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L'Histoire :
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Chapitre XIV.  Les Cent-Jours ; restauration sarde.
 
Les Cent-Jours.
Restauration sarde.(1815 -1860)
L’émigration alpine.
La diaspora Vaudoise.
La Population de Bellino subit une crise.

Les Cent-Jours.

a         Napoléon revient de l’Ile d’Elbe, en 1815. Le 1er mars, à midi, huit navires débarquent 1100 hommes à Golfe-Juan ; Napoléon fait afficher une proclamation : «  Français, dans mon exil, j’ai entendu vos plaintes et vos vœux,… »
        Personne ne se rallie à lui dans ses premiers kilomètres sur le continent et il doit remonter vers Paris à travers les Alpes (route Napoléon).
        Largement fidèles à Napoléon, les Dauphinois après s'être ralliés sans histoire à Louis XVIII sont revennus facilement à l'empereur. On se souvient de Laffrey où Napoléon joue son va-tout et le gagne.
        On connaît la suite. Napoléon ne dure pas devant les alliés. Notons que Victor Emmanuel  1er contre l’attaque de Napoléon dans les Alpes avec l’aide des autrichiens.
        Waterloo est sa dernière défaite, en Belgique, contre la coalition.
        Le Premier Empire laisse un bilan où se  mêlent profits  et pertes.  L'ordre établi a bénéficié aux activités de tous, mais la conscription et les suites du blocus ont été durement ressenties.

Restauration sarde.(1815 -1860)

        Le retour de Napoléon en 1815 et sa défaite permettent une rectification du traité de 1814 :  le traité du 20 novembre 1815 rend à la Sardaigne Chambéry et Annecy, les deux Savoies. Mais le grand événement, c'est surtout l'annexion  malgré l'hostilité de l'Angleterre et des Gênois eux-mêmes, de l'ancienne république, de la ville et du port de Gênes grâce au traité de Vienne (9 juin 1815). Désormais, le Piémont dispose gratuitement d'un très grand port, plus proche de Turin que Nice et plus facile d'accès. Cette annexion aura donc d'importantes conséquences sur le destin de Nice et de son comté.
        L’intégration de la République de Gênes dans les Etats sardes aurait dû s’accompagner de l’incorporation du petit comté de Nice et de ses quelques 100.000 habitants dans une région ligure ayant Gênes pour capitale. Mais Turin fait l’autre choix et préfère amputer l’ancienne République de quelques territoires pour les placer dans l’orbite administrative de Nice. Ainsi Oneglia et San Rémo passent sous l’administration niçoise.[49]
        En 1815, l’état sarde redevient un grand état,  qui s’étend du Lac Léman  jusqu’à la Mer Méditerranée, et couvre une grande partie de l’Italie du nord.
        Bellino en fait partie.

        Pendant la Révolution de 1821, en Piémont, les libéraux s’agitent contre Victor Emmanuel 1er qui doit abdiquer en faveur de son frère Charles Félix (1821-1829). En 1831 Charles Albert lui succède. Le mouvement libéral renaît en Sardaigne dès 1823, après l’évacuation des autrichiens et, en 1831, Charles Albert refuse de prendre la tête du mouvement révolutionnaire de l’unité italienne. En 33, il lutte contre les libéraux. Mazzini, puis Garibaldi, tentent de soulever la Sardaigne (1834) . Ils échouent et Garibaldi émigre en Amérique.

L’émigration alpine.

        Notons l’émigration lointaine de la vallée de l’Ubaye, qui eut d'abord ses paysans-colporteurs puis, dans la seconde moitié du XIXe siècle son extraordinaire colonie du Mexique, inaugurée en 1821 par les trois frères Arnaud, de Jausiers.  Enrichis par le commerce, les premiers “Barcelonnette” appelèrent en renfort parents et amis, de sorte qu'un courant de retour des nantis correspondit toujours un courant soutenu d'émigration, assurant la permanence d'entreprises prospères. Villas et tombeaux, également somptueux  matérialisent le succès personnel des émigrants.
        La vallée de l’Ubaye, de l’autre côté du col de l’Autaret, est alors très peuplée ( 17.056 habitants dans l’arrondissement de Barcelonnette en 1856), mais le machinisme détruit l’artisanat local et l’émigration marche fort : plus de la moitié des garçons de 20 ans de St Paul ou de Barcelonnette sont installés au Mexique à l’appel de leur classe. Il est vrai que les 50.000 piastres ou 250.000 francs-or qui constituent la fortune des premiers « mexicains » revenus au pays en 1845, après 15 ans de travail à Mexico, ont enflammé les imaginations. Nul doute que l’on a du en parler de l’autre côté de la crête des Alpes. [66]
        Du Queyras, on part pour Marseille, la Basse Provence et, bientôt, pour l’Amérique du Sud : plus de la moitié des émigrants du Queyras, entre 1845 et le début du siècle, s’établissent au Brésil, en Argentine, au Chili, au Venezuela et en Colombie. Aiguilles et Abriès gardent quelques traces de ceux qui, enrichis, sont revenus au pays [53]. Fortune faite, ils ont souvent fait construire de belles villas dans leur village d'origine.[55]

        C'est dans ce secteur des Alpes françaises que la population s’est installée à la plus haute altitude puisqu’elle vit toute à plus de 1.300 mètres en Queyras et que Saint Véran est à plus de 1.900 mètres. Cette particularité tient à un climat très ensoleillé, mais avec une lame d'eau assez modeste.  Les liaisons avec la vallée ont toujours été difficiles et les hauts plateaux sont apparus comme des zones refuges. La population y a été précocement dense si bien que la pratique des migrations est une constante de l'histoire. [55]. Les Queyrassiens se sont aussi installés  un  peu  partout  en  Europe.

