XXV. La Première
Guerre mondiale (1914-1918).
La guerre.
Hommage aux disparus.
La guerre.
Depuis 1907, l’Europe se bi-polarise avec la Triple Alliance (Allemagne,
Autriche, Italie) et la Triple Entente (France, Grande Bretagne, Russie).
L’assassinat de l’archiduc François Ferdinand d’Autriche à Sarajevo
déclenche la guerre, qui se généralise très vite.
Si elle ne se déroule pas dans notre région, la grande guerre
est cependant une catastrophe pour l'économie française, y
compris pour le Comtat.
En août 1914, suite à la mobilisation générale,
les crédits votés pour les fêtes sont utilisés
pour l’achat de fournitures pour le fourneau économique.
Six mois plus tard, la commune publie sa
première liste de morts et de blessés. En mars 1915, un crédit
de 800 francs est ouvert pour que l’hospice puisse accueillir les militaires
convalescents et, en janvier 1916, on vote 100 francs pour les œuvres de
guerre.
Après trois ans de guerre, en août 1917, la commune fait le
point : elle compte 42 morts, 15 blessés décorés de la
croix de guerre, 14 prisonniers. Les agriculteurs ont dû se soumettre
à des réquisitions de blé, d’avoine, de chevaux, souvent
au-dessous de la valeur marchande. Le sucre s’est fait rare, dès octobre
1916, et il a fallu établir des cartes de rationnement : 750 g. par
personne et par mois. La vente du pain frais a été interdite
et la carte pour le pain doit être établie prochainement, dit-on
fin 1916. L’essence a été rationnée. Les livraisons de
charbon ont pu continuer grâce aux mines de Méthamis. Le pont
de la Malagronne a été refait en ciment armé et a coûté
le double du fait de guerre. Des allocations militaires ont été
distribuées pour environ 1.000 francs par jour, ce qui a provoqué
l’abondance du papier monnaie.
Les hommes sont au front et la guerre dégarnit les rangs des travailleurs
étrangers en arrêtant l'émigration. Les Italiens refluent
de France, surtout à partir de 1915. Les touristes se font rares et
la Provence devient un vaste centre d’accueil pour les blessés de
tous les pays : les hôtels sont transformés en hôpitaux
pour des milliers de russes, anglais, belges, français ou encore sénégalais
et malgaches.
En mars 1918, il faut parer au plus pressé et on améliore le
soutènement du mur de l’église.
En
juillet, constatant que la ration de pain accordée aux agriculteurs
est insuffisante, nos élus demandent l’autorisation de prélever
une partie du blé décortiqué, appelé “guia”,
pour la consommation familiale, selon la coutume.
La guerre fait 1.400.000 tués ou disparus et 3 millions de
blessés, en France.
La première guerre mondiale saigne la population française.
La ville d'Avignon, par exemple, perd 1.200 de ses habitants dans les combats.
Hommage aux disparus.
Caromb a contribué, dans sa chair, à la défense de la
France et compte ses morts, auxquels il convient de rendre l'hommage qui
leur est dû [39].
Trois jours seulement après l'Armistice du 11 novembre 1918,
Caromb marque la joie causée par la signature de cet acte et le conseil
adresse ses félicitations au gouvernement, à Clémenceau,
aux maréchaux Foch et Joffre et aux armées. Il décide
de rendre hommage aux victimes du conflit en leur dédiant un monument.
Grâce à une souscription, à une subvention du
Conseil Général et au vote d’un crédit de 7.000 francs,
le monument pourra être élevé.
Le maire, Léopold Aubert le fait ériger au milieu du
cimetière. Il décède avant la fin des travaux et le
"Monument aux Morts" est inauguré le 31 octobre 1920 par le nouveau
maire, Auguste Nicolaud. Une grand-messe est célébrée
par l'abbé Bigonnet en l'Eglise Saint-Maurice, et la "Lyre Carombaise"
dirigée par Eusèbe Eymard (surnommé "Zèbe") interprète
la "Prière pour les Morts" de Charles Gounot. Un cortège avec
la musique, les enfants des écoles, le maire et tout le conseil municipal,
les élus du département et les anciens combattants de 1870
se forme au Portail du Rieu pour se rendre au cimetière. Une brève,
mais émouvante cérémonie, ponctuée par "l'Hymne
aux Morts" permet aux personnalités de rappeler le sacrifice des
fils de Caromb.
Depuis, le 11 novembre, municipalité et enfants des écoles
vont se recueillir devant ce monument [98].
Nom et Prénom
Age Décédé
le
à
- FRIZET Paul
21 11. 8. 1914
Lagarde (Lorraine)
- ONIC Pierre
21 29. 8. 1914
Nompatelize (Vosges)
- BRESSIEUX Esprit
35 14. 9. 1914
Hôpital de Nîmes
- JABOUIN Auguste
23 15. 9. 1914
Hôpital de Strasbourg
- BEC Raphaël
28 18. 9. 1914
Berry-au-Bac
- EYDOUX Paul (Capitaine)
41 29. 9. 1914
Combats de l'Oise
- ULPAT Jean
31 27. 9. 1914
Massiges-Virginy
- MORARD Auguste
30 21.10.1914
Grafenwohr (All.)
