Administration du Comtat.
C’est sous l’administration de Eudes ou Odon de Villars que sont constitués
les Etats Généraux du Comtat. Le pays se divise en trois judicatures
:
- Carpentras
- Valréas
- L’Isle
La seigneurie de Caromb fait partie de la première judicature, celle
de Carpentras. Les nobles, l’ordre du Tiers élu par les syndics et
le clergé, représenté par les six évêques
du Comtat, tiennent leur assemblée, généralement à
Carpentras, mais il y aura quelques dérogations dans les années
suivantes ( Pernes en 1494 ; Sorgues en 1469 ; l’Isle en 1478).
L’une de ces assemblées se réunit à Carpentras sous
la présidence de Rodrigue de Luna, pour protester (assurer) de sa
fidélité au pape Benoît XIII et pour organiser la défense
du pays. Notre commune est représentée par le noble Ricavus
de Albaruffi, qui représente également le Barroux.
L’assemblée a pris de sages mesures en organisant la défense
du Comtat. En effet, au mois d’avril 1411, une bande de pillards de 20 à
25 cavaliers, conduits par Etienne de Bacin et Guillaume Guichard de la
Tour, descend de la Savoie pour tenter de porter secours aux espagnols enfermés
dans Oppède. Mal leur en prend, ils sont fait prisonniers par Eudes
de Villars et internés à Carpentras. Ils y restent jusqu’au
29 septembre, date à laquelle ils sont délivrés par
un traité entre les belligérants.
On nous dit que François du Barroux commande la garde de Saint-Jean
et Saint-Pierre-de-Vassols, de Modène, du Barroux, de Serres, du Groseau
et de Travaillan. Les pillages continuent. Un nommé Taylette s'empare
de Saint-Jean-de-Vassols en 1410 [33].
Après l’échec des secours envoyés par Benoît
XIII de Catalogne, par terre et par le Rhône, les partisans de Rodrigue
de Luna doivent se rendre, après 17 mois de siège. Dans le
Comtat, où chaque ville a choisi son camp, les partisans de Benoît
XIII tombent un à un, les derniers étant ceux de Malaucène
(1414). Quelque uns se réfugient auprès de leur pape en Catalogne.
Pour payer les frais du siège du Palais des Papes, une imposition
extraordinaire de 10.000 florins est levée.
Le roi de France fait remettre Avignon à Jean XXIII.
L’Empire a alors deux chefs, l’Eglise trois antipapes.
Serres et la chapelle
Sainte-Croix.
Le 21 novembre 1412, Serres est unie à Carpentras, mais cela déplait
aux habitants qui se révoltent (1420) [33].
L’évêque de Carpentras, Pierre de Valetariis, fait construire
la « chapelle Sainte-Croix » au sommet du Ventoux, qui devient
très vite un lieu de pèlerinage fréquenté (
*32
) . Nos villages peuvent apercevoir ou deviner cette construction
au sommet du géant de Provence.
Les terres sont progressivement remises en culture : des Savoyards descendent
créer des champs de lavande dans le Comtat. Des Piémontais
s'installent à Cavaillon et dans le Luberon [118].
Guillaume des Baux
(1430-1434), co-seigneur de Caromb.
Héritier d’Alix, Guillaume des Baux prend possession de la seigneurie
de Caromb après le délai de 4 ans fixé par la Chambre
Apostolique (1430). Quatre années plus tard, il vend sa part de la
seigneurie de Caromb à Astorg XIV de Peyre de Thoiras, fils d'Astorg
XIII qui possède déjà l'autre partie.
Les de Peyre, seigneurs
de Caromb.
Astorg XII (1363-1382), co-seigneur
de Caromb.
Nous avons vu qu’Astorg de Peyre, seigneur de Cardaillac, aussi baron de
Beaumes, est devenu propriétaire d’une partie de la seigneurie de
Caromb par héritage de son épouse Marguerite de Budos. L’acquisition
de la part que possède le duc d’Andrie fait des Peyre les seuls
maîtres des terres de Caromb.
Astorg XII, devenu veuf de Marguerite de Budos, a épousé,
en seconde noce, Marguerite de Châteauneuf qui ne lui donne pas d’enfant,
elle non plus.
Il teste en 1381 et meurt peu après.
Astorg XIII de Peyre (1382-1415), co-seigneur
de Caromb.
Il est le frère cadet du précédent. Selon l’usage de
la famille, il quitte son prénom de Aldebert pour prendre celui d’Astorg.