        C. Allais, dans la Castellata, nous indique que, d’octobre à avril, les hommes robustes et la jeunesse émigrent à cause de l’augmentation constante de la population, du manque de travail pendant la longue période hivernale et aussi pour éviter de nourrir tout ce monde.

  • Les habitants de Chianale exercent le travail de colporteur, de camelot en Dauphiné, en Provence et en Languedoc.
  • Ceux de Pont vont vers Marseille, Nice, Cannes et vers toute la riviéra ligure pour faire commerce et pour faire le métier de rémouleur.
  • Ceux de Bellino choisissent de préférence Toulon, comme serveur de café ou d’hôtel ou encore comme nettoyeur de chaussures
  • Ceux de Casteldelfino n’ont pas un métier commun, mais prennent les métiers qui leur paraissent les plus lucratifs.
  • Ceux de Sampeyre ont une fabrique de tissu et autres produits associés qui procure à beaucoup d’ouvriers du travail pour une grande partie de l’année.


        Entre 1833 et 1846, en Piémont, Charles Albert, jusqu’alors opposé à tous les efforts pour faire participer la Savoie à un mouvement italien, change de cap et engage un processus de libération dans le domaine judiciaire et administratif (élection de conseils communaux).
        L’Italie n’est pas épargnée par la crise économique qui touche toute l’Europe occidentale en 1846-1847 : mauvaises récoltes et intempéries entraînent la hausse des prix et l’appauvrissement des masses populaires qui se révoltent contre les gouvernements.[54]

La diaspora Vaudoise.

        L’émigration alpine diffuse les Vaudois à travers le monde. En 1826, Félix Neff lance le mouvement du «réveil » qui provoque quelques remous dans la communauté vaudoise, puis c’est Charles Beckwith, anglican d’origine mais installé dans les vallées, qui relance la mission évangélique et pousse l’éducation des masses (en 1848, le pays vaudois compte 169 écoles). La Révolution de 1848, on va le voir, libère les Vaudois qui deviennent égaux et libres. La Mission reprend : les Vaudois s’installent à Turin, au cœur de la capitale, dans le Val d’Aoste, à Gênes et finalement dans toute l’Italie. On trouve alors des églises vaudoises à Vérone, Milan, Naples et jusqu’en Sicile. [77]

        L’émigration diffuse cette croyance : des unions vaudoises se créent à Marseille, Paris ou Genève. En 1856 trois familles de Villar Pellia partent pour l’Uruguay, fondant une « colonia valdese » qui couvrira le nord de l’Uruguay et l’Argentine. Les colons italiens arrivent aux Etats-Unis, fondent une communauté « valdese » en Caroline du Nord ; New York est atteinte. Quelques amis me rapportent qu’il existe encore de nos jours une communauté vaudoise à Kingston, dans l’état de NewYork qui parle parfaitement le français.
L’émigration vers l’Afrique du Sud élargit cette diaspora. [77]

La Population de Bellino subit une crise.

 Le 14 mars 1837,
- RICHARD Jean Antoine, dit Trousset, feu Bernard, 47 ans
- RICHARD Jacques Antoine,  (dit la Font), feu Antoine, 45 ans
- BRUN Jacques Antoine, feu Antoine, 37 ans
- ARNAUD Antoine, feu Simon, 50 ans
- LEVET Antoine, feu Antoine, 30 ans, et de Maria Richard, 40 ans
- ESTIENNE Jean Baptiste fils de Mathieu, 31 ans
tous père de famille, furent tués par une grande coulée de neige au retour du marché de Venasca,
dans le Beal au levant de St Joseph, paroisse de Saint Jacques; Le 18 marrs ils furent ensevelis dans le
cimetière de Saint Jacques et registrès dans le livre des défunts de cette paroisse par Allais, prieur de la paroisse.


       La période 1840 – 1856 est marquée par une mortalité importante, comme le montre la figure suivante. Ce phénomène n’existe pas dans les autres régions des Alpes occidentales. Les seuls documents disponibles parlent de « fièvres » et de « famines » sans indications plus précises. Quelques actes de décès donnent la cause de la mort : tuberculose, pneumonie, mort subite ou mort accidentelle. Il semble que la haute vallée Varaita subit une épidémie en cette période de forte population et de carences alimentaires. La mortalité périnatale qui oscille autour de 10 à 12% pendant tout le XIXe siècle, monte à 20% entre 1840 et 1850.
        On estime la décroissance de la population à 70 ou 80 personnes pour Bellino. Autour de 1.020 à 1.030 personnes habitent aux hameaux autour de 1840. Ils ne sont plus que 950 à la fin de cette période.

a

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