Consuls.
Les premiers syndics de Caromb sont acceptés par Barral des Baux
en 1264, puis ce droit d’élire des représentants du peuple
est un moment contesté par son fils Bertrand des Baux jusqu’à
ce qu’il les reconnaisse en 1298.
Une commission spéciale, composée de Carombais, rédige
les statuts de la commune dès 1371 (
*99
) avec 92 articles et ils sont adoptés par
ces premiers syndics.
Le 15 septembre 1387, la jeune Alix des Baux permet la création
de "syndics perpétuels" qui sont d’abord Pierre de Fouqueri
et Isnard de Camaret.
Il nous faut attendre l’époque d’Etienne de Vesc, vers 1500 pour
connaître le nom du consul : Raymond Camaret.
Plus tard, nous apprenons que nos
consuls reçoivent une indemnité lorsque les affaires de la
commune les obligent à aller à plus de 4 lieues de la commune
(31 mai 1641).
Mais Caromb est un village de Provence, et comme partout dans cette région,
les affaires municipales ne sont pas toujours traitées dans le calme
et la sérénité.
- Le conseil municipal se querelle,
en 1647, à tel point qu’il est impossible de gérer la commune,
que la cour apostolique doit intervenir et que le conseil doit payer une
amende.
- Les consuls se disputent avec le
viguier pour des affaires de préséance.
- La fraude électorale de
1734, où la boîte à ballottes a été ouverte,
apporte une méfiance permanente en temps d’élection.
- Les difficultés pendant
les élections sont constantes.
Nos consuls sont des personnages importants du village et, à ce
titre, obtiennent quelques privilèges : ils portent le chaperon
( *100
) depuis 1719, signe évident de dignité.
D’ailleurs en 1759 le consul Camaret déclare avoir « quitté
le chaperon après le compliment » pour l’accueil de nos seigneurs.
En 1770, cette dignité existe encore.
Ils ont un banc à l’église, sur lequel on sculpte les armoiries
de la ville. Ce banc est équipé d’un tapis et cela est source
de conflit car le viguier conteste le privilège et souhaite avoir
lui aussi son propre tapis sur sa chaise.
Le prieur de Caromb doit fournir quatre fois l’an, un repas aux consuls
et ces derniers bénéficient aussi d’un repas gratuit le jour
de l’élection.
Composition du conseil.
Le conseil municipal de 1689 se compose de deux consuls. La « première
main », celle des nobles, est représentée par un premier
consul et huit conseillers. Le deuxième consul et ses huit conseillers
représentent la « deuxième main ». Après
l’élection les conseillers municipaux doivent prêter serment
devant le viguier et se présenter au parlement du village.
Nos archives nous donnent une longue
série de dates d’élection des consuls : chaque année
de 1689 à 1715, puis de 1723 à 1751 et enfin de 1759 à
1768.
Le règlement des élections consulaires est modifié
en 1709 : le premier consul devra payer au moins 15 florins de taille, le
deuxième, 8 florins et chaque conseiller, au moins 5 florins. Cette
année-là, le nombre de conseillers passe à 10. Ils
sont 22 en 1716, lorsque l'on change encore les règles d'élection.
Il y a deux collèges : le 1er rang avec son premier consul,
noble ou bourgeois et 11 conseillers. Et le deuxième rang avec son
consul et le même nombre de conseillers.
Le consul de 1728 est notaire et cela semble poser problème car,
en mai, on doit justifier qu’il n’exerce pas "un art mécanique".
Le parlement.
Lorsque les circonstances le demandent toute la population carombaise est
consultée sur les affaires publiques et en particulier sur les deniers
publics ; le conseil convoque alors le parlement du village qui est composé
d’un représentant de chaque famille.
Lors de la construction de l’église de Caromb en 1333, alors que
le parrain de l’église est le seigneur Raymond de Camaret, «...on
réunit le parlement dans la nouvelle église...» [58],
et « le parlement donne pouvoir d'exiger un vingtain, pour six ans,
sur les bleds (sic), les raisins, cens de bled imposé par la dite
communauté ...» [39].
Ainsi encore, en 1649, le parlement général est rassemblé,
à la requête des deux consuls avec 245 habitants, pour fixer
la taille du pays. Puis en 1689, avec 216 personnes, en 1691, en 1703, et
encore en 1709, avec 243 « parlementaires ».
Lorsque plusieurs pouvoirs existent en même temps, les conflits ne
tardent pas à apparaître : parlement et conseil municipal s’opposent
entre 1691 et 1703.
Le parlement est supprimé en 1716, sur demande des notables. Il
est remplacé par un conseil de 22 membres (
*101
).
Mairies.
La mairie de Caromb est située sur la place du château jusqu’en
1568 (N° 1 sur le plan ci après) . Cette année là,
et sûrement par manque de place pour traiter les affaires communales,
on construit une nouvelle «Maison de Ville» (N° 2). Il s'agit
de la maison dite « du Beffroi » qui ne sera équipée
de ce fameux édifice qu’en 1582.
Dessin d'Hilaire Bonnaventure.
Le toit de cette « maison consulaire » subit des dégâts
sérieux en 1689 et doit être réparé. Nos archives
montrent les divers travaux effectués dans cet établissement
communal : en 1727, on "répare" les vitres.
