Mise à jour 3/2005 
 
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Galléan de Nice

La Famille GALLÉAN de Nice.

C'est l'une des plus illustres familles niçoises.

      On dit que déjà en 1367, à Nice, il y avait des Galléan originaires de Gênes et que sept frères Galléan se séparèrent :
      • Louis alla à Avignon.
      • Michel fut amiral de Milan
      •  Arnaud fut généralissime de Gênes
      •  Gabriel fut général en Espagne
      •  Jean alla à Rhodes,
      •  Claude alla en Syrie,
      • et Barthélémy en Grêce.
En tout cas, elle paraît à Nice au début du XIVe siècle, venant peut-être de Vintimille ou de Gênes.
Elle ne tarde pas à occuper un rang distingué dans la cité.
    On se reportera à ==> l'arbre généalogique de cette famille ci-joint.
    On se reportera aussi à ==> la partie héraldique de cette famille.

    Note sur les Galléan de Nice :
          Les écritures telles que reportées par les auteurs de livres historiques présentent des variantes Galléan / Gallian. Je penche plutôt pour Galléan, souche originaire de Gènes, bien que la présence des Gallian à Vence, donc à moins d’une vingtaine de kilomètres, soit certaine. Mais il faut se rendre compte qu’à l’époque le fleuve Var était une frontière entre la Provence française et le Comté de Nice savoyard, et que le passage d’un Etat à l’autre ne devait pas être facile.
          Je noterai, en bleu, l’orthographe des noms tels qu’ils sont donnés par les livres.
     

  • Jacques Galléan est 2e consul en 1350, 1355, 1360 et 1362 et 1er consul en 1367 et 1371.
  • Jean exerce le notariat à Nice en 1398 ; c'est le père de
          • Ludovic qui est qualifié d'apothicaire en 1421 et qui a deux fils : Humbert, également apothicaire, 2e consul de Nice en 1469 et 3e consul en 1456 et 1478, est l'auteur de la branche des comtes d'Ascros (A), et
          • Jacques, qualifié de mercator, 2e consul de Nice en 1454, 3e consul en 1473 et 1er consul en 1485, se marie avec Honorée Roccamaura coseigneur de Châteauneuf, qui est investie en 1480 de la part de ce fief hérité de son père ; elle teste en I 510 laissant trois fils :
            • Raphaël,
            • Jean et
            • Claude qui n'aura pas d'enfant.
          Les frères Galléan acquièrent une grande fortune dans le commerce et l'armement maritimes.
          Ils sont devenus célèbres par la construction d'un très grand navire marchand. Racontons leur histoire telle que décrite dans le document [87} :
        Bien que son père fût un littérateur distingué et l’un des premiers professeurs de l’Université de Turin, Galléan Jean (II), aîné des fils, choisit une autre carrière et s’adonne au commerce. Armateur, négociant actif, entreprenant et industrieux, il jouit en outre comme marin d’une haute réputation, et s’est personnellement signalé dans plusieurs combats contre les corsaires africains.[87]
        La plus grande partie de la noblesse de ces temps là, s’occupe de commerce et de navigation. Plusieurs gentilshommes niçois ont même à cet effet, formé des sociétés avec ceux de Gênes ; aussi Jean Galléan, pour resserrer davantage ses relations avec les génois, épouse une demoiselle Nicoletta Doria ; c’est connaître bien mal le caractère mercantile du peuple génois que d’espérer triompher par des liens de parenté de sa cupidité et de son égoïsme. La preuve ne s’en fait pas longtemps attendre.
        Ayant confié l’un de ses bâtiments à un certain Thomas Oliviero de Savone, pour aller charger à Hyères du sel destiné à Viareggio, l’office de Saint-Georges fait saisir et brûler le navire qui porte le pavillon savoyard, s’empare de la marchandise, et retient prisonniers le capitaine et les matelots.
        Le développement que prend chaque jour le commerce maritime de Nice porte ombrage à la république de Gênes, qui, dans sa jalousie et sans déclaration de guerre préalable, ordonne à ses galères de capturer tous les bâtiments portant le pavillon de la Savoie.
        Jamais Galléan ne peut obtenir satisfaction de ce fait inouï, qui n’est que le prélude de tous ceux que dans sa haine la république de Gênes lui réserve à l’avenir .
        Il se trouve dans le port de Bona, en compagnie de deux capitaines génois, quand deux corsaires siciliens viennent lui demander de voyage de conserve. On s’engage de part et d’autre à se prêter un mutuel secours en cas d’aventure et l’on se met à la voile. Une heure après avoir quitté le port, apparaissent trois galères commandées par Camalo, corsaire turc. Aussitôt Galléan, se préparant au combat, fait avertir les deux bâtiments siciliens de se tenir prêt à la défense ; mais ceux-ci, qui ne sont en cette circonstance, que des instruments de trahison des capitaines génois, lui font répondre, tirant de bord à terre, qu’ils ont, de ce Camalo, un sauf-conduit et l’abandonnent.
        Quoique seul contre ces trois galères, Galléan n’en fait pas moins bonne contenance ; mais, accablé par le nombre et ayant reçu deux blessures, il est fait prisonnier. Il ne recouvre sa liberté qu’au prix d’une forte rançon. A Gênes même, ne pouvant obtenir justice contre ses débiteurs et rentrer par conséquence dans les sommes qui lui sont dues, il revient à Nice, où ses deux frères Raphaël et Claude s’associant à son juste ressentiment, arment à frais communs plusieurs navires, et le nom de Galléan répand bientôt la terreur sur les côtes ligures. Pour faire tête à ce capitaine intrépide, la république rappele les galères qui naviguent dans le Levant.
        Forcé de céder à des forces supérieures, Galléan rentre à Nice, mais toujours poussé par le désir de vengeance, il entreprend la construction d’un vaisseau de haut bord, tel qu’il n’en existe pas encore de semblable dans aucune puissance maritime.

