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Galléan
de Nice
La Famille GALLÉAN
de Nice.
C'est l'une des
plus illustres familles niçoises.
On dit que
déjà en 1367, à Nice, il y avait des Galléan
originaires de Gênes et que sept frères Galléan se
séparèrent :
-
Louis alla à
Avignon.
-
Michel fut amiral
de Milan
-
Arnaud
fut généralissime de Gênes
-
Gabriel
fut général en Espagne
-
Jean alla
à Rhodes,
-
Claude
alla en Syrie,
-
et Barthélémy
en Grêce.
En tout cas, elle
paraît à Nice au début du XIVe siècle, venant
peut-être de Vintimille ou de Gênes.
Elle ne tarde
pas à occuper un rang distingué dans la cité.
On se reportera
à ==>
l'arbre généalogique de
cette famille ci-joint.
On se reportera
aussi à ==>
la
partie héraldique de cette famille.
Note sur les
Galléan de Nice :
Les écritures telles que reportées par les auteurs de livres
historiques présentent des variantes Galléan / Gallian. Je
penche plutôt pour Galléan, souche originaire de Gènes,
bien que la présence des Gallian à Vence, donc à moins
d’une vingtaine de kilomètres, soit certaine. Mais il faut se rendre
compte qu’à l’époque le fleuve Var était une frontière
entre la Provence française et le Comté de Nice savoyard,
et que le passage d’un Etat à l’autre ne devait pas être facile.
Je noterai, en bleu, l’orthographe des noms tels qu’ils sont donnés
par les livres.
Jacques Galléan
est 2e consul en 1350, 1355, 1360 et 1362 et 1er
consul en 1367 et 1371.
Jean exerce
le notariat à Nice en 1398 ; c'est le père de
-
Ludovic qui
est qualifié d'apothicaire en 1421 et qui a deux fils : Humbert,
également apothicaire, 2e consul de Nice en 1469 et 3e
consul en 1456 et 1478, est l'auteur de la branche des comtes d'Ascros
(A), et
-
Jacques,
qualifié de mercator, 2e consul de Nice en 1454, 3e
consul en 1473 et 1er consul en 1485, se marie avec Honorée
Roccamaura coseigneur de Châteauneuf, qui est investie en 1480 de
la part de ce fief hérité de son père ; elle teste
en I 510 laissant trois fils :
-
Raphaël,
-
Jean et
-
Claude qui
n'aura pas d'enfant.
Les frères
Galléan acquièrent une grande fortune dans le commerce et
l'armement maritimes.
Ils sont devenus
célèbres par la construction d'un très grand navire
marchand. Racontons leur histoire telle que décrite dans le document
[87} :
Bien que son père
fût un littérateur distingué et l’un des premiers professeurs
de l’Université de Turin, Galléan Jean (II), aîné
des fils, choisit une autre carrière et s’adonne au commerce. Armateur,
négociant actif, entreprenant et industrieux, il jouit en outre
comme marin d’une haute réputation, et s’est personnellement signalé
dans plusieurs combats contre les corsaires africains.[87]
La plus grande
partie de la noblesse de ces temps là, s’occupe de commerce et de
navigation. Plusieurs gentilshommes niçois ont même à
cet effet, formé des sociétés avec ceux de Gênes
; aussi Jean Galléan, pour resserrer davantage ses relations
avec les génois, épouse une demoiselle Nicoletta Doria ;
c’est connaître bien mal le caractère mercantile du peuple
génois que d’espérer triompher par des liens de parenté
de sa cupidité et de son égoïsme. La preuve ne s’en
fait pas longtemps attendre.
Ayant confié
l’un de ses bâtiments à un certain Thomas Oliviero de Savone,
pour aller charger à Hyères du sel destiné à
Viareggio, l’office de Saint-Georges fait saisir et brûler le navire
qui porte le pavillon savoyard, s’empare de la marchandise, et retient
prisonniers le capitaine et les matelots.
Le développement
que prend chaque jour le commerce maritime de Nice porte ombrage à
la république de Gênes, qui, dans sa jalousie et sans déclaration
de guerre préalable, ordonne à ses galères de capturer
tous les bâtiments portant le pavillon de la Savoie.
Jamais Galléan
ne peut obtenir satisfaction de ce fait inouï, qui n’est que le prélude
de tous ceux que dans sa haine la république de Gênes lui
réserve à l’avenir .
