Chapitre VII.
Période de la Révolution (1789-1791).
La remise en cause des privilèges en cette période agitée,
entraîne une forte récession économique en France. Il
se produit une émigration importante des nobles, ecclésiastiques
et officiers de l’armée vers "l’étranger”, Trêves au Nord,
Nice, au Sud.
Le clergé, la noblesse et le Tiers
Etat font leurs cahiers de doléances. Toute la France, Midi compris,
est tournée vers Paris. On notera, fait remarquable, que les moindres
nouvelles de la capitale arrivent très vite jusqu’au plus petit village
de Provence [52].
La “Constituante” (1789
- 1791).
Le clergé, la noblesse et le tiers état se réunissent.
Les Etats généraux se transforment en Assemblée nationale,
puis en Constituante. Elle rejette le système de l’ancien régime,
abolit les privilèges et oblige les prêtres à prêter
serment à la constitution.
14 juillet 1789: à Paris, la Bastille, symbole de l’absolutisme
royal est prise par le peuple. Deux jours plus tard, on commence sa démolition
"pour en faire disparaître jusqu'aux traces”.
La révolution française suscite un intérêt certain
en Italie, mais les gouvernements prennent des mesures pour empêcher
que les habitants soient au courant des événements de France.
La censure s’efforce d’arrêter les publications venant de France. Mais
l’impact de la Révolution est certain, le “risorgimento” commence,
les premiers patriotes sont arrêtés.[54]
Dans le Queyras, la révolution met un terme à l’Escartoun :
chaque consul de village doit remettre les clés de l’armoire commune
où sont conservés les documents montrant les privilèges
des habitants de la vallée. C’est la véritable mort du système
de gestion communautaire qui durait depuis quatre siècles et demi,
la disparition des survivances médiévales. Alors que la Révolution
est le symbole de la Liberté, en Queyras, c’est la perte des privilèges
et le retour au système économique “normal”, celui de tous les
Français. Mais les mentalités resteront marquées par
cette longue période d’autonomie politique. On retrouvera encore au
XIXe siècle, à côté des conseils municipaux, des
“assemblées de communauté” qui se chargent de l’entretien de
l’école, du four ou du moulin banal.[53].
Le royaume de Sardaigne
pendant la révolution française
Certains hommes influents montrent de la sympathie pour les idées
françaises. Victor Amédée III réagit en cédant
quelques libertés : il diminue la gabelle du sel pour s’attacher les
populations.
En novembre 91, l’Assemblée somme les émigrés de rentrer
en France, ce qui inquiète les pays étrangers, qui ont peur
de voir la Révolution française s’importer dans leur pays.