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Chapitre VI. Le
Haut Moyen-Âge.
Les Francs jusque là, étaient installés sur la rive
droite du Rhône. Après la mort de Clovis (511), ses fils annexent
les trois vieilles Provinces romaines de la Viennoise, de la Narbonnaise
seconde et des Alpes Maritimes, s’emparent de la Burgondie (534) et de
la Provence (536). Puis ils confisquent les terres du centre de la Ligurie,
de Milan à Pavie. Les Goths subissent leur barbarie, les ravines
et de nombreuses personnes sont conduites en esclavage.
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Pendant ce temps,
les Romains de Constantinople envoient des troupes contre les Ostrogoths.
En 552, au Mont Vésuve, une bataille dure trois jours et les Grecs
romains l’emportent.
A
l’annonce de ce désastre, les Ligures qui habitent entre les Alpes
et le Pô, et qui préfèrent encore la domination des
Goths à celle des Grecs, envoient une ambassade à Teodebaldo,
fils et successeur de Teodeberto, pour obtenir de l’aide. Celui ci
hésite.
Aumême moment, une armée francque
de 70.000 combattants passe les Alpes et envahit l’Italie.
C’est
donc trois ou quatre peuples qui se disputent l’Italie : les Goths, les
Grecs, les Romains et les Francs. Les Goths se divisent : certains s’allient
aux Romains, d’autres aux Francs, et enfin d’autres retournent dans leur
pays d’origine. Les Francs, à moitié décimés
par la maladie, sont finalement vaincus et défait et doivent céder
l’Italie entière aux Gréco-romains. |
C’est la
reconquête de l’Italie ( 511), par ces romains d’Orient.
Les Lombards en Italie.
Mais cet l’empire romain d’Orient ne dure pas bien longtemps.
Les
Lombards, natifs d’Allemagne, sous la conduite de leur roi Alboino, traversent
les Alpes Juliennes, avec femmes, enfants, vieillards, chariots et bêtes
de somme. On leur donne le nom de Lombards (« Longobarbi »)
à cause de leur longe barbe, de la partie postérieure de
leur crâne rasée, de leur cruauté et de leur férocité.
A leur apparition, ils font fuir les populations vers des refuges dans
les bois ou dans la montagne. Sans rencontrer de réelle résistance
de la part des Grecs alors désunis, et sans véritablement
combattre, ils s’imposent en trois années (568-572) en Italie du
Nord, et prennent Pavie comme capitale de la « Lombardia ».
Ils nomment des « ducs » pour administrer les affaires civiles
et militaires. Ils organisent leur domaine : le duché est divisé
en de nombreux districts ; chaque district est divisé en «
centenario », lui même divisé en « decano ».
Chaque chef de famille doit des comptes au niveau « centenario »
et « decano ». Chaque homme doit servir à la guerre.
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L’Etat
est gouverné par le roi et l’assemblée. Le roi commande les
armées, nomme les ducs et autres magistrats, préside l’assemblée,
propose et proclame la loi. L’assemblé, composée de tous
les hommes majeurs, élit le roi, approuve la loi et décide
de la guerre ou de la paix. Pour résoudre les problèmes civils
et criminels, on s ‘en remet soit au district, soit au duc, et chaque personne
doit payer un tiers de ses revenus annuels en contributions à la
collectivité.
Les
« Longobardi » sont païens ou ariens, ont des coutumes
bien différentes de celles des italiens. Mais, petit à petit,ils
se civilisent et prennent des coutumes locales.
Par intervention
du pape San Grégorio Magno et de la reine Teodolinda, fille d’un
duc de Bavière, les rois Autari et Agilulfo embrassent la religion
catholique. |
Nos vallées « lombardes ».
L’histoire
ne raconte pas de faits particuliers concernant les Lombards des montagnes
ou des vallées autour du Monviso. Seules sont citées la descente
du roi des Francs Childebert, en Italie du Nord, sous le règne d’Autari,
et la prise de nombreuses personnes . Agilulfo, au début de son
règne doit les racheter pour accroître la population de son
domaine.
D’autres
sources indiquent que les Lombards pénètrent dans les vallées
du Piémont et toute la région du Var subit leur invasion
en 570.
Ils sont arrêtés en 572, par une bataille sur la Durance,
aux environs de Guillestre, et sont donc passés par nos vallées
alpines.
