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Chapitre III : La région vers 1200.

    Toute la région sur la rive gauche du Rhône est en terre d'Empire depuis la fin du Royaume de Bourgogne-Provence dit royaume d'Arles. Rodolphe III, le dernier roi, avait laissé son royaume à l'empereur un peu après l'an mille. Son lointain pouvoir s'était affaiblit au profit des familles nobles locales.
    En ce début du XIIIe siècle, le Rhône marque la frontière du Saint Empire romain-germanique mais le grand comté de Toulouse, indépendant et autonome, s'étend sur les deux rives du fleuve : au-dessus de la Durance, les comtes de Toulouse avaient conservé les biens d'Emma de Venasque, l'épouse de leur ancêtre Guillaume Taillefer de Saint Gilles.
Raymond de Toulouse dit le vieux, est le sixième du nom. Il est comte de Toulouse depuis 1194.

midi

      La Maison de Barcelone, vassale d'un empereur bien lointain, possède le comté de Provence depuis que Douce de Provence, descendante de Guillaume le Libérateur, a épousé Raymond Bérenger III, comte de Barcelone.
   En l'an 1200, personne dans le Midi ne s'occupe des Français et de leurs rois car leur domaine est encore bien loin de la région.

    Le roi de France est alors Philippe Auguste, le deuxième du nom et il marie cette année là son fils Louis (futur Louis VIII) avec Blanche de Castille, fille du roi Alphonse VIII.

    Une guerre de succession entre les Maisons de Toulouse et de Barcelone, commencée en 1119, a fini par se régler par le partage de 1125 :

      • le marquisat de Provence est resté à Alphonse Jourdain (Toulouse), avec toutes les terres situées entre l’Isère
        et la Durance, plus Beaucaire et les terres d'Argence.
      • Raymond Béranger Ier de la Maison de Barcelone garda le comté de Provence, du sud de la Durance, jusqu’au Rhône
        à l’ouest et à Nice à l’est.
      • Le comté de Forcalquier est reste indépendant.
    Avignon se trouva à l'intersection des trois comtés et aucun des comtes ne souhaita la partager. La ville resta indivis.
En 1129, Guillaume III, comte de Forcalquier, légua, avant de mourir, "pouvoir, juridiction et seigneurie" à l'évêque, aux chevaliers et aux prud'hommes d'Avignon. Libérée de cette autorité, la ville s'ériga en commune, en 1161, et se fit confirmer ses privilèges par l'empereur Frédéric Barberousse.

    Tout ne fut pas résolu par l'accord de 1125 car la guerre éclata à nouveau  entre Alphonse Jourdain et Raymond-Bérenger, et dura jusqu'en 1144. Alphonse Jourdain fut assassiné en 1148 et son fils Raymond V de Toulouse, lui succéda. Très jeune, il avait alors 14 ans, il ne conserva son domaine que grâce à l'appui du roi de France, Louis le Jeune.

    La domination toulousaine sur le marquisat ne fut pas sans heurts avec les vassaux laïques comme ecclésiastiques. Le comte de Toulouse dut s'imposer, parfois par la force : nous savons qu’un conflit d’autorité l'opposa à l’évêque de Vaison, et qu'il n'hésita pas à dévaster la ville, puis à y construire un château, sur la colline.

       La Principauté d'Orange avait réussi à conserver son indépendance, enclavée dans le marquisat. Cette petite seigneurie qu'une première Maison vicomtale d'Orange-Nice avait érigée en comté, fut  transmise à Tiburge II laquelle épousa Bertrand des Baux. 

o  Les souverains  

Papes et empereurs du Saint-Empire romain-germanique.    
Maison de Barcelone
Maison de Toulouse  
Maison de Forcalquier
Première Maison d'Orange