Après Yalta (fin 45), le partage du monde entre blocs capitaliste
et communiste, et la partition de l’Allemagne, on entre dans la guerre froide,
opposant l’Est et l’Ouest, les Etats-Unis et l’URSS et leurs alliés
respectifs.
En 1945, la France est en ruine, mais l’aide américaine (Plan Marshall)
lui permet de reprendre rapidement sa production industrielle.
Outre les reconstructions, comme à Valence bombardée en 1944
ou à Marseille ou bien encore à Avignon, de nouveaux
quartiers se bâtissent dans certaines villes car l’essor démographique
est important. L’exode rural contribue aussi à cette croissance de
la population citadine. Grenoble, dans les années 50, bat les records
nationaux pour la rapidité de sa croissance.
En 1951, la mairie de Caromb se dote d'un corbillard automobile et, la
même année, décide un nouvel agrandissement du cimetière
[54].
Le 15 novembre 1954 et le 2 février 1956, le Mistral atteint 158
km/h en plaine, record enregistré par la météo nationale.
Le 2 novembre 1956, il atteint, au sommet du Mont Ventoux la vitesse de
245 km/h, en fin de journée, vers 17h30. Mais le record semble être
celui du 11 février 1938 à 14 h, sur la Base Aéronautique
d'Istres, à 250 km/h, vitesse mesurée malgré l'inertie
des anémomètres de l'époque.
1956, une année de grand froid, après un automne anormalement
doux. Dès janvier, le froid s'abat sur la région et la neige
est abondante pendant tout le mois. Oliviers, figuiers et de nombreuses
vignes gèlent. Les rues du village sont glacées et dangereuses.
Le lac du Paty est complètement gelé ; la couche de glace est
tellement épaisse que l'on peut y patiner et y rouler dessus, en
voiture.
Notre cave coopérative est prospère depuis 1928, notre moulin
à huile produit toujours une huile excellente, les plants greffés
sont toujours une production majeure du village.
1956 est aussi l'année de la création de la région
Provence-Corse-Côte-d’Azur (La Corse nous quitte en 1970).
En 1959, M. Vayson de Pradenne concède la propriété
du château du Barroux à Mme Mouliérac-Lamoureux qui mène
à bien la restauration de l'intérieur du château. Il
abrite alors un Centre d'études historiques et archéologiques
du Comtat.
En 1961, l'abbé Reyne, curé de Caromb entreprend de faire
électrifier les quatre cloches de notre église. Une souscription
permet de recueillir 12.000 F. L'inauguration a lieu le 16 décembre,
en présence du maire Paul Sauvan, de M. Astay, président du
conseil paroissial, de notre curé et de nombreux villageois.
Le 19 mai 1964, une terrible chute de grêle dévaste nos vignes.
Des grêlons de quelques centimètres de diamètre cassent
tout, s'entassent dans les caniveaux et il faut plusieurs jours pour qu'ils
fondent. Le vignoble reprend l'allure qu'il a pendant l'hiver. Il ne reste
plus une seule feuille. La récolte est perdue, sauf quelques grappillons
qui repoussent avant la fin de l'été. La Kermesse paroissiale
est supprimée … et ne reprendra que dans les années 90 [54].
En juillet 1965, l'école libre des filles ferme ses portes faute
de crédits. Le bâtiment devient presbytère et le père
Azam, curé de Caromb, s'y installe avec ses parents.
Oliviers, figuiers et vignes sont à nouveau touchés par le
froid de 1965 [54].
La consommation d'eau potable a augmenté et les deux réservoirs
de la route de Malaucène sont devenus insuffisants. Le conseil fait
construire deux nouveaux réservoirs, plus grands pour une contenance
totale de 800 m3 [54].
En 1970, encore, l'hiver est bien long et très froid.
Cela n'empêche pas l'ouverture de l’autoroute Paris-Marseille.
De la fin de guerre aux années 70, une période de croissance
économique sans précédent profite à la région,
qui développe une industrie basée sur le tourisme, la production
de cultures maraîchère et la vigne. Caromb continue son importante
production de plants de vigne, sans cependant atteindre les records des
années 50.
L'image de ville culturelle d'Avignon, avec son Festival de Théâtre
créé en 1946 par Jean Vilar, est propagée dans le monde
entier et ses retombées sur nos pays ne sont pas négligeables.
Le climat et le patrimoine historique du Comtat sont uniques et attirent
les touristes. Chaque ville organise son festival (Orange, Carpentras, Vaison).
En 1972, il y a 680 abonnés carombais au service des eaux et la consommation
annuelle est d'environ 100.000 m3 [54].
Notre orgue obtient, le 8 septembre 1973, un arrêté préfectoral
portant sur la partie instrumentale qui passe à l’inventaire supplémentaire
des objets classés ; le 5 novembre 1974, la Commission Supérieure
des Monuments Historiques donne un avis favorable et le 15 janvier 1975,
le secrétaire d’Etat à la Culture signe son classement définitif.
Septembre 1992, 179 mm de pluie tombée en peu de temps ravage
Vaison-la-Romaine et inonde les plaines du Comtat. Tout le monde se souvient
de ces images de télévision où l’Ouvèze déchaînée
se rue sur le vieux pont romain de la ville, emportant tout sur son passage,
voitures, caravanes et maisons.