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 - Le Col de l'Autaret ou
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    1743-1744
 - Blason de Bellino

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 Castellar et de l' Escarton de
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Chapitre VIII.  SCHISME ; GUERRE EN PROVENCE ;
                        LA SAVOIE S’AGRANDIT.
Schisme et guerre civile en Provence.

        De 1378 à 1417, c’est le Grand Schisme : le 6 avril 1378, le conclave se réunit à Rome où le pape décédé résidait depuis quelques mois. Le peuple romain, craignant un nouveau pape français et un retour de la papauté à Avignon, force les cardinaux à élire Urbain VI. Mais, sortis de l’émeute, ils se réunissent à nouveau et élisent Clément VII.
        Dans les états chrétiens il faut se prononcer pour l’un ou l’autre de ces papes : la France, la Savoie, l’Autriche choisissent Clément VII alors que l’Angleterre, l’empereur et la Hongrie restent fidèles à Urbain VI. Situation bien compliquée, en France comme en Italie où les petits états se prononcent en faveur de celui qui leur est le plus favorable sur le plan politique.

        Il en résulte de graves conséquences pour la chrétienté, pour le royaume de Naples et pour la Provence. Du haut du col de l’Autaret, on ne sait plus de quel côté il faut regarder pour trouver le vrai pape. Il en est de même en Provence où en plus de deux papes, la reine Jeanne est prisonnière et chaque ville choisit son camp, entre Louis d’Anjou et Charles Duras. Clément VII aide Louis d’Anjou puis le reconnaît en mai 1382 comme son vassal pour Naples, en présence du duc de Berry et du comte de Savoie.
        Un pape réside à Avignon (Clément VII) et l’autre à Rome (Urbain VI). La reine Jeanne se range du côté d’Urbain VI alors que Charles Duras choisit l’autre camp, lance l’offensive contre Naples et la reine, envahit le royaume, emprisonne la reine et finalement la fait étouffer sous un matelas de plumes. [65]
        Les conséquences sur la Provence sont dramatiques : le comté est coupé en deux : Marseille et Avignon sont pour le pape d’Avignon, alors qu’Aix est du côté de Rome. Les foudres d’Avignon et de Rome se croisent : les évêques ne savent plus à qui obéir et certains vendent leur siège.
        Jusqu’à la mort d’Urbain VI, l’influence de Clément VII grandit dans tous les états. Les Cardinaux italiens élisent un nouveau pape à Rome, Boniface IX qui prend partie pour les Duras de Naples. Ainsi les chrétiens ont toujours deux papes et Naples et la Provence, deux souverains.
        Boniface rallie les états italiens alors que la France apporte son soutien à Clément.

        A la mort de la reine Jeanne (1381), le comte de Savoie Amédée VI, comte d’Arles-Bourgogne, intrigue à son profit dans le comté de Nice qui est divisé en deux clans.
        Louis d’Anjou, adopté par la reine Jeanne, et la Savoie, luttent contre Charles Duras, qui avait était, lui aussi, adopté par la reine Jeanne, afin de prendre le pouvoir sur Naples.
        La Savoie, associée à Louis d’Anjou, obtient (1382), en contrepartie de son aide, la cession du comté angevin de Piémont (Cunéo, Fossano, Savigliano), sans le Val Stura qui fait partie intégrante de la Provence, et acquiert des droits à faire valoir sur des villes passées aux Visconti ou aux marquis de Montferrat [40].
        Le marquis de Saluces, qui entend profiter de la guerre civile déchirant les Etats angevins, pour satisfaire ses ambitions territoriales, entreprend d’étendre sa domination sur une partie de la vallée de Barcelonnette. Larche se soumet à Saluces en 1384 [40]
St Paul-sur-Ubaye se soumet aux comtes de Savoie le 1er avril 1385 [40]

        La situation est bien confuse  et après l’assassinat de la reine Jeanne, en 1382, la Provence est divisée entre Carlistes en faveur des Duras (Union d’Aix) et Angevins. En 1383, Nice, carliste,  attaque Vence et Antibes. Jean Grimaldi de Beuil est nommé gouverneur des terres de Provence qui sont restées fidèles aux carlistes, tandis qu’à l’est, les angevins l’emportent à Aix (1387) et à Toulon (1388). Nice est menacé et voit une solution dans un accord avec la Savoie qui arrive alors jusqu’aux sommets alpins voisins.

 En Savoie.

Le comté de Savoie sous le règne d'Amédée V
(1285-1323)

 

       La Savoie entre en guerre contre la Savoie-Achaie, en 1368, guerre entre cousins. La Savoie l’emporte et consolide ses positions en Italie.  Amédée VI mène une guerre contre les Visconti de Milan (72-76) et, nous l’avons vu, contre le marquisat de Saluces (73-75) qui s’est placé sous le protectorat français. Entre 1376 et 1391, Amédée VII est maître du Piémont et de Cunéo. En 1379, il annexe Biella.
        Le règne d’Amédée VIII commence en 1391 et va durer 58 ans. Après une régence courte, Amédée se voit confirmé son titre de vicaire de l’empire et gouverne sagement son état pendant que Français et Bourguignons se disputent, faisant de la Savoie un état stable, sûr et prospère.
        Cependant son règne commence par la persécution des Vaudois. L’Inquisition envoie dans quelques vallées des Alpes dauphinoises un de ses membres les plus intolérants, François Bourelly. Durant l’année 1393, les localités de la Valpute, de l’Argentières, de Pignerol et de Fenestrelles sont inondées du sang de leurs habitants, leurs champs dévastés. Deux cent personnes sont brûlées vives. Le fanatisme chrétien est féroce avec tous ceux qui ont quelques instructions et qui refusent de se soumettre, restant fidèles à leur foi. En Piémont, les persécutions sont moins sauvages. [72]

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