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Chapitre III.
L' Italie, après l’unité.
A peine née, l'Italie traverse une crise :
Les causes en sont :
- l'abstention des catholiques. Le
pape n'accepte pas la loi et se considérant au Vatican comme prisonnier,
il interdit aux catholiques de se mêler à la vie politique
: « Ni électeurs, ni élus ».
- l'état arriéré
de la structure sociale et économique : sauf l’Italie du Nord riche,
déjà industrielle, avec une bourgeoisie active, l'ensemble
du pays est voué aux grands domaines, avec une population agricole
misérable : les trois quarts des Italiens, en plus, ne savent pas
lire ;
- le manque de maturité politique
: il s'explique par la jeunesse du pays mais aussi par le mauvais fonctionnement
de la constitution. Le Sénat, nommé à vie, n'a qu'un
faible rôle par rapport à la Chambre des Députés,
élue pour cinq ans ; l'absence d'indemnité parlementaire est
peu démocratique, les députés sont groupés en
clientèles autour de quelques hommes qui se disputent le pouvoir. Le
roi Victor-Emmanuel II, jusqu'en 1878, et surtout Humbert Ier, son fils (1878-1900)
se laissent guider dans le choix du gouvernement par les exigences de la
situation extérieure.[8]
L’évolution politique de la fin du siècle est marquée
par :
- la domination de la droite de 1870
à 1876. Formée par la bourgeoisie du Nord, la noblesse libérale,
elle fait de sévères économies et regarde vers la France.
Mais son influence peu à peu diminue devant la politique de la gauche,
qui promet de réduire les impôts, le transfert de la capitale
à Rome qui avantage les députés du Sud, l'attitude de
la France qui, gouvernée alors par l’Ordre moral, est aux mains des
catholiques hostiles à l'Italie.
- l'arrivée de la gauche au
pouvoir en 1876 ; la période est alors dominée par deux hommes
: Depretis jusqu'en 1887, qui abaisse le cens et quadruple le nombre des
électeurs, et, de 1887 à 1896, Crispi, Sicilien au patriotisme
ombrageux, qui, fort de l'appui allemand et austro-hongrois, se lance dans
une politique d'expansion coloniale qui échoue ;
- l'agitation populaire : des émeutes
de la misère éclatent à Milan et s’étendent à
tout le pays. Le gouvernement affecte de confondre anarchistes et
socialistes et réprime durement les mouvements sociaux. Au moment
où des élections annoncent l'apaisement, Humbert Ier
est tué par un anarchiste : son fils, Victor-Emmanuel III, lui succède
(juillet 1900).[8]
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