- Les Gallian de La Gaude XIXe et… Marseille XXe -

Mon grand-père Marius Paul Fernand GALLIAN (1890 - 1969) , a conservé ses biens gaudois jusqu’en 1945. A la libération, les disputes l'ont conduit à tout vendre pour une bouchée de pain à un Italien et quitter définitivement son village natal. Il était policier à Marseille et montait au village pour les grandes vacances qui duraient alors trois mois ; juillet, août et septembre.

Coïncidence ! Mes arrières-grands-parents paternels et maternels tenaient le bar-épicerie de leur commune respectivement à La Gaude, Alpes-Maritimes, et Noyon dans l’Oise -.

C'est à La Gaude que mon père Fernand Marius a appris le jardinage, son occupation favorite. Il me disait qu'après avoir passé trois mois les pieds nus à courir dans la garrigue, les enfants du pays ne pouvaient plus insérer leurs pieds épatés dans des chaussures pour la rentrée scolaire. Au désespoir de ma grand-mère de l’Oise, tout le village parlait le patois niçois et mon père le comprenait.

Pépé Marius avait un frère nommé aussi Marius par un malentendu lors de l'inscription au registre - « Maintenant, ce qui est écrit est écrit. » avait dit l'employé de la mairie - et un autre frère berger tué en sautant sur une mine pendant la guerre.

Un drame familial survint vers la fin du XIXème siècle...La première épouse de mon arrière-grand-père Joseph Alexandre Ferdinand GALLIAN avait contracté la rage avant la découverte de Pasteur. Arrivée en phase finale, elle devenait dangereuse ; sa maladie la poussait à mordre son entourage. En dernière extrémité, son mari l'étouffa sous l'oreiller. Deux petits en bas âge moururent aussi. Lors, Joseph s’attacha à sa servante Appolonie Césarine (allergique au vin au pays de la vigne pour le détail). Après la naissance de pépé Marius, ils se marièrent ! Suivirent l’autre Marius, le berger Edmond et Marie Ernestine, “tante Tine” qui grandit avec un frère de lait Vincent SINE, son futur époux. Cet enfant fut apporté un jour par une belle Italienne aux riches habits à mon arrière-grand-mère qui accepta de l'élever mais la mère ne revint jamais !
On lit dans le site au chapitre des naturalisations qu'italienne, tante Tine se fit naturaliser française en 1928 ce que je m'explique seulement de cette façon : son mari était Italien et en se mariant, elle devint aussi italienne

Avant l'enterrement du frère d’ Appolonie vers 1933, ma tante Marie alors âgée de cinq ans, avait visité le cimetière au bras de mon grand-père et s'approchant de la fosse mis au jour, elle avait vu la longue chevelure blonde et rousse de sa grand-mère morte en 1925.

Quand survint le génocide de 14-18, pépé âgé de vingt-cinq ans n'était pas marié et réchappant du carnage, il épousa une veuve de guerre à son retour. En réalité, le premier mari de mémé avait déserté en Allemagne pour ne jamais revenir, « oubliant » sa première épouse et ses trois enfants .

Papa avait des cousins à Nice mais dans la descendance de pépé Marius, tous vivent sur Marseille depuis bientôt un siècle.

Fier de ses racines paysannes, mon père Fernand (1925-2002) dans son jardin de l'Yonne, sous l'indispensable « pagao capeou », planta la nourrissante « favouille », aiguisa la faucille et implanta un réseau de rigoles et des robinets aux quatre coins de sa terre trente ans durant.

1 Chapeau de paille = pagao capeou

2fève, haricot=favouille Connaissez-vous l'expression « C'est la fin des haricots ? »

La semaine en patois : di lun, di march, di mercr , di joï, di vèn , di sam et dimanche (lune, mars, mercure...)




