Barral meurt donc en revenant vers Naples, au royaume de Sicile en juillet
1268. Il meurt loin de ses terres de Provence, loin de son château
des Baux, loin de Trinquetaille, loin d’Arles qu’il a si souvent représenté,
loin de Marseille qu’il a aidé et combattu, loin de ses terres
du Comtat Venaissin.
Peut-être a-t-il eu le temps de demander à Charles d’Anjou de
s’occuper de Hugues des Baux de Meyrargues, celui-là même que
s’est rebellé contre le comte associé à la ville de
Marseille, qui a été déshérité par son
père et qui est interdit en Provence. Nous ne saurons pas si c’est
lui ou si c’est déjà son fils Bertrand qui a fait cette demande
au roi. En tout cas Charles d’Anjou, pendant ce siège de Lucera, le
14 mai, écrit une lettre à son sénéchal de Provence
et lui demande d’enquêter sur la conduite de Hugues depuis qu’il est
sorti de Marseille jusqu’à ce jour, s ‘il n’a rien tenté contre
lui, ou contre son comté de Provence, depuis qu’il est banni de Provence.
Si sa conduite est irréprochable, le sénéchal pourra
lui donner des lettres d’introduction auprès de sa personne, après
avoir reçu l’hommage qui lui est dû, hors du comté, à
Nîmes ou à Saint Gilles, mais gardera l’interdiction de rentrer
en Provence (2).
Il meurt en laissant ses fils en pleine gloire.
Bertrand des Baux, son fils aîné,
a été récompensé pour ses exploits militaires,
principalement pour ceux de Bénévent. Il est fait comte d’Avellino.
Son fils Raymond est reçu dans la maison du roi de Sicile avec cinq
chevaux, trois pour lui et deux pour son domestique, dès l’année
de sa naissance (1268).
Par son testament, il a demandé
à ses fils d’être enterré à l’abbaye de Sylvacane,
au bord de la Durance, auprès de son père et de son grand-père.
Nous savons que Bertrand des Baux, son fils
est de retour en Provence dès le mois d’octobre. Il a sûrement
accompagné la dépouille de son père et organisé
les obsèques à Sylvacane.