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Liste de quelques diplomés
de l'Université d'Orange
Autre article sur l'Université
d'Orange (d'après Barjavel)
L'Université d'Orange fut créé par
Raymond IV des Baux-Orange probablement avant 1365
et elle fut reconnue par le pape et l'empereur cette même année.
On ignore d'une manière précise l'époque de la fondation
de cette université : on sait qu'elle existait dès la première
moitié du XIVème siècle, et que même elle
jouissait alors d'une certaine réputation, ce qui résulte
d'une bulle de l'empereur Charles IV, roi de Bohême, datée
d'Avignon, du 6 juin 1365, et donnée en faveur de cette académie.
L'empereur, qui était à Avignon
et qui regardait Orange comme une dépendance de l'empire, voulut,
sur la demande de Raymond des Baux, prince de cette ville, et sur celle
des syndics et de la communauté des habitants, réorganiser
son université. Il est dit, dans la bulle d'or précitée,
qu'ayant résolu de rétablir à Orange, dans son premier
éclat, l'étude des belles lettres, qui y florissait peu auparavant,
mais qui dans les dernières années avait dépéri
par une suite d'événements malheureux, il ordonne, de toute
la plénitude de la puissance impériale, qu'il y ait et soit
établi à Orange, à perpétuité, une étude
pour le droit canonique et civil, pour la médecine, pour la philosophie,
pour la logique, pour la grammaire et pour toute autre faculté.
Il accorde en même temps aux professeurs qui seront nommés,
aux docteurs et aux étudiants, les droits, priviléges et
prérogatives des universités fameuses de l'empire, et constitue
le prince d'Orange et ses successeurs, conservateurs, protecteurs et défenseurs
de ces priviléges.
La bulle de l'empereur fut donnée en
présence du duc de Bavière, du comte palatin, de Louis,
duc d'Anjou; de Jean, duc de Berry (ces deux derniers, frères du
roi Charles V et neveux de l'empereur) et de plusieurs princes et seigneurs
de l'empire. L'année suivante, 1366, le pape Urbain IV approuva
et confirma par une bulle du 1er août le rétablissement de
cette université, dont la présidence était dévolue
à l'évêque, avec le titre de chancelier. Ce dernier
nommait pour le représenter un vice-chancelier.
Les princes d'Orange s'occupèrent du
maintien de cette université; il en est fait mention dans leurs
édits et déclarations des années 1566, 1573, 1583,
1603, 1607 et 1612. Par son édit du mois de septembre 1566
, enregistré au parlement d'Orange le 10 mars suivant, le prince
Guillaume de Nassau ordonne que les présidents et conseillers et
l'avocat général de ce parlement feront partie du corps
de l'université, et que ses études, suspendues à
cause des guerres de religion, seront rétablies comme elles étaient
avant les troubles.
Le 28 août 1573, fut organisé
un collége à Orange; il fut prescrit, par des lettres-patentes,
(du prince Louis de Nassau, régent de la principauté) que
pour le bon ordre, soit de l'université, soit du collége, le
parlement choisirait, tous les trois ans, sur l'avis du gouverneur et des
consuls, un recteur chargé de la garde du petit scel de l'université
et de la conservation de ses droits et priviléges devant le parlement
seulement; qu'il veillerait à l'exécution des statuts, et
que tous les actes concernant les études se feraient en sa présence.
On trouve mention, dans les registres de l'université
de seulement vingt doctorat en droit, deux en médecine et aucun
en théologie entre 1592 et 1608, chiffres très bas qui s'expliquent
par le fait que les Eglises réformés de la région
préféraient d'autres universités; La formation des
pasteurs réformés était assurée par une académie
créée à Die en 1604.
Auparavant, le plus ancien membre selon l'ordre
des réceptions était recteur à vie ; le rectorat,
pendant un temps, avait aussi été électif et annuel.
Dans l'origine, il était attaché à la place de prévôt
de la cathédrale ; mais le chapitre perdit cette prérogative
pendant les troubles de religion : à cette époque les ecclésiastiques
furent même exclus de l'université. Le prévôt
Cosme de Keermens demanda au prince Philippe-Guillaume d'être réintégré
dans cette charge de ses anciens prédécesseurs. Le prince,
qui s'était toujours prononcé pour les catholiques, y consentit;
par ses lettres-patentes du 16 janvier 1612, vérifiées
le 30 août suivant, il rendit, et, en tant que de besoin, donna
au prévôt de la cathédrale d'Orange, et à ses
successeurs en la prévôté, la place de primicier ou
de recteur, et rétablit les ecclésiastiques dans l'université.
Un témoignage bien avantageux de l'ancienneté
et des privilèges de l'université d'Orange lui a été
rendu par le roi de France Louis XIII en 1634. Les parlements de
Paris et de Grenoble, ayant refusé d'admettre ses gradués
au serment d'avocat près de leurs cours, les regardant comme étrangers,
le prince Frédéric-Henri s'en plaignit au roi, qui, par
un édit du 5 août de cette année, ordonna que tous les
docteurs et autres gradués de cette université seraient admis
et reçus au nombre des avocats postulants en tous ses parlements,
comme s'ils eussent été gradués dans le royaume.
