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Chapitre XXVII. Conclusions

        L. Barthélémy, dans son "Inventaire des chartes des Baux", largement utilisé sur ce site, qualifie Barral des Baux d' " homme le plus remarquable de sa race ". Frédéric Mistral précise "une race d’aiglons, jamais vassale, qui de la pointe de ses ailes, effleura la crête de toutes les hauteurs.".
        A travers les pages précédentes nous avons vu ce qu'il en était :
- capable de tout pour arriver à ses fins,
- qu'il savait tenir tête aux papes comme à l'empereur,
- qu'il osait négocier avec les rois,
- qu'il était un meneur d'hommes dans les villes, à Avignon, à Arles ou à Marseille,
son dynamisme constant et son opportunisme démontré justifient les qualificatifs utilisés.

        Il sut se rétablir lorsqu'il rencontra plus forte partie et fit la fortune de sa famille, contrairement à ses ancêtres qui se ruinèrent dans les guerres baussenques.
           Homme de guerre, il ne recula jamais devant ses adversaires et sa valeur militaire autant que son sens des négociations furent appréciés en Provence comme lors de la conquête de Naples.
            Il joua son jeu et fit la fortune de sa famille.

            La postérité de Barral sera aussi valeureuse que lui et participera à toutes les guerres du XIVe siècle.           Ses petits enfants seront sénéchal de Provence, régent du royaume de Naples, sénéchal du Piémont et Vicaire général de Lombardie, sénéchal de Beaucaire et Nîmes, capitaine général en Languedoc.

        La descendance des Baux existe encore de nos jours : les del Balzo sont encore en Italie, et portent les titres de comte del Balzo, de duc de Presenzano, et de duc de Caprigliano et ils sont fiers de leurs racines provençales.
capuadelbalzo
Capua del Balzo - castello di Gambatesa

            Laissons le dernier mot à Frédéric Mistral qui a si bien rendu hommage à cette famille :

Ce sont les armes traditionnelles des princes
des Baux, la première, par son antique nom
comme par sa splendeur, des grandes
familles de Provence : race d’aiglons,
jamais vassale, qui de la pointe de ses ailes,
effleura la crête de toutes les hauteurs.

Selon leur dire et leur croyance, ils comptaient
parmi leurs aïeux le mage Balthazar, duquel
un descendant était venu d’Ethiopie planter
bourdon sur les Alpilles et semer dans leurs
flancs pierreux les herbes aromatiques et le
sang ardent.

De là venait la Belle-Etoile, irradiée en
seize rais, dans leur blason ; de là, par
campagne et par friches, lorsqu’ils couraient
reteindre dans le sang leur gonfaron, et
tout culbuter, barons et rois, sans crainte de
personne, de là leur cri de guerre :
Au Hasard, Balthazar !

C’étaient des téméraires, des pourfendeurs
terribles ; ducs à Naples, vicomtes de Marseille,
en Arles podestats, princes d’Orange et guerre
toujours ! «  car lutter de tous ses efforts,
c’est vivre, disaient-ils : sous terre, en paix,
et sur le même flanc, nous dormirons assez…
En avant ! ».
Frédéric Mistral.  Calendal. 

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