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Mise à jour 4/03 Copyright JG © 2003
  
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XXVI. L'entre-deux-guerres (1918-1939).
La mairie déménage.
La fin de l'hospice.
Nouvelles sources, nouvelles canalisations.
Minuit chrétien.
La crise de 29/30.
Restauration du château du Barroux.
L'avion du Paty.

            La paix relance l'économie.
            En 1917, il faut des “bras” en France. Un office du travail est créé, qui passe des accords avec l’Italie. Les industriels des houillères du Nord, des soieries de Lyon “importent” des italiens par trains entiers. Ils reviennent, dès l’armistice signé, poussés par la crise de 1920-21, puis par l’avènement du fascisme. Ils sont jeunes et, parmi eux, un tiers sont des femmes. Cet afflux d’italiens ne met pas fin à la mobilité des métiers : le manœuvre italien est enfourneur dans les tuileries, briqueteur, tailleur de pavé, de rebords de trottoir ou de monuments funéraires dans les exploitations de granit et de quartz, mais surtout travailleur dans le bâtiment. Les maçons italiens se dispersent dans tout le pays.
            Sorgues crée une poudrerie en cette année 1917.
            Après la guerre, en 1921, les étrangers sont 1,55 millions en France, compensant les 1,4 millions de morts de 14-18. 38% sont des italiens.
            A Caromb, ils sont dans les champs, employés par les propriétaires du village, ou travaillent aux constructions locales. Ils greffent, plantent, arrachent le gréffé-soudé. Parmi eux, mes grands-parents paternels.

       La commune vote la création de deux lignes d’autobus passant par Caromb : Carpentras-Bédoin et Carpentras-Vaison. Elle accorde des subventions.

La mairie déménage.



            La mairie est si vétuste que la charpente risque de s’écrouler  (1920). On achète l’immeuble Reynard pour 40.000 francs, et la mairie est transférée en 1923. L’ancienne mairie ne contient plus que le réservoir d’eau potable et l’horloge municipale qui a, elle aussi, beaucoup vieillie. On la remplace par une nouvelle horloge achetée à un fabricant de Morez-du-Jura. Avec les frais de transport, la maçonnerie et la menuiserie, la commune en a pour 6.600 francs.

La fin de l'hospice.



            Après plusieurs augmentations du prix de la journée d’hospitalisation, le 16 octobre 1922, le conseil municipal vote la fermeture de l'hospice de Caromb, sur invitation du préfet de Vaucluse qui a constaté qu'il ne reste plus que trois vieillards et trois religieuses. Nos trois vieillards sont admis à l'hospice de Mazan. Il a existé pendant  184 ans, avec les soins, la tendresse et la dévotion des religieuses pour les malades et les personnes âgées. Il a vécu des dons de nombreuses personnes du village.
            Nos archives récupèrent les 70 vieux livres religieux conservés à l’hospice.

            On règle à un architecte des plans qu’il avait fait pour la construction d’un hospice et des frais pour l’utilisation d’une villa dans les Pins comme hospice des vieillards, ces deux projets ne s’étant pas réalisés (1925). Puis, on décide de réhabiliter le local de l’hôpital pour l’utiliser comme asile des vieillards (1926).

            L’éclairage s’améliore encore : on l’installe à l’impasse du Bout de l’Eau, impasse du Renard et route de Modène. On déplace et modifie l’éclairage de l’ancien chemin de Carpentras, de la Payanne et du bureau de poste.

            A Caromb, le 1er juillet 1923, la mairie fait l'acquisition d'un corbillard tracté par un cheval [54]. On se modernise !

Nouvelles sources, nouvelles canalisations.



            Ayant effectué des fouilles au quartier du Lauron, suite à une pénurie d’eau, la communauté est heureuse de la découverte d’une nouvelle source, abondante et potable (1923). On décide de nouveaux travaux d’adduction d’eau et on accepte la création d’une nouvelle borne-fontaine au quartier du Patris, à l’intersection de la route de Beaumes et du chemin « du Clos du Patris » (1924).

            Notons qu'en 1928 il ne tombe que 6 mm d'eau dans la région de Carpentras, pendant les mois de juillet et d'août et que l'on remplace les canalisations d'eau potable en poterie, centenaires, par des tuyaux en fonte qui se ramifient dans tout le pays. Deux grands réservoirs, de 150 m3 chacun, sont construits à la sortie nord du village, route de Malaucène [54].

Minuit chrétien.



