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Chapitre IX. Royaume
de Bourgogne-Provence ; Comté d'Auriate.
En 962, le pape
couronne empereur le roi de Germanie, Othon le Grand. Ce couronnement marque
le début du Saint Empire romain germanique.
Royaume de Bourgogne-Provence (947 - 1032)
L’an 933 est marqué par la création du royaume des Deux Bourgognes
(Transjurane et Cisjurane).
Hughes, comte
d’Arles et de Vienne, repousse une invasion hongroise et devient roi d’Italie.
Il renonce, en
937, au profit
du roi de Bourgogne.
La Provence est unie au royaume de Bourgogne,
puis à partir de 947, du royaume de Bourgogne-Provence ( 947-1032)
qui fait partie du Saint Empire romain germanique
(1032).
Les descendants de Rodolphe de Bourgogne, de plus en plus impuissants,
n'auront vraiment de rois que le
nom et ne garderont
bien souvent leur couronne que grâce à l'intervention du nouvel
empereur Othon le
Grand dont ils se
reconnaissent vassaux. Le Dauphiné est terre d'empire.
Les Alpes en 1100
De cette agitation
de surface, la population n'est préoccupée que dans
la mesure où les rivalités se traduisent par des allées
et venues de troupes et leur cortège de misères. La
grave carence des pouvoirs d'état
a entraîné la quasi disparition de tout ce qui exige
une organisation cohérente, et d'abord du réseau routier,
laissé sans entretien. L’économie rurale est fermée
: chaque domaine se suffit à lui-même,
fournissant sa nourriture et les matières premières indispensables
: bois, laine, chanvre, que les artisans locaux transforment sur place.
La dureté des temps engage d'ailleurs nombre de gens à se
retirer du monde, dans l'érémitisme et surtout dans les innombrables
communautés religieuses. Quant aux villes,
elles se vident et la population qui reste est en grande
partie constituée par les membres des communautés
religieuses.[55]
Phénomène d’une
importance historique considérable, le latin a cessé d’être,
en tant que langue parlée, le moyen de communiquer des populations.
Il éclate en parlers. C’est au Xe siècle que l’on trouve
les premiers témoignages écrits : l’Occitan est né.
Alors que Charlemagne avait
créé des titres « personnels », pour ses comtés
et marquisats, l’incapacité de ses successeurs, la discorde entre
Carolingiens mettent fin à la domination des Francs en Italie. Jusqu’en
961, l’Italie est un royaume, puis devient, elle aussi, un fief du Saint
Empire . C’est l’Italie “féodale”. Les comtes, marquis et plus tard
leurs gouverneurs subalternes prennent de l’ardeur et de l’assurance, réussissent
à assurer leur domination et s’en remettent directement au seul
roi d’Italie ou à l’empereur, qui reconnaissent alors leur pouvoir
direct et rendent leur dignité héréditaire.
Le comté d’Auriate.
Notons
la création, en 991, du marquisat de Monferrat et du marquisat de
Savone, par partage de la Marche de Savone. Ce marquisat de Monferrat
durera jusqu’en 1713.
Muratori, dans son «
Antiquità Estensi » fait mention du comté d’Auriate
dans un diplôme de l’année 876.
En ce temps là,
le comte, un certain Rodolfo, qui par indisposition ou par vieillesse ne
peut plus traiter ses affaires directement, mande un certain Rogerio, qui,
par un habile manège, avait sû acquérir sa sympathie,
à Pavie où se trouve le roi. Il y est bien accueilli et est
admis dans la cour. Rodolpho, satisfait, le fait chercher et lui annonce
qu’il a pris des dispositions testamentaire pour lui léguer ses
terres. Porteur de cette riche promesse, il retourne à la cour de
Pavie où le roi d’Italie, Berenger Ier, sur intervention de Rodolpho,
l’investit du comté d’Auriate, en l’an 906.