Il se trouve
dans le port de Bona, en compagnie de deux capitaines génois, quand
deux corsaires siciliens viennent lui demander de voyage de conserve. On
s’engage de part et d’autre à se prêter un mutuel secours
en cas d’aventure et l’on se met à la voile. Une heure après
avoir quitté le port, apparaissent trois galères commandées
par Camalo, corsaire turc. Aussitôt Galléan, se préparant
au combat, fait avertir les deux bâtiments siciliens de se tenir
prêt à la défense ; mais ceux-ci, qui ne sont en cette
circonstance, que des instruments de trahison des capitaines génois,
lui font répondre, tirant de bord à terre, qu’ils ont, de
ce Camalo, un sauf-conduit et l’abandonnent.
Quoique seul
contre ces trois galères, Galléan n’en fait pas moins bonne
contenance ; mais, accablé par le nombre et ayant reçu deux
blessures, il est fait prisonnier. Il ne recouvre sa liberté qu’au
prix d’une forte rançon. A Gênes même, ne pouvant obtenir
justice contre ses débiteurs et rentrer par conséquence dans
les sommes qui lui sont dues, il revient à Nice, où ses deux
frères Raphaël et Claude s’associant à son juste ressentiment,
arment à frais communs plusieurs navires, et le nom de Galléan
répand bientôt la terreur sur les côtes ligures. Pour
faire tête à ce capitaine intrépide, la république
rappele les galères qui naviguent dans le Levant.
Forcé
de céder à des forces supérieures, Galléan
rentre à Nice, mais toujours poussé par le désir de
vengeance, il entreprend la construction d’un vaisseau de haut bord, tel
qu’il n’en existe pas encore de semblable dans aucune puissance maritime.
Possesseurs de
grandes richesses, les trois frères Galléan, assistés
des principaux négociants et capitaines, mènent à
bonne fin la construction de ce grand vaisseau sur la plage de Nice, où
il est lancé en octobre 1489, en présence d’un grand concours
de spectateurs.
On le nomme
Sainte-Marie et Saint-Raphaël, puis on le remorque jusqu’au port de
Villefranche pour terminer son équipement.
Il est monté
par les marins les plus éprouvés. Jean en prend lui-même
le commandement en qualité de capitaine. Ce vaisseau de 1600 tonneaux,
extrêmement élevé de bord, fourni d’une nombreuse artillerie
est monté par 150 hommes d’équipage.
Les préparatifs
achevés, Jean part, muni d’un sauf-conduit délivré
par le vice-gouverneur de Nice, Ludovic de Vitry, en date du 9 février
1490, et accompagné de son frère Claude qui commande un autre
navire, le Saint-Michel.
Jean fait plusieurs
courses heureuses sur les côtes d’Espagne, d’Afrique et de Sicile,
poursuivant à outrance tous les navires génois qu’il rencontre,
et mettant en fuite les galères de la république qui n’osent
plus l’attaquer.
Ces succès
ne font qu’accroître les mauvaises dispositions des Génois
qui sont déjà jaloux de l’extension de la marine des ports
de Nice et de Villefranche.
La récente
construction du grand vaisseau des frères Galléan, pour laquelle
ils accusent les Florentins d’avoir coopéré de leur argent,
n’est pas faite pour diminuer leur animosité. Aussi, Jean, en butte
à mille vexations de leur part, se résout à vendre
le vaisseau à l’amiral fils de don Frédéric d’Aragon,
vice-roi de Naples, quand il reçoit des lettres du duc de Savoie
Charles, dans lesquelles ce dernier le prie de ne pas vendre s’il souhaite
lui faire plaisir ; et, en même temps, ordonne de faire tous ses
efforts pour se saisir d’un navire génois qui en a capturé
un autre bateau chargé de sel, qui navigue sous le nom de la duchesse
Blanche son épouse.
Jean n’hésite
point, et, rompant toute négociation, il se rend à Marseille
pour renforcer son équipage, afin de se mettre en mesure de prendre
la mer et de courir sus aux Génois, Turcs et Barbaresques.
Cette campagne,
qui ne dure que deux mois, n’a d’autre résultat que la prise d’un
seul bâtiment et de quelques milliers de ducats d’or.