Il est chevalier, baron de Peyre, baron de Beaumes, seigneur de Thoras,
de Caromb, de Bédoin et aussi de Loriol puisqu’il prête hommage
au Saint Siège pour ces deux fiefs en 1407, sous le nom d’Astorgius
de Pétris [38].
Il épouse Isabeau d’Agoult, fille de Raimond d'Agoult, seigneur de
Trets et de Forcalquier, et de Huguette de Sillon. Un contrat règle
leur succession entre deux fils et plusieurs filles. Une modification du
contrat, le 29 janvier 1383 ou 1393 est passée en leur hôtel
de Marvejols. L’aîné doit hériter des baronnies de Peyre,
de Beaumes et des seigneuries de Caromb et de Bédoin. Le cadet, lui,
est héritier de Marchastel et deviendra plus tard, évêque
de Mende.
Isabeau fait son testament en 1407, peu avant de mourir.
Astorg teste lui aussi le 4 février 1415 et meurt peu après.
En 1416, l'empereur Sigismond considère toujours le Comtat et la
Provence comme faisant partie de son empire. Il est de passage à
Avignon et exerce encore ses prérogatives, par exemple en donnant
aux Sade le privilège de porter l'aigle impérial sur l'étoile
de leur maison [97]. Mazan appartiendra à cette famille.
Astorg XIV de Peyre (1415-1448).
Succède au précédent. Il épouse le 30 décembre
1403 Jordane de Lévis de Florensac qui lui donne une fille morte
en bas âge.
Il donne, le 2 août 1417, procuration
à Geoffroy de Venasque, seigneur de Modène pour faire hommage
de ses biens à la Chambre apostolique, ce qui est fait le 9 octobre
suivant, puis renouvelé deux ans après par le noble seigneur
en personne.
Devenu veuf, il se remarie avec Delphine ou Dauphine Guilhem de Clermont-Lodève,
fille de Déodat Guilhem de Clermont-Lodève et d’Isabelle de
Roquefeuil. Le mariage est célébré le 4 juillet 1422,
au château des beaux-parents, en présence de nombreux seigneurs
de cette région. Le frère de la jeune mariée lui fait
don de mille cinq cents livres tournois qui viennent s’ajouter aux cinq
cents livres tournois qu’elle posséde.
De cette union naissent un garçon et une fille.
Astorg XIV est viguier de Marseille en 1423 et 1424.
En juin 1431, il assiste, avec d’autres seigneurs provençaux, au
traité de paix conclu dans l'abbaye Saint Victor, entre le comte
de Provence et le roi d’Aragon.
Comme d’autres de son rang, il a des goûts de grands seigneurs et
est appelé « Astorg le Prodigue ». En peu de temps, il
dilapide sa fortune, tant en France que dans le Comtat. Son frère
cadet, Aldebert, l’évêque de Mende, étant mort, il force
le chapitre de Mende à nommer à sa place Jean de la Panouse,
seigneur de Loupiac et reçoit du nouvel évêque une somme
de quatre mille écus pour le prix de cette intervention. Les évêques
de Vienne, de Viviers et de Cahors, interviennent et le font interdire
en 1447.
Astorg XIV criblé de dettes vend d'abord sa seigneurie de Loriol,
puis celle de Bédoin en 1442, à Barthélémy de
Blancas. Cette dernière seigneurie passe aux mains d’Octavien Auréliano
de Vicence (*33
) en 1446. Plus tard, Astorg cède sa seigneurie
de Caromb au prince d’Orange par acte passé à Avignon, le 7
mars 1448, pour le prix de douze mille florins de vingt-quatre sols de monnaie
du pape, promettant de faire ratifier cette vente par son fils Astorg, seigneur
de Sanhes.
Vers la fin de l’année, Astorg XIV meurt, suivi de près, dans
la tombe, par sa femme Delphine (1451).
Son fils, héritier continue à porter le titre de seigneur
de Caromb. Il s'appelle Astorg XV de Peyre et épouse Isabeau
d'Apchon, fille du comte de Sanhes. Il se défend contre les créanciers
de son père, obtient du roi Louis XI des lettres patentes le relevant
de toutes les aliénations prodiguées par son père, rétablit
les affaires de la famille et parvient même à acheter la seigneurie
du Barroux, pour laquelle il rend hommage en 1449.
Astorg XV meurt vers 1490 [120]. Isabeau de Sanhes érige en collégiale
le prieuré de Beaumes, le 24 avril 1503, par un don de 1.000 florins.