Acte notarié entièrement manuscrit

Du 6 octobre 19 31

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Partage entre les héritiers de

Mr et Made Joseph Alexandre Gallian

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Me Pasqualini, Notaire

Successeur de Me Camatte

à Cagnes-sur-Mer (A..M.)


timbre 5F40 HN86906

L'an mil neuf cent trente et un

Le six octobre

Par devant Me Julien Paul Pasqualini, Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre, notaire à Cagnes sur Mer, Alpes Maritimes, sous-signé

ont comparu

1. Monsieur Marius Paul Fernand

Gallian , agent de police, demeurant à Marseille, 271 Promenade de la Corniche

2. Monsieur Marius Alexandre

Gallian, cultivateur, demeurant à la Gaude

3. Monsieur Edmond Léon

Gallian, cultivateur, demeurant à la Gaude

4. Et Madame Maria Ernestine

Gallian, épouse assistée et autorisée de Monsieur Vincent Siné , cultivateur avec lequel elle demeure à la Gaude

Monsieur et Madame

Siné mariés sans contrat à la mairie de la Gaude, Apes Maritimes

le onze novembre mil neuf cent vingt


timbre à 5F40 HN86907

Lesquels préalablement au passage faisant l'objet des présentes, ont exposé ce qui suit :

Exposé

I Madame Appolonie Césarine Braquet, cultivatrice, demeurant à la Gaude, est décédée audit lieu le vingt cinq février mil neuf cent vingt cinq, laissant :

1ent Monsieur Joseph Alexandre Ferdinand Gallian , son mari, demeurant avec elle

a – Comme commun en biens légalement à défaut de contrat ayant précédé leur union célébrée à la mairie de la Gaude le vingt six avril mil huit cent quatre vingt dix

b – Et comme ayant droit en sa qualité d'époux survivant en vertu de l'article 767 du code civil à l'usufruit du quart des biens composant sa succession

2ent Et pour seuls héritiers, ensemble pour le tout ou séparément chacun pour un quart

Monsieur Marius Paul Fernand Gallian

Monsieur Marius Alexandre Gallian

Monsieur Edmond Léon Gallian

Et Madame Maria Ernestine Gallian , épouse de Monsieur Vincent Siné, ses quatre enfants

Tous comparants aux présentes

II Monsieur Joseph Alexandre Ferdinand Gallian est lui même décédé en son domicile à la Gaude, le vingt deux novembre mil neuf cent vingt cinq, laissant pour seuls héritiers ensemble pour le tout ou séparément chacun pour un quart les comparants aux présentes, ses quatre enfants issus de son union avec sa dite épouse prédécédée

Ainsi que ces qualités sont constatées dans un acte de notoriété aux présentes minutes en date de ce jour qui sera enregistré avant ou avec les présentes.


timbre 5F 40HN86908

Ceci exposé les comparants ont procédé ainsi qu'il suit au partage des biens :

Masse des Biens.

1°: Une parcelle de terre inculte sise à la Gaude. Alpes Maritimes, quartier des Vaquières, cadastrée section B, n° 548 pour une contenance de mille quatre cent trente cinq mètres carrés.

Confrontant : du nord Braquet

A l'est Ardisson

Au sud Braquet

A l'ouest Trastour

2°: Une parcelle de terre même lieu et quartier, cadastrée section B n° : 561 p pour une contenance de deux mille dix sept mètres

Confrontant au nord Fernand Gallian

A l'est Ardisson

Au sud Braquet

A l'ouest Trastour

: Une parcelle de terre sise à la Gaude, quartier des Viaux , cadastrée section le nos : 1464p – 1465p pour une contenance de deux mille cinq cent cinquante trois mètres carrés

Confrontant au nord Teisseire

A l'est Braquet

Au sud André

A l'ouest Isnard

: Une parcelle de terre sise même commune, quartier des Vaquières , cadastrée section 507p – 507p pour une contenance de mille trois cent soixante dix mètres carrés

Confrontant au nord la route de Saint Laurent du Var à Saint Jeannet

A l'est un sentier

Au sud Braquet

A l'ouest Sartorio

: Une maison d'habitation élevée de un étage sur rez de chaussée sise à la Gaude, quartier la Pagane, cadastrée section D n° 193

Confrontant du nord Ardisson

Au sud un chemin

A l'est

A l'ouest

6° : Une parcelle de terre sise même commune, quartier la Condamine,

...huit pages manuscrites en tout