de fermer les portes de la ville. Le peuple s'agite, le juge
de paix est insulté, menacé. Le maire est contraint d'aller,
seul et en personne, intimer l'ordre à la Garde nationale de Pernes
de se retirer [52]. Ce qu’elle accepte à condition que le maire assure
la paix dans le pays [39].
Le 19 juillet, pour rétablir la paix, le district de l'Ouvèze
envoie à Caromb trois commissionnaires : René Dérat,
Antoine Ruchon et Barjavel, avec 200 soldats. Ils resteront un mois, et
cela coûtera 100.000 livres à la charge de la commune
[52].
Les délégués ont pour mission de faire désarmer
la population, de vérifier les mesures prises par les municipalités
contre les aristocrates fauteurs de troubles, et contre les émigrés,
vérifieront la liste des prêtres réfractaires, poursuivront
et arrêteront les déserteurs, suspendront les municipalités
et vérifieront si l'argenterie des églises a été
réquisitionnée. Les municipalités seront tenues de
loger et de payer les troupes en séjour chez elles [49].
Ils nomment deux administrateurs qui, avec cette force armée, doivent
ramener le calme dans les communes où des troubles liberticides
ont éclaté : Mazan, Malemort, Mormoiron, Le Barroux et Bédoin.
A la suite de quoi, le maire fait aussitôt procéder au désarmement
général des habitants, à l'établissement d'une
liste de patriotes sûrs qu'on pourra réarmer, d'une liste
des parents des émigrés et au versement par eux de 883 livres
pour la caisse du district. II rappelle aux administrateurs qu'il y a six
chandeliers en argent qui appartiennent à la commune. Le district
exige une liste complète des objets précieux des églises
de Caromb : argenterie, chasubles, objets en cuivre ou laiton. Les cloches
des églises doivent être déclarées. Il y en a
cinq : celle des Ursulines, des Cordeliers, des Pénitents gris et
blancs et celle de Notre Dame des Innocents. Elles devront être livrées
au district à la fin de la semaine, excepté celle des Pénitents
Blancs qui sert à appeler les frères de la Société
populaire et à avertir les habitants en cas d'incendie [49].
Bédoin, l’infâme.
Bédoin compte alors 2.026 habitants, principalement des agriculteurs
propriétaires de leurs terres et la ville souhaite vivre en paix.
Dès l’été 1793, le village devient le refuge de nombreux
contre-révolutionnaires, nobles, prêtres réfractaires
et fédéralistes, à tel point que les conventionnels,
Maigret en tête, y voient une nouvelle Vendée.
Lorsque, dans la nuit du 1er au 2 mai 1794, un arbre de la Liberté
est arraché et des affiches officielles lacérées, l’enquête
est rondement menée et aboutit à une répression impitoyable
où 63 personnes sont exécutées et 500 maisons partent
en fumée [50]. Un panneau “Bédoin l’infâme” est dressé
le 28 mai sur les restes fumants du village. La liste des personnes exécutées
ou emprisonnées est donnée dans l’ouvrage de l’abbé
Bourgue sur Bédoin [38]. La commune n’existe plus et son territoire
est réparti entre les quatre communes voisines : Flassan, Mormoiron,
Crillon et le Barroux [38].
La bêtise révolutionnaire va jusqu’à détruire
à nouveau la chapelle Sainte-Croix au sommet du mont Ventoux.
La répression s'étend aussi à Crillon, devenue Roc-Libre
où dans la nuit du 9 au 10 mars 1793 l’arbre de la Liberté
avait aussi été arraché, et jusqu'à Venasque.
Les pauvres survivants de Bédoin, interdits d'accès à
ce qui reste de leur village, se réfugient dans les hameaux du Ventoux,
dans les fermes de Flassan ou du Barroux [33].
Du coup, on se méfie dans les villages environnants et la municipalité
de Beaumes va même jusqu'à faire surveiller ses arbres de
la Liberté par un concierge et une sentinelle [120].
En Avignon, le 25 juillet 1793, on résiste aux Fédérés
marseillais.