Il revient enfin
dans le port de Villefranche pour s’y ravitailler ; mais, tandis que ce
courageux citoyen, excité par la reconnaissance publique, songe
à reprendre ses excursions, les puissances maritimes d’Italie rivalisent
d’empressement pour négocier l’acquisition de son vaisseau, devenu
l’admiration et la terreur de la Méditerranée. Les Florentins
écrivent à Galléan pour l’engager à leur donner
la préférence ; de nouveaux émissaires sont envoyés
par le vice-roi de Naples, et finissent par faire l’offre, le 10 octobre
1490, de 15000 ducats d’or, tandis que de son côté la république
de Gênes envoie Christophe Salvago en qualité d’ambassadeur
chargé de proposer aux consuls de rétablir la liberté
de commercer entre les deux nations, moyennant la cession de la " Nave
Galléana " à prix d’estimation. Fidèles à leur
système de duplicité, les Génois ne font ces propositions
que pour éloigner le vice-roi de Naples, et pour avoir le temps
de méditer une nouvelle trahison. Le conseil de ville, assemblé
plusieurs fois pour traiter cette affaire, éprouve mille difficultés
que l’envoyé génois fait naître sous différents
prétextes.
La mauvaise
volonté du génois est si évidente que même l’évêque,
qui intervient maintes fois au conseil, ne peut s’empêcher d’observer,
qu’il est vraiment extraordinaire de voir les Génois se montrer
si acharnés pour un seul navire, contre un simple particulier qui
leur donne, en plus, l'assurance de ne plus les offenser et offre même
d'envoyer à Gênes, en otage, sa femme et ses enfants.
Les choses en
sont là lorsque l’on apprend que les Génois ont envoyés
deux bombardiers français gagnés à prix d’argent sur
un bateau chargé d’artifices et se sont glissés à
la faveur de la nuit dans la rade de Villefranche, en essayant de mettre
le feu au vaisseau.
Pris en flagrant
délit, ils trouvent la peine de leur crime. Le peuple irrité
contre Salvago, qu’il accuse d’avoir conduit cette trame, se livre aux
transports d’une aveugle fureur.
Toute négociation
étant ainsi rompue, les Galléan font des emprunts considérables,
vendent leurs bijoux pour 2000 écus d’or, et avec leurs propres
fonds arment une galère, deux galéottes et un brigantin pour
les adjoindre au vaisseau. L’élite des marins de Nice et de Villefranche
s’empresse de participer à cette nouvelle course. L’escadre sort
du port de Villefranche dans les premiers jours du mois de juin 1491, capture
sur les côtes corses une caraque de la république de Gênes
richement chargée.
Au retour de
la croisière, une horrible tempête disperse les bâtiments
et jette le vaisseau amiral dans le golfe de La Napoule. Julien de Magneri,
commandant les galères de la république de Gênes, informé
de la positon de ses ennemis, fait aussitôt forcer les voiles pour
venir l’attaquer avec sa flotte de trois galères, deux galléons
et trois caraques. Malgré la supériorité du nombre,
et le peu d’espace pour manœuvrer, Jean Galléan engage le
combat avec une telle résolution, que le capitaine génois,
craignant de voir échapper sa proie, préfère employer
une troisième trahison. Il envoie à Galléan un officier
pour lui proposer une entrevue ; les protestations amicales du génois
trompent la bonne foi du crédule amiral, il accepte sans défiance
l’invitation du perfide Magneri, mais à peine arrivé sur
son bord, celui-ci le fait charger de chaînes et traîner à
fond de cale.
Dans la nuit
qui suit le drame, Magneri fait voile vers les côtes de la Ligurie.
Là, il ose amener l’infortuné Galléan sur le pont,
et, après l’avoir accablé des plus grossiers outrages, il
le condamne à être exposé en pleine mer, sur un faible
esquif, à moitié rempli d’eau.
Cette sentence
barbare est exécutée, mais les vagues sont moins cruelles
que les bourreaux. La main de la Providence ramène Galléan
sur le rivage d’Albenga. Recueilli par un brigantin marchand, il est conduit
à Gênes, où il subit les tourments d’une longue captivité.
Sa famille ignore sa destiné, lorsque Catherine de Carret, marquise
de Final, sa proche parente, secrètement informée de son
sort, emploie ses bons offices auprès du sénat de Gênes,
pour obtenir sa liberté ; il doit renoncer à toute réclamation
au sujet du vaisseau capturé, avec serment de ne pas divulguer le
traitement indigne qu’on lui a fait essuyer. Comme garanti de ses promesses,
il font donner des otages, qui parviennent à s’échapper.
Quelque temps après son retour à Nice, Jean Galléan,
obtient de l’autorité du Pape d’être dégagé
de son serment, et fait paraître une protestation solennelle contre
les violences de Gênes, dont il se plaint au duc de Savoie, au roi
de France et aux principaux souverains de l’Europe, demandant satisfaction
et réparation des dommages par lui soufferts.
