a
 

Mise à jour 4/03 Copyright JG © 2003
  
      TOME I
 
Menu principal
Aide
Introduction
Géographie
Chronologie historique
Thèmes
Les seigneurs
La noblesse
Affaires municipales
Affaires religieuses
Patrimoine carombais
Carombais de jadis
Agriculture
Les eaux
Les liens
Les Images
Les références
Vos commentaires
 
 
    

Thème XI.  Traditions.

Traditions de Noël : santons et pastorales.
Les lentilles de la Sainte Barbe.
La vie de jadis.
Chanson carombaise :  Irénée Agard (1878-1944)

Traditions de Noël : santons et pastorales.


            Dans notre région, la crèche s’appelle d’abord  Nativita ou Nativité. Attribuée à St François d’Assise, elle apparaît autour de l’an 1500, à Avignon, sous forme de sculptures en bois. Les Oratoriens de Provence, reliés par les Ursulines et les Carmélites, propagent le culte de l’enfant-Jésus, puis de la crèche de Noël dans les églises et couvents de leur ordre.
            Les crèches se répandent en Provence par les associations pieuses, confréries et congrégations, en particulier par la confrérie du Rosaire. En 1663-66, la confrérie du Rosaire de Flassan fait sculpter une crèche en bois par Michel Péru, avec au moins un Jésus, une Vierge et un St Joseph. La première crèche en bois de Notre-Dame-des-Doms est antérieure à 1652. Mgr François de Bertons de Crillon signale une crèche en 1699 à St Laurent du Var.
            Le menuisier Antoine Peirol (1709-1779) décrit la Nativité et les moniales d’Avignon qui font leurs dévotions au « poupoun », les compliments à « nosto Jacent » (la Vierge) et « San Jousë ».
             « Des églises, le goût des Nativités passa chez les particuliers. Chacun voulut avoir la sienne et Dieu sait combien Escudier, le figuriste célèbre et les chartreux de Bonpas ont vendu d’Enfant-Jésus, des Vierges, des mages, des bergers, des bœufs et des ânes aux amateurs de l’époque ( *119 ) ». Marie Escudier (1742-1818), à Avignon, fabrique des figurines de cire, activité reprise par le Carmel d’Avignon.

            Le mot « santon » vient du provençal sant (saint) complété du diminutif –oun : il signifie donc « Petit Saint », et, au féminin, Santouno, petite sainte.

            Les premières pastorales sont attestées dans la seconde moitié du XVIIIe à Avignon et Marseille, autre forme de la Nativité et survivance des drames religieux du Moyen Âge. Cette crèche vivante apportera des personnages typiques du monde provençal comme le maire (conse), le remouleur ( l’amoulaire) le bohémien puis plus tard Pistachié (le niais), le Ravi (valet d’écurie juste réveillé, qui s’étonne de tout), Bartoumièu (vantard et aveugle) et les commères villageoises Gueride, Roustido, Grasseto.

            Pendant la Révolution, à Carpentras, le commissaire du pouvoir exécutif du Vaucluse, L-H Lefébure signale en l’an II dans un rapport que l’ « on a brûlé hier au soir devant la maison commune cy-devant palais de l’évêque, les poupées qui servaient aux fêtes de Noël à figurer les trois rois (*120 )  ». La Révolution, qui brûle quelques santons, ne se doute pas que cette interdiction de représentation de la naissance du Christ va propager les crèches dans toutes les maisons comtadines et provençales, va faire la fortune de quelques santoniers et sera une des coutumes les plus remarquables de notre pays.

             Les santons de Caromb.
        Dans un manuscrit daté de 1816, le potier carpentrassien Antoine Denoves (1759-1843) a dressé le catalogue des craches (sic) ou nativités des églises et maisons de Carpentras : 10 églises et 3 couvents féminins (les Bernardines, les Ursulines et Visitation) ont leur crèche et 21 crèches appartienent à des particuliers, premières crèches domestiques. Les Etats pontificaux ont alors, en matière de crèche d’église, une légère avance sur la Provence.
            Il est très probable que nos beaux santons carombais en cire soient liés à la production avignonnaise et viennent de nos Ursulines.

Les lentilles de la Sainte Barbe.



            Le 4 décembre, jour de la Sainte Barbe, suivant une tradition millénaire, les enfants sèment des grains de blé ou des lentilles, dans une soucoupe remplie d’eau. Les grains ayant germés, la soucoupe orne souvent la crèche de Noël [133].

La vie de jadis.



        "Prendre le frais".
      Depuis toujours dans nos communes rurales, après le dur travail des chaudes journées d’été, les Carombais profitent de la fraîcheur des soirées en sortant s’installer dans les rues ou sur les places du village. Quelques familles voisines sortent leurs chaises et se regroupent pour discuter, de manière conviviale, en attendant que la température tombe un peu, que les premiers souffles d’air rendent l’atmosphère plus respirable, avant d’aller se coucher. Les enfants jouent au cerceau, aux billes, à la toupie, les anciens racontent leur vie, les femmes échangent les dernières nouvelles pendant que leurs hommes poussent jusqu’au café tout proche.

Chanson carombaise :  Irénée Agard (1878-1944)



 
 
















 

Li Flours dé Caroun.

I
Din li roucas, su la maïgro mountagno,
Lou barjea voun flouris en liberta
Soun blu régar semblo béouré l'igagno,
Coume ùn souffran qttén la Carita.

Pichouno flour ignorado di foulo,
Toun fin parfùn nous qttiro ver tu;
Su la mountagno amé la férigoule,
Pu haou qu'ùno piboulo,
Vésinés lou ciel blueL.

II
Din li gran pra, pertout lon di sourso,
La marguerito, espandis è s'éndor…

Coumé ùno estello esgarado én sa courso,
D'ùn voilo blan escoun li boutoun d'or.

Neigeo d'estiéou qué cantoun li cigalo!
Din la verduro estalés ta blancour…

Piéi li fillettoà l'âmo provénçale,
Esffeuilloun ti pétalo
Coumé ouraclé d'amour. 

III
Din li silloun, li vergié, lis estoubl,
Lou gàu-galino espélis à gran clos…

Soun cœur dé san nous souris è nous troublo,
Piéi nous rappelle à nosti chers héros.

Vago dé san, symbolo dé victoiro!
Nous as grandi ! Nous as fa li maï fort!
Rougeo coulour ! én margeo dé l'Histoiro,
Nous marqués plén dé gloiro
Lou souvéni di morts.

IV
Souvageo flours qué pas ùn bras cultivo,
Sias coumé ùn doun arriva dou bon Diéou…

Enlacés vous é restés toujour vivo
Din lou bouquet qu'amén touti lou miéou.

O ! très coulours ! qué toun Caroun adoro,
Nous réflétés pertout is énviroun !…

Vésén en vous lou drapéou tricolore,
Coumé un souléou qué doro
Lou clouché dé Caroun !






 Caromb, mars 1921


chapitre suivant

retour