Le chronographe
de la « Novalesa » raconte qu’à la mort de Rodopho,
Rogerio lui succède, comme comte en vertu de l’investiture donnée,
et que pour assurer ses possessions, il épouse sa veuve. De leur
mariage naissent deux fils, Rogério et Ardoino. Ce dernier se donne
le titre de marquis et succéde à son père à
la tête du comté. Il annexe Suse et sa vallée vers
l’année 943, profitant de la faiblesse des habitants suite aux massacres
des sarrasins.
Ardoino, mort probablement
en 975, laisse un fils Manfredo. Celui-ci se marie avec une fille d’Attone,
comte de Reggio et de Modène. Ils ont un fils, Manfredo II, Obrico
qui devient marquis et qui, le 31 juillet 1001 obtient de l’empereur Otton
II, un diplôme de confirmation et de validation de son pouvoir sur
beaucoup de terres du Piémont. Il nomme Revello et Barge du côté
de Saluces. Il épouse une Berthe, fille du marquis
Oberto II du duché de Toscane, fonde avec son épouse, en
1028, le monastère de Caramagna et l’année suivante la Collégiale
de Revello. Il est père de deux filles, Immilla, duchesse de Turin
et Adélaïde.
Cette dernière, à la mort de son père, en 1035, et
par manque de successeur masculin, prend la tête du comté
d’Auriate, d’après C Allais, alors que d’autres penchent pour le
comté de Suse.
Adélaïde,
du vivant de son père, épouse Ermanno, duc de Svevia, qui
meurt de la peste en 1038, sans lui laisser d’enfant. Elle épouse
ensuite le marquis Arrigo, probablement fils de Guglielmo, marquis de Monferrat,
qui ne vit pas très longtemps lui aussi. En troisième noce,
elle épouse, vers 1047, le marquis Oddon, fils d’Humbert Blanche-Main
(Umberto Biancamano), comte de Maurienne et de Savoie avec lequel elle
a, pendant leur treize années de vie commune, quatre fils et une
fille.
Il semble que, lors de son mariage avec Oddon, Adélaïde détache
quelques fiefs du marquisat de Suse pour en faire une dot à une
de ses filles. La dot de cette dernière, plus les terres de son
époux seraient à la source du marquisat de Saluces. La marche
de Suse, qui passe aux mains de la Savoie, comprend toutes les vallées
situées entre la Doire Baltée et le Pésio, alors que
le futur marquisat de Saluces va du Pésio au Pélice (21).
La comtesse
Adélaïde est connue comme une femme sage, libérale,
et de grande religion. Elle se consacre leinement à son rôle
et fait des concessions importantes aux églises et aux monastères.
Un de ses fils,
Amédée, est la première souche savoyarde qui domine
le Piémont et un autre de ses fils, Pietro épouse une Agnés,
fille de Guglielmo du Poitou (Poitù) et a 2 filles, Agnes et Alice
: la première devient l’épouse de Frédéric
de Monbelliard, comte du Luxembourg, et la seconde épouse Bonifacio
de Savone, ou de Vasto, fils de Teottone, marquis de Monferrat et crée
la souche des marquis de Saluces.
L’an 1000.
L’empereur Otton III, semble t il, donne à l’évêque
de Turin les vallées de Varaita et de Stura. A cette
époque,
les fleuves servent de limites aux états et une partie de la haute
vallée Varaita pouvait être rattachée
au royaume de
Bourgogne-Provence.
En 1029, la Marche d’Ivrée est annexée par le marquis de
Turin.
Dans les Alpes,
après la disparition des sarrasins commence une période de
repeuplement, une réoccupation
des terres vacantes,
une reconnaissance des biens ecclésiastiques ou seigneuriaux : la
prospérité revient.
L’approche de l’an 1000 provoque de grandes peurs. L’Eglise bénéficie
de nombreux dons, de la part du
peuple comme
des seigneurs, et impose son autorité [52]. La « fin du monde
» étant proche, les puissants,
nobles ou seigneurs,
donnent leurs terres aux Abbayes ou se font moines. L’Eglise s’enrichit
de terres, de
biens, de serfs
et de pouvoirs.
Chronologies de Bellino et du Castellar.
Chronologie de Bellino
Chronologie comparée de Bellino et de
la France
Chronologie comparée de Bellino et de
la Savoie.
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