        Possesseurs de grandes richesses, les trois frères Galléan, assistés des principaux négociants et capitaines, mènent à bonne fin la construction de ce grand vaisseau sur la plage de Nice, où il est lancé en octobre 1489, en présence d’un grand concours de spectateurs.
        On le nomme Sainte-Marie et Saint-Raphaël, puis on le remorque jusqu’au port de Villefranche pour terminer son équipement.
        Il est monté par les marins les plus éprouvés. Jean en prend lui-même le commandement en qualité de capitaine. Ce vaisseau de 1600 tonneaux, extrêmement élevé de bord, fourni d’une nombreuse artillerie est monté par 150 hommes d’équipage.
        Les préparatifs achevés, Jean part, muni d’un sauf-conduit délivré par le vice-gouverneur de Nice, Ludovic de Vitry, en date du 9 février 1490, et accompagné de son frère Claude qui commande un autre navire, le Saint-Michel.
        Jean fait plusieurs courses heureuses sur les côtes d’Espagne, d’Afrique et de Sicile, poursuivant à outrance tous les navires génois qu’il rencontre, et mettant en fuite les galères de la république qui n’osent plus l’attaquer.
        Ces succès ne font qu’accroître les mauvaises dispositions des Génois qui sont déjà jaloux de l’extension de la marine des ports de Nice et de Villefranche.

        La récente construction du grand vaisseau des frères Galléan, pour laquelle ils accusent les Florentins d’avoir coopéré de leur argent, n’est pas faite pour diminuer leur animosité. Aussi, Jean, en butte à mille vexations de leur part, se résout à vendre le vaisseau à l’amiral fils de don Frédéric d’Aragon, vice-roi de Naples, quand il reçoit des lettres du duc de Savoie Charles, dans lesquelles ce dernier le prie de ne pas vendre s’il souhaite lui faire plaisir ; et, en même temps, ordonne de faire tous ses efforts pour se saisir d’un navire génois qui en a capturé un autre bateau chargé de sel, qui navigue sous le nom de la duchesse Blanche son épouse.
        Jean n’hésite point, et, rompant toute négociation, il se rend à Marseille pour renforcer son équipage, afin de se mettre en mesure de prendre la mer et de courir sus aux Génois, Turcs et Barbaresques.

