|
Chapitre IX.
NICE ET BARCELONNETTE A LA SAVOIE .
Ralliement de Barcelonnette
(1385) et de Nice (1388) à la Savoie,
“Dédition de Nice”
Amédée VII accepte le Ralliement de Barcelonnette et de la
haute vallée de l’Ubaye, ainsi que du Val Stura, en 1385. Jean de
Beuil se donne à la Savoie, de même la viguerie de la Tinée,
le comte de Vintimille, pour ses fiefs de l’arrière pays niçois.
Au milieu de cette tourmente,
la Castellata est toujours française. Mais la Savoie arrive aux limites
de nos vallées et le col de l’Autaret est la frontière entre
le Val Varaita dauphinois et l’Ubaye savoyarde. Seul le col Agnel, vers
le Queyras, assure la continuité territoriale avec le Dauphiné.
La Castellata est une enclave
française au milieu de l’état de Savoie.
Celui-ci arrive alors
jusqu’au col de Tende, aux portes du comté de Nice.
En 1388, le comté de
Nice, menacé par les Anjou de Provence, se rattache à
la Savoie : c’est la “Dédition de Nice”: à l’instigation
de Jean de Grimaldi, baron de Beuil, gouverneur de Nice, Amédée
VIII de Savoie (1391-1440), devient protecteur de Nice, au nom des
descendants de Duras. L’arrivé du comte de Savoie fait battre en
retraite les Angevins, qui repassent le Var et reculent jusqu’à Grasse.
Le descendant de Duras, Ladislas,
devait récupérer Nice, aux termes de l’accord de dédition,
s’il parvenait à rembourser au comte de Savoie ses frais pour l’aide
apportée. Mais étant dans l’impossibilité d’effectuer
les remboursements, en 1419, le rattachement à la Savoie deviendra
définitif.
La Maison de savoie en 1416
Sur
l'évolution de la Maison de Savoie, on se reportera aux cartes ci-après
:
Cela change beaucoup les trafics
alpins :
“Quand le comté de Nice dont fait partie l'Ubaye passe
(1388) sous la domination de la Maison de Savoie, le Col de Larche, voie
facile menant à ces nouveaux domaines, en outre utilisé par
les papes d'Avignon, prend de l’importance. Il est fréquenté
en toutes saisons, grâce aux indispensables et pénibles corvées
imposées aux habitants pour lesquels la proximité d'un itinéraire
à grand trafic, malgré les avantages commerciaux qu'ils peuvent
en retirer, n'est pas une bénédiction du ciel : comme ailleurs,
la mauvaise saison des blizzards crée des congères qui, après
quelques heures, une seule nuit, annulent plusieurs jours d'efforts de déblaiement
“.
"En temps de guerre, on oblige les gens du pays d'affermir la neige
et les autres montagnes. On se sert pour cela des ramasses, espèces
de traîneaux. On les charge d'abord d un poids Iéger, ensuite
d'un fardeau plus considérable ; on les traîne successivement
sur la neige qui, par cette précaution, s'affermit au point que
les chevaux et les mulets passent dessus sans enfoncer ; c'est ce
que l'on appelle en langage du pays "durriver les neiges". D autres techniques
sont utilisées en d'autres lieux : "Le meilleur moyen pour entretenir
des communications ouvertes est un mouvement non interrompu afin de remédier
au comblement produit par le vent ; ce mouvement peut se faire par quelques
brigades de mulets ou autres bestiaux, disposées de distance en
distance, et qui, allant et venant sur un intervalle déterminé,
tiennent la trace toujours marquée".
|
|