Ses instances
continuent jusqu’en 1520, et n’ont d’autre résultat que de belles
promesses. La duchesse Blanche de Savoie ne croit pas devoir intervenir
dans cette affaire, et se borne à réparer les malheurs de
la famille Galléan, en la comblant d’honneurs et de dignité.
Jean Galléan
réitère plusieurs fois sa demande en dédommagement
auprès de Gênes, sans sucés et ne s’arrête de
protester qu’à sa mort, advenue le 5 juin 1538 : en entrant au château,
où il était de garde, il est tué d’un coup de feu
sans qu’on ne sache jamais d’où il était parti.
Marié
avec Nicolette Dora, Jean est le père d' Erasme
Erasme
sera l'un des personnages les plus marquants du XVe siècle niçois
: agrégé à "l'auberge" Doria, Érasme sert avec
le grade de colonel dans l'armée de l'empereur Charles-Quint qui
envahit la Provence en passant par Nice et qui le crée chevalier
de l'Ordre de Saint-Jacques. En 1543 il prend part vaillamment à
la défense de Nice contre les Franco-Turcs et la même année,
est nommé par le duc Charles III capitaine général
de la ville et du Comté. Il meurt au cours de l'année suivante.
Il s'était marié avec Louisette Cairaschi dont il avait eu
deux fil,
-
Octavien
commandeur de l'Ordre de Malte, et
-
Marcel. Ce
dernier, comte de Priero et chevalier de l'Ordre de Saint-Jacques commande
en 1571
une galère
au combat naval de Lépante ; il est agrégé à
"l'auberge" Doria en 1616. Tous deux sont inhumés dans l'église
des Pères Minimes de Gênes.
Raphaël,
1er fils aîné de Jacques Galléan et d'Honorée
Roccamaura, remplit les fonctions d'écuyer de la duchesse Blanche
de Savoie qui l'envoie en qualité d'ambassadeur auprès du
roi d'Aragon. Il se marie avec Luquine Buschetti qui lui donnera deux fils,
Ceux-ci font hommage
et prêtent serment au duc Charles III pour le fief de Châteauneuf
en 1532. Le premier sera la tige des contes d'Utelle (B) et le second,
celle des Galléan-Riquier (C), qui résideront à Nice
; plusieurs autres branches, ayant simplement part au fief de Châteauneuf,
établiront leur demeure dans ce village.
A. Descendance
de Humbert : Ies Comtes d Âscros
Humbert
qui, ainsi qu'on l'a vu, exerçe la profession d'apothicaire à
Nice au début du XVe siècle, est le père de Jacques,
docteur ès lois, assesseur de la ville de Nice en 1492. A la génération
suivante on trouve Barthélémy, docteur ès lois,
marié avec Françoise de Constantin, des seigneurs de Châteauneuf,
et Paul (I), auteur de la branche des comtes d'Ascros.
-
Paul, qui
acquiert une part du fief de Châteauneuf, se marie avec Périnette
Badat, sœur du capitaine Mathieu Badat et cousine de Jean Badat, auteur
d'une précieuse chronique en dialecte. Il est le père de
Marc-Antoine (II).
-
Marc-Antoine,
coseigneur de Châteauneuf, est nommé en 1567 lieutenant de
l'amiral commandant les galères de Savoie, André Provona
de Leini, qu'il seconde valeureusement à la bataille navale de Lépante
en 1571. Deux ans auparavant il avait été nommé capitaine
général de la viguerie de Sospel. En 1573, la croix de l'Ordre
des Saints Maurice et Lazare, qui venait d'être créé
par le duc Emmanuel-Philibert, récompense ses mérites et
le duc le charge de commander les galères de l'Ordre avec le grade
de vice-amiral. II s'était marié en 1545 avec Brigitte Gralhieri
qui lui donne trois fils :
-
André (III),
ci après ;
-
Jean-Paul, capitaine
général de viguerie de Sospel, chevalier de l'Ordre des Saints
Maurice et Lazare en 1576, décédé sans postérité
;
-
Jean-Baptiste, préfet
et gouverneur de la Principauté d'Oneille en 1601, créé
conseiller d'État et référendaire en 1608 et, la même
année, vice-gouverneur de Nice et du Comté ; il meurt en
1618, étant sans alliance et laissant une grosse fortune : il possédait
pour près de 300 000 livres de créances soit sur des particuliers
- tel le prince de Monaco -, soit sur des communautés - celle de
Naples entre autres.
