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Mise à jour 4/03 Copyright JG © 2003
  
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XX. Le rattachement à la France.

Création du département de Vaucluse : le Comtat passe à la France.
L’année 1792.
L’année 1793.
Garde de Pernes et commissaires du District.
Bédoin, l’infâme.
L’année 1794.
Commission populaire d’Orange.
Bédoin réhabilité.
L’année 1795, année de la terreur blanche.
Le canton de Caromb.
Faits divers.
Les destructions de la Révolution au Barroux et à Caromb.
Les juifs du Comtat Venaissin.
La situation aux frontières pendant la période révolutionnaire.
Bonaparte.
Premières campagnes d’Italie (1796-1797).
Revers français (1798-1799).
Nouvelle juridiction municipale à Caromb.


 

Création du département de Vaucluse : le Comtat passe à la France.



          C'est l'anarchie : à Avignon, les révolutionnaires s'emparent du palais, puis de la ville. Ils forment une municipalité provisoire et vendent les biens religieux [33].
         Les médiateurs, à l’assemblée des délégués des communes, font voter, le 18 août 1791, dans une large majorité la réunion à la France, entérinée par l'Assemblée nationale le 14 septembre 1791 : l'Assemblée constituante déclare «qu'en vertu des droits de la France et conformément aux vœux de la majorité des Communes, les deux états d'Avignon et du Comtat Venaissin font partie intégrante de la France», et le décret est signé par Louis XVI, ce même jour. La nouvelle n'est connue dans le Comtat que le 17, provoquant, à Avignon, des  cris de joie [33]. Cela redonne courage aux «patriotes» carombais [52].

            Une assemblée extraordinaire du conseil carombais et des chefs de familles est tenue pour écouter la lettre du procureur royal du parlement de Provence proclamant la réunion de la ville d'Avignon et du Comtat Venaissin à la couronne de France. Le conseil fait chanter un Te Deum, allumer un feu de joie,…
            Visiblement tout le monde ne voyait pas d'un bon œil ce rattachement.

            Le 17 octobre 1791, à Avignon, les choses deviennent sérieuses : c'est le massacre de la glacière [18].

        En novembre 91, l’Assemblée nationale somme les émigrés de rentrer en France, ce qui inquiète les pays étrangers, qui ont peur de voir la Révolution française s’importer dans leur pays.

L’année 1792.



        Le 26 mars 1792, le district d'Avignon prend le nom de "Vaucluse", rattaché au département des Bouches-du-Rhône, et celui de Carpentras s'appelle "de l'Ouvèze" rattaché au département de la Drôme.
            Avignon devient le chef-lieu du district du Vaucluse, et, le 29 avril 1792, en Avignon, les Jacobins prennent le pouvoir. Ecoutons la gazette de l’époque :
            « Les patriotes sont de nouveau maîtres du terrain. Profitant indûment de la loi d'amnistie qui accompagne les décrets organisant l'administration française du Comtat et d'Avignon, les auteurs des massacres de la Glacière rejoignent aussitôt les patriotes marseillais qui imposent dans la région la paix jacobine. Les patriotes font leur entrée dans la ville, aux côtés des deux proconsuls désignés par le directoire des Bouches-du-Rhône pour procéder au rattachement  du  district  d'Avignon  au département. Les jours derniers, Avignon s'est vidé de tous ceux qui ont à craindre  le  retour  des  “glaciéristes”, tandis que la porte royale était rebaptisée. »[18].

            A  Caromb, nous n'avons que très peu de renseignements sur la vie de notre village durant cette année. II semble qu'après la tragédie, un calme plein de rancœur s'établisse. Le plus grand nombre des citoyens restent attachés aux anciennes idées. Le chaos est général dans tout le Comtat et on panse les plaies [52].

            L’occupation de Caromb, l’année précédente, par l’armée de Monteux a causé de telles dépenses non encore payées que la municipalité doit supplier l’assemblée législative (juin)  de lui permettre un emprunt de 3.000 Livres. Une compagnie de soldats volontaires de l’Isère occupe Caromb. Il faut pourvoir aux rations de fourrage pour les chevaux [49].

            On fête l’anniversaire de la Fédération de Paris, le 14 juillet : une estrade est dressée à l’esplanade de la porte de l’église pour le corps municipal et la garnison [49].

            Le 22 juillet, la Convention déclare la guerre à l'Europe. «La patrie est déclarée en danger». Le maire fait déployer le drapeau rouge et, entouré de la foule, fait lecture de la loi sur la place publique. On établit un bureau de surveillance et les volontaires sont appelés à venir s’inscrire pour porter les armes. Aucun jeune homme ne s’inscrit volontairement [49].  L'ennemi passe nos frontières, il faut pourtant le repousser.