- GUINTRAND Léopold
22 21.11.1914
Hôpital de Dunkerque
- GAUTIER Pascal
27 28.12.1914
Massiges
- MONIER Auguste
42 30.12.1914
Près de Reims
- COURBET Joseph
26 11. 3.1915
Suttel (Alsace)
- IMBARD Léon
(capitaine) 41 12.
5.1915 N.D. de Lorette
- ULPAT Félix
37 12. 5.1915
Neuville St. Vaast
- ICARD Marcel
24 27.
6.1915 Près d'Arras
- MONIER Eugène
31 25. 7.1915
Hôpital de Chatillon s/Seine
- MILAN Albert
20 28. 7.1915
Lingekof (Alsace)
- GIRARD Elie
20 8.
8.1915 Flirey
- BRUNEL Léopold
31 27. 8.1915
Angres (Pas-de-Calais)
- RIPERY Léopold
20 31. 8.1915
Hôpital de Toulon
- EYDOUX Urbain
26 3.
9.1915 Hôpital
de Toul
- TRONCHET Joseph
31 26. 9.1915
Aix-Noulette (Pas-de-Calais)
- JAUME Henri
34 27. 9.1915
Tahure
- DURAND Maurice
29 19.10.1915
Catastrophe de Roanne
- ALLEGRE Henri
42 19.10.1915
Puissieux (Marne)
- MEYNAUD Léopold
45 21.10.1915
Hôpital de Troissy (Marne)
- BIGONNET Louis
41 21.10.1915
Dampéry (Marne)
- GLEISE Louis
38 3.11.1915
Hôpital de Moulins
- GONTIER André
21 5.11.1915
Clermont en Argonne
- FERRET Victor
28 27.10.1915
Souchez (Pas-de-Calais)
- BEGUES Hilaire
34 22.
2.1916 Mourmelon le Grand
Nom et Prénom
Age Décédé
le
à
- ANDRE Antonin
23
18. 3.1916 Douaumont
- PONTIER Abel
37
21. 3.1916 Malancourt
- MEYSON Eugène
22
29. 3.1916 Hôpital de Bar le Duc
- MILON Louis (sergent)
27
29. 5.1916 Esnes (Côte 304)
- GIRARD Abel (M.
des Logis 23 28. 6.1916 Verdun(Côte
de Froide Terre)
- MUS Louis (caporal)
23
12. 7.1916 Devant Verdun
- BARRE Paul
35
30. 7.1916 Carlu (Somme)
- BLOUVAC Auguste
24
7. 8.1916 Hem (Somme)
- MAYAN Henri
25
12. 8.1916 Verdun
- GIRARD Gabriel
18
13. 8.1916 Hôpital d'Autun
- FLORY Marius
21
19. 9.1916 Pétorak (Armée d'Orient)
- CHASTEL Antoine
47
17.10.1916 Epinal
- PELISSE Hector(M.
des Logis) 36 24. 4.1917 Faux-Vergy (Marne)
- JAU François
25
27. 4.1917 Ambulance 5/9 Champagne
- MEYSON Paul
39
24. 9.1917 Devant Verdun
- MILAN Félix
22
23.10.1917 Vandessan (Aisne)
- RICHARD Alexandre
20
11. 3.1918 Dans les Vosges
- FERRET Léopold
32
22. 3.1918 Ambulance de MourmelonLe Petit
- ODE Camille
44
27. 8.1918 Caromb
- SAUVAN Ange
40
20. 5.1918 Mont Kemnel (Belgique)
- ODE Maurice
21
2. 6.1918 Marseille
- OIGNON Benjamin
20
17. 7.1918 Grand-Pré (Marne)
- MILLE Maurice
25
29. 8.1918 Noyon
- CREST Albert
25
2.10.1918 Hôpital de la Côte St André
- GERIN Albert
37
3.10.1918 Hôpital Le Thillot (Vosges)
- ALLEGRE Louis
20
3.10.1918 Bibarville
- ROYER Marcel
20
5.10.1918 Au nord de St Quentin
- BARRE Eugène
20
16.10.1918 Vouzière
- CAMARET Gabriel
36
30.10.1918 Hôpital d'Avignon
- BOUDOUIN Marcel
21
4.11.1918 Canal de la Sambre
- FAVETIER Augustin
22
12.11.1918 Monastir (Serbie)
- GERIN Gabriel
1916
- AUBERY Albert
25
3. 7.1919 Hôpital de Fréjus
Disparus
de 1914-1918.
- CHAUMARD Augustin
- MARCELLIN Adrien
- BRESSIEUX Paul
- MORARD Célestin
- ALLEGRE Alexandre
- JABOUIN Charles
- BRESSIEUX Joseph
- BIGONNET Charles
- ESTEVE Joseph
- EYNARD Elie,
natif de Caromb a été oublié sur le monument aux morts
[39].
Les Grands Blessés
de 1914-1918.
- ROURE Justin
– amputation d'une jambe
- BORDEL Fernand
– fracture de la charnière du bras