Nous allons arrêter là l'histoire des Peyre et abandonner cette
famille qui n'a plus de liens avec Caromb, mais reste dans le voisinage.
Les affaires municipales
de Caromb.
Les plus vieilles archives municipales de Caromb remontent à 1416/1417
et décrivent les comptes municipaux pour cette année là
(*34
) : le produit du vingtain, impôt local de 20% sur
les recettes des boucheries et poissonneries. D’autres commerces doivent
être imposés, car certains n’ont pas souscrit à l’abonnement
au vingtain et sont soumis à des comptes particuliers. Les “mercenaires”
et les “nourriguiers” (éleveurs de bestiaux) paient aussi le vingtain.
Les forains ne sont soumis qu’à ½ vingtain.
Le produit de ces impôts est sagement investi en réparation
des murs et des tours de la ville et à l’entretien du chemin de Carpentras.
Notons aussi, en 1417, des frais engagés
pour la fonte d’une cloche de notre église, travail effectué
en régie (?) et d’autres frais pour la récolte du blé,
des raisins et des olives.
Quelques années plus tard, les archives nous présentent quelques
carombais :
- - Etienne de Lisbonne, gardien
de la porte de Caromb,
- - Antoine Visan transporteur
du blé de la cour après foulaison,
- - Pierre Fulhet, maçon,
qui répare les remparts et les portes de la fontaine et du Rieu.
Consécration
de l’église de Caromb.
L'église est consacrée en juin 1420 par Bertrand, évêque
d'Eymeri en Portugal, commissaire de l'évêque de Carpentras.
M. de Camaret, curé de Caromb est parrain de notre église
[39].
Une inscription latine, située dans la sacristie, gravée dans
le marbre et surmontée des armes de la famille De Camaret, nous donne
tous les renseignements :
"L'an du seigneur 1420,
le 24 du mois de juin, cette église paroissiale du lieu dit Caromb,
a été dédiée en l'honneur de Saint Maurice et
de ses compagnons. Y furent déposées les reliques suivantes
: pieux restes de St. Maurice, patron de la dite paroisse…, ossements des
apôtres Pierre et Paul, fragment du vêtement de St Grégorius,
martyr, ossements de St Albain, os du bras de St Blaise.
En cette cérémonie
sainte, le Révérend Seigneur Raymond de Camaret, prêtre
du dit lieu et fils de noble Isnard de Camaret, fut parrain de l'église.
En 1336, et le 17 du mois d'octobre,
noble et révérend seigneur Gabriel de Camaret, prêtre
et prieur de Beaumont et fils de noble Jean et Jeanne de Véri, en
vertu des pouvoirs à lui concédés, fit don à
l'église des reliques suivantes enfermées dans un coffret d'argent
: une côte de Ste. Blanche, un os de St Sulpice, un tibia de St. Quintius,
un doigt de St. Flavius, martyrs. De plus, il fit, à ses frais, construire
un reliquaire et ériger au-dessus une statue du Saint Sauveur.
"
D'après Hilaire Bonnaventure, cette inscription date probablement
de 1636.
L'église comprend une grande nef voûtée d'un berceau
brisé renforcé d'arcs doubleaux, flanquée de chapelles
latérales de part et d'autres, un transept et une abside pentagonale
voûtée d'ogives dont la clé est décorée
de l'«Agnus Deï». Le clocher fortifié a toujours
été un excellent poste de guet. Monté sur une base carrée,
il devient octogonal et s'élève jusqu'à la salle des
cloches, qui présente encore aujourd'hui un bel appareil du XIVe
siècle. A l'intérieur de l'église, ce clocher est soutenu
par une coupole octogonale sur nervures, dont les quatre trompes sont décorées
des symboles des évangélistes, comme à la cathédrale
de Carpentras.
La nef est éclairée par des fenêtres pratiquées
dans les chapelles et le chœur. D'énormes contreforts maçonnés
achèvent de donner une allure très massive à cette église.
La porte centrale de la façade gothique est surmontée d'une
rosace. Sur le côté droit, un portail médiéval
donne également accès, on l'appelle la porte juive. Une fois
franchie, on découvre, sur les murs la jouxtant immédiatement,
des vestiges de fresques du XIVe siècle.
A l’intérieur de l'église, un riche mobilier décore
les chapelles et le chevet. Il faut remarquer le dallage de pierre exécuté
par Guillaume Cassin au début du XVe siècle, et notamment les
dalles funéraires portant des inscriptions [58].
La fin du schisme
et le retour des papes à Rome.