        Cette campagne, qui ne dure que deux mois, n’a d’autre résultat que la prise d’un seul bâtiment et de quelques milliers de ducats d’or.
        Il revient enfin dans le port de Villefranche pour s’y ravitailler ; mais, tandis que ce courageux citoyen, excité par la reconnaissance publique, songe à reprendre ses excursions, les puissances maritimes d’Italie rivalisent d’empressement pour négocier l’acquisition de son vaisseau, devenu l’admiration et la terreur de la Méditerranée. Les Florentins écrivent à Galléan pour l’engager à leur donner la préférence ; de nouveaux émissaires sont envoyés par le vice-roi de Naples, et finissent par faire l’offre, le 10 octobre 1490, de 15000 ducats d’or, tandis que de son côté la république de Gênes envoie Christophe Salvago en qualité d’ambassadeur chargé de proposer aux consuls de rétablir la liberté de commercer entre les deux nations, moyennant la cession de la " Nave Galléana " à prix d’estimation. Fidèles à leur système de duplicité, les Génois ne font ces propositions que pour éloigner le vice-roi de Naples, et pour avoir le temps de méditer une nouvelle trahison. Le conseil de ville, assemblé plusieurs fois pour traiter cette affaire, éprouve mille difficultés que l’envoyé génois fait naître sous différents prétextes.
        La mauvaise volonté du génois est si évidente que même l’évêque, qui intervient maintes fois au conseil, ne peut s’empêcher d’observer, qu’il est vraiment extraordinaire de voir les Génois se montrer si acharnés pour un seul navire, contre un simple particulier qui leur donne, en plus, l'assurance de ne plus les offenser et offre même d'envoyer à Gênes, en otage, sa femme et ses enfants.
        Les choses en sont là lorsque l’on apprend que les Génois ont envoyés deux bombardiers français gagnés à prix d’argent sur un bateau chargé d’artifices et se sont glissés à la faveur de la nuit dans la rade de Villefranche, en essayant de mettre le feu au vaisseau.
        Pris en flagrant délit, ils trouvent la peine de leur crime. Le peuple irrité contre Salvago, qu’il accuse d’avoir conduit cette trame, se livre aux transports d’une aveugle fureur.

        Toute négociation étant ainsi rompue, les Galléan font des emprunts considérables, vendent leurs bijoux pour 2000 écus d’or, et avec leurs propres fonds arment une galère, deux galéottes et un brigantin pour les adjoindre au vaisseau. L’élite des marins de Nice et de Villefranche s’empresse de participer à cette nouvelle course. L’escadre sort du port de Villefranche dans les premiers jours du mois de juin 1491, capture sur les côtes corses une caraque de la république de Gênes richement chargée.

        Au retour de la croisière, une horrible tempête disperse les bâtiments et jette le vaisseau amiral dans le golfe de La Napoule. Julien de Magneri, commandant les galères de la république de Gênes, informé de la positon de ses ennemis, fait aussitôt forcer les voiles pour venir l’attaquer avec sa flotte de trois galères, deux galléons et trois caraques. Malgré la supériorité du nombre, et le peu d’espace pour manœuvrer, Jean Galléan engage le combat avec une telle résolution, que le capitaine génois, craignant de voir échapper sa proie, préfère employer une troisième trahison. Il envoie à Galléan un officier pour lui proposer une entrevue ; les protestations amicales du génois trompent la bonne foi du crédule amiral, il accepte sans défiance l’invitation du perfide Magneri, mais à peine arrivé sur son bord, celui-ci le fait charger de chaînes et traîner à fond de cale.
        Dans la nuit qui suit le drame, Magneri fait voile vers les côtes de la Ligurie. Là, il ose amener l’infortuné Galléan sur le pont, et, après l’avoir accablé des plus grossiers outrages, il le condamne à être exposé en pleine mer, sur un faible esquif, à moitié rempli d’eau.
        Cette sentence barbare est exécutée, mais les vagues sont moins cruelles que les bourreaux. La main de la Providence ramène Galléan sur le rivage d’Albenga. Recueilli par un brigantin marchand, il est conduit à Gênes, où il subit les tourments d’une longue captivité. Sa famille ignore sa destiné, lorsque Catherine de Carret, marquise de Final, sa proche parente, secrètement informée de son sort, emploie ses bons offices auprès du sénat de Gênes, pour obtenir sa liberté ; il doit renoncer à toute réclamation au sujet du vaisseau capturé, avec serment de ne pas divulguer le traitement indigne qu’on lui a fait essuyer. Comme garanti de ses promesses, il font donner des otages, qui parviennent à s’échapper. Quelque temps après son retour à Nice, Jean Galléan, obtient de l’autorité du Pape d’être dégagé de son serment, et fait paraître une protestation solennelle contre les violences de Gênes, dont il se plaint au duc de Savoie, au roi de France et aux principaux souverains de l’Europe, demandant satisfaction et réparation des dommages par lui soufferts.
        Ses instances continuent jusqu’en 1520, et n’ont d’autre résultat que de belles promesses. La duchesse Blanche de Savoie ne croit pas devoir intervenir dans cette affaire, et se borne à réparer les malheurs de la famille Galléan, en la comblant d’honneurs et de dignité.
        Jean Galléan réitère plusieurs fois sa demande en dédommagement auprès de Gênes, sans sucés et ne s’arrête de protester qu’à sa mort, advenue le 5 juin 1538 : en entrant au château, où il était de garde, il est tué d’un coup de feu sans qu’on ne sache jamais d’où il était parti.
        Marié avec Nicolette Dora, Jean est le père d' Erasme

