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Mise à jour 4/03 Copyright JG © 2003
  
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Thème IV. Instruction publique et écoles.


            Nous allons suivre maintenant l’évolution de l’éducation dans le village.

         Très tôt cette instruction a été confiée aux prêtres et religieux, seules personnes ayant quelques savoirs et habilitées à transmettre la bonne parole. Le concile de Latran de 1179 ordonne au clergé d'instruire les enfants. La présence des papes en Comtat et de nombreux ordres religieux installés dans la commune ont naturellement poussé à leur confier cette responsabilité. Ils enseignaient le catéchisme, la lecture, l'écriture, l'art de compter, la grammaire et des rudiments du latin. Notre première école est sans doute dans l'église elle-même.

            Les comptes du trésorier de la commune montrent le règlement des honoraires du maître d'école en 1502/03.
          Souvent les municipalités de Provence et du Comtat mettaient au concours des places d’instituteurs (vers 1600, sous Henri IV). En général, ces derniers venaient des Alpes où, grâce aux longs hivers de neige, ils avaient le temps de pousser leur propre instruction. Cela ne semble pas être le cas dans notre village.

          L’éducation des jeunes filles est confiée, dès 1608, aux Ursulines et le conseil leur promet 60 livres pour ce service. Ce même conseil décide de louer une chambre, pour 3 ou 4 ans, proche du monastère de Ste Ursule où les sœurs tiendront l’école gratuitement (mai 1664).
            Le salaire du régent des écoles est fixé par la municipalité à 100 florins pour l’année (avril 1665), augmenté à 118 florins (1681), puis revu à la baisse à 100 florins jusqu’en 1691.

            M. Gautier est maître d'école du village en 1704-1706.
          En octobre 1718, selon la coutume, on prolonge la nomination du régent des écoles à la St Michel. Il est en charge de l’enseignement du latin, reçoit 24 écus monnaie courante et se fait payer en plus par les parents, tous les mois, en fonction des matières enseignées : une éducation à la carte, avec contrôle direct des parents d’élèves !
            D’ailleurs, quelques années plus tard (janvier 1745), ces parents d’élèves ne sont pas satisfaits de ses services et le font renvoyer par les consuls.
            Le salaire du régent des écoles est augmenté de 36 à 50 écus par an, sans pouvoir prétendre des écoliers une rétribution supérieure à la coutume (1747).
            Ce travail est payant en fonction des matières enseignées (mars 1749) :

- thèmes : 30 sols
- latin : 20 sols
- pour lire et écrire les actes publics en latin et en français : 15 sols
- pour lire latin et français : 8 sols
- pour l’écriture : 12 sols,
- la connaissance de l’alphabet vaut 5 sols,
- et pour la lecture de Notre-Dame : 6 sols.
-
            L’école est située dans la mairie (beffroi), vers 1762. Elle est vétuste et on décide de refaire le plancher qui menace ruine, au-dessus du moulin des os.

           En 1830, notre communauté fait construire une école pour les garçons, sous l’église. Quatre frères des écoles chrétiennes assurent l’enseignement. L’un est directeur, deux autres sont adjoints et le dernier occupe les fonctions de cuisinier et d’enseignant pour la lecture. L’instruction est gratuite, mais les élèves fournissent livres et cahiers. La discipline, dit-on, est rigoureuse [54].

            En mai 1850, on constate que l’instituteur communal a moins d’élèves que l’instituteur privé : il ne jouit pas de la confiance publique. L’année suivante, il est révoqué et on appelle trois frères de l’école chrétienne pour tenir une école gratuite des garçons. Un local est fourni, l’année suivante, par une personne charitable. Un des frères est nommé instituteur.