Par deux fois envahie, par deux fois libérée, Avignon est
devenue l'enfer des Fédérés, et ses habitants font figure
de martyrs de la rébellion du Midi. Entrées sans résistance
dans la ville le 7, les troupes marseillaises ont fui le 14 devant l'avance
des armées conventionnelles, avant de se ressaisir le lendemain,
de réoccuper la ville, et d'être enfin rejetées au-delà
de la Durance le 25. Pendant tout ce temps, les Avignonnais qui n'avaient
pas fui leur ville se sont terrés chez eux. Les partisans trop engagés
de l'un et l'autre parti ont suivi leurs alliés dans leurs allées
et venues, de crainte d'être accusés de trahison et massacrés
en cas de victoire de l'adversaire. Les tièdes qui ont eu le tort
de sortir de leur cave à contretemps ont payé pour les autres...”[18].
Le 29 juillet, les trois commissaires envoyés à Caromb lancent
des mandats d'arrêt contre les principaux «émeutiers»
et blâment la municipalité pour faiblesse devant les évènements
de juillet 1791 et devant les ennemis de la République, “pour avoir
laissé désarmer les patriotes, pour avoir hébergé
jusqu’à 13 prêtres non-constitutionnels, s’être montré
complice de la sédition qui a repoussé le détachement
envoyé par le district, d’avoir un secrétaire nommé
Lombard, lequel s’est vanté d’être appuyé par les rebelles
et à qui est interdit l’exercice du notariat, d’avoir laissé
sonner le tocsin et fermer les portes de la ville le 12 juillet sur ordre
de Fontmarie”.
On suspend des officiers municipaux, remplace le secrétaire Lombard
et vingt personnes sont soumises à l'appel quotidien à la
Maison commune. Quatre prévenus, auteur de la sédition, seront
arrêtés et 14 citoyens, dont Fontmarie, seront traduits devant
l’administration du district. La commune est condamnée à supporter
tous les frais de cette répression. Pour les meneurs «la hache
de la loi doit abattre la tête des scélérats qui ont
osé comploter contre leur patrie».
Sur ordre du commissaire du district nommé pour la répression
des troubles contre-révolutionnaires, la municipalité devra
démolir les chapelles rurales, notamment Notre-Dame de la Victoire
du Paty devenue un repère de fanatiques «servant de lieu de
réunion aux papistes et royalistes». Les chapelles Saint-Etienne
et Notre-Dame des Innocents sont détruites.
Celle du Paty, visée par l’ordonnance, ne doit son salut qu'à
son éloignement [52]. Elle sert effectivement pour des offices clandestins
[98].
La municipalité doit, le 29 juillet, remettre les papiers et titres
de la cour baronnale au greffe du tribunal du district et dénoncer
les citoyens qui ont nommé Fontmarie commandant de la Garde nationale
responsable du désarmement des patriotes.
Les biens du ci-devant noble Dubarroux sont mis sous séquestre et
le produit de sa récolte de cocons, gerbes et autres denrées,
sera versé à la caisse du receveur du district.
A la suite de ces mandats d’amener, les dénonciations affluent.
Pour éviter la prison 37 Carombais fuient et sont alors inscrits
sur la liste des émigrés. Il s’agit de :
- AGARD ROCH, dit le «
Procureur », déserteur à l’ennemi.
- AUTARD Joseph, cordonnier,
- BELHOMME Pierre et Paul
frères, déserteurs à l’ennemi,
- BERTRAND Alexis, prêtre,
- BOUDOIN Paul Maurice,
prêtre,
- DUBARROUX Maurice et
Casimir, frères,
- CHABRIER Charles Antoine,
cultivateur,
- CHAMOUX Dominique, déserteur
à l’ennemi,
- CHAVE Jean François,
idem,
- CONSTANTIN Félix
de la place,
- DURAND Joseph, charron,
- DURAND Jean François,
prêtre,
- FAURE Pierre-François,
notaire,
- GENIN Joseph, dit Chiqueton,
- GILLES Maurice, cultivateur,
- GALIAN Joseph-Toussaint,
prêtre reclus,
- LADET Joseph,
- DE L’ESPINE Joseph,
noble,
- MAFFREN François
dit Fons Marie,
- MARIGNANE François,
prêtre,
- MARREL Joseph Jean,
déserteur,
- MATHIEU Joseph Jean
dit « l’Espinard », déserteur,
- MONTAGARD Maurice,
- MONTAUD François,
dit « le Rouge », déserteur,
- MORARD Jean-Pierre,
cultivateur,
- MORARD Auguste Antoine,
boulanger, déserteur,
- MORARD Joseph, chirurgien,
déserteur,
- MORARD Jean-Pierre,
cultivateur,
- NICOLAS François
dit « le Bourgeois », déserteur
- PLEZAN Esprit, prêtre,
- PONT Etienne, prêtre,
- RICHIER Joseph, déserteur,
- RIGOT Jean, curé,
- ROUSSET Roch, prêtre,
- THIERS Denis Paul.