        Erasme sera l'un des personnages les plus marquants du XVe siècle niçois : agrégé à "l'auberge" Doria, Érasme sert avec le grade de colonel dans l'armée de l'empereur Charles-Quint qui envahit la Provence en passant par Nice et qui le crée chevalier de l'Ordre de Saint-Jacques. En 1543 il prend part vaillamment à la défense de Nice contre les Franco-Turcs et la même année, est nommé par le duc Charles III capitaine général de la ville et du Comté. Il meurt au cours de l'année suivante. Il s'était marié avec Louisette Cairaschi dont il avait eu deux fil,

        • Octavien commandeur de l'Ordre de Malte, et
        • Marcel. Ce dernier, comte de Priero et chevalier de l'Ordre de Saint-Jacques commande en 1571
        une galère au combat naval de Lépante ; il est agrégé à "l'auberge" Doria en 1616. Tous deux sont inhumés dans l'église des Pères Minimes de Gênes.

        Raphaël, 1er fils aîné de Jacques Galléan et d'Honorée Roccamaura, remplit les fonctions d'écuyer de la duchesse Blanche de Savoie qui l'envoie en qualité d'ambassadeur auprès du roi d'Aragon. Il se marie avec Luquine Buschetti qui lui donnera deux fils,

        • Barthélémy et
        • Léonard.
        Ceux-ci font hommage et prêtent serment au duc Charles III pour le fief de Châteauneuf en 1532. Le premier sera la tige des contes d'Utelle (B) et le second, celle des Galléan-Riquier (C), qui résideront à Nice ; plusieurs autres branches, ayant simplement part au fief de Châteauneuf, établiront leur demeure dans ce village.
         

        A. Descendance de Humbert : Ies Comtes d Âscros

        Humbert qui, ainsi qu'on l'a vu, exerçe la profession d'apothicaire à Nice au début du XVe siècle, est le père de Jacques, docteur ès lois, assesseur de la ville de Nice en 1492. A la génération suivante on trouve Barthélémy, docteur ès lois, marié avec Françoise de Constantin, des seigneurs de Châteauneuf, et Paul (I), auteur de la branche des comtes d'Ascros.

        • Paul, qui acquiert une part du fief de Châteauneuf, se marie avec Périnette Badat, sœur du capitaine Mathieu Badat et cousine de Jean Badat, auteur d'une précieuse chronique en dialecte. Il est le père de Marc-Antoine (II).
        • Marc-Antoine, coseigneur de Châteauneuf, est nommé en 1567 lieutenant de l'amiral commandant les galères de Savoie, André Provona de Leini, qu'il seconde valeureusement à la bataille navale de Lépante en 1571. Deux ans auparavant il avait été nommé capitaine général de la viguerie de Sospel. En 1573, la croix de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare, qui venait d'être créé par le duc Emmanuel-Philibert, récompense ses mérites et le duc le charge de commander les galères de l'Ordre avec le grade de vice-amiral. II s'était marié en 1545 avec Brigitte Gralhieri qui lui donne trois fils :

        •  
          • André (III), ci après ;
          • Jean-Paul, capitaine général de viguerie de Sospel, chevalier de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare en 1576, décédé sans postérité ;
          • Jean-Baptiste, préfet et gouverneur de la Principauté d'Oneille en 1601, créé conseiller d'État et référendaire en 1608 et, la même année, vice-gouverneur de Nice et du Comté ; il meurt en 1618, étant sans alliance et laissant une grosse fortune : il possédait pour près de 300 000 livres de créances soit sur des particuliers - tel le prince de Monaco -, soit sur des communautés - celle de Naples entre autres.
        III. André, coseigneur de Châteauneuf, est élu 1er, consul de la ville de Nice en 1603 et décoré de la croix de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare en 1610. Il s'était marié en 1599 avec Laure Doria, fille de Jean-Baptiste Doria, des seigneurs de Dolceaqua, qui lui donne quatre filles et un fils, Jean-Baptiste (IV).