III.
André, coseigneur de Châteauneuf, est élu 1er,
consul de la ville de Nice en 1603 et décoré de la croix
de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare en 1610. Il s'était marié
en 1599 avec Laure Doria, fille de Jean-Baptiste Doria, des seigneurs de
Dolceaqua, qui lui donne quatre filles et un fils, Jean-Baptiste (IV).
IV. Jean-Baptiste
acquiert du fisc ducal, moyennant 16 000 ducatons - près de 90 000
livres -, quatre des fiefs de la baronnie de Beuil réunie au patrimoine
de la couronne de Savoie après l'exécution du comte Annibal
Grimaldi en janvier 1621 : Ascros, Toudon, Tourette et Revest, dont il
est investi dès le premier octobre de la même année
; toutefois le duc se réservait le château d'Ascros. En 1625,
Jean-Baptiste se marie avec Jéromine Provana fille d'Octave Provana,
comte de Collegno, un grand personnage de la cour de Turin, décoré
de la grand croix de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare. Il teste à
Nice en 1656 et meurt en 1664. Il avait eu plusieurs filles et quatre fils
:
-
André (V)
;
-
Octave et
-
Marc-Antoine,
Ils deviennent
chevaliers profées de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem
ou de Malte (Langue de Provence) : le 1er, deviendra Grand Prieur
de Toulouse et le 2e, étant commandeur et se trouvant
à Rome en 1676, obtiendra, avec l'appui du cardinal Carpineo, le
don du corps de saint Alexandre martyr, pour le couvent de la Visitation
Sainte-Marie, de Nice, dont sa sœur, Mère Françoise-Marie
était alors supérieure ;
-
Jean-André,
père Augustin déchaux, bienfaiteur insigne du couvent de
cet ordre à Nice sous le vocable de Saint Jean-Baptiste, décédé
en 1706.
V.
André, 2e comte d'Ascros, Toudon, Tourette et Revest,
se marie en 1653 avec Suzanne Grimaldi, fille d'Impérial Grimaldi,
seigneur de Gattières. En 1672, à l'occasion de la guerre
entre la Savoie et la République de Gênes, il organise dix
compagnies de Milice du Comté. Il est 1er consul de la
ville de Nice en 1675. En 1686,1700 et 1713, il est qualifié de
gentilhomme de la chambre du duc Victor-Amédée II. Il est
le père de
-
Jean-Baptiste (VI),
et
-
Octave reçu
chevalier profées de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou
de Malte en 1674, commandeur de Selves, bailli et grand croix de l'ordre,
et, enfin grand Prieur de Saint-Gilles.
VI.
Jean-Baptiste, 3e comte d'Ascros, Toudon, Tourette et Revest,
se marie en 1684 avec Marie-Camille Villa, fille du marquis Guido Villa
et de Françoise-Marguerite Dal Pozzo ; le contrat est signé
le 18 avril 1684, à Turin, dans le palais des marquis Villa sis
sur la Piazza San Carlo ; la comtesse Marie-Camille sera, après
1720, dame d'honneur de la reine de Sardaigne, Anne d'Orléans, nièce
de Louis XIV, épouse de Victor-Amédée II. Le comte
Jean-Baptiste meurt en avril 1744, étant nonagénaire. Il
avait eu deux fils :
-
Jean-André
(VII) et
-
Octave, chevalier,
puis commandeur de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ou de Malte
(Langue de Provence).
VII.
Jean-André se marie en 1718 avec Angèle-Marie Galléan,
fille unique et héritière de Jérôme-Marcel Galléan
comte d'Utelle ; elle meurt en mai 1735, emportée par l'épidémie
de fièvres malignes qui désolait Nice. Dès le mois
d'octobre Jean-André convole en 2e noces avec Françoise-Antonia-Émilie-Thérèse
Peyre de Châteauneuf, fille de Lazare Peyre, comte de Clans. En considération
de ce mariage, son père, par un acte du 30 octobre, lui constitue
un "apanage honnête et suffisant" : il lui cède l'usufruit
des biens laissés par la comtesse d'Utelle sa mère, une rente
annuelle de 1200 livres, les loyers et les fruits d'un bienfonds au quartier
du Ray et d'un pré sis au quartier de l'Empirat. Le comte Jean-André
meurt en janvier 1744, quelques mois avant son père. De ses deux
mariages il n'avait eu que des filles :
-
du 1er lit, Marie-Octavie,
qui épouse en 1743 Jean-Paul Lascaris comte de Peille ;
-
du 2e lit,
-
Marie-Madeleine
qui épouse en 1754 Charles-François Thaon de Revel, comte
de Saint-André, le futur lieutenant général gouverneur
du Comté de Nice, vice-roi de Sardaigne et chevalier de l'Ordre
de l'Annonciade, et
-
Marie-Agnès,
qui épouse en 1762 le comte Eusèbe-François Avogadro
comte della Motta, Alciata, Massazza, Villanuova, Collonbiano et Formigliano.
