Mise à jour 4/05 Copyright JG © 2005

 - Le Col de l'Autaret ou
     Histoire de Bellino
 - Les Thèmes associés
 - Bataille de la   Battagliola
    1743-1744
 - Blason de Bellino

 - Breve cronologia della
 Castellata E de l' Escartoun
   de CHASTEL DELFIN
      (Italiano)
 - Brève chronologie du
 Castellar et de l' Escarton de
  CHÂTEAU DAUPHIN

 - République de Briançon (F)
 - Republica di Briancon (It)

 - Autres



 
 
 
 

 
Les Rous, une famille noble du  Val Varaita devenue marquis de Saint-Hubert à Sorgues
 

La famille de Rossi, ou de Rous, a joué un rôle important dans l’histoire de la châtellenie de Château-Dauphin. Guigues et Jean de Rous figuraient, dès le mois de juillet 1339, au nombre des nobles possédant des fiefs dans la vallée de Château-Dauphin. Cette famille donna son nom au Campo Rosso à la et sa résidence principale était la maison forte de la Tourette, située au sud-est de Château-Dauphin, sur les frontières qui séparaient cette châtellenie du territoire de Sampeyre, première ville du marquisat.

Le patronyme se trouve écrit en italien de Rossa, della Rossa, en latin Rubeus, de Rubea, de Rubeis, et plus tard, en français, de Rous.

Prenons cette famille comme un exemple des migrations forcées que l’histoire provoqua et suivons là par étapes jusqu’en Vaucluse :

A Parme, cette famille fut de premier plan, à la tête des guelfes puis des gibelins.

Rous D'azur au lion d'argent.
Une branche passa à Naples (éteinte en 1797), une autre branche, lombarde, s’éteignit en 1823, avec le décès du marquis de San-Secondo et enfin une branche s’installa à Cuneo, d’où elle passa sur le marquisat de Saluces et en Val Varaita qui en dépendait, puis en Dauphiné lorsque le marquisat de Saluces et ses vallées passèrent sous la domination française.
Guillaume de Rous (en latin Guiliotus de Rubeis, et en italien Guglielnetto de Rossi, reconnut en 1474, avec son frère Benoît, tenir en emphithéose  perpétuelle et en fief noble et patrimonial, du marquis de Saluces, une terre située au territoire de Saint-Front, à quelques lieux de Château-Dauphin. Le nom des deux frères Benedictus et Guiliotus est indiqué dans l’acte . Guillaume eut deux enfants : Barthélémy (qui suit) et Antoine, tige de la branche de Bellafaire

Barthélémy de Rous, fut consul de Château-Dauphin. Son nom est rappelé dans le livre du cadastre de Bellino de 1579. Il laissa deux enfants, Antoine (qui suit), et Marguerite de Rous, femme de Jacques Marc, dont le fils, Antoine Marc fut capitaine de Château-Dauphin.

Antoine de Rous reconnut, par acte de 1549, avoir et posséder en fief de Henri II, roi de France, plusieurs terres à Sampeyre. Il signa en 1579, une transaction mentionnée dans le livre du cadastre, et passa divers actes en 1580, 1588 …Ses deux enfants furent Jean (qui suit), Mathieu, qui donna par acte passé à Saint-Eusébe le 9 mars 1617, procuration à son neveu Mathieu de Rous, pour transiger au sujet d’une créance.

Jean de Rous, fils d’Antoine, capitaine au service du roi Henri IV, prit une part active aux guerres du Dauphiné et du marquisat de Saluces. Il se distingua à la défense de Château-Dauphin, qu’assiégeait le duc de Savoie, et après réduction de cette place, il vint se fixer dans la ville d’Embrun , dont il fut élu consul en 1628. Il avait épousé le 7 décembre 1607 Madeleine Dioque. Par son testament, il légua 50 livres à l’église d’Embrun, pareille somme à celle de Bellino. En 1630, il avait prêté 600 livres tournois à son cousin Antoine Marc, capitaine commandant de Château-Dauphin qui était prisonnier depuis le 1er mars 1630 dans les Etats du duc de Savoie. Le capitaine Jean de Rous mourut de la peste le 18 août 1630.

Son fils, Mathieu de Rous, épousa le 31 juillet 1633 Marie Carle. Il  testa le 18 janvier 1665 et demanda d’être enseveli dans l’église Notre-Dame d’Embrun, où était le tombeau de sa famille. 

Bernard de Rous est né à Embrun le 29 octobre 1657. Le duc de Savoie s’étant emparé de cette ville au mois d’Août 1692, exigea une somme considérable pour le rachat du pillage. Bernard était l’un des négociateurs chargé de traiter avec le vainqueur. Il paya de ses deniers une forte partie de la contribution. Il épousa, le 8 juin 1695,  Jeanne de Laidet.

Antoine de Rous, coseigneur de la Mazelière, né à Embrun le 11 juillet 1700, épousa le 12 juillet 1725, Thérèse Lions d’où plusieurs enfants dont

Pierre de Rous de la Mazelière, né à Embrun le 22 février 1755, conserva ses principes monarchiques et religieux pendant les évènements de 1788 (délibération de Grenoble, assemblée de Vizille), n’assista pas aux états de Romans et de Vizille, protesta avec la minorité de la noblesse regroupée autour de l’archevêque d’Embrun, contre les arrêtés pris par ces deux assemblées  A cause de cette ligne de conduite, il fut jeté dans les prisons de Gap avec le général de la Peyrouse, son oncle, et il n’en sortit qu’après le 9 thermidor. Il mourut en juillet 1796 des suites des mauvais traitements qu’il avait subis.

Antoine-Bernard-André-Victor de Rous de la Mazelière, né à Embrun le 9 avril 1771, fut officier au régiment de Bouillon en 1786. Il émigra de bonne heure, parcourut une partie de l’Europe et se fixa à Constantinople où, par son intelligence et son énergie, il rétablit sa fortune que la tourmente révolutionnaire avait fortement ébranlée. « Il vécut longtemps au milieu des populations chrétiennes d’Orient, souvent pauvres, qu’il assista de sa bourse et de son crédit ». Rentré en France sous le Consulat, il épousa à Marseille, le 5 mars 1810, Elisabeth-Dorothée-Pauline de Boissier, de Marvejols, le 10 octobre 1786.
          Il habita plusieurs années la terre de Saint-Hubert, à Sorgues en Vaucluse, terre à laquelle un pape avait attaché le titre de marquis (pour la famille Vernety). Il est décédé à Paris le 13 février 1850, laissant plusieurs enfants dont

Alfred-Antoine de Rous, marquis de la Mazelière et marquis de Saint-Hubert est né le 2 août 1813 au château de Saint-Hubert à Sorgues. 

Voilà donc une autre famille du Val Varaita qui vint s’installer en Vaucluse bien longtemps avant que nos familles de Bellino émigrent définitivement. Bien d’autres familles, comme celle-là, franchiront les Alpes pour s’installer en Provence, avec bien souvent un passage par Embrun.

Source : Nobiliaire universel du vicomte de Magny et Annuaire de la noblesse de 1855.


Retour
 
 

© Copyright JG 2009