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Chapitre XV.
La Révolution de 1848.
Dans le comté de Nice apparaît en 1847 un mouvement favorable
au rattachement à la France. On reproche au gouvernement de Turin
de négliger les intérêts économiques du comté.
Le commerce extérieur se fait essentiellement avec la France.
Bien que l’administration utilise l’italien, la langue française est
de plus en plus parlée. Les premiers journaux pro-français sont
distribués à partir de 1848
La révolution de 1848 conduit Charles Albert à accorder une
nouvelle constitution à ses états, reconnaissant les libertés
de presse et de réunion. Poussé, pressé, prié
par la grande majorité de son peuple, plus que par sa propre volonté,
il accorde à son pays une constitution : sous le titre de « Status
fondamental », écrite en 1821, c’est une loi de transition entre
le passé et l’avenir. Le peuple sarde applaudit et apprécie
cette libération.
Puis le roi s’engage volontairement sur la voie de l’unité italienne
(Risorgimento), prend le drapeau italien vert-blanc-rouge et veut débarrasser
la péninsule des autrichiens. Il les chasse de Milan en 1848. Toutes
les monarchies absolues d’Italie sont renversées. Turin s’agite.. Battu
en 49, il abdique en faveur de son fils Victor Emmanuel II (1849-1878), malgré
le retour de Garibaldi.
En France, la révolution de 1848 proclame la République, mais
les élections amènent Louis Napoléon Bonaparte au pouvoir.
L'année 1848 a revêtu dans l'histoire de la Savoie une
importance déterminante car elle a consacré la fracture
entre cette province et un Piémont désormais étranger
par sa nationalité et ses intérêts.
Sur la côte, Nice accueille 3000 étrangers-touristes et
le dernier tronçon du chemin de fer se construit à partir de
1850. Il arrivera à Nice en 1860. La grande émigration des
italiens en France commence. Mais on n’en compte que 62.000, en 1851, principalement
dans le Sud-est, Paris et la Lorraine, représentant un pourcentage
peu significatif de la population.
La révolution en Italie
La Révolution de Vienne et la chute de Metternich provoquent
un vaste mouvement national dans l’Italie morcelée (mars-fin mai 1848).
Des révoltes éclatent dans le royaume lombard-vénitien,
à Venise, à Milan, où le vieux maréchal autrichien
Radetzki résiste cinq jours dans les rues de la ville, puis bat en
retraite pour protéger ses troupes. A Parme et à Modène,
les ducs sont chassés. Les patriotes se tournent vers le roi du Piémont,
Charles Albert, le seum capable de forcer l’unité italienne
Un des chefs du Risorgimento, Cavour le pousse à la guerre et il libère
la Lombardie. Comme les Italiens le voulaient, l’Italie se fait seule: “Italia
fara da se”.[8]
Mais Charles-Albert et ses troupes composées de Piémontais
et de volontaires italiens sont battus à Custozza, le 25 juillet 1848.
Il obtient, le 9 août, un armistice de six semaines. Pendant l'hiver,
un violent mouvement démocratique se déchaîne en Italie
: le grand-duc de Toscane et le pape sont chassés de leurs Etats ;
Charles-Albert doit, sous peine de subir le même sort, reprendre la
guerre, tout en sachant qu'il court à la défaite : c'est le
désastre de Novare, le 23 mars 1849.
Au soir de cette bataille, Charles-Albert abdique en faveur de son fils,
Victor-Emmanuel II, qui obtient l'armistice le 25 mars et, grâce aux
démarches anglaises et françaises auprès de l'Autriche,
il signe un traité, le 6 août 1849.
Le pape qui n’a pas appuyer Charles-Albert est déconsidéré.
Les États pontificaux deviennent une république sous la direction
de Mazzini. Réfugié à Gaëte, dans le royaume
de Naples, Pie IX réclame l'aide des puissances catholiques ( 18 février
1849). En France, la Seconde République décide une expédition,
mais en demandant des réformes au pape. C'est “l'expédition
médiatrice”, qui débarque le 25 avril à Civita-Vecchia,
sous le commandement du général Oudinot.
A l’étonnement de tous, le pape refuse les concessions, Mazzini, la
négociation, et le peuple de Rome, le 29 avril, reçoit les Français
à coups de fusil.
Finalement, le succès des conservateurs à la Législative
(juin 1849) et la crainte de voir les Autrichiens intervenir amènent
le Prince-Président à donner l'ordre d'attaquer. Mazzini et
Garibaldi réussissent à s'enfuir, tandis que la ville tombe
le 3 juillet.
La réaction, déferle sur l'Italie
: dans les Deux-Siciles, le roi Ferdinand, après avoir fait bombarder
Messine, a rétabli lui-même son autorité et se venge cruellement.
En Lombardie-Vénétie, Brescia se rend, au bout de dix jours
de combat : Manin doit capituler à Venise le 24 août. Radetzki
décrète l'état de siège et traque les révolutionnaires.
En Toscane, la réaction est plus modérée, mais il
y a de nombreux exilés. Dans les duchés et dans les États
du pape, les prisons regorgent.
Une exception notable : en Piémont-Sardaigne, le roi a maintenu le
régime constitutionnel qui fonctionne normalement, grâce à
d'Azeglio, président du Conseil, et à Cavour, ministre
du Commerce et de l'Agriculture.” [8]
Suite
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