         On vote une somme de 10.000 francs pour acheter une maison avec jardin au faubourg de l’église, pour y installer l’école ; mais, trop chère et d’accès difficile, le conseil refuse l’achat de cette maison. Une autre maison, située sur le Cours, est expertisée et évaluée à 10.600 francs, réparations comprises. En octobre 1853, malgré un vote pour une taxe additionnelle sur les quatre contributions directes majeures, 21 des plus gros contribuables carombais refusent leur participation à cet achat. L’école reste en location.
          En 1854, après devis des réparations à faire à la maison du Cours par un architecte, les gros contribuables refusent encore cet achat. La commune propose une nouvelle maison située dans l’enceinte du village, puis une autre, au faubourg des Aires. Toujours un refus.
           Le sous-préfet exerce une vive pression (1856), jusqu’à l’achat d’une maison au prix de 4.000 francs.
          En juin 1857, les comptes mentionnent 2 classes : l’une de 40 élèves, l’autre de 75 élèves, dont 5 pensionnaires.
          Notons encore (1865) la création d’une école d’adultes dirigée par un frère de l’école chrétienne.

          En 1881, l'école publique est gratuite pour tous. Une loi du 28 mars 1882 rend l'instruction obligatoire pour les enfants des deux sexes, de six ans révolus à treize ans révolus.  Les frères sont remplacés par trois instituteurs publics (1885) et  M. Auguste Gallas est le premier directeur.
        On accorde à l’hospice 200 francs pour lui payer la location des écoles primaires de filles et la salle d’asile (1882). Le préfet voudrait une école publique indépendante pour Caromb, au lieu des religieuses qui assument le double rôle d’enseignantes et de sœurs hospitalières. Le conseil refuse la proposition préfectorale (1882).
          On fait acquisition d’un immeuble pour l’agrandissement de la cour des écoles des garçons (1883).
          En 1884, le conseil se plaint de la mauvaise qualité de l’enseignement des instituteurs congréganistes "qui font de la politique dans les classes, qui traitent de manière injurieuse Voltaire, Michelet, Thiers et Victor Hugo", pas moins. De plus, ils briment les élèves indigents. Le conseil demande leur remplacement par des instituteurs laïques sortant de l’Ecole Normale.

        L’école des filles est laïcisée (1886) et l’année suivante les institutrices congréganistes de l’école des filles sont remplacées par des maîtresses laïques. L’installation des classes dans les locaux de l’hospice étant défectueuse, on établira une nouvelle école des filles dans un local situé près de la mairie, rue des Eybards (1886).
         Ainsi, entre 1884 et 1887, les deux écoles de garçons et de filles deviennent laïques.

       Une nouvelle école libre est bâtie route de Beaumes (1896), sous l’impulsion de M. l’abbé Guigues, curé de Caromb. Elle est confiée aux religieuses et fonctionnera jusqu’en 1967. Elle est réservée aux filles, et aux garçons jusqu'à six ans ( après cet âge, ils rejoignaient "la communale"). Ce grand bâtiment de la route de Beaumes, avec une belle cour ombragée, trois grandes salles de classes, une garderie, six chambres et un dortoir pour les pensionnaires, était une des plus belles écoles du Vaucluse [98].

         Le XXe siècle a à peine deux ans lorsque la municipalité décide de construire une nouvelle école sur un terrain situé entre la route de Malaucène et le chemin du Plagnol, sur le grand tour de Caromb. Le groupe scolaire est terminé pour assurer la rentrée de septembre 1903. Il y a même une cantine pour le repas de midi et des logements pour maîtres et maîtresses.

            Pour terminer ce tour d’horizon de l’éducation carombaise, citons encore :

  •  - en 1936, la création des « Amis de l’école laïque ».
  •  - en 1949, l’extension du réfectoire devenu trop petit.
  •  - chaque année en juin, le corps enseignant et les parents organisent la fête des écoles. Chaque classe se doit d’assurer son spectacle ; les mères cousent les merveilleux costumes ; toutes nos familles conservent précieusement les photos des petits derniers en représentation sur la grande scène montée pour l’occasion dans la cour de l’école.
  •  - le mois de juin est aussi l’époque du tout aussi traditionnel voyage des écoles. Instituteurs, Amis de l’école laïque, aidés de parents bénévoles participent.
  •  - en 1972, nos écoles comptent 280 élèves, huit instituteurs et institutrices ; environ une centaine de jeunes sont dans les lycées, principalement à Carpentras ; une vingtaine est dans l’enseignement agricole ou technique ; une dizaine d’étudiants sont dans les facultés ou les écoles supérieures [54].

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