Barral des Baux est né sous une bonne étoile,
celle de la Maison des Baux, une des familles les plus remarquables
de Provence depuis longtemps. En 1200, cette famille possède
plus de 50 fiefs en Provence et en Venaissin, d’autres, en grand nombre,
dans le Dauphiné, la principauté d’Orange et les
79 terres familiales de Provence connues comme les " terres baussenques
".
Cette famille s'est perpétuée là depuis
quelques siècles, depuis ce seigneur Leitbufe que les
historiens ont retrouvé au huitième siècle.
En 850, son successeur, Poncius, est propriétaire en Argence,
région située autour de Beaucaire. Il a deux fils,
Ison et Humbert. Ce dernier est évêque de Vaison.
M. Barthélémy, le spécialiste
des archives de cette famille, indique que ces premiers Baux
accompagnèrent le comte Guillaume lors de l'expulsion des
Sarrasins et l'assistèrent dans toutes ses entreprises guerrières.
Leur nom vient de leur fief des Baux (de Provence), propriété
connue de la famille depuis la fin du dixième siècle.
Le "Castrum qui vocatour Balcius " est cité
en 981 lors d'une donation à l'abbaye de Montmajour par
Pons dit le jeune et son épouse Profecte. Ce Pons est cité
lors de donations en faveur de nombreuses églises, comme
celle d'Arles en l'an 975, ou d'abbayes. A l'approche de l'an
mil, l'Eglise bénéficiait de nombreux dons et les Baux,
comme tout le monde, rachetaient ainsi leurs fautes avant l'apocalypse
annoncé. Plus sérieusement, l'église était
toute puissante et s'appuyait sur les seigneurs locaux ...
C'est avec Hugues, fils
de Pons qu'apparaît le nom des Baux. Balcio, Bacio, Baltius,
Baucius, Baucio, on retrouve toutes les formes d'écriture
de leur nom dans les actes anciens. Li Baou, en provençal,
les Baou, rappellent ces sommets escarpés, ces balcons de calcaire
qui se découpent dans le ciel provençal et que
l'on trouve nombreux dans les Alpilles. La coutume locale utilise
depuis la nuit des temps ce nom au pluriel. On est de la famille
des Baux, et non "de Baux"....
Ainsi cette famille grandit entre les Alpilles, la plaine de
la Camargue et le delta du Rhône.
Au Xe siècle, les possessions des Baux comptent aussi des
terres plus lointaines, l'abbaye de Nyons, le castrum de Mornas,
les Baronnies et quelques terres en pays niçois.
La bonne étoile, chez les Baux, a
"seize rais", et elle est gravée sur le sceau d'Hugues,
père de Barral (le plus vieux sceau connu avec l'étoile
est de 1224, et c'est celui d'Hugues).
La famille s'est toujours attachée
à entretenir une légende associée à
cette étoile qui pour eux est annonciatrice et elle
a fait remonter sa généalogie jusqu'à
l'un des Rois mages, Balthazar. Ils prirent pour devise "A l'asar
Beautezar" pour rappeler cette origine.
Plus tard, un des
princes de cette famille fera graver sur son tombeau "A l'illustre
Maison des Baux, qui paraît titrer son origine des anciens
rois d'Arménie, auxquels, sous la conduite d'une étoile,
se fit connaitre le Sauveur du monde" (1).
L'ascendance de Barral des Baux
Notes : (1) Abbé
L.Paulet