[39, 149].
Là ne s’arrête pas la liste des fugitifs. Par la suite, les
évènements contraignent quelques personnes à partir.
Une liste des déserteurs est dressée le 4 prairial an II (
23 mai 1794) où figurent, en plus, les noms de :
- BERDEL de Modène,
habitant à Caromb,
- le baron d’AILLAUD
(d’Entrechaux), qui habite Caromb
- DE JACQUES Polycarpe,
noble et prêtre,
- MONTAGARD Joseph Pierre,
cultivateur.
Ce dernier est passé à l’ennemi, ce qui porte à douze,
le nombre de Carombais passés aux armées étrangères,
contre la France [39].
Le 22 septembre, pour la fête de Saint Maurice, six des sept cloches
de notre église sont livrées à la fonderie [52] pour
récupérer le bronze et en faire des canons pour lutter contre
l'étranger qui a déclaré la guerre à la France.
Une seule cloche reste en place. On l'appelle "l'Ancienne" et elle sonne
vers l'occident [39].
A partir du 24 novembre, la Convention publie le "calendrier des Français"
ou calendrier républicain et décide que le premier jour de
la nouvelle ère est celui de la naissance de la République,
soit une année plus tôt, le 22 septembre 1792.
Les semaines sont portées à dix jours et deviennent des décades
et se déclinent en primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi,
septidi, octidi, nonidi et décadi. Les jours cessent d'être
consacrés à des saints pour honorer la nature : "châtaigne,
chien, radis, sarcloir, abeille". Les mois ont 30 jours et s'alignent sur
le cycle solaire avec vendémiaire, brumaire, frimaire, nivôse,
pluviôse, ventôse, germinal, floréal, prairial, messidor,
thermidor et fructidor. Il manque 5 jours pour finir l'année que
l'on ajoute en "fêtes patriotiques".
Utiliser l'ancien calendrier est passible de la peine de mort ! Un bon
moyen d'appliquer les lois ! Ce nouveau calendrier sera abrogé le
1er janvier 1806 sous Napoléon.
La doctrine révolutionnaire ne s’arrête pas là car
il faut changer les noms des villages qui font référence à
un saint ou à un noble : Saint-Hippolyte devient Hippolyte-les-Caromb
; Crillon devient Roque-Libre ; Sarrians s’appelle Marat ; Ste-Cécile
est qualifiée de Cécile-La-Montagne et Châteauneuf-du-pape
se transforme en Châteauneuf-Calcernier.
La chapelle Sainte Croix du Mont Ventoux tombe sous les coups des révolutionnaires.
Elle sera reconstruite, à nouveau en1818.
L’année 1794.
Le 10 janvier, trois Carombais, Jérôme-Maurice Duran notaire,
Jérôme Ribas et Jean-Etienne Belhomme sont jugés par
le tribunal criminel du Vaucluse et sont exécutés en Avignon,
leurs biens confisqués au profit de la nation [52].
Le 5 mai, Jean Montaud de Caromb est la dernière victime qui
ensanglante la place de l'Horloge en Avignon [52].
Les arrestations se font en masse. Tous les jours, des convois de prisonniers
arrivent à Carpentras où ils sont regroupés au Séminaire,
aux Bernardines et aux Visitandines transformés en prisons [39].
Entre les 18 avril et 19 juillet, cent treize Carombais sont enfermés
dans les divers couvents de Carpentras. Nous avons la liste de tous les
internés et en la consultant nous sommes étonnés de
voir, que sans doute par souci d'humanité, on y enfermait des familles
entières, y compris des enfants de trois à sept ans, des jeunes
filles de quinze ans, des vieillards de quatre-vingt ans ! On retrouve les
noms des personnages compromis dans l'affaire de la Malagrone, les personnes
de la révolte de 1793, les parents d'émigrés, et les
gens qui ne plaisaient pas aux patriotes [52].
