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II. EPOQUE MEROVINGIENNE ET CAROLINGIENNE Epoque Carolingienne (An 700 à 860) Les Sarrazins A l'Est, le Marquis de Montferrat, à l'Ouest le Comte de Provence, le Dauphin de Vienne et le Comte de Savoie se partagent les Alpes du Sud. ("Alpinia", Luigi Dematteis p 95, Ed Priuli e Verlucca) Profitant du désordre, des Sarrasins débarqués à Saint Tropez écument la Provence et le Piémont. En 936, ces régions sont fédérées
au sein du Saint Empire Romain Germanique et Otton 1er réussit à
unir les forces des seigneurs locaux (tels Guillaume 1er, Seigneur de Manosque
, son frère Roubaud avec l'aide de Arduino marquis de Turin) pour
chasser ces hordes de pillards dès 983. ("Storia del
Piemonte" Claudio Bocca, Massimo Centini)
Les légendes et traditions de ces vallées laissent une place de choix à ces mystérieux sarrasins dont aucun vestige n'atteste pourtant le passage effectif.
S’agit il de fantômes , d’envahisseurs musulmans repoussés par l’empereur Otton 1°en 936 ou plus simplement de pillard Arpetars ou autre ? ![]() Parfois leur image s'y assimile à
celle de lutins noirs de la forêt hantant les cavernes, construisant
mines et ponts, exigeant denrées et nourriture de la population.
La Théorie des Arpetars Leur langue d’origine pré indo européenne, l’ARPETARA, aurait donné naissance à nombre de toponymes pendant que les luttes incessantes les opposant aux chrétiens des plaines voisines et fonds de vallée, les aurait fait confondre avec les Sarrazins, également bruns de peau, rendus coupables d’improbables razzias dans nos hautes terres au X° siècle. Aussi séduisante que troublante, la théorie des ARPETARS éclaire d’un jour très novateur l’origine de nombre de traditions : carnavals, diables, sorciers et légendes de nos montagnes. A y regarder de près, aucun vestige ni influence linguistique arabe ou barbare n’est décelable dans les langues néolatines des Alpes, alors naissantes au moment de l’épopée sarrazine. " Tant au Nord qu’au Sud des Alpes existaient avant l’an 1000 de nombreux marquisats. Or, les marquisats étaient des marches (zones) militaires instituées aux frontières de l’Empire pour résister et riposter aux attaques de l’étranger. Dans le cas qui nous occupe, il n’est pas
contestable que les ennemis qu’il appartenait aux marquisats de contenir
venaient des montagnes ".
Si l’on en croit cette analyse, l’influence des Celtes comme celle des Romains ou même des premières christianisations, n’auraient véritablement pénétré qu’au sein des basses vallées, pendant que les hautes terres peu accessibles auraient constitué un refuge à des peuplades au corps maigre et nerveux, brunes de peau et de surcroit païennes et rebelles à toute colonisation jusqu’au X° siècle. Par la suite, la légende populaire aurait assimilé ces féroces et énigmatiques montagnards aux véritables sarrazins. Pour autant qu’elles paraissent séduisantes, ces thèses demeurent malheureusement fragiles tant vestiges ou preuves matérielles font défaut. Peut-être faudra-t-il un jour se résoudre à penser que l’histoire de nos plus hautes vallées, épisodiquement troublée du passage de quelques bergers ou voyageurs, ne commence vraiment qu’au XII° ou XIII ° siècle. |