                En août, tout le corps municipal et les notables, avec tambours et trompettes, lisent et font afficher une lettre de l’Assemblée nationale qui assure que la patrie est sauvée et que des mesures seront prises contre les tyrans, que le drapeau de la liberté va être arboré de l’un à l’autre pôle [49].
Jean-Baptiste Augustin Dubarroux, François-Xavier Gardiolle, Jean François Durand, vicaires de la paroisse ayant abandonné leur poste, sont déclarés réfractaires. Un prêtre constitutionnel s’est présenté pour faire leur service. On l’installe à l’église au son des trompettes et des tambours. Le maire fait un beau discours où il le qualifie « d’ange tutélaire et de médecin charitable » et se dit fidèle à la sainte religion catholique.
            Les prêtres « ci-devant cordeliers » se présentent au conseil en acceptant de prêter serment de fidélité à la nation [49].
            Le 21 septembre, la République française est proclamée [52].
            Le juge de paix de Mazan, Quinquin, vient faire l’inventaire des biens du clergé de Caromb [49].

           Le moindre incident tourne au drame : en septembre, le buis qui entoure l’arbre de la Liberté planté au milieu de la place est brûlé et les affiches apposées contre les murs du château sont déchirées. On fait une enquête. On remplacera l’arbre, mais en attendant, on hisse un drapeau tricolore et un bonnet de la Liberté en haut de la tour de l’horloge [49]. Il ne s’agit pas de plaisanter avec les symboles de la révolution : quand on sait ce qui va arriver à Bédoin l’année suivante, on comprend les précautions carombaises.

           Une pétition est présentée au Conseil pour obtenir un dédommagement de la part des parents des neuf citoyens massacrés en juillet 91. Le conseil ne peut qu’être le médiateur des familles de ces infortunés [49].

           Le bruit court que le jour de la Saint Maurice, des personnes des villages voisins ont l’intention de venir démolir « la maison de madame Ligneville, ci-devant dame de Caromb, appelée château ». Mais Caromb tient à son château et le commandant de la Garde nationale fait poster une compagnie de grenadiers au château et aux portes de l’église et de la fontaine qui sont seules ouvertes. La garde du château a été renforcée et le corps municipal, en écharpes, vient haranguer les démolisseurs qui se retirent en promettant de revenir plus nombreux.
            Plus tard, tandis que se présentent au conseil six membres de la Société Patriotique réclamant la permission de détruire le château, que le maire leur démontre que, la dame étant émigrée, ce château est propriété de la Nation, on vient avertir le conseil qu’une troupe a forcé la garde du château, cassé portes, vitres et fenêtres et abat les cloisons. Le conseil se transporte, accompagnée de quatre fusiliers, au château, mais est menacé par les pillards et doit se retirer. A 10 heures du soir, une compagnie de la Garde nationale de Carpentras vient occuper Caromb et les habitants sont tenus de l’héberger. Le calme revient et, en déplorant  l’arrivée trop tardive de la Garde, la municipalité donne ordre au commandant de quitter la ville dès le lendemain pour éviter toutes dépenses supplémentaires [49].
             En octobre, deux commissaires des départements des Bouches-du-Rhône et de la Drôme doivent être reçus et logés à Caromb pour mettre fin aux attentats qui se commettent en cette ville.
              Nos religieuses des Ursulines ont abandonné leur couvent, mais la supérieure, elle, est  restée jusqu’à ce que le juge de paix, après inventaire, ait mis les scellés [49]. Cinq religieuses acceptent de prêter serment de fidélité à la nation, comme la sœur Thérèse  Briançon.

             L’abolition de la royauté étant proclamée, le corps municipal en écharpe fait prêter serment de soutenir la liberté et l’égalité à tous les citoyens. Le tribunal du juge de paix est convoqué. Le commandant de la Garde réquisitionne des citoyens pour les armer. Malgré la présence des commissaires députés du ci-devant Comtat Venaissin, les attentats continuent et l’anarchie se répand sous le voile du patriotisme [49].
             Le maire, impuissant devant ces désordres donne sa démission. Les administrateurs du district de l’Ouvèze à Carpentras lui demandent de rester en fonction [49].
             On apprend l’évasion de Mormoiron du citoyen Sainte-Croix, le 16 octobre [49].

             Par décret de la Convention nationale, on organise une fête, le 18 novembre, pour le succès des armées en Savoie : Te Deum à l’église ;  puis le 25 novembre, on chante la Marseillaise au pied de l’arbre de la Liberté que la municipalité a consenti à replanter à la demande de la Société des Amis de la Liberté [49].
             Le curé de Caromb et une délégation se déplacent à Avignon, le 8 décembre, pour récupérer les fusils et les boëttes de la commune, mais on leur répond que les boëttes ont été fondues et les fusils donnés aux armées. On les renvoie à l’Isle où on leur remet 21 fusils, deux boëttes, trois baïonnettes et une épée, contre paiement de 31 livres [49].

             Un inventaire des biens des églises supprimées et du superflu de l’église conservée est envoyé au directoire du district en vue d’une réquisition. On paie le traitement du curé sur la vente des biens nationaux, le 15 décembre. Sur une pétition de la Société patriotique, on distribue du blé aux nécessiteux pour Noël, au prix de six livres dix sous l’émine. Les ustensiles en argent inventoriés dans les églises sont portés au district de l’Ouvèze. La ville d’Avignon demande que tous les billets de confiance au titre d’Avignon, soient restitués. Ils seront changés contre des assignats le 24 décembre veille de Noël.

