Barthélémy de Rous, fut consul de
Château-Dauphin. Son nom est rappelé dans le livre du cadastre
de Bellino de 1579. Il laissa deux enfants, Antoine (qui suit), et Marguerite
de Rous, femme de Jacques Marc, dont le fils, Antoine Marc fut capitaine
de Château-Dauphin.
Antoine de Rous reconnut, par acte de 1549, avoir
et posséder en fief de Henri II, roi de France, plusieurs terres à
Sampeyre. Il signa en 1579, une transaction mentionnée dans le livre
du cadastre, et passa divers actes en 1580, 1588 …Ses deux enfants furent
Jean (qui suit), Mathieu, qui donna par acte passé à Saint-Eusébe
le 9 mars 1617, procuration à son neveu Mathieu de Rous, pour transiger
au sujet d’une créance.
Jean de Rous, fils d’Antoine, capitaine au service
du roi Henri IV, prit une part active aux guerres du Dauphiné et
du marquisat de Saluces. Il se distingua à la défense de Château-Dauphin,
qu’assiégeait le duc de Savoie, et après réduction
de cette place, il vint se fixer dans la ville d’Embrun
, dont il fut élu consul en 1628. Il avait épousé le
7 décembre 1607 Madeleine Dioque. Par son testament, il légua
50 livres à l’église d’Embrun, pareille somme à celle
de Bellino. En 1630, il avait prêté 600 livres tournois à
son cousin Antoine Marc, capitaine commandant de Château-Dauphin qui
était prisonnier depuis le 1er mars 1630 dans les Etats du duc de
Savoie. Le capitaine Jean de Rous mourut de la peste le 18 août 1630.
Son fils, Mathieu de Rous, épousa le 31 juillet 1633
Marie Carle. Il testa le 18 janvier 1665 et demanda d’être
enseveli dans l’église Notre-Dame d’Embrun, où était
le tombeau de sa famille.
Bernard de Rous est né à Embrun
le 29 octobre 1657. Le duc de Savoie s’étant emparé de cette
ville au mois d’Août 1692, exigea une somme considérable pour
le rachat du pillage. Bernard était l’un des négociateurs
chargé de traiter avec le vainqueur. Il paya de ses deniers une forte
partie de la contribution. Il épousa, le 8 juin 1695, Jeanne
de Laidet.
Antoine de Rous, coseigneur de la Mazelière,
né à Embrun le 11 juillet 1700, épousa le 12 juillet
1725, Thérèse Lions d’où plusieurs enfants dont
Pierre de Rous de la Mazelière, né
à Embrun le 22 février 1755, conserva ses principes monarchiques
et religieux pendant les évènements de 1788 (délibération
de Grenoble, assemblée de Vizille), n’assista pas aux états
de Romans et de Vizille, protesta avec la minorité de la noblesse
regroupée autour de l’archevêque d’Embrun, contre les arrêtés
pris par ces deux assemblées A cause de cette ligne de conduite,
il fut jeté dans les prisons de Gap avec le général
de la Peyrouse, son oncle, et il n’en sortit qu’après le 9 thermidor.
Il mourut en juillet 1796 des suites des mauvais traitements qu’il avait
subis.
Antoine-Bernard-André-Victor de Rous de la
Mazelière, né à Embrun le 9 avril 1771, fut officier
au régiment de Bouillon en 1786. Il émigra de bonne heure,
parcourut une partie de l’Europe et se fixa à Constantinople où,
par son intelligence et son énergie, il rétablit sa fortune
que la tourmente révolutionnaire avait fortement ébranlée.
« Il vécut longtemps au milieu des populations chrétiennes
d’Orient, souvent pauvres, qu’il assista de sa bourse et de son crédit
». Rentré en France sous le Consulat, il épousa à
Marseille, le 5 mars 1810, Elisabeth-Dorothée-Pauline de Boissier,
de Marvejols, le 10 octobre 1786.
Il habita plusieurs années la terre de Saint-Hubert, à Sorgues
en Vaucluse, terre à laquelle un pape avait attaché
le titre de marquis (pour la famille Vernety). Il est décédé
à Paris le 13 février 1850, laissant plusieurs enfants dont
Alfred-Antoine de Rous, marquis de la Mazelière
et marquis de Saint-Hubert est né le 2 août 1813 au château
de Saint-Hubert à Sorgues.
Voilà donc une autre famille
du Val Varaita qui vint s’installer en Vaucluse bien longtemps avant que
nos familles de Bellino émigrent définitivement. Bien d’autres
familles, comme celle-là, franchiront les Alpes pour s’installer
en Provence, avec bien souvent un passage par Embrun.
Source : Nobiliaire universel du vicomte
de Magny et Annuaire de la noblesse de 1855.