Après trois siècles et demi d’utilisation variée de
ces locaux, comme mairie, comme école, comme moulin dans ses caves,
en 1920, nos élus constatent la vétusté des bâtiments
et admettent qu’il est temps de changer de mairie car la charpente menace
de s’écrouler.
On achète alors l’immeuble Reynard (une partie de l’ancien château)
pour 40.000 francs, et la mairie est à nouveau transférée
sur la Place, en 1923 (N° 3).
La fin de siècle et la municipalité de M. Pellenc voit l’arrivée
de la mairie actuelle, au « Grand Jardin » (N° 4).
Nos maires.
La révolution
remplace les consuls par des maires.
En 1791, nos consuls ont disparu, mais M. Marignane est cité comme
ancien consul.
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Noms |
Date de début |
Date de fin |
Source |
commentaire |
Gardiolle Pierre-Marie |
1790
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2
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1er maire |
Ladet Esprit |
10/1791
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1792
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Octobre 1791 ou 1792 |
Constantin Jean Antoine |
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2
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Maire en 1792 |
- |
1801
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- |
- |
un maire est suspendu sous Napoléon |
Lombard |
- |
- |
2
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En 1805 |
Dubarroux
(1er adjoint = Gilles,
instituteur)
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2
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En 1815 et 1817,
chevalier de l’ordre de St Louis.
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Maurice Roux |
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3
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En 1848 |
Antoine Roux |
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4
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En 1857, parrain de notre grosse cloche |
Barre Eugène |
1880
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5
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Heyraud Gabriel |
1894
|
|
1
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Théophile Aubert |
<1900
|
1900
|
|
? |
Barre Eugène |
1900
|
5/1908
|
1
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docteur |
Barre Camille |
5/1908
|
5/1909
|
1
|
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Autard Joseph |
5/1909
|
1912
|
1
|
|
Aubert Paul |
1912
|
1919
|
1
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Pendant la 1ere guerre mondiale |
Bernard Casimir |
1919
|
6/1920
|
1
|
|
Nicolaud Auguste |
6/1920
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5/1925
|
1
|
|
Bernard Casimir |
5/1925
|
12/1927
|
1
|
|
Richard Emile |
12/1927
|
10/1933
|
1
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|
Gérin Alfred |
10/1933
|
5/1935
|
1
|
|
Bourguignon Abel |
5/1935
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8/1944
|
1
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|
Teste Jean |
8/1944
|
5/1945
|
1
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par délégation spéciale, à la libération. |
Teste Jean |
5/1945
|
10/1947
|
1
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par élection |
Sauvan Paul |
10/1947
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3/1962
|
1
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|
Pellenc Gilbert |
3/1962
|
3/1983
|
1
|
|
Chevenier Joseph |
3/1983
|
3/1995
|
1
|
|
Bonnet Jean François |
3/1995
|
3/2008 |
1
|
|
Léopold
Meynaud
|
3/2008
/
|
|
1
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Sources :
1. Mairie de Caromb.
2. Archives de Caromb
3. Statistiques départementales de 1848
4. Gravé sur la grosse cloche de notre église.
5. d'après Hilaire Bonnaventure
|
Maires de Saint-Hippolyte.
Saint-Hippolyte devient une commune indépendante de Caromb en 1790.
conseil municipal se réunit soit devant l’église primitive,
soit à la Tuilière…
D’autres Falque se succèdent dans cette nouvelle mairie :
- 1811
: Denis Falque
- 1814-1830 :
Joseph Hippolyte Falque
- 1855-1861 :
Joseph Henri Denis Falque
- 1896-1900 :
Denis Casimir Falque
Taxes communales.
La commune située en
Comtat Venaissin est très peu imposée. Les redevances de l’administration
papale sont limitées : la taxe du pays pour Caromb est de 4.500 écus
pour l’année 1610, de 4.300 écus en 1612, puis elle
passe à 4.800 écus.
Il est de coutume
que cette taille ne soit pas payée par les insolvables, les pères
Cordeliers et les dames religieuses (1684).
Le vice-légat impose un budget prévisionnel à chaque
commune : cela s’appelle la tabelle. En septembre 1669, le consul vaque
deux jours à Avignon pour porter la tabelle au vice-légat, puis
encore trois jours pour quérir la tabelle que le vice-légat
n’a pas expédiée, car il faut nommer un extracteur et exiger
les débits de la communauté pour subvenir aux dépenses.
Autrement dit, il faut faire rentrer l’argent !
La comptabilité communale a toujours été une affaire
sérieuse, aussi n’hésite-t-on pas à couvrir le livre
des comptes d’un parchemin (octobre 1669).
Après la peste (1723), le vice-légat rappelle que les tabelles
n’ont pas été dressées depuis 1716 et qu’il faut le
faire sous un mois.
Nous possédons quelques
données chiffrées sur les recettes et les dépenses
de la ville depuis 1610 : cette année là, la commune gère
5.263 florins de recettes. Les comptes montrent une progression de ce budget
pendant le XVIIe siècle, avec quelques sommets, comme en 1663-1664
(26.574 florins) ou en 1675-1676 (39.373 florins). Vers la fin du siècle,
les recettes arrivent jusqu’à 18.000 florins.