Une partie des biens des comtes d'Ascros avait été mise en
fidei-commis, notamment les fiefs d'Ascros, Toudon, Tourette et Revest.
Un différend surgit à ce propos entre les filles du comte
Jean-André, d'une part, et le comte François-Marcel Caissotti
de Roubion, d'autre part. Malgré l'existence du commandeur Octave
Galléan, frère du défunt comte Jean-André,
le Sénat de Nice décide en 1752 que ces fiefs doivent revenir
au comte Caissotti comme étant au moment de l'ouverture de la succession
le plus âgé des descendants mâles des quatre filles
du chevalier André Galléan (ci-dessus III).
-
-
B. Galléan
comte d'Utelle
I. Barthélémy
Galléan (?) fils de Raphaël, coseigneur de Châteauneuf,
marié en 1520 avec Marthe de Costa.
Je ne résiste pas à raconter une page d'Histoire niçoise
En
1543, pendant le siège de Nice:
Nice appartient à la Savoie et est assiégée par les
français du Duc d’Enghien et par les turcs de Barberousse associés
à François Ier. Les niçois résistent, le consul
Barthélémy Galléan "s’apprête à mourir
plutôt que de se rendre"
Nice résiste
longtemps, faisant perdre du temps à François Ier. Celui-ci
accepte de faire sortir les blessés et les protége contre
les turcs. Le 24 Août 1543, l'ancien Syndic Gallean, en profite pour
fuir Nice, alors que la majorité des niçois continue à
défendre la ville (Quand je disais, que ces Galléan n’avaient
rien à voir avec notre famille !).
L'arrivée des troupes de Charles Quint, sauve Nice. De cette bataille
reste la légende de Catherine Ségurane, ardente défenseur
de la ville. Sauvée des turcs et des français, Nice reste
à la Savoie et François Ier signe en sept 1544 la paix de
Crepy.
Où est donc parti ce Gallean là ?
Le duc de Savoie fait son entrée à Nice le 12 septembre 1543
et est reçu par Barthélémy Gallian qui
l’accueille avec le discours suivant : " Prince, vous voyer le reste de
cette population fidèle qui a tant souffert pour garder ses serments.
Nos plaies sont encore saignantes et profondes. Vos yeux vont voir le tableau
affligeant de nos ruines; Mais vos bienfaits sauront les réparer.
" [52]
Quelques jours
plus tard, Erasme Gallian et les Niçois doivent encore se
défendre contre de nouvelles attaques.
En 1575, on trouve Erasme et Marc-Antoine Gallian au conseil de Nice.
II. Lazare,
coseigneur de Châteauneuf, capitaine au service du duc de Savoie,
est châtelain d'Ascros pour le duc. Il se marie en 1573 avec sa cousine
Lucrèce Galléan, l'une des cinq filles du vice-amiral Marc-Antoine.
De ce mariage naissent quatre fils :
-
Ulysse, docteur
ès lois, préfet puis gouverneur d'Oneille en 1608, enfin
2e président du Sénat de Piémont ;
-
Marc-Antoine (III)
;
-
Louis, reçu
chevalier de l'Ordre de Malte en 1592, tué en 1611 par les Maures
au combat de l'île de Cherchenes en Barbarie ;
-
Jean-Baptiste, reçu
chevalier de l'Ordre de Malte en 1591, commandeur de Canabières,
gouverneur de l'île de Gozzo, mort en 1634.
Le Duc de Savoie
Charles Emmanuel Ier rallume la guerre avec la France, prend part aux luttes
qui déchirent les Ligueurs et les Huguenots et envahit la Provence
en 1590, afin d’affirmer ses droits à la couronne de France, puisque
petit-fils de François Ier par les femmes.
Un Jean Galléan
se trouve alors au Conseil de Nice [52]
III. Marc-Antoine,
coseigneur de Châteauneuf, 1er, consul de la ville de
Nice en 1619.
