Après la maladie de la vigne, en 1863, notre agriculture s’adapte
aux changements, s’organise avec ses marchés, qui vont devenir «
d’intérêt national », et ses industries alimentaires.
Les arbres fruitiers, cerisiers et abricotiers, sont plantés et assurent
la relève. Caromb est un des premiers villages à se lancer
dans cette arboriculture et son marché devient florissant, dépassant
en importance tout ce qui se fait dans la région. Les expéditeurs
d’Avignon, Carpentras, Châteaurenard ou Cavaillon viennent s’approvisionner
chez nous. Pendant plusieurs années, le poids public enregistre
des volumes de 100 à 150.000 kilos de fruits : en plus des cerises
et des abricots, poires, pêches et prunes sont cultivées.
La « figue de Caromb » devient une appellation contrôlée.
La Provence produit beaucoup et une main d’œuvre étrangère
importante, saisonnière, vient prêter main forte aux producteurs
locaux : ils sont 30.000 à ramasser les olives ou à cueillir
les fleurs et les fruits de Provence.
Notre poids public nous lègue un relevé impressionnant des
productions carombaises pour l’année 1900 :
- cerises
723.000 kg
- abricots
1.572.000 kg
- poires
47.000 kg
- pêches
29.000 kg
- prunes
24.000 kg
- figues
20.000 kg
- raisins
1.500.000 kg
Marchés sur le Cours.
A quoi sont occupés nos agriculteurs en 1905 ? La commune compte 1.737
habitants et sa renommée vient de sa production fruitière.
Chaque jour, du 1er mai au 30 septembre, à 14 heures commence le marché
des cerises (Précoce, Burlat, Bigarreau, Cœur de pigeon, Montmorency,
Blanche), des abricots (Polonais, Rosé), des célèbres
figues de Caromb et des poires. Le tonnage journalier atteint parfois 100
tonnes (1911) ! Les "banastes" s'alignent sur toute la longueur du Cours,
de l'église à l'école, en plusieurs rangées.
Il s’agit du marché le plus important de la région et il attire
beaucoup d’acheteurs qui circulent devant cet étalage pour faire leur
choix. Un grand nombre de chevaux et de charrettes font le va et vient entre
les vergers d’arbres fruitiers et le village. Les animaux de trait sont
régulièrement recensés par l'Armée : en 1900
on en compte plus de 200.
Le marché aux raisins de table (Muscat, Chasselas, Gros vert, Olivette,
Alphonse Lavallée, Dattier, Italia) se tient trois fois par semaine,
du 1er août au 31 octobre [98].
L'hiver, la récolte des olives utilise une main d'œuvre importante
et fait tourner les moulins à huile. En 1900, nos oliviers produisent
400.000 kg d'olives, un record.