             La commune décide, deux jours après la Noël, de vendre deux chandeliers et une croix en argent qui lui appartiennent, pour pouvoir distribuer à nouveau du grain aux pauvres.

L’année 1793.



            Le 21 janvier, le roi Louis XVI est guillotiné. La nouvelle connue, la majorité des Carombais en éprouve un immense chagrin, les «patriotes» de la joie [52].

            Le 26 juillet 1793, an II de la République, la Convention nationale décide de la création d'un 87éme département, celui du Vaucluse, regroupant les districts de Vaucluse (Avignon), de l'Ouvèze (Carpentras), d'Apt (pris aux Bouches-du-Rhône), de Sault (pris aux Basses-Alpes) et d'Orange (pris à la Drôme). Avignon devient chef lieu. Le département compte alors 202.000 habitants. Apparaissent alors le Conseil général et la Préfecture [33].

            Le district de Carpentras couvre Caromb, mais pas Malaucène, Aubignan et Beaumes qui dépendent d'Orange [33].
            Le décret voté par la Convention n'expose que des arguments géographiques, bien que les véritables raisons soient tout autres : il s'agit de faire pièce à “la fatale influence des  sections  de  Marseille.  Si celles-ci, en liaison avec les fédéralistes de Nîmes, parvenaient à faire jonction avec les rebelles de Lyon, c'en serait fait du pouvoir de l'Assemblée dans cette région. Réduire l'étendue du département des Bouches-du-Rhône tout en constituant une zone tampon fidèle à la Convention, voilà la raison d'être du Vaucluse.”[18].

            Le 8 mai 1793, la communauté des Augustines est dispersée. Les religieuses originaires de Caromb reviendront sur ce territoire.

            Voici leurs noms :

- Marie-Blandine du Barroux, 87 ans
- Marie-Anne Constantin, 46 ans
- Mélanie Camaret,
- Marie Durand,  31 ans
- Marie-Anne Durand, 77 ans
- Julie-Françoise Baudoin, 60 ans
- Thérèse Delphine,
- Angèle Jacques, 62 ans
- Marie Gilles, 72 ans
- Paule-Françoise Prigota, sœur conserve.


            Nous retrouvons Marie-Blandine du Barroux âgée de 87 ans quand elle se retire à Caromb, son pays natal, forcée par les circonstances à sortir de son bien-aimé couvent. On raconte d'elle que malgré son grand âge, elle allait à pied à travers les champs chercher l'endroit où elle pourrait entendre la messe et recevoir les sacrements. Marie Gilles ne la quittait guère et l'accompagnait dans ses courses. Toutes les religieuses qui demeuraient à Caromb et même celles qui étaient dans les environs venaient se fortifier auprès de leur mère tant qu'elles eurent le bonheur de la posséder. Quelle joie de se retrouver un peu ensemble, à causer des choses d'autrefois, des espérances de l'avenir et surtout de l'Amour que l'on doit à Dieu dans tous les temps [55].
            Elle meurt quelques temps après à Caromb, en odeur de sainteté. Dame Blandine du Barroux n'est pas la seule personne de cette famille qui ait honoré l'Eglise. Il faut ajouter Jean-Baptiste du Barroux, supérieur des gardistes, mort en 1783 et du Barroux, son neveu, curé de Caromb au commencement du XIXe siècle. On cite cette belle parole du gardiste à son neveu : «Je t'aime beaucoup mais j'aimerais mieux te voir perdre la vie que te voir devenir prêtre avare.» [55].
 

            Le 3 janvier, les cinq notaires de Caromb réclament un certificat de civisme : après un vote, aucun n'est accordé. La Société patriotique, installée dans la chapelle des Pénitents blancs, fait  transporter l'autel et le retable dans l'église, dans la chapelle de Madame. Le curé obtient  l'autorisation de transporter les tableaux des églises supprimées dans celle de la paroisse [49].

            L'hiver 1793-94 est rigoureux. A cause du chômage, les pauvres manquent de grains. La municipalité fait chercher, à Avignon, l'argent provenant de la vente des chandeliers et de la croix en argent. Là, le commissaire du district interdit cette vente. Le district réclame un inventaire des paillasses, matelas, draps, linges appartenant aux émigrés ou aux religieux afin d'en donner aux hôpitaux ou aux troupes. Le district de l'Ouvèze réclame de notre municipalité une justification des titres de propriétés des chandeliers en argent. On cherche, en vain, dans les archives, une preuve de propriété. On demande alors aux habitant les plus âgés de la certifier  par écrit.
            Le district demande à la Société populaire d'ouvrir un registre de dons en faveur des défenseurs de la Patrie qui manquent de capotes et de souliers. Le 9 mars, la Société populaire, devant la misère accrue des pauvres, propose d'envoyer un député de cette société qui ira, avec un député de la municipalité, réclamer encore à Valence aux administrateurs du district l'autorisation de vendre les chandeliers d'argent [49].
            La députation projetée n'ayant pu avoir lieu, on en est réduit à convoquer les citoyens les plus aisés pour leur réclamer un don individuel afin de secourir les pauvres. Les habitants convoqués acceptent de faire ce geste.

