Routes et ponts.
Dès l’époque romaine, les routes sont tracées, empierrées
et permettent de se déplacer avec chars et chariots. La route principale
relie Vaison à Carpentras et traverse les terres de Caromb.
Au Moyen Âge, l’entretien des routes est délaissé et
passe à la charge des serfs.
Une carte de 1627, par Jacques de Chieze Orangeois, nous montre le
tracé de la route de Carpentras, « chef du comtat », à
Serre, puis Caron (sic), Modène, Crillon et Bédoin.
L’entretien des routes, le franchissement des cours d’eau ont toujours été
un souci majeur de nos élus.
La grande route traverse le village sur l’axe nord-sud. Les principaux obstacles
ont toujours été le franchissement de la rivière Mède,
la montée «sous l’église », vers le village, et
le franchissement du Lauron : cette route était utilisée par
nos agriculteurs, par ceux des communes avoisinantes, par les voyageurs
se rendant dans les plaines du Haut Comtat et par toute sorte de marchands.
Entretenir cette voie, aux seuls frais de la commune, a posé problème
à nos concitoyens. Ils ont parfois dû se faire tirer l’oreille
pour effectuer les nécessaires réparations.
- Ainsi, en 1637, le vice-légat
Nicolini invite nos consuls à faire visiter le grand chemin de Carpentras
et à le faire réparer incontinent si les dernières pluies
l’ont endommagé.
- Ainsi encore en avril 1665,
des travaux au pont de pierres traversant le grand chemin du Barroux
- En septembre 1669, on règle
les frais du juge de la cour de Caromb, venu d'Avignon, pour les désordres
commis dans les chemins proches du village.
- En 1678, le règlement
à un maçon de Caromb de 562 florins pour avoir refait à
neuf les 225 cannes² de la "callade" du chemin creux de Carpentras.
- Accommodement du chemin
de Carpentras proche de la rivière Mède (1679).
- · On doit soutenir le
chemin de Carpentras, au-dessous du cimetière, par un « traversier
» en pierre de taille (1690).
- En octobre de l’année
suivante, le parlement lit une lettre du vice-légat qui demande que
les chemins soient réparés. Le parlement approuve unanimement.
- Le 25 janvier 1699, on
demande l’autorisation d’un emprunt pour construire un pont sur le Lauron.
Un ingénieur fait une reconnaissance du pont et rédige un rapport
(1702).
- On répare le pont
de Malaucène sur le Lauron en 1726, en le pavant et en redressant
les pierres tombées dans la rivière, mais on interdit le passage
des charrettes sur le pont devenu trop faible en plaçant deux bornes
au milieu du chemin.
- Plus tard, en juin 1731,
le vice-légat exige que la communauté fasse réparer
le chemin de Caromb au Barroux. Celle-ci s’exécute, fait savoir qu’en
fait le chemin est «brisé» par les charrois d’un entrepreneur
des fontaines de Carpentras et non par les charrettes de Caromb et demande
à être déchargée de cet entretien à l’avenir
; un décret du vice-légat (1732) montre qu’il accepte cette
explication et qu’il va dans le sens souhaité.
- Vingt ans plus tard, la
communauté demande à être dispensée de participation
à la réparation du chemin de Carpentras au Barroux, qui est
éloigné du lieu, et que les carombais n’empruntent pas, d’autant
plus que les dommages sont causés par un massif construit par M.
de Cohorne dans le torrent, le long du chemin, pour amener l’eau à
sa grange (1753).
- Trois années après,
le vice-légat demande encore de réparer ce chemin, au lieu
dit le Rocan, où on risque sa vie. Le conseil répond que ce
chemin est papal et n’est pas du ressort de la commune (janvier 1756).
Le péage de Caromb.
En 1759, pour mettre fin à ces querelles financières, la communauté
demande l’établissement d’un péage à son profit, pour
tout charroi de pierres étranger au terroir, à raison de 4
sols par collier, somme qui serait utilisée uniquement à la
réparation du chemin des carrières. L’été suivant,
le vice-légat autorise le péage à 4 sols par cheval
venant des carrières. Caromb décide de mettre des bornes au
chemin creux ou de la Croix Rouge afin d’obliger les charrettes à
ne passer, à leur retour, que par le chemin de Caromb à Malaucène
et envisage de faire réparer le chemin et de faire abaisser la montée,
après le pont, tout près des carrières.
Mais en février 1762, l’assemblée des trois Etats de la Province
demande à Caromb de renoncer à son droit de péage très
néfaste au bien public. Le conseil accepte contre le remboursement
de ses frais et la réparation du chemin du Barroux.
L'état des routes de la commune de Caromb n'est pas fameux. On le
signale dans les archives de 1762.
