XXIX. Conclusions.
Hommage aux historiens
carombais.
Traces d’histoire dans le Caromb
d’aujourd’hui.
Un village d'avenir.
Hommage aux historiens carombais.
Merci, M. Hilaire Bonnaventure de nous avoir légué votre manuscrit
sur l'histoire de Caromb. Un "Essai" dites-vous ? Non, un grand livre très
bien documenté. Combien de nos villageois l'ont apprécié
depuis sa parution ? C'est ma première lecture d'adolescent sur l'histoire
locale et il aurait été dommage de ne pas le reprendre généreusement.
Les quelques inexactitudes sur les premiers seigneurs connus de notre village
sont bien explicables tant est complexe l'histoire de la famille des Baux
et de ses diverses branches. A travers votre livre apparaît constamment
l'amour de notre village.
Merci aussi pour vos nombreux dessins, de véritable valeur artistique,
que j'ai repris aussi pour leur sauvegarde.
Votre chapitre sur la Révolution à Caromb est très détaillé..
Il est vrai que le manuscrit autographe de l'abbé François-Xavier
Gardiolle est la meilleure source d'information que l'on puisse obtenir,
car elle raconte des évènements vécus.
Merci aussi à l'abbé Pierre Mathieu pour ses nombreux feuillets
numérotés et à M. Pierre Fayot pour son étude
sur les Archives de Caromb et son inventaire complet, partiellement rédigé.
Merci, Patricia Carlier pour votre récente "Histoire de Caromb" très
bien rédigée et qui apporte un éclairage nouveau sur
notre village. Votre connaissance de la famille de Vesc, avec les notices
de M. Arthur de Boislisle nous donnent une connaissance approfondie de cette
époque.
Merci à tous ces autres auteurs donnés dans les références
bibliographiques rencontrés au hasard des recherches sur Internet,
à la Bibliothèque nationale ou au travers de nombreuses lectures,
qui, tous, apportent leur pierre à la connaissance de notre histoire
et à l'édification de cet ouvrage.
Traces d’histoire dans le Caromb d’aujourd’hui.
Que reste-t-il aujourd'hui de cette histoire ?
Quelques parties du château d'Etienne de Vesc ayant survécu
à la Révolution sont encore visibles dans le Syndicat d'Initiatives.
Donnant accès à la cour intérieure, on peut encore voir
l'ancien passage du pont-levis à l'angle de la place du Château
et de la rue Coste-Vaisselle, laquelle est l'ancien fossé du château
aujourd'hui remblayé, alors que la rue des Estourdoules matérialise
le niveau du fond du fossé, ce qui explique la grande différence
de niveau entre ces deux rues. L'actuelle salle d'exposition du Syndicat
d'Initiatives est l'ancienne écurie du château : on y remarque
les ancrages des pressoirs qui y furent installés. Le fossé
ouest du château a, lui aussi, été remblayé et
rehaussé pour faciliter la circulation entre la place Nationale, la
place du Cabaret et la place du Château. Ainsi le rez-de-chaussée
du château est aujourd'hui sous terre et son premier étage est
accessible de plein pied.
De nos chapelles, la plus visible reste celle des pénitents gris qui
a été restaurée en 1992 et sert de salle culturelle pour
l'organisation d'expositions, conférences, concerts ou représentations
théâtrales.
Très récemment, la municipalité a fait aménager
une petite placette au centre du vieux village permettant de mieux apprécier
les deux belles portes du monastère des ursulines.
Une collection d'anciens outils agricoles a été rassemblée
au musée de la cave Saint-Marc. Elle comporte un grand nombre de pièces
: colliers de charretier, jougs frontaux, palonniers du XIXème siècle,
araires du XVIIIème siècle, fourches à garance, tarare,
coutrier, soufflets de forge, faux, serpes, crocs...
En l'an 2000, notre église a près de sept siècles et
aucune ride. Tout juste quelques pierres trop usées que l'on a changé
(merci messieurs des Beaux-Arts) et un toit de tuiles du début du
siècle, sur son clocher. Son allure est la même que celle du
temps des papes d'Avignon. Elle reste le monument carombais, son symbole.
Son orgue a été restauré par monsieur Sals, facteur
d'orgues à Malaucène, et est régulièrement joué
pour la plus grande joie des Carombais. Il a été ré-inauguré
le 30 novembre 1980 [54].