            Un commissaire du district étant venu réclamer dix-sept hommes, chiffre fixé pour Caromb, la municipalité fait proclamer qu'un registre est ouvert pour l'inscription des volontaires. Le commandant de la garde à la porte de l'église a été attaqué à coups de pierre et de bâton, un coup de fusil a été tiré sur la patrouille. Le maire réclame 30 hommes de la Garde nationale de Mazan et promet de les héberger. Ils arrivent à 4 heures du matin, le corps municipal étant toujours en séance.

            Le 25 mars, on renvoie la garde de Mazan. Un certificat de civisme est accordé au curé, au vicaire, au secrétaire, et aux deux accoucheuses. On convoque à la mairie les tailleurs, cordonniers, couturiers qui devront travailler à habiller les quinze volontaires de Caromb. On réquisitionne la poudre détenue chez les particuliers, les chevaux de luxe (eh, oui, cela existe !) et les feuilles de mûrier des biens nationaux. Les certificats de résidence devant être renouvelés tous les 3 mois, le citoyen Maurice Antoine Dubarroux ne l'ayant pas fait est déclaré émigré, ses biens sont inventoriés [49].
            L'équipement de chacun des quinze volontaires s'élève à 241 livres, mais les deux qui se sont fait remplacer devront payer les équipements de leur remplaçant. Chaque jour, on fera l'appel des suspects dont les noms seront inscrits sur un registre. Les parents d'émigrés n'auront pas le droit de sortir du territoire. On inscrit dix-neuf personnes suspectes dont deux prêtres. La liste est envoyée au district, le 4 mai.
            Le mois de juillet est chaud : on convoque les citoyens en assemblée afin de former un comité chargé de relever la liste des étrangers dans la ville. Les citoyens ne s'y rendent pas. Un bruit ayant couru que des malveillants allaient, la nuit, mettre le feu aux gerbes, une foule s’attroupe devant et dans la maison commune pour réclamer les fusils entreposés et seulement pour une nuit. Le corps municipal débordé ne peut même pas prendre les noms. Les fusils sont enlevés mais personne ne vient les remettre.
            On réunit les citoyens en une assemblée primaire qui adopte à l'unanimité la constitution de France de la Convention nationale et la déclaration des droits de l'homme. On élit un député qui se rendra à Valence, à l'administration du département, quand il y sera convoqué [49].

            La situation dans le Comtat Venaissin et en Avignon ne s’améliore pas.

Garde de Pernes et commissaires du District.



            Le 9 juillet, à Caromb, des «brigands» doivent venir d’Avignon pour ravager les gerbiers. On demande des armes. La municipalité refusant, on les enlève de force, [52]. et le lendemain on forme des sections fédéralistes, c'est-à-dire contre-révolutionnaires [52].

            Un jour plus tard (11 juillet), on oblige la municipalité à désarmer les «patriotes» et à nommer Fons-Marie Maffren, commandant de la Garde nationale. Les «patriotes» se plaignent. Les «aristocrates» menacent. Soudain, surgit à l'oratoire Saint-Marc la Garde nationale de Pernes, demandée par la municipalité, ce qui entraîne un grand tumulte dans tout Caromb. On enfonce la porte du clocher et on sonne le tocsin. Maffren prend le commandement et il ordonne de fermer les portes de la ville. Le peuple s'agite, le juge de paix est insulté, menacé. Le maire est contraint d'aller, seul et en personne, intimer l'ordre à la Garde nationale de Pernes de se retirer [52]. Ce qu’elle accepte à condition que le maire assure la paix dans le pays [39].

            Le 19 juillet, pour rétablir la paix, le district de l'Ouvèze envoie à Caromb trois commissionnaires : René Dérat, Antoine Ruchon et Barjavel, avec 200 soldats. Ils resteront un mois, et cela coûtera  100.000 livres à la charge de la commune [52].
            Les délégués ont pour mission de faire désarmer la population, de vérifier les mesures prises par les municipalités contre les aristocrates fauteurs de troubles, et contre les émigrés, vérifieront la liste des prêtres réfractaires, poursuivront et arrêteront les déserteurs, suspendront les municipalités et vérifieront si l'argenterie des églises a été réquisitionnée. Les municipalités seront tenues de loger et de payer les troupes en séjour chez elles [49].
 

            Ils nomment deux administrateurs qui, avec cette force armée, doivent ramener le calme dans les communes où des troubles liberticides ont éclaté : Mazan, Malemort, Mormoiron, Le Barroux et Bédoin.