Le même droit fut conservé à
l'université d'Orange par Louis XIV ; cette ville et sa principauté
furent incorporées à la France en 1700. Peu d'années
après, le roi ordonna, par sa déclaration du 23 août
1708, que tous les édits et règlements donnés
sur le temps des études et sur la manière de conférer
les degrés seraient exécutés à Orange. C'était
afin d'obvier autant que possible, par une mesure générale,
aux abus qui pouvaient s'y commettre dans l'extrême facilité
des réceptions.
Assujettie d'abord au parlement d'Aix, la principauté
d'Orange en fut distraite en 1713, après le traité
d'Utrecht; elle fut alors comprise dans le ressort du parlement et de la
généralité de Grenoble. Sous ce nouveau régime
l'université d'Orange reçut une nouvelle impulsion ; ses
exercices furent remis en vigueur. Elle nomma, de son autorité privée,
le 14 novembre 1714 , un professeur en théologie, quatre
professeurs en droit et trois professeurs en médecine ; elle commit
ensuite ces professeurs avec d'antres membres de sa corporation pour dresser
des statuts, extraîts d'anciens règlements, et qui furent approuvés,
dans une assemblée générale, le 1er juin 1718
.
D'après un article des statuts, l'évêque,
en sa qualité de chancelier, nommait, sur la proposition de trois
candidats faits par l'université, tous les professeurs, même
celui de droit français, quoique, dans les facultés du royaume,
les chaires en vacance fussent mises au concours et qu'il fût pourvu
à la chaire de droit français par le roi, sur une liste de
trois sujets à lui proposés par ses gens des parlements. Ce
ne fut qu'en 1762 que l'évêque d'Orange,
sans se conformer encore entièrement à cette dernière
prescription, présenta lui-même à l'agrément
du roi un professeur de droit français, choisi sur la liste de trois
candidats que lui proposèrent les gens du roi près du parlement
de Grenoble.
Un autre article des statuts portait que les
trois facultés de théologie, de droit et de médecine
ne pourraient jamais être désunies.
La faculté de théologie était
composée de deux professeurs, celle de droit en avait quatre.
Il y avait trois professeurs en médecine et un professeur de philosophie
pour conférer les grades de maître ès arts. Tous
ces professeurs ne touchaient point de gages ou traitements fixes; ils
n'avaient, comme tous les autres suppôts, que des émoluments
aux actes; trois agrégés étaient attachés
à la faculté de théologie, et seize à celle
de droit.
Ces professeurs et agrégés formaient,
avec le chancelier, le vice-chancelier, le recteur, le secrétaire
et un bedeau, le personnel universitaire d'Orange, qui était encore
tel, en 1790, au moment de sa suppression, quoiqu'à cette
époque, et depuis longtemps, l'université ne comptât
plus pour ainsi dire d'élèves. Cependant on y faisait des
réceptions, et les candidats y étaient assez facilement gradués;
d'où est venue l'expression proverbiale : Universite à
la fleur d'orange . On disait autrefois en latin , à peu près
dans le même sens : Universitas Auraicensis, quae sicul aura regitur
("université d'Orange, dirigée comme le vent"). Ce jeu
de mots latin, cité dans Rebuffe, qui mourut en 1557, et qui, en
parlant de cette corporation savante, ajoute: "Je ne la crois pas fameuse",
donne une juste idée de l'état de relâchement où
a toujours été cette université.
(Bulletin, Volume 7 Par Société
scientifique du Dauphiné, 1856)
Pour bénéficier
du prestige incomparable attaché au titre de docteur de Montpellier,
sur les 4 682 étudiants qui ont fréquenté cette Faculté
de médecine de Montpellier au cours du XVIIIe siècle, 28 %
avaient commencé leur cursus dans une autre université. On
constate que 68 % des étudiants mobiles ont pris leurs premières
inscriptions à l'Université d'Orange avant de les faire valider
à Montpellier, les deux établissements étant liés
par un accord tacite favorisant ce circuit de complaisance. (Hélène
Berlan : La mobilité étudiante au XVIIIe siècle)
La reconnaissance papale fut annulée
par une Bulle du pape Alexandre VII, du 26 mars 1667, d'après
laquelle il est établi qu'aucun gradué de l'Université
d'Orange ne pourra, sous peine d'excommunication, se qualifier licencié
ou docteur dans Carpentras et dans le Comtat Venaissin.
Musée Municipal Orange
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La masse était
au Moyen Age un symbole de pouvoir. Les rois et les prélats possédaient
une masse qui, dans les processions, était portée au devant
d'eux par des écuyers.
La masse symbolise traditionnellement l’autorité de l’institution
universitaire.
L'université d'Orange en est dotée en 1583, par le prince
en titre Guillaume d'Orange, en or et argent, refaite à neuf aux
frais de la ville :
Chaque face porte un médaillon. Sur deux faces opposées:
les armoiries de la ville. Sur une 3ème face, l'écu de Guillaume
de Nassau, prince d'Orange. Sur la 4ème face, le sceau de l'Université
: un professeur assis consulte un livre.
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Comme à Avignon,
les charges de la principauté d’Orange, Président de l’Université,
Président du parlement, Garde des Sceaux, ou Procureur Général
étaient autant de titres qui créaient de nouvelles familles
nobles.
Les Princes ont aussi créé quelques marquis.
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