        IV. Jean-Baptiste acquiert du fisc ducal, moyennant 16 000 ducatons - près de 90 000 livres -, quatre des fiefs de la baronnie de Beuil réunie au patrimoine de la couronne de Savoie après l'exécution du comte Annibal Grimaldi en janvier 1621 : Ascros, Toudon, Tourette et Revest, dont il est investi dès le premier octobre de la même année ; toutefois le duc se réservait le château d'Ascros. En 1625, Jean-Baptiste se marie avec Jéromine Provana fille d'Octave Provana, comte de Collegno, un grand personnage de la cour de Turin, décoré de la grand croix de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare. Il teste à Nice en 1656 et meurt en 1664. Il avait eu plusieurs filles et quatre fils :

          • André (V) ;
          • Octave et
          • Marc-Antoine,

          • Ils deviennent chevaliers profées de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte (Langue de Provence) : le 1er, deviendra Grand Prieur de Toulouse et le 2e, étant commandeur et se trouvant à Rome en 1676, obtiendra, avec l'appui du cardinal Carpineo, le don du corps de saint Alexandre martyr, pour le couvent de la Visitation Sainte-Marie, de Nice, dont sa sœur, Mère Françoise-Marie était alors supérieure ;
          • Jean-André, père Augustin déchaux, bienfaiteur insigne du couvent de cet ordre à Nice sous le vocable de Saint Jean-Baptiste, décédé en 1706.
        V. André, 2e comte d'Ascros, Toudon, Tourette et Revest, se marie en 1653 avec Suzanne Grimaldi, fille d'Impérial Grimaldi, seigneur de Gattières. En 1672, à l'occasion de la guerre entre la Savoie et la République de Gênes, il organise dix compagnies de Milice du Comté. Il est 1er consul de la ville de Nice en 1675. En 1686,1700 et 1713, il est qualifié de gentilhomme de la chambre du duc Victor-Amédée II. Il est le père de
        • Jean-Baptiste (VI), et
        • Octave reçu chevalier profées de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte en 1674, commandeur de Selves, bailli et grand croix de l'ordre, et, enfin grand Prieur de Saint-Gilles.


        VI.  Jean-Baptiste, 3e comte d'Ascros, Toudon, Tourette et Revest, se marie en 1684 avec Marie-Camille Villa, fille du marquis Guido Villa et de Françoise-Marguerite Dal Pozzo ; le contrat est signé le 18 avril 1684, à Turin, dans le palais des marquis Villa sis sur la Piazza San Carlo ; la comtesse Marie-Camille sera, après 1720, dame d'honneur de la reine de Sardaigne, Anne d'Orléans, nièce de Louis XIV, épouse de Victor-Amédée II. Le comte Jean-Baptiste meurt en avril 1744, étant nonagénaire. Il avait eu deux fils :

        • Jean-André (VII) et
        • Octave, chevalier, puis commandeur de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ou de Malte (Langue de Provence).
        VII. Jean-André se marie en 1718 avec Angèle-Marie Galléan, fille unique et héritière de Jérôme-Marcel Galléan comte d'Utelle ; elle meurt en mai 1735, emportée par l'épidémie de fièvres malignes qui désolait Nice. Dès le mois d'octobre Jean-André convole en 2e noces avec Françoise-Antonia-Émilie-Thérèse Peyre de Châteauneuf, fille de Lazare Peyre, comte de Clans. En considération de ce mariage, son père, par un acte du 30 octobre, lui constitue un "apanage honnête et suffisant" : il lui cède l'usufruit des biens laissés par la comtesse d'Utelle sa mère, une rente annuelle de 1200 livres, les loyers et les fruits d'un bienfonds au quartier du Ray et d'un pré sis au quartier de l'Empirat. Le comte Jean-André meurt en janvier 1744, quelques mois avant son père. De ses deux mariages il n'avait eu que des filles :
        • du 1er lit, Marie-Octavie, qui épouse en 1743 Jean-Paul Lascaris comte de Peille ;
        • du 2e lit,
          • Marie-Madeleine qui épouse en 1754 Charles-François Thaon de Revel, comte de Saint-André, le futur lieutenant général gouverneur du Comté de Nice, vice-roi de Sardaigne et chevalier de l'Ordre de l'Annonciade, et
          • Marie-Agnès, qui épouse en 1762 le comte Eusèbe-François Avogadro comte della Motta, Alciata, Massazza, Villanuova, Collonbiano et Formigliano. Une partie des biens des comtes d'Ascros avait été mise en fidei-commis, notamment les fiefs d'Ascros, Toudon, Tourette et Revest. Un différend surgit à ce propos entre les filles du comte Jean-André, d'une part, et le comte François-Marcel Caissotti de Roubion, d'autre part. Malgré l'existence du commandeur Octave Galléan, frère du défunt comte Jean-André, le Sénat de Nice décide en 1752 que ces fiefs doivent revenir au comte Caissotti comme étant au moment de l'ouverture de la succession le plus âgé des descendants mâles des quatre filles du chevalier André Galléan (ci-dessus III).


