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XXIV. Décès de Barral ; Lucéra 1268.

Géopolitique après la mort de Barral.
Le Comtat passe au pape.

        Dans l'introduction de ce livre, nous avons vu Barral dans ses derniers instants. 

        Le royaume de Sicile n’est pas encore complètement soumis à la domination angevine. Un des derniers bastions est celui de Lucera, dans les collines proches de l’Adriatique.
        Le 21 mai 68, pendant le siège, Charles d’Anjou ordonne à son justicier de la terre de Bari en Basilicate d’acheter, à ses frais un bon cheval, pour Barral des Baux.  Barral doit être déjà bien malade, Charles l’a compris et doit lui conseiller de rentrer à Naples (1).  


lucera
Palais-forteresse de Frédéric II à Lucera.
Reconstruction exécutée par C.A Willemsen.

Les trois étages comptaient 32 pièces qui abritaient la cour et les appartements impériaux.
Les garnisons occupaient les chambres situées dans les souterrains.
La cour intérieure était octogonale au troisième étage.

       
        Barral meurt donc en revenant vers Naples, au royaume de Sicile en juillet 1268. Il meurt loin de ses terres de Provence, loin de son château des Baux, loin de Trinquetaille, loin d’Arles qu’il a si souvent représenté, loin de Marseille qu’il a aidé et combattu, loin  de ses terres du Comtat Venaissin.

        Peut-être a-t-il eu le temps de demander à Charles d’Anjou de s’occuper de Hugues des Baux de Meyrargues, celui-là même que s’est rebellé contre le comte associé à la ville de Marseille, qui a été déshérité par son père et qui est interdit en Provence. Nous ne saurons pas si c’est lui ou si c’est déjà son fils Bertrand qui a fait cette demande au roi. En tout cas Charles d’Anjou, pendant ce siège de Lucera, le 14 mai, écrit une lettre à son sénéchal de Provence et lui demande d’enquêter sur la conduite de Hugues depuis qu’il est sorti de Marseille jusqu’à ce jour, s ‘il n’a rien tenté contre lui, ou contre son comté de Provence, depuis qu’il est banni de Provence. Si sa conduite est irréprochable, le sénéchal pourra lui donner des lettres d’introduction auprès de sa personne, après avoir reçu l’hommage qui lui est dû, hors du comté, à Nîmes ou à Saint Gilles, mais gardera l’interdiction de rentrer en Provence (2).

         Il meurt en laissant ses fils en pleine gloire.
        Bertrand des Baux, son fils aîné, a été récompensé pour ses exploits militaires, principalement pour ceux de Bénévent. Il est fait comte d’Avellino. Son fils Raymond est reçu dans la maison du roi de Sicile avec cinq chevaux, trois pour lui et deux pour son domestique, dès l’année de sa naissance (1268).

        Par son testament, il a demandé à ses fils d’être enterré à l’abbaye de Sylvacane, au bord de la Durance, auprès de son père et de son grand-père.

      Nous savons que Bertrand des Baux, son fils est de retour en Provence dès le mois d’octobre. Il a sûrement accompagné la dépouille de son père et organisé les obsèques à Sylvacane.


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Abbaye de Sylvacane

        L'abbaye de Sylvacane, une des trois abbayes cisterciennes de Provence, fut construite dans un site désolé et
marécageux. Elle doit son nom aux forêts de roseaux "silvacana".
       Les premières terres furent cédées par les Baux et d'autres familles seigneuriales de la région.
       Bertrand des Baux entreprit la construction de l'église en 1175 .
       Sylvacane est le mausolée de la famille des Baux.


  (1)  Acte 531
  (2)  Acte 548