            A la suite de quoi, le maire fait aussitôt procéder au désarmement général des habitants, à l'établissement d'une liste de patriotes sûrs qu'on pourra réarmer, d'une liste des parents des émigrés et au versement par eux de 883 livres pour la caisse du district. II rappelle aux administrateurs qu'il y a six chandeliers en argent qui appartiennent à la commune. Le district exige une liste complète des objets précieux des églises de Caromb : argenterie, chasubles, objets en cuivre ou laiton. Les cloches des églises doivent être déclarées. Il y en a cinq : celle des Ursulines, des Cordeliers, des Pénitents gris et blancs et celle de Notre Dame des Innocents. Elles devront être livrées au district à la fin de la semaine, excepté celle des Pénitents Blancs qui sert à appeler les frères de la Société populaire et à avertir les habitants en cas d'incendie [49].

Bédoin, l’infâme.



            Bédoin  compte alors 2.026 habitants, principalement des agriculteurs propriétaires de leurs terres et la ville souhaite vivre en paix. Dès l’été 1793, le village devient le refuge de nombreux contre-révolutionnaires, nobles, prêtres réfractaires et fédéralistes, à tel point que les conventionnels, Maigret en tête, y voient une nouvelle Vendée.   Lorsque, dans la nuit du 1er au 2 mai 1794, un arbre de la Liberté est arraché et des affiches officielles lacérées, l’enquête est rondement menée et aboutit à une répression impitoyable où 63 personnes sont exécutées et 500 maisons partent en fumée [50]. Un panneau “Bédoin l’infâme” est dressé le 28 mai sur les restes fumants du village. La liste des personnes exécutées ou emprisonnées est donnée dans l’ouvrage de l’abbé Bourgue sur Bédoin [38]. La commune n’existe plus et son territoire est réparti entre les quatre communes voisines : Flassan, Mormoiron, Crillon et le Barroux [38].
            La bêtise révolutionnaire va jusqu’à détruire à nouveau la chapelle Sainte-Croix au sommet du mont Ventoux.
            La répression s'étend aussi à Crillon, devenue Roc-Libre où dans la nuit du 9 au 10 mars 1793 l’arbre de la Liberté avait aussi été arraché, et jusqu'à Venasque. Les pauvres survivants de Bédoin, interdits d'accès à ce qui reste de leur village, se réfugient dans les hameaux du Ventoux, dans les fermes de Flassan ou du Barroux [33].
            Du coup, on se méfie dans les villages environnants et la municipalité de Beaumes va même jusqu'à faire surveiller ses arbres de la Liberté par un concierge et une sentinelle [120].
 

            En Avignon, le 25 juillet 1793, on résiste aux Fédérés marseillais.
            Par deux fois envahie, par deux fois libérée, Avignon est devenue l'enfer des Fédérés, et ses habitants font figure de martyrs de la rébellion du Midi. Entrées sans résistance dans la ville le 7, les troupes marseillaises ont fui le 14 devant l'avance des armées conventionnelles, avant de se ressaisir le lendemain, de réoccuper la ville, et d'être enfin rejetées au-delà de la Durance le 25. Pendant tout ce temps, les Avignonnais qui n'avaient pas fui leur ville se sont terrés chez eux. Les partisans trop engagés de l'un et l'autre parti ont suivi leurs alliés dans leurs allées et venues, de crainte d'être accusés de trahison et massacrés en cas de victoire de l'adversaire. Les tièdes qui ont eu le tort de sortir de leur cave à contretemps ont payé pour les autres...”[18].

            Le 29 juillet, les trois commissaires envoyés à Caromb lancent des mandats d'arrêt contre les principaux «émeutiers» et blâment la municipalité pour faiblesse devant les évènements de juillet 1791 et devant les ennemis de la République, “pour avoir laissé désarmer les patriotes, pour avoir hébergé jusqu’à 13 prêtres non-constitutionnels, s’être montré complice de la sédition qui a repoussé le détachement envoyé par le district, d’avoir un secrétaire nommé Lombard, lequel s’est vanté d’être appuyé par les rebelles et à qui est interdit l’exercice du notariat, d’avoir laissé sonner le tocsin et fermer les portes de la ville le 12 juillet sur ordre de Fontmarie”.
 

            On suspend des officiers municipaux, remplace le secrétaire Lombard et vingt personnes sont soumises à l'appel quotidien à la Maison commune. Quatre prévenus, auteur de la sédition, seront arrêtés et 14 citoyens, dont Fontmarie, seront traduits devant l’administration du district. La commune est condamnée à supporter tous les frais de cette répression. Pour les meneurs «la hache de la loi doit abattre la tête des scélérats qui ont osé comploter contre leur patrie».

            Sur ordre du commissaire du district nommé pour la répression des troubles contre-révolutionnaires, la municipalité devra démolir les chapelles rurales, notamment Notre-Dame de la Victoire du Paty devenue un repère de fanatiques «servant de lieu de réunion aux papistes et royalistes». Les chapelles Saint-Etienne et Notre-Dame des Innocents sont détruites.
            Celle du Paty, visée par l’ordonnance, ne doit son salut qu'à son éloignement [52]. Elle sert effectivement pour des offices clandestins [98].
            La municipalité doit, le 29 juillet, remettre les papiers et titres de la cour baronnale au greffe du tribunal du district et dénoncer les citoyens qui ont nommé Fontmarie commandant de la Garde nationale responsable du désarmement des patriotes.
            Les biens du ci-devant noble Dubarroux sont mis sous séquestre et le produit de sa récolte de cocons, gerbes et autres denrées, sera versé à la caisse du receveur du district.