        B. Galléan comte d'Utelle

        I. Barthélémy Galléan (?)  fils de Raphaël, coseigneur de Châteauneuf, marié en 1520 avec Marthe de Costa.

           
                  Je ne résiste pas à raconter une page d'Histoire niçoise

                En 1543, pendant le siège de Nice:
                  Nice appartient à la Savoie et est assiégée par les français du Duc d’Enghien et par les turcs de Barberousse associés à François Ier. Les niçois résistent, le consul Barthélémy Galléan "s’apprête à mourir plutôt que de se rendre"
          Nice résiste longtemps, faisant perdre du temps à François Ier. Celui-ci accepte de faire sortir les blessés et les protége contre les turcs. Le 24 Août 1543, l'ancien Syndic Gallean, en profite pour fuir Nice, alors que la majorité des niçois continue à défendre la ville (Quand je disais, que ces Galléan n’avaient rien à voir avec notre famille !).
                 L'arrivée des troupes de Charles Quint, sauve Nice. De cette bataille reste la légende de Catherine Ségurane, ardente défenseur de la ville. Sauvée des turcs et des français, Nice reste à la Savoie et François Ier signe en sept 1544 la paix de Crepy.
                  Où est donc parti ce Gallean là ?

                  Le duc de Savoie fait son entrée à Nice le 12 septembre 1543 et est reçu par Barthélémy Gallian  qui l’accueille avec le discours suivant : " Prince, vous voyer le reste de cette population fidèle qui a tant souffert pour garder ses serments. Nos plaies sont encore saignantes et profondes. Vos yeux vont voir le tableau affligeant de nos ruines; Mais vos bienfaits sauront les réparer. " [52]
          Quelques jours plus tard, Erasme Gallian et les Niçois doivent encore se défendre contre de nouvelles attaques.

                  En 1575, on trouve Erasme et Marc-Antoine Gallian au conseil de Nice.
           


        II. Lazare, coseigneur de Châteauneuf, capitaine au service du duc de Savoie, est châtelain d'Ascros pour le duc. Il se marie en 1573 avec sa cousine Lucrèce Galléan, l'une des cinq filles du vice-amiral Marc-Antoine. De ce mariage naissent quatre fils :

        • Ulysse, docteur ès lois, préfet puis gouverneur d'Oneille en 1608, enfin 2e président du Sénat de Piémont ;
        • Marc-Antoine (III) ;
        • Louis, reçu chevalier de l'Ordre de Malte en 1592, tué en 1611 par les Maures au combat de l'île de Cherchenes en Barbarie ;
        • Jean-Baptiste, reçu chevalier de l'Ordre de Malte en 1591, commandeur de Canabières, gouverneur de l'île de Gozzo, mort en 1634.
            Le Duc de Savoie Charles Emmanuel Ier rallume la guerre avec la France, prend part aux luttes qui déchirent les Ligueurs et les Huguenots et envahit la Provence en 1590, afin d’affirmer ses droits à la couronne de France, puisque petit-fils de François Ier par les femmes.
            Un Jean Galléan se trouve alors au Conseil de Nice [52]
        III. Marc-Antoine, coseigneur de Châteauneuf, 1er, consul de la ville de Nice en 1619.
             