Ecroués
au Séminaire.(*86
)
Le
14 floréal ( 3 mai 1794) :
- BERTRAND
Madeleine, née PONS, veuve, mère d’un prêtre fugitif,
- CONSTANTIN
Marie-Anne, 74 ans, née ALLIBERT,
mère
de CONSTANTIN Félix, fugitif,-
CONSTANTIN Rosalie, 30 ans, née ROMILLON,
épouse
du fugitif précédent,-
CONSTANTIN Rosalie, 7 ans, fille du même fugitif,
- CONSTANTIN
Joséphine, 3 ans, sœur de la précédente,
- CONSTANTIN
Pélagie, fille de François dont la mère est arrêtée
le 8 mai,
- GONDOIS
Louis, 40 ans, beau-frère du déserteur MORARD,
- MORARD
Antoine, boulanger, déserteur repris,
- DE
NOGARET Emilie, 53 ans religieuse,
- TIERS
Joseph, fils de Denis et fugitif,
- TIERS
Maurice, autre fils de Daniel,
Soit 11
personnes.
19 floréal
( 8 mai 1794).
- DURAND
Marie, 32 ans hospitalière,
- GILLES
Marie, 75 ans, hospitalière,
- TIERS
Marie, 47 ans, née CAZAL, épouse de Denis, fugitif,
- TIERS
Adélaïde, fille des précédents,
- TIERS
Sophie, autre fille des précédents.
28 germinal
( 18 mai 1794).
- AGARD
François, 64 ans, procureur du seigneur,
- AGARD
Delphine, 64 ans, née GAUTIER, sa femme (Père et mère
du déserteur)
- AUTARD
Françoise, 44 ans, née REYNARD, épouse du déserteur,
- AUTARD
Marie Anne, 17 ans, leur fille,
- BELHOMME
Rose, 52 ans, née GRISARD, veuve de BELHOMME Etienne, exécuté
à Avignon et mère des frères Pierre et Paul, déserteurs
à l’ennemi,
- BOUDOIN
Esprit, 63 ans, père de BOUDOIN, déserteur,
- CHABRIER
Marguerite, 77 ans, née Michel, mère du fugitif,
- CHABRIER
Rose, 42 ans née MILLE, épouse du fugitif,
- CHABRIER
Marguerite, 16 ans, leur fille,
- CHAVE
Joseph, 74 ans, père du déserteur à l’ennemi,
- CHAVE
Barbe, née BONNET, 68 ans, femme du précédent,
- CONSTANTIN
Françoise, 52 ans, née ROUBAUD, épouse de François,
- CONSTANTIN
Marie, 16 ans, sa fille,
- CONSTANTIN
Antoine, 17 ans, son fils,
- DURAND
Antoine, 82 ans, père du déserteur,
- DURAND
Thérèse, 80 ans, née MORARD, femme du précédent,
- MARREL
Elisabeth, 60 ans, née VEYRIER, veuve, mère du déserteur,
- MATHIEU
Alexis, 60 ans, père d’un déserteur à l’ennemi,
- NICOLAS
Jeanne, 51 ans, née DUFOUR, mère d’un déserteur à
l’ennemi,
- MORARD
Thérèse, 63 ans, née GONDOIS, mère d’un déserteur
à l’ennemi,
- RICHIER
Elisabeth, 64 ans, née DURAND, mère d’un déserteur à
l’ennemi.
Soit 21
personnes.
6 messidor
( 24 juin 1794).
1er thermidor
( 19 juillet 1794).
-
ARNOUX Gabriel, prêtre,
- BARTHELEMY
Jacques, curé de Chateauneuf-Calcenier dont la famille habite à
Caromb,
- GARDIOL
Jacques, vicaire de Beaumes.
Un total
de 41 personnes.
Ecroués au couvent
des Bernardines (
*87
).
Juillet
1793.
- DE
JACQUES Charles Thomas, 68 ans, curé de Crillon,
- DE
JACQUES Polycarpe, 64ans,qui a fui, frère du précédent.
22 floréal
(17 mai 1794).
- AUBERT
Joseph, fils,
- BARTHELEMY
Joseph, 64 ans,
- CHAMOUX
Antoine, 34 ans,
- CORDET
Maurice, 40 ans,
- CORNUT
François, 31 ans,
- DURAND
Alexis, 39 ans,
- IMBARD
Joseph, 36 ans, dit « le besson »,
- JAUME
Pierre, 36 ans, dit « le Gant »,
- MORARD
Blaise, 42 ans,
- ROUX
Jean Joseph, 59 ans
- TIERS
Thomas, 36 ans.