Muratori, dans son « Annale d’Italie »
et Denima, dans son « histoire de l’Italie occidentale » racontent
que Aribert II, roi des Lombards a donné les Alpes Cozie au pape,
soit toutes les vallées et les montagnes du Piémont, et que
Liutprando, son successeur, confirma cette donation. Cette donation est
remise en compte par les historiens : certains la croit réelle et
constituée de biens allodiaux (prés, champs, vigne et bois)
; d’autres la limite à la juridiction, à la souveraineté.
[4]
En
578, une nouvelle tentative d’invasion des Saxons, par la vallée
de la Durance, arrive jusqu’à Avignon, alors que les Lombards s’occupent
des Alpes Maritimes, pillant et saccageant Monaco, Villefranche, Nice et
Cimiez. Les populations se réfugient, à nouveau, sur les
hauteurs, dans les grottes, avant de revenir construire leurs villes [42]
Les
Lombards, ayant envahi une seconde fois les Alpes Maritimes, Clothaire
Ier a beaucoup de peine à leur faire accepter, en 613, le Col de
Tende et La Turbie, pour frontière.
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Le visage solaire dit de "Belenus", divinité
celtique, a pu laisser imaginer l'implantation de tribus gauloises préromaines.
Le masque s'apparente plus probablement aux autres
vestiges de style Roman Lombards de l'église primitive de la Rua
la Glheiso (Bellino) |
Les Premiers sarrasins.
Pendant
ce temps, une grande nation s’est développée : partie d’Arabie,
des hommes s’emparent de l’Afrique du Nord où ils prennent le nom
de Maures et de Sarrasins. Avec leurs barques légères, ils
occupent toute la Méditerranée, menaçant l’Italie
et la Provence. En 711, ils occupent l’Espagne, et de là, attaquent
la Gaule. Dès 721, Narbonne tombe, avec le Languedoc. De nombreux
fugitifs trouvent un asile en Provence. Nîmes et Carcassonne leur
ouvrent les portes. Ils emportent or, argent, armes, chevaux, hommes et
femmes pour captifs et épuisent le pays.[52]
Abordant
nos côtes dans les années 725, les sarrasins sont à
l'origine d'une période d'insécurité qui se prolonge
pendant plus de deux siècles. En 729, ils auraient détruit
Nice: (« Nicea delata ab anno 729 usque ad tempora Caroli magni
silicet anno 777 sub quo restituta ». (11)
Apres leur défaite à Poitiers (732), contre Charles Martel,
les arabes arrivent en Provence (735). Par Arles, Avignon, la Provence
est livrée aux musulmans qui construisent, sur la côte provençale,
une série de tours “sarrasines”. Toute le Provence subit pillages,
incendies, crimes. Marseille subit l’invasion. Puis, allant vers l’Est,
c’est au tour de Toulon, Fréjus, Antibes et Nice. A Lérins,
500 moines périssent sous les cimeterres [42]
Comme si cela n’était pas suffisant, les seigneurs provençaux
se rebellent contre les Francs, dont la domination se fait trop pressante
(736). Le duc de Marseille, comte d’Avignon, Mauronte, pactise avec les
sarrasins pour étendre son territoire jusqu’à l’Isère
et jusqu’aux Alpes. Les sarrasins avancent jusqu’à Valence, alors
que ce duc soumet les Basses Alpes entre le bassin du Var et le Piémont.
Mais Charles Martel réagit, s’allie au roi des Lombards et réussit
à repousser, puis à cerner l’armée sarrasine dans
Avignon, alors que les Lombards repoussent les armées de Mauronte
du Piémont.
Les Lombards d’Italie, avides d’étendre leur domination, tentent
à plusieurs reprises de chasser les Grecs d’Italie et réussissent,
en 758, à les déloger de Ravenne, leur capitale. Ils se portent
alors jusque sous les murs de Rome où le pape, offensé par
tant d’audace, se rend personnellement en France pour implorer le roi Pépin
lequel envahit par deux fois l’Italie, l’emporte sur le roi Astolfo, le
contraignant à céder au pape la cité de Ravenne et
les territoires annexes. A la mort d’Astolfo, son successeur Desiderio,
sans se soucier des pactes conclu par son prédécesseur, met
à feu et à sang tout le territoire et s’empare, au
dépends du pape, des cités de Frenza, du duchè de
Ferrare et de Comachio.
Suite
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