L'église abrite toujours le tombeau des de Vesc, le triptyque de Grabuset
et les divers ornements de ses chapelles.
La chapelle "de Madame", devenue "des hommes", a été dégagée,
elle aussi, retrouvant le niveau qu’elle avait à l’époque des
Vesc.
Toutes nos fontaines ont été très modifiées voire
déplacées, et il ne reste en place à Caromb que la fontaine
de la rue Basse dite «la besse» et la fontaine de l'ancien hôtel
de ville. Celle de la Grand Place est un autre symbole, classé, du
village.
Les terres, aujourd'hui, sont le résultat des découpages historiques,
des partages familiaux. La mécanisation a supprimé les haies,
mais c'est toujours la même terre travaillée par tant de générations
d'agriculteurs. Outre les plants greffés, la production carombaise
reste, par excellence, le vin, avec une production importante et de qualité.
Caromb détient le titre de première commune oléicole
du Vaucluse, avec 12.200 oliviers déclarés et sa culture occupe
45 hectares. Le moulin à huile, le seul qui subsiste, tourne toujours
et produit une huile de qualité. La production d'huile s'est fortement
réduite à Caromb, comme dans les douze départements
oléicoles français, où elle est passée de 20.000
tonnes au début du siècle, à 2.694 tonnes pour l'année
1997/1998, mais elle recommence à augmenter. En Vaucluse, il ne reste
plus que sept moulins à huile ayant une véritable activité
[107].
Un village d'avenir.
Depuis environ un millénaire, notre village existe, avec ses hommes,
ses femmes, ses enfants, sa propre vie. Il en a vu de toutes les couleurs
: guerres seigneuriales, pestes, gels, guerres de religion, épidémies,
inondations, disettes, guerres mondiales et autres calamités.
Tout cela ne l'a même pas égratigné. Il a appris, dans
son histoire, à se défendre. Ses fondations sont solides.
Il a toujours su trouver les ressources nécessaires pour que
sa population vive heureuse, en harmonie avec sa nature. Une nature des
plus agréables.
Il s'est étendu, est sorti de ses murailles, a comblé ses
fossés, s'est ouvert sur le monde.
Ses habitants ont découvert d'autres lieux, par l'école, l'armée,
les affaires.
Certains de ses enfants sont partis et n'habitent plus la commune.
Une diaspora carombaise existe.
Il s’ouvre aussi sur une gestion intercommunale, mettant en
commun avec les villages aux alentours ses ressources pour mieux entreprendre
et s’équiper.
Au moment où les Etats s'effacent devant une Europe plus large, ouvrant
un vaste débouché pour les productions du pays, son agriculture
et son économie sont solides. Le village a toujours été
le premier à s'adapter aux nécessaires changements.
En ce début de l'an 2000, il est prêt pour affronter d'autres
millénaires.
Un village d'avenir.
Chacun des villages aux alentours, entre les Dentelles-de-Montmirail,
le Mont Ventoux et Carpentras, dans ces plaines encerclées de collines
ou de montagnes, a ses particularités, mais tous ont en commun la
même histoire, celle du Comtat Venaissin, une enclave papale au milieu
des terres françaises.
Ils ont des intérêts économiques communs
(le marché de Carpentras est sûrement le plus vieil exemple
; l'intercommunalité est l'exemple le plus récent), une manière
de vivre qui les distinguent des autres régions, et en font un ensemble
unique.
Soyons fiers de nos spécificités carombaises
ou comtadines, et gardons les.
L’histoire nous a montré, au fil de ces pages,
que l’esprit carombais est particulier : c’est ce qui le rend si attachant.
Conservons-le.
Nous ne pouvons pas terminer ce livre sans une pensée pour tous ceux
qui nous ont précédé dans le village, qui ont partagé
avec nous le moindre recoin de nos rues, les mêmes pierres, la même
terre, ceux qui ont fait le village, qui ont construit ses caractéristiques,
sa façon d'être, ses manières de réagir aux évènements,
sa vie.
A nos ancêtres, et particulièrement aux derniers, notre père
et notre mère qui reposent au cimetière du village.
Que nos enfants, ayant lu ses pages, leur rendent l'hommage qui leur est
dû.