            Nous trouvons en 1626, à la tête de l’administration de Nice, un Antoine Galléan, conseiller. [52]
        Il se marie en 1599 avec Apollonie Doria, fille de Jean-Baptiste Doria, des seigneurs de Dolceaqua, dont il a quatre fils :
        • Louis-François, tué le 9 janvier 1635 : ayant eu, la veille, une querelle avec trois gentilshommes niçois, un Isnardi, un Laugieri et un Rochioni, ceux-ci l'assaillirent alors qu'il se promenait sans armes devant la Porte Pairolière : l'un d'eux lui tira un coup de carabine qui le blessa mortellement ;
        • Lazare (IV) ;
        • Jean-Jérôme et
        • Lazare-Marcel, reçus l'un et 1'autre chevaliers dans l'Ordre de Malte en 1616.
          Jean-Jérôme se rend célèbre par ses combats contre les infidèles, notamment en 1631 où il soutient victorieusement l'assaut de 8 galères turques ; et en 1638 où, dans un combat livré au large des côtes de la Calabre par 6 galères de Malte contre 3 grands vaisseaux du Pacha de Tripoli, il réussit avec sa galère à capturer le commandant de la flotille ennemie, un renégat marseillais, et à s'emparer d'un drapeau qu'il viendra déposer devant l'autel de Notre-Dame de Cimiez ; au cours de l'année suivante il est nommé gouverneur de l'île de Gozzo ; il était titulaire de la commanderie de Vahours. Quant à Lazare-Marcel, il reçoit en 1630 la commanderie de Durban, dans l'Aude, et obtiendra la grand croix de l'Ordre.
        IV. Lazare, coseigneur de Châteauneuf, gentil-homme de la Chambre du prince Maurice de Savoie gouverneur du comté de Nice, est créé chevalier de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare en 1642.
        Il se marie l'année suivante avec Dorothée Buneo, fille de Melchior Buneo comte de Roccaforte et coseigneur de Monale, grand croix de l'Ordre des Saints
        Maurice et Lazare, gouverneur de Nice. II est élu 1er consul de la ville de Nice en 1650. En 1678, il dépose son testament dans les archives du Sénat : après avoir fait des legs à plusieurs confréries ainsi qu'à la " congrégation des nobles" érigée dans le collège des Pères Jésuites, il n'oublie pas ses serviteurs, en particulier, Antonia, veuve Laiet "notre donzella", à qui il lègue 100 livres pour l'aider à racheter Guillaume Laiet, son fils, esclave en Barbarie; il mentionne ensuite sa femme et ses enfants. Il avait eu de son mariage avec Dorothée Buneo 11 filles dont deux seulement s'étaient mariées _les 9 autres étant entrées dans divers couvents_ et 3 fils :
        • Jérôme-Marcel ( V) ;
        • Jean-Baptiste reçu chevalier dans l'Ordre de Malte en 1663, qui devient commandeur de Valence en Dauphiné ;
        • Melchior, qui fait profession dans l'Ordre de Malte en 1672 et exerce la fonction d'écuyer de la princesse de Carignan. Ses nombreuses grossesses n'empêchent pas Dorothée Buneo de survivre dix ans à son mari. Elle rédige en 1688 un long testament : comme son mari elle pense à ses deux serviteurs et à ses deux servantes et aussi à ses deux esclaves musulmanes, Fatma et Ace qu'elle recommande à son héritier Jérôme-Marcel (V).
        V. Jérôme-Marcel, coseigneur de Châteauneuf, se marie en 1685 avec Marie-Thérèse Lascaris, fille de Jean-Paul Lascaris comte de Peille et coseigneur de Castellar.
            En 1690, du côté de Nice, toujours savoyarde, on mobilise : Les volontaires sont commandés par Henri de Galléan. Notons la particule !
        Pour Jérôme-Marcel, la fonction de gentil-homme de la chambre du duc de Savoie Victor-Amédée II ne l'empêchera pas de nourrir une grande admiration pour Louis XIV. Aussi, après la conquête du Comté de Nice par Catinat en 1691, le Roi-Soleil le nomme chevalier du Sénat par lettres patentes données à Versailles le 27 avril 1692. Le Comté ayant fait retour à la Maison de Savoie en 1696, Jérôme-Marcel reprend sa fonction de gentilhomme de la chambre auprès de Victor-Amédée II et, en 1700, se porte acquéreur de l'un des fiefs mis en vente par le duc, celui d'Utelle, dont il est investi par le titre comtal. Le Comté de Nice redevient français en 1705, puis de nouveau savoyard en 1713, après le traité d'Utrecht qui donne à Victor-Amédée II le royaume de Sicile, bientôt échangé avec le royaume de Sardaigne. Voici Jérôme-Marcel de nouveau gentilhomme de la chambre de Victor-Amédée qui ne lui a pas tenu rigueur d'avoir suivi fidèlement le sort du Comté. Il teste à Nice en 1721.
        de son mariage avec Marie-Thérèse Lascaris il n'avait eu qu'une fille, Angèle-Marie, comtesse d'Utelle, qu'il avait mariée en 1718 ainsi qu'on l'a vu, avec un lointain cousin, Jean-André Galléan comte d'Ascros (A-VII).
         