2 prairial
(21 mai).
- AUTARD
Joseph, 50 ans, fuyard repris.
29 prairial
(17 juin).
- D’ARNOUX
Gabriel Auguste, 79 ans, prêtre,
- BLANCHET
Jeanne, 26 ans, née BELHOMME
- BOUDOIN
Julie, tante du prêtre BOUDOIN, en fuite,
- BOURGUIGNON
Louise, 31 ans, née CLERC,
- CHABERT
Jean Pierre, 30 ans,
- CAZAL
François, 55 ans,
- CHABRIER
Delphine, 56 ans, née GUIRAMAND,
- CHALENCON
Marie, 52 ans,
- DUFOUR
Laurent, 36 ans,
- GERIN
Claude, 36 ans,
- GILLES
Lucrèce, 69 ans, religieuse converse,
- GONDOIS
Jacques, 60 ans prêtre,
- GROS
Constance, 48 ans, née DURAND,
- JABOUIN
Laurent, 42 ans,
- JAUME
Marie, 36 ans, née SAGE,
- JOUET
Maurice, 48 ans,
- DE
JACQUES Arnoul, 61 ans, prêtre,
- DE
JACQUES Chrysogone, 54 ans, frère du précédent,
- DE
JACQUES Marie Françoise, 73 ans, sœur aînée des précédents,
- DE
JACQUES Delphine, 71 ans, religieuse, sœur des précédents,
- DE
JACQUES Thérèse, 63 ans, autre sœur,
- MARTIN
Louise, 24 ans, domestique de la famille DE JACQUES,
- MORARD
Elisabeth, 17 ans,
- PEYROUX
Marie, 53 ans, née BLANC,
- RIBAS
Rose, 47 ans, née VEYE,
- RIGOT
Marie, religieuse converse,
- VEYRIER
Jean Joseph, 36 ans.
1 messidor
( 19 juin 1794).
- JOUET
Madeleine, 48 ans, née GIRARD, épouse de Maurice arrêté
deux jours avant,
- RICHIER
Jean Baptiste, 34 ans,
- ROUBIN
Joseph, 58 ans,
- RIGOT
Joseph, 39 ans.
3 messidor
( 21 juin 1794).
- DOL
Libérat, 27 ans, meunier,
- FAVIER
Alexis, 19 ans, cordonnier.
19 messidor
( 7 juillet 1794).
- MICHEL
Joseph Antoine, dit « Galant ».
Internés aux Visitandines
(
*88
).
12
prairial ( 31 mai 1794).
- AGARD
Marie,
- AGARD
Rose,
- BELHOMME
Ursule,
- BELHOMME
Marie,
- BELHOMME
Rosalie,
- BELHOMME
Lucie,
- BELHOMME
Françoise,
- CHAVE
Rose,
- DURAND
Joseph, 38 ans, fuyard repris,
- DURAND
Elzéar, 43 ans,
- DURAND
Antoine, 28 ans,
- DURAND
Louise, 18 ans,
- DUMAS
Elisabeth, née RICHIER,
- MORARD
Siffrein,
- MORARD
Bernard,
- MORARD
Marie,
- GIRARD
Thérèse, née MORARD,
- GENIN
Etienne,
- GENIN
Maurice,
- GABOUIN
Marie Anne, née RICHIER,
- LADET
Thérèse, 13 ans,
- NICOLAS
Marie,
- RICHIER
Pierre Jacques,
- RIPERY
Geneviève, née MORARD,
- TIERS
Casimir,
- TIERS
François,
- TIERS
Félicité, épouse MORARD François, chirurgien.
8 messidor
(26 juin 1794).
- BARTHELEMY
Gilles, 37 ans.
En consultant ces listes, on constate qu’elles contiennent, avec les principales
personnes compromises dans les affaires de la Malagronne, les femmes, les
enfants, pères, mères et proches parents des fuyards. La
commission espère ainsi pousser les fugitifs à se rendre.
Mais ceux-ci, n’ayant aucune garantie sur la libération de leur famille,
restent cachés. La commission leur fait la chasse, les poursuivant
sans répit. Quelques-uns sont pris dans les montagnes voisines.
Suite : la chronologie historique (chapitre XX-1).
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