            A la suite de ces mandats d’amener, les dénonciations affluent. Pour éviter la prison 37 Carombais fuient et sont alors inscrits sur la liste des émigrés. Il s’agit de :

 

  •  AGARD ROCH, dit le « Procureur », déserteur à l’ennemi.
  •  AUTARD Joseph, cordonnier,
  •  BELHOMME Pierre et Paul  frères, déserteurs à l’ennemi,
  •  BERTRAND Alexis, prêtre,
  •  BOUDOIN Paul Maurice, prêtre,
  •  DUBARROUX Maurice et Casimir, frères,
  •  CHABRIER Charles Antoine, cultivateur,
  •  CHAMOUX Dominique, déserteur à l’ennemi,
  •  CHAVE Jean François, idem,
  •  CONSTANTIN Félix de la place,
  •  DURAND Joseph, charron,
  •  DURAND Jean François, prêtre,
  •  FAURE Pierre-François, notaire,
  •  GENIN Joseph, dit Chiqueton,
  •  GILLES Maurice, cultivateur,
  •  GALIAN Joseph-Toussaint, prêtre reclus,
  •  LADET Joseph,
  •  DE L’ESPINE Joseph, noble,
  •  MAFFREN François dit Fons Marie,
  •  MARIGNANE François, prêtre,
  •  MARREL Joseph Jean, déserteur,
  •  MATHIEU Joseph Jean dit « l’Espinard », déserteur,
  •  MONTAGARD Maurice,
  •  MONTAUD François, dit « le Rouge », déserteur,
  •  MORARD Jean-Pierre, cultivateur,
  •  MORARD Auguste Antoine, boulanger, déserteur,
  •  MORARD Joseph, chirurgien, déserteur,
  •  MORARD Jean-Pierre, cultivateur,
  •  NICOLAS François dit «  le Bourgeois », déserteur
  •  PLEZAN Esprit, prêtre,
  •  PONT Etienne, prêtre,
  •  RICHIER Joseph, déserteur,
  •  RIGOT Jean, curé,
  •  ROUSSET Roch, prêtre,
  •  THIERS Denis Paul.

  • [39, 149].


            Là ne s’arrête pas la liste des fugitifs. Par la suite, les évènements contraignent quelques personnes à partir. Une liste des déserteurs est dressée le 4 prairial an II ( 23 mai 1794) où figurent, en plus, les noms de :

  •  BERDEL de Modène, habitant à Caromb,
  •  le baron d’AILLAUD (d’Entrechaux), qui habite Caromb
  •  DE JACQUES Polycarpe, noble et prêtre,
  •  MONTAGARD Joseph Pierre, cultivateur.
            Ce dernier est passé à l’ennemi, ce qui porte à douze, le nombre de Carombais passés aux armées étrangères, contre la France [39].

            Le 22 septembre, pour la fête de Saint Maurice, six des sept cloches de notre église sont livrées à la fonderie [52] pour récupérer le bronze et en faire des canons pour lutter contre l'étranger qui a déclaré la guerre à la France. Une seule cloche reste en place. On l'appelle "l'Ancienne" et elle sonne vers l'occident [39].

            A partir du 24 novembre, la Convention publie le "calendrier des Français" ou calendrier républicain et décide que le premier jour de la nouvelle ère est celui de la naissance de la République, soit une année plus tôt, le 22 septembre 1792.
            Les semaines sont portées à dix jours et deviennent des décades et se déclinent en primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi et décadi. Les jours cessent d'être consacrés à des saints pour honorer la nature : "châtaigne, chien, radis, sarcloir, abeille". Les mois ont 30 jours et s'alignent sur le cycle solaire avec vendémiaire, brumaire, frimaire, nivôse, pluviôse, ventôse, germinal, floréal, prairial, messidor, thermidor et fructidor. Il manque 5 jours pour finir l'année que l'on ajoute en "fêtes patriotiques".
            Utiliser l'ancien calendrier est passible de la peine de mort ! Un bon moyen d'appliquer les lois ! Ce nouveau calendrier sera abrogé le 1er janvier 1806 sous Napoléon.
            La doctrine révolutionnaire ne s’arrête pas là car il faut changer les noms des villages qui font référence à un saint ou à un noble : Saint-Hippolyte devient Hippolyte-les-Caromb ; Crillon devient Roque-Libre ; Sarrians s’appelle Marat ; Ste-Cécile est qualifiée de Cécile-La-Montagne et Châteauneuf-du-pape se transforme en Châteauneuf-Calcernier.
            La chapelle Sainte Croix du Mont Ventoux tombe sous les coups des révolutionnaires. Elle sera reconstruite, à nouveau en1818.

L’année 1794.