Revenons à nos papes et au grand schisme qui s'éternise. L’empereur
Sigismond récemment élu dans ses états germaniques souhaite
se faire couronner par un vrai pape. Il convoque un nouveau concile, en 1414,
à Constance, y invite Jean XXIII, notre troisième pape, le
fait mettre en prison, se débarrasse de Grégoire XII en lui
donnant un évêché, puis se déplace jusqu’à
Perpignan pour y rencontrer Benoît XIII et traiter avec lui. Benoît
ne cède pas et doit se réfugier en Catalogne, où il
finit ses jours sans successeur.
Débarrassé des trois papes, le concile reconnaît Martin
V, un fils du marquis de Saluces, comme le seul et unique pape et l’installe
à Rome. Le schisme est terminé, Rome redevient le siège
de la papauté.
Avignon a connu sa période faste : sa grandeur et sa puissance attiraient
tous les grands du monde et drainaient toutes les activités économiques
régionales. Savants, intellectuels, peintres, architectes, musiciens,
tailleurs de pierres, verriers contribuèrent à sa grandeur.
La population chute de plus de la moitié pour passer à environ
15.000 personnes, ce qui reste néanmoins, au Moyen-Âge, une
taille plus que respectable. La ville garde encore une grande partie de son
prestige : elle est un grand centre de commerce, d'où s'exerce l'influence
italienne dans tout le midi de la France.
Caromb au prince
d’Orange (1448 – 1450).
Nous avons vu qu'Astorg XIV a vendu la seigneurie de Caromb au prince d'Orange,
en 1448. Celui-ci, Louis de Châlons (prince de 1418 à 1463),
est en lutte permanente avec le roi de France, car il convoite une partie
du Dauphiné. Par contre, il réussit à s'affranchir de
la vassalité du roi René de Provence, en lui prêtant 15.000
livres sous condition.
La famille de Châlons a acquis sa puissance en Bourgogne et est devenue
célèbre par ses démêlés avec la France
[85]. Elle remonte au VIIIe siècle, sous Pépin le Bref, par
un dénommé Adalar. Le comte de Châlons, Jean dit le Sage
(mort en 1267) a eu trois fils de son épouse Mahaut, fille de Hugues
II duc de Bourgogne :
- - l’aîné
conserve le titre de comte de Bourgogne et constitue une première
branche de cette famille.
- - le second crée
la tige des comtes de Châlons-Auxerre.
- - le troisième
donne la branche des Châlons.
Louis de Châlons, seigneur d'Arlay, appartient à cette troisième
lignée. Il est le fils de Marie des Baux qui a apporté la principauté
d’Orange aux Châlons, en 1386.
Le besoin d’argent du prince d’Orange l’oblige à vendre la seigneurie
de Caromb au cardinal Pierre de Foix, né d'Archambaud, deux années
après l’avoir achetée.
Pierre de Foix
(1450 – 1451), seigneur de Caromb.
Pierre de Foix (Pétro de Fuxo) est cardinal, issu d’une grande famille
féodale, les comtes de Carcassonne, connue depuis le XIe siècle.
Plusieurs de ses membres se distinguèrent dans les armes et dans l’Eglise.
Ils fournirent des rois et des reines de Navarre, d’Aragon, de Naples et
s’allièrent à la Maison de France.
de Foix
Pierre de Foix est fils d’Archambaud, captal de Buch, et d’Isabelle, comtesse
de Foix. Il est né en 1386, a fait ses études chez les Cordeliers
et sa carrière dans l’Eglise : évêque de Lescar à
20 ans, archevêque de Toulouse à 22 ans, il est nommé
cardinal lors du grand schisme, par Benoit XIII pape d’Avignon (1409). Il
abandonne alors le parti de ce pape pour travailler à rétablir
l’unité de l’Eglise.
Il prend part à l’élection de Martin V et est nommé,
par Eugène IV, gouverneur du Comtat, d’Avignon et archevêque
d’Arles (1450). Il fonde à Toulouse un collège pour vingt-cinq
étudiants pauvres et préside les conciles d’Arles (1457) et
d’Avignon (1458).
A Avignon, il crée une belle
chapelle dans l’église des Célestins et fait refaire aussi,
vers 1450, la plate-forme qui est devant Notre-Dame-des-Dons, ainsi que
son escalier de quarante neuf marches.
Le cardinal meurt à Avignon, le 13 décembre 1464, âgé
de 78 ans et est inhumé dans un tombeau de marbre dans l’église
des Cordeliers, où il est représenté agenouillé.