En 1785 la communauté réclame à son tour, comme il était
promis, en échange du désistement du péage, que l’assemblée
de la Province prenne en charge la réparation urgente du chemin tenant
des carrières jusqu’à Carpentras, chemin dégarni surtout
depuis la porte de l’église et, en droite ligne, jusqu’à la
rivière Mèze, et le pavé descendant tout le long et
au couchant de l’église, jusqu’à l’oratoire de St Marc.
En mai 1789, une grande partie de l’impôt foncier sur les terres des
communes comtadines servait encore à payer l’entretien des routes
[126].
Nos ponts.
Le pont de Mèze est un autre souci : on fait mettre deux plateaux
de bois enchaînés sur la rivière Mèze en 1768 et,
l’année suivante, le valet de ville est chargé d’aller changer
le lit du cours de la Mèze à chaque pluie ou orage de façon
à ce que l’eau passe sous les planches, tant au chemin qui va à
Carpentras qu’à celui conduisant à Mazan. Cela ne suffit pas
et on fait attacher les planches par une chaîne à une grosse
pierre par 2 pitons et on fait plomber cette attache (1771). Deux années
après, on installe à nouveau une planche de 2 cannes de long,
2 pans de large et 6 pouces d’épaisseur, en chêne blanc, attachée
par une chaîne contre un piquet de pierres de taille haut de 7 pans
et de 2 pans d’épaisseur. Ainsi encore, en 1787, le pont de Mèze
de la route de Mazan sera équipé de planches et chaînes
et, en 1805 et 1814, sous Napoléon, on équipera à nouveau
le pont de Mèze de la route de Carpentras, de nouvelles planches.
La communauté doit aussi participer aux dépenses d’intérêt
général du Comtat ; elle participe aux frais de réparation
du Pont de Sorgues, au pont des Vaches, pour 5 florins, sur la principale
route reliant Avignon à Carpentras (juin 1669, 1691).
La traversée du village.
Le tracé de la voie principale à travers le village subit des
changements importants. Un des points sensibles est le quartier des béals
et des Cordeliers, à cause des eaux des moulins qui traversent la
chaussée. Dès 1700, le pont au béal des moulins sur
le chemin du Barroux est équipé d’un bard. On ajoute 4 marches
au chemin venant des haires (sic) de l’église et aboutissant au chemin
de Carpentras (1727).
En 1730, on s’attaque au pont rompu près du couvent des Cordeliers,
on place un mouleiron hors d’usage à la base de la croix des missions
et on répare le chemin de Maupas, depuis le béal du moulin
jusqu’à la rivière du Lauron. Puis, en mai 1732, on fait réparer
les degrés descendants de l’église, vers les cloîtres,
et la rue crevassée de la Boucherie. Il faut 5 dalles de 8 pans
de long ( 2 m) et 1 pan d’épaisseur pour entretenir une muraille
des béals (1753).
Les travaux importants commencent en 1755 : dépense de 1.800
livres pour réparation du chemin de l’esplanade du Rieu, l’esplanade
de la porte Neuve, le chemin des Cordeliers. Puis mise en ligne droite du
chemin de la porte de l’église jusqu’au jeu de ballon, par abattage
des mûriers complantés et replantage d’une rangée de
mûriers le long de ce nouveau chemin, à la place des fosses à
fumier tout juste comblées. Ces nouveaux mûriers sont plantés
au profit de la confrérie du St Sacrement, mais malheureusement,
en 1759, ils sont tous morts de vétusté ou à cause du
purin. On les replante.
Pour se rendre aux terres de Leuze et de Mauvay, les particuliers devront
mettre des bards sur le fossé et arracher les arbres qui gênent
(1764).
En 1771 on fait démolir
une partie du jardin des Cordeliers et ses murailles afin d’élargir
le chemin et faciliter le charroi des carrières.
Juste avant la Révolution, en 1786, les Etats de la Province décident
enfin, après le conseil communal, de faire passer le grand chemin
vers le Dauphiné ou chemin de Carpentras, non en dessous de l’église,
mais sur la calade, dans la partie occidentale du village, le lieu étant
plus élevé et plus ferme et la construction de la route ne
nécessitant que l’élévation du mur du cimetière,
l’annexion des jardins des Cordeliers et l’enfoncement de la fontaine des
Aires.
D’autres travaux sont décrits dans nos archives.
- Un paveur refait la callade
de la porte du Rieu (1678)
- On achète un escalier
pour agrandir et embellir la place publique (1680)
- Le maréchal répare
le pont-levis de la porte de l’église (1682).
- On fait répare le
pavé de la Grand-Rue de la Place à la porte du Rieu (1725).
- En 1764, on répare
le pavé de l’église au château en mettant des soutiens
en pierre de taille et aussi d’autres rues comme celle sous la Boucherie
qui dégrade la voûte du moulin Neuf et, deux ans plus tard,
en refait le pavé entre le château et le cabaret, en réduisant
le creux au-devant de l’écurie du seigneur.