            A l'église, Mlle Régina Meyson tient l'harmonium en 1920, Mlle Lointier en 1928, Mme Claire Bonnet en 1936, et Mme Eugène Falque en 1944. Les "Minuit Chrétiens" sont chantés par Eugène Falque à partir de 1919 [54].

La crise de 29/30.



            Sur le plan national, la crise économique de 1929/30, crise mondiale, n’arrange pas les choses. Elle pousse Mussolini à s’aligner sur l’Allemagne. Elle a pour conséquence des réactions xénophobes en France : des restrictions à l’immigration sont demandées. On fixe des quotas, on chasse les clandestins, on fait signer des demandes de rapatriement. En 1931, les pouvoirs publics français stoppent l’immigration, renforcent le contrôle aux frontières et encouragent les “étrangers” à repartir : ils représentent 7% de la population.
            Dans nos villages, les Italiens baissent la tête et s’acharnent au travail.

Restauration du château du Barroux.



            Les ruines du château du Barroux sont acquises et restaurées par un particulier, M. Vayson de Pradenne qui décide d'ajouter ce château à sa collection déjà prestigieuse (1929). Des travaux furent entrepris, interrompus malheureusement par la guerre.

L'avion du Paty.



            Un jour d'hiver et de grand Mistral, le 20 janvier 1934, un avion s'écrase dans la "Grand Combe" des collines du Paty, tout près de la Chapelle. Tout le village se précipite pour découvrir deux corps carbonisés, ceux de MM. Pierre Joseph Marie Lefebvre du Prey, né le 11 novembre 1903 à Saint-Omer (Pas-de-Calais), et André Pierre Marie Simon, né le 20 mars 1907 à Saint-Jean du Maroni (Guyane). Les pièces de l'avion, encore fumantes, sont éparpillées dans la colline. L'avion de l'aéropostale totalisait plus de 3.500 heures de vol. Les deux corps calcinés sont couchés côte à côte, sous un drap pour éviter les regards trop curieux [98].
            Beaucoup de Carombais montent jusqu’au lieu de la catastrophe.
           Caromb rend hommage à ces deux victimes du devoir [39].  La cloche de la chapelle du Paty résonne, le 23 mars 1934, pour le service funèbre : l'abbé Brémond officie en présence de l'archevêque d'Avignon Mgr de Liobet, de son chancelier, le chanoine Avril, des abbés Lointier, curé de Caromb et Amouroux, curé du Barroux. La municipalité est représentée par le maire M. Gérin.

            Le monde de l'aviation est là : M. Achille Naquet, président de l'aéro-club, M. Vissouze, président du club de vol à voile d'Avignon, M. Biroard, directeur général des lignes méditerranéennes de l'Air-France, M. D'Arozarena, directeur commercial, M. Cattlin, lieutenant radio, M Lagerot, officier pilote, M. Sartou du Jonchet, lieutenant de réserve et représentant des familles des victimes [98].
            Une plaque de marbre en hommage aux victimes est déposée dans la chapelle et Irénée Agard dédie un poème à ces deux victimes du devoir :

J'ai vu l'avion bleu
Survolant mon village
Lorsqu'un long jet de feu
Fusa dans son sillage.
Mon regard anxieux
Suivait l'ardente lutte
De l'oiseau dans les cieux,
Avant l'horrible chute.

L'ouragan, sans arrêt,
Hurlait dans les abîmes,
Mais nos héros, d'un trait,
Escaladaient les cimes,
Comme si  la hauteur
Devait, même isolée,
A tout aviateur,
Servir de mausolée.

Leurs pauvres corps sont là,
Sous la rage assouvie
Du Mistral qui broya
Ces enfants pleins de vie.
Belle jeunesse en fleur,
Brusquement moissonnée,
Au souffle du malheur
Et de la destinée.

            En 1936, se crée l'association des "Amis de l'Ecole laïque de Caromb", avec pour siège le premier étage du café Martin. Elle organise, avec le personnel enseignant, la fête des écoles, avec spectacle d'enfants, jeux, buvette, stands et orchestre pour fêter la fin de l'année scolaire, juste avant le 14 juillet [98], puis le traditionnel "voyage des écoles" qui laissera un souvenir attendri à beaucoup d'entre nous.

            Le 20 juillet de cette année, on inaugure en grande pompe une nouvelle chapelle, moderne, au sommet du mont Ventoux. Elle remplace notre vieille chapelle Sainte-Croix si souvent détruite et reconstruite.

 

Suite : la chronologie historique (chapitre XXVII).

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