Il a eu le temps de constituer une riche bibliothèque dont la plupart
des ouvrages avaient appartenu à l’anti-pape Pierre de Luna.
Le cardinal avait fait venir, du comté de Foix, tous ses frères
pour le seconder, le soutenir et le défendre dans la lutte religieuse
qu’il avait entreprise. Ceux-ci, hommes d’armes de grande valeur, ne gardent
pas la terre de Caromb et la revendent l’année suivante à Louis
de Châlons (1451).
Sous les Princes
d’Orange (1451-1484).
Louis de Châlons (1451-
1463), seigneur de Caromb.
Louis est prince d’Orange de 1418 à 1463. Il rachète Caromb
en 1451. Sa mère, Marie des Baux, princesse d'Orange, était
fille de Raymond V des Baux. En apportant en dot la principauté d'Orange,
elle souhaitait transmettre le titre de prince d'Orange à son fils
puis à sa descendance mâle, avec une partie réservée
pour sa sœur la plus âgée, Alix, et sa descendance. Alix reçoit
la baronnie des Baux, qui, unifiée plus tard à la couronne,
sera donnée (1641) à Honore Grimaldi, et ce titre sera porté
jusqu'à nos jours par ses descendants de Monaco.
Louis de Châlons, dit Le Bon, épouse Jeanne de Montbéliard
de qui il a Guillaume, puis prend pour seconde épouse Léonor
d’Armagnac, fille du comte d’Armagnac, qui lui laisse 4 enfants : Louis,
Jeanne, Hugues et Philippe. Il est prince d’Orange et seigneur d’Arlay par
héritage.
de Châlons
Guillaume VII de Châlons
(1463-1475), seigneur de Caromb.
Guillaume est le fils du premier mariage de son père Louis. Il lui
succède et devient prince d’Orange en 1463. Opposé au roi
de France Louis XI qui souhaite s’emparer de la Principauté, il est
emprisonné pendant plus d’une année, jusqu’à ce qu’il
reconnaisse la souveraineté du roi sur ses terres. Guillaume conserve
le titre de prince d’Orange qu’il lègue à son fils Jean II
Guillaume avait épousé Catherine de Bretagne.
Il est seigneur de Caromb de 1463 à 1475.
Jean II de Châlons
(1475-1484), seigneur de Caromb.
Jean II est d’abord en froid avec le roi de France Louis XI car il souhaite
récupérer la souveraineté sur ces terres de la principauté.
Il devra attendre jusqu’en 1479 pour voir son souhait exhaussé
grâce au roi Charles VIII reconnaissant pour son aide lors des négociations
de son mariage avec Anne de Bretagne.
Jean II a épousé Jeanne de Bourbon, puis, en 1495, Philiberte
de Luxembourg, comtesse de Charny, et ils auront deux enfants : Claude
de Châlons et Philibert de Châlons.
Affaires municipales
sous les princes d’Orange.
De l’époque des princes d’Orange, nos archives municipales conservent
quelques quittances de travaux effectués entre 1470 et 1473 :
- - Siffrein Roani est
payé pour des travaux à l’église.
- - Jean et Eymar Bernard,
frères, serruriers à Carpentras, pour fournitures pour la
cloche et pour les travaux à la voûte et à la toiture.
- - Georges de Villeneuve
répare les bords du Brégoux.
- - Catalan de Davis, chaudronnier
à Carpentras fournit un chaudron pour un moulin à huile.
L'un des fils naturels de Jean II de Châlons, Jacques Etienne de Southois,
se distingue particulièrement : il est surnommé «le
bâtard d'Orange». Un jour il frappe l'évêque d'Orange,
et un autre jour, pendant une procession, il enlève aux chanoines
la châsse d'argent contenant les reliques de Saint Eutrope, et la
leur rend contre rançon. Pour mettre fin à ces scandales, Jean
II de Châlons lui trouve une source de revenus en lui concédant
en apanage les terres de Caromb (1467). Mais Jacques Etienne persiste dans
ses méfaits et le Saint-Siège doit intervenir pour le punir
en lui confisquant ses biens.
Le Saint Siège ne conserve l’administration de Caromb qu’une
année (1479) et rend les terres à Jean II de Châlons
(en 1480).
Celui-ci vend la seigneurie à Etienne de Vesc pour la somme
de dix mille livres. Jean II de Châlons avait pris le parti du duc
d’Orléans contre le roi Charles VIII. Il a été
fait prisonnier à la bataille de St Aubin et a dû payer une
rançon de 30.000 écus pour retrouver sa liberté et a
donc besoin d’argent.