Nous trouvons
en 1626, à la tête de l’administration de Nice, un Antoine
Galléan, conseiller. [52]
Il se marie en 1599
avec Apollonie Doria, fille de Jean-Baptiste Doria, des seigneurs de Dolceaqua,
dont il a quatre fils :
-
Louis-François,
tué le 9 janvier 1635 : ayant eu, la veille, une querelle avec trois
gentilshommes niçois, un Isnardi, un Laugieri et un Rochioni, ceux-ci
l'assaillirent alors qu'il se promenait sans armes devant la Porte Pairolière
: l'un d'eux lui tira un coup de carabine qui le blessa mortellement ;
-
Lazare (IV) ;
-
Jean-Jérôme
et
-
Lazare-Marcel, reçus
l'un et 1'autre chevaliers dans l'Ordre de Malte en 1616.
Jean-Jérôme
se rend célèbre par ses combats contre les infidèles,
notamment en 1631 où il soutient victorieusement l'assaut de 8 galères
turques ; et en 1638 où, dans un combat livré au large des
côtes de la Calabre par 6 galères de Malte contre 3 grands
vaisseaux du Pacha de Tripoli, il réussit avec sa galère
à capturer le commandant de la flotille ennemie, un renégat
marseillais, et à s'emparer d'un drapeau qu'il viendra déposer
devant l'autel de Notre-Dame de Cimiez ; au cours de l'année suivante
il est nommé gouverneur de l'île de Gozzo ; il était
titulaire de la commanderie de Vahours. Quant à Lazare-Marcel, il
reçoit en 1630 la commanderie de Durban, dans l'Aude, et obtiendra
la grand croix de l'Ordre.
IV. Lazare,
coseigneur de Châteauneuf, gentil-homme de la Chambre du prince Maurice
de Savoie gouverneur du comté de Nice, est créé chevalier
de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare en 1642.
Il se marie
l'année suivante avec Dorothée Buneo, fille de Melchior Buneo
comte de Roccaforte et coseigneur de Monale, grand croix de l'Ordre des
Saints
Maurice et Lazare,
gouverneur de Nice. II est élu 1er consul de la ville
de Nice en 1650. En 1678, il dépose son testament dans les archives
du Sénat : après avoir fait des legs à plusieurs confréries
ainsi qu'à la " congrégation des nobles" érigée
dans le collège des Pères Jésuites, il n'oublie pas
ses serviteurs, en particulier, Antonia, veuve Laiet "notre donzella",
à qui il lègue 100 livres pour l'aider à racheter
Guillaume Laiet, son fils, esclave en Barbarie; il mentionne ensuite sa
femme et ses enfants. Il avait eu de son mariage avec Dorothée Buneo
11 filles dont deux seulement s'étaient mariées _les 9 autres
étant entrées dans divers couvents_ et 3 fils :
-
Jérôme-Marcel
( V) ;
-
Jean-Baptiste reçu
chevalier dans l'Ordre de Malte en 1663, qui devient commandeur de Valence
en Dauphiné ;
-
Melchior, qui fait
profession dans l'Ordre de Malte en 1672 et exerce la fonction d'écuyer
de la princesse de Carignan. Ses nombreuses grossesses n'empêchent
pas Dorothée Buneo de survivre dix ans à son mari. Elle rédige
en 1688 un long testament : comme son mari elle pense à ses deux
serviteurs et à ses deux servantes et aussi à ses deux esclaves
musulmanes, Fatma et Ace qu'elle recommande à son héritier
Jérôme-Marcel (V).
V. Jérôme-Marcel,
coseigneur de Châteauneuf, se marie en 1685 avec Marie-Thérèse
Lascaris, fille de Jean-Paul Lascaris comte de Peille et coseigneur de
Castellar.
En 1690, du
côté de Nice, toujours savoyarde, on mobilise : Les volontaires
sont commandés par Henri de Galléan. Notons la particule
!