            Le 10 janvier, trois Carombais, Jérôme-Maurice Duran notaire, Jérôme Ribas et Jean-Etienne Belhomme sont jugés par le tribunal criminel du Vaucluse et sont exécutés en Avignon, leurs biens confisqués au profit de la nation [52].
             Le 5 mai,  Jean Montaud de Caromb est la dernière victime qui ensanglante la place de l'Horloge en Avignon [52].
            Les arrestations se font en masse. Tous les jours, des convois de prisonniers arrivent à Carpentras où ils sont regroupés au Séminaire, aux Bernardines et aux Visitandines transformés en prisons [39].
             Entre les 18 avril et 19 juillet, cent treize Carombais sont enfermés dans les divers couvents de Carpentras. Nous avons la liste de tous les internés et en la consultant nous sommes étonnés de voir, que sans doute par souci d'humanité, on y enfermait des familles entières, y compris des enfants de trois à sept ans, des jeunes filles de quinze ans, des vieillards de quatre-vingt ans ! On retrouve les noms des personnages compromis dans l'affaire de la Malagrone, les personnes de la révolte de 1793, les parents d'émigrés, et les gens qui ne plaisaient pas aux patriotes [52].
 
Ecroués au Séminaire.(*86 )

Le 14 floréal ( 3 mai 1794) :

  •  BERTRAND Madeleine, née PONS, veuve, mère d’un prêtre fugitif,
  •  CONSTANTIN Marie-Anne, 74 ans, née ALLIBERT,

  • mère de CONSTANTIN Félix, fugitif,
  •  CONSTANTIN Rosalie, 30 ans, née ROMILLON,

  • épouse du fugitif précédent,
  •  CONSTANTIN Rosalie, 7 ans, fille du même fugitif,
  •  CONSTANTIN Joséphine, 3 ans, sœur de la précédente,
  •  CONSTANTIN Pélagie, fille de François dont la mère est arrêtée le 8 mai,
  •  GONDOIS Louis, 40 ans, beau-frère du déserteur MORARD,
  •  MORARD Antoine, boulanger, déserteur repris,
  •  DE NOGARET Emilie, 53 ans religieuse,
  •  TIERS Joseph, fils de Denis et fugitif,
  •  TIERS Maurice, autre fils de Daniel,

  • Soit 11 personnes.


19 floréal ( 8 mai 1794).

  •  DURAND Marie, 32 ans hospitalière,
  •  GILLES Marie, 75 ans, hospitalière,
  •  TIERS Marie, 47 ans, née CAZAL, épouse de Denis, fugitif,
  •  TIERS Adélaïde, fille des précédents,
  •  TIERS Sophie, autre fille des précédents.


28 germinal ( 18 mai 1794).

  •  AGARD François, 64 ans, procureur du seigneur,
  •  AGARD Delphine, 64 ans, née GAUTIER, sa femme (Père et mère du déserteur)
  •  AUTARD Françoise, 44 ans, née REYNARD, épouse du déserteur,
  •  AUTARD Marie Anne, 17 ans, leur fille,
  •  BELHOMME Rose, 52 ans, née GRISARD, veuve de BELHOMME Etienne, exécuté à Avignon et mère des frères Pierre et Paul, déserteurs à l’ennemi,
  •  BOUDOIN Esprit, 63 ans, père de BOUDOIN, déserteur,
  •  CHABRIER Marguerite, 77 ans, née Michel, mère du fugitif,
  •  CHABRIER Rose, 42 ans née MILLE, épouse du fugitif,
  •  CHABRIER Marguerite, 16 ans, leur fille,
  •  CHAVE Joseph, 74 ans, père du déserteur à l’ennemi,
  •  CHAVE Barbe, née BONNET, 68 ans, femme du précédent,
  •  CONSTANTIN Françoise, 52 ans, née ROUBAUD, épouse de François,
  •  CONSTANTIN Marie, 16 ans, sa fille,
  •  CONSTANTIN Antoine, 17 ans, son fils,
  •  DURAND Antoine, 82 ans, père du déserteur,
  •  DURAND Thérèse, 80 ans, née MORARD, femme du précédent,
  •  MARREL Elisabeth, 60 ans, née VEYRIER, veuve, mère du déserteur,
  •  MATHIEU Alexis, 60 ans, père d’un déserteur à l’ennemi,
  •  NICOLAS Jeanne, 51 ans, née DUFOUR, mère d’un déserteur à l’ennemi,
  •  MORARD Thérèse, 63 ans, née GONDOIS, mère d’un déserteur à l’ennemi,
  •  RICHIER Elisabeth, 64 ans, née DURAND, mère d’un déserteur à l’ennemi.

  • Soit 21 personnes.


6 messidor ( 24 juin 1794).

  •  CHAVE Marie Anne.


1er thermidor ( 19 juillet 1794).

  •  ARNOUX Gabriel, prêtre,
  •  BARTHELEMY Jacques, curé de Chateauneuf-Calcenier dont la famille habite à Caromb,
  •  GARDIOL Jacques, vicaire de Beaumes.


Un total de 41 personnes.
 

Ecroués au couvent des Bernardines ( *87 ).

Juillet 1793.