        C. Les Galléan-Riquier

        Léonard, fils de Raphaël Galléan, coseigneur de Châteauneuf, se marie en 1539 avec Catherine Varletti qui lui donne plusieurs fils, notamment

        • Pierre-Jean et
        • Jean-André,
        Pierre-Jean, coseigneur de Châteauneuf, est 1er consul de la ville de Nice à quatre reprises: en 1577, en 1580 où une épidémie de peste désole la ville, en 1590 et en 1598. II se marie avec Jeanne Caravasquin des seigneurs de Gorbio.
        • L'un des ses petits-fils, Louis, coseigneur de Châteauneuf, se marie en 1680 avec Marie Grimaldi, fille du baron Honoré Grimaldi. En 1676, selon le testament de sa cousine Anne-Françoise Grimaldi-Riquier, veuve du sénateur Michel-Ange Lascaris, il relève le nom de la famille Riquier. N'ayant pas eu d'enfant, il transmet ce nom à son cousin issu de germains, Lazare Galléan.
        • Un autre de ses petits-fils, Dominique, devient coseigneur de Châteauneuf. Il est lieutenant de la compagnie colonelle du Château de Nice. Il se marie en 1632 avec Anne-Marie Marchesan fille de Joseph Marchesan baron de Coaraze et de Roccasparviera.
          • Parmis ses fils, Jean-André, né à Châteauneuf en 1644, prend du service en France en qualité d'enseigne au régiment Royal-Roussillon en 1669 ; il est promu capitaine au même régiment en 1672, puis lieutenant-colonel au régiment de Saint-Laurent Ferrero ou Nice-infanterie en 1689 et appelé par Louis XIV à commander en second le régiment royal de Savoie-infanterie en 1695. II s'était marié en 1686, dans la chapelle du château de Bernicourt, près de Douai, avec Marie-Thérèse-Michelle de La Grange de Nedonchel fille de Michel-Otto de La Grange seigneur de Nedoncel, ancien échevin de Douai. Une fille issue de ce mariage, Marie-Françoise-Josèphe, née à Tournai en en 1690, sera admise en 1698 à la célèbre maison de Saint-Cyr fondée par Madame de Maintenon.
          • Antoine-François, coseigneur de Châteauneuf, major d'infanterie, lieutenant-colonel du régiment de Turin, remplit auprès du roi Charles-Emmanuel III, en 1754, les fonctions de 1er aide de camp et reçoit la croix de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare.
          • Michel-Antoine-Fraaçois-Marie, coseigneur de Châteauneuf, né à Gênes en 1746, décédé à Nice en 1812, capitaine au régiment de Nice, chevalier de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare.
          • Gaspard-Antoine-Marie-Emmanuel Galléan-Riquier de Châteauneuf, né à Nice en 1774, lieutenant-colonel commandant la place de Villefranche sous la Restauration, se marie en février 1824, après avoir obtenu l'autorisation du Roi Charles-Félix, avec Rose-Antoinette Roissard de Bellet, fille du Baron Pie Roissard de Bellet, veuve du lieutenant-colonel François-Antoine Pianelli, d'Olmetta (Corse) ; ce mariage béni par Don Pachiaudi, chapelain royal du fort de Villefranche, ne sera pas heureux : dès janvier 1825 les deux époux, "pour éviter toute publicité désagréable" conviennent d'un commun accord, en présence de l'avocat Benoit-Bunico, de vivre désormais séparés de corps et de biens.
          • Léonard Galléan-Riquier de Châteauneuf prend du service, après la Restauration, dans la région de la Charente où, en 1816, il est lieutenant en garnison à Angoulême. Sa petite-fille Anne-Marie épouse Raffaelli était encore vivante et propriétaire à Châteauneuf en 1