Pour Jérôme-Marcel,
la fonction de gentil-homme de la chambre du duc de Savoie Victor-Amédée
II ne l'empêchera pas de nourrir une grande admiration pour Louis
XIV. Aussi, après la conquête du Comté de Nice par
Catinat en 1691, le Roi-Soleil le nomme chevalier du Sénat par lettres
patentes données à Versailles le 27 avril 1692. Le Comté
ayant fait retour à la Maison de Savoie en 1696, Jérôme-Marcel
reprend sa fonction de gentilhomme de la chambre auprès de Victor-Amédée
II et, en 1700, se porte acquéreur de l'un des fiefs mis en vente
par le duc, celui d'Utelle, dont il est investi par le titre comtal. Le
Comté de Nice redevient français en 1705, puis de nouveau
savoyard en 1713, après le traité d'Utrecht qui donne à
Victor-Amédée II le royaume de Sicile, bientôt échangé
avec le royaume de Sardaigne. Voici Jérôme-Marcel de nouveau
gentilhomme de la chambre de Victor-Amédée qui ne lui a pas
tenu rigueur d'avoir suivi fidèlement le sort du Comté. Il
teste à Nice en 1721.
de son mariage
avec Marie-Thérèse Lascaris il n'avait eu qu'une fille, Angèle-Marie,
comtesse d'Utelle, qu'il avait mariée en 1718 ainsi qu'on l'a vu,
avec un lointain cousin, Jean-André Galléan comte d'Ascros
(A-VII).
C. Les Galléan-Riquier
Léonard,
fils de Raphaël Galléan, coseigneur de Châteauneuf, se
marie en 1539 avec Catherine Varletti qui lui donne plusieurs fils, notamment
-
Pierre-Jean et
-
Jean-André,
Pierre-Jean,
coseigneur de Châteauneuf, est 1er consul de la ville
de Nice à quatre reprises: en 1577, en 1580 où une épidémie
de peste désole la ville, en 1590 et en 1598. II se marie avec Jeanne
Caravasquin des seigneurs de Gorbio.
-
L'un des ses petits-fils,
Louis, coseigneur de Châteauneuf, se marie en 1680 avec Marie Grimaldi,
fille du baron Honoré Grimaldi. En 1676, selon le testament de sa
cousine Anne-Françoise Grimaldi-Riquier, veuve du sénateur
Michel-Ange Lascaris, il relève le nom de la famille Riquier. N'ayant
pas eu d'enfant, il transmet ce nom à son cousin issu de germains,
Lazare Galléan.
-
Un autre de ses
petits-fils, Dominique, devient coseigneur de Châteauneuf. Il est
lieutenant de la compagnie colonelle du Château de Nice. Il se marie
en 1632 avec Anne-Marie Marchesan fille de Joseph Marchesan baron de Coaraze
et de Roccasparviera.
-
Parmis ses fils,
Jean-André, né à Châteauneuf en 1644, prend
du service en France en qualité d'enseigne au régiment Royal-Roussillon
en 1669 ; il est promu capitaine au même régiment en 1672,
puis lieutenant-colonel au régiment de Saint-Laurent Ferrero ou
Nice-infanterie en 1689 et appelé par Louis XIV à commander
en second le régiment royal de Savoie-infanterie en 1695. II s'était
marié en 1686, dans la chapelle du château de Bernicourt,
près de Douai, avec Marie-Thérèse-Michelle de La Grange
de Nedonchel fille de Michel-Otto de La Grange seigneur de Nedoncel, ancien
échevin de Douai. Une fille issue de ce mariage, Marie-Françoise-Josèphe,
née à Tournai en en 1690, sera admise en 1698 à la
célèbre maison de Saint-Cyr fondée par Madame de Maintenon.
-
Antoine-François,
coseigneur de Châteauneuf, major d'infanterie, lieutenant-colonel
du régiment de Turin, remplit auprès du roi Charles-Emmanuel
III, en 1754, les fonctions de 1er aide de camp et reçoit
la croix de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare.
-
Michel-Antoine-Fraaçois-Marie,
coseigneur de Châteauneuf, né à Gênes en 1746,
décédé à Nice en 1812, capitaine au régiment
de Nice, chevalier de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare.
-
Gaspard-Antoine-Marie-Emmanuel
Galléan-Riquier de Châteauneuf, né à Nice en
1774, lieutenant-colonel commandant la place de Villefranche sous la Restauration,
se marie en février 1824, après avoir obtenu l'autorisation
du Roi Charles-Félix, avec Rose-Antoinette Roissard de Bellet, fille
du Baron Pie Roissard de Bellet, veuve du lieutenant-colonel François-Antoine
Pianelli, d'Olmetta (Corse) ; ce mariage béni par Don Pachiaudi,
chapelain royal du fort de Villefranche, ne sera pas heureux : dès
janvier 1825 les deux époux, "pour éviter toute publicité
désagréable" conviennent d'un commun accord, en présence
de l'avocat Benoit-Bunico, de vivre désormais séparés
de corps et de biens.
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