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Chapitre XXVI : géopolitique après le décès de Barra
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La Maison de France :

             En 1269, Louis IX prépare sa croisade et nomme un conseil de régence sans son épouse Marguerite de Provence qui est trop opposée à son frère Charles d’Anjou. Marguerite n’a pas digéré le legs de son père à sa sœur la plus jeune.
           Le futur Saint Louis quitte son épouse le 16 mars 1270, ayant fait son testament lui assurant des revenus, accompagné de son fils, de son frère Alfonse de Poitiers et de l'épouse de ce dernier, Jeanne de Toulouse.
          Alphonse de Poitiers passe par le Comtat pour rejoindre Aigues-Mortes. Il accorde aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem de Bompas l’exemption des chevauchées dans toute la province comtadine.
         Jeanne, son épouse, fait un testament avant de partir pour la croisade et elle lègue le Comtat Venaissin à son beau-frère Charles d’Anjou sauf quelques villes qu’elle réserve pour ses cousins du Midi (l’Isle, Cavaillon, Bonnieux et Cabrières). Elle doit se souvenir qu’elle est « de Toulouse » et souhaite ainsi marquer son attachement à sa famille d’origine.
          Tout ce beau monde embarque à Aigues-Mortes le 2 juillet 1270.  
          La huitième croisade est une catastrophe :  Jean Tristan, fils de Louis IX, meurt, peu de temps avant son père. Charles d'Anjou arrive trop tard, juste après le décès de son frère.

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Mort de Saint Louis

         Philippe III devient roi et reçoit l’hommage de ses barons. 
        Le 30 octobre 1270, Charles d’Anjou signe un traité de paix et fait ramener la dépouille de son frère et de son neveu en France.

         Le retour de la croisade est aussi tragique. Alors que  Philippe III arrive à Paris le 21 mai 1271, Alphonse de Poitiers et son épouse Jeanne de Toulouse meurent sur le chemin de retour, à une journée d'écart.
        Pendant une vingtaine d'année, Alphonse de Poitiers a administré le Venaissin et les autres provinces du Midi et les a fait passer, sans heurt, sous le contrôle du roi de France. Nos pays n'avaient plus été gouvernés comme cela depuis l'époque des Romains.


            Le nouveau roi de France, Philippe III le Hardi, successeur de Saint-Louis, ne respecte pas les dernières volontés de Jeanne de Toulouse et fait main basse sur tous ses comtés. Le Comtat, ex-marquisat de Provence, est intégré au domaine royal français. Le 21 septembre 1271, l'évêque de Carpentras prête serment au roi de France.

        Après tous les soubresauts qui suivirent la défaite des Albigeois, la fin des comtes de Toulouse, la promesse de Saint-Louis en 1229 de remettre le Comtat au pape, puis la domination du roi de France par frère interposé, le Comtat revient à l'Eglise; En effet, en 1274, le roi Philippe le Hardi, héritier de son oncle Alphonse de Poitiers,  fait définitivement don du Comtat Venaissin à l'Eglise. Il est vrai que le pape Grégoire X lui a demandé instamment cette restitution.

        Pendant cinq siècles, le Comtat Venaissin va rester terre papale, alors que toutes les régions voisines vont passer à la royauté française. Il va devenir une enclave dépendante de Rome.
 
       Avignon ne fait pas partie des terres d'Eglise et Philippe le Bel, successeur de Philippe le Hardi, cède ses parts sur la ville, en 1290, au comte de Provence (Charles II d'Anjou) qui devient alors le seul maître d'Avignon. Avignon est en Provence, et les villages du Comtat sont dans le domaine papal.
        Un peu plus tard la Maison d'Anjou vendra Avignon au pape.

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        Ainsi naquirent les terres papales des bords du Rhône.

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Vêpres siciliennes :

         Après la conquête du royaume de Naples et de Sicile, Charles d'Anjou veut étendre sa domination à la Méditerranée orientale. En 1277, il devient roi de Jérusalem. Mais il avait excité la colère des Siciliens en levant de gros impôts, en exigeant de lourdes prestations militaires, en réservant toutes ses faveurs aux Français qu'il avait amenés avec lui, en punissant cruellement les adversaires des Gibelins.
          Une conspiration gibeline fut ourdie dans l'île de Sicile dans le but de chasser les Français et d'offrir la couronne à Pierre d'Aragon. Le mardi de Pâques 1282, comme on sonnait les vêpres, une rébellion éclata à Palerme et se répercuta rapidement dans toute l'île; partout, les Français furent massacrés. Six mille français, dont la moitié d'Angevins, furent massacrés. On appela cet événement les « Vêpres siciliennes ». Il s'ensuivit une guerre de plusieurs années, avec des alternatives de luttes et de pourparlers. Enfin, la paix de Caltabelotta fut signée (1302). La Sicile devint un royaume indépendant au profit de la maison d'Aragon; les Français se maintinrent dans le sud de la péninsule italienne, avec Naples pour capitale.
        Toutefois, Charles d'Anjou tint beaucoup à conserver le titre de roi de Sicile. Pierre d'Aragon se contenta donc de celui de roi de Trinacrie.

blasons de Charles 1er d'anjou
Blasons de Charles Ier d'Anjou
< 1246                         > 1246                       > 1277


        La dynastie des Angevins règna sur le royaume de Naples jusqu'en 1434.