  •  DE  JACQUES Charles Thomas, 68 ans, curé de Crillon,
  •  DE  JACQUES Polycarpe, 64ans,qui a fui, frère du précédent.


22 floréal (17 mai 1794).

  •  AUBERT Joseph, fils,
  •  BARTHELEMY Joseph, 64 ans,
  •  CHAMOUX Antoine, 34 ans,
  •  CORDET Maurice, 40 ans,
  •  CORNUT François, 31 ans,
  •  DURAND Alexis, 39 ans,
  •  IMBARD Joseph, 36 ans, dit « le besson »,
  •  JAUME Pierre, 36 ans, dit « le Gant »,
  •  MORARD Blaise, 42 ans,
  •  ROUX Jean Joseph, 59 ans
  •  TIERS Thomas, 36 ans.
2 prairial  (21 mai).
  •  AUTARD Joseph, 50 ans, fuyard repris.
29 prairial (17 juin).
  •  D’ARNOUX Gabriel Auguste, 79 ans, prêtre,
  •  BLANCHET Jeanne, 26 ans, née BELHOMME
  •  BOUDOIN Julie, tante du prêtre BOUDOIN, en fuite,
  •  BOURGUIGNON Louise, 31 ans, née CLERC,
  •  CHABERT Jean Pierre, 30 ans,
  •  CAZAL François, 55 ans,
  •  CHABRIER Delphine, 56 ans, née GUIRAMAND,
  •  CHALENCON Marie, 52 ans,
  •  DUFOUR Laurent, 36 ans,
  •  GERIN Claude, 36 ans,
  •  GILLES Lucrèce, 69 ans, religieuse converse,
  •  GONDOIS Jacques, 60 ans prêtre,
  •  GROS Constance, 48 ans, née DURAND,
  •  JABOUIN Laurent, 42 ans,
  •  JAUME Marie, 36 ans, née SAGE,
  •  JOUET Maurice, 48 ans,
  •  DE JACQUES Arnoul, 61 ans, prêtre,
  •  DE JACQUES Chrysogone, 54 ans, frère du précédent,
  •  DE JACQUES Marie Françoise, 73 ans, sœur aînée des précédents,
  •  DE JACQUES Delphine, 71 ans, religieuse, sœur des précédents,
  •  DE JACQUES Thérèse, 63 ans, autre sœur,
  •  MARTIN Louise, 24 ans, domestique de la famille DE JACQUES,
  •  MORARD Elisabeth, 17 ans,
  •  PEYROUX Marie, 53 ans, née BLANC,
  •  RIBAS Rose, 47 ans, née VEYE,
  •  RIGOT Marie, religieuse converse,
  •  VEYRIER Jean Joseph, 36 ans.


1 messidor ( 19 juin 1794).

  •  JOUET Madeleine, 48 ans, née GIRARD, épouse de Maurice arrêté deux jours  avant,
  •  RICHIER Jean Baptiste, 34 ans,
  •  ROUBIN Joseph, 58 ans,
  •  RIGOT Joseph, 39 ans.


3 messidor ( 21 juin 1794).

  •  DOL Libérat, 27 ans, meunier,
  •  FAVIER Alexis, 19 ans, cordonnier.


19 messidor ( 7 juillet 1794).

  •  MICHEL Joseph Antoine, dit « Galant ».


Internés aux Visitandines ( *88 ).

12 prairial ( 31 mai 1794).

  •  AGARD Marie,
  •  AGARD Rose,
  •  BELHOMME Ursule,
  •  BELHOMME Marie,
  •  BELHOMME Rosalie,
  •  BELHOMME Lucie,
  •  BELHOMME Françoise,
  •  CHAVE Rose,
  •  DURAND Joseph, 38 ans, fuyard repris,
  •  DURAND Elzéar, 43 ans,
  •  DURAND Antoine, 28 ans,
  •  DURAND Louise, 18 ans,
  •  DUMAS Elisabeth, née RICHIER,
  •  MORARD Siffrein,
  •  MORARD Bernard,
  •  MORARD Marie,
  •  GIRARD Thérèse, née MORARD,
  •  GENIN Etienne,
  •  GENIN Maurice,
  •  GABOUIN Marie Anne, née RICHIER,
  •  LADET Thérèse, 13 ans,
  •  NICOLAS Marie,
  •  RICHIER Pierre Jacques,
  •  RIPERY Geneviève, née MORARD,
  •  TIERS Casimir,
  •  TIERS François,
  •  TIERS Félicité, épouse MORARD François, chirurgien.


8 messidor (26 juin 1794).

  •  BARTHELEMY Gilles, 37 ans.


            En consultant ces listes, on constate qu’elles contiennent, avec les principales personnes compromises dans les affaires de la Malagronne, les femmes, les enfants, pères, mères et proches parents des fuyards. La commission espère ainsi pousser les fugitifs à se rendre. Mais ceux-ci, n’ayant aucune garantie sur la libération de leur famille, restent cachés. La commission leur fait la chasse, les poursuivant sans répit. Quelques-uns sont pris dans les montagnes voisines.

 

Suite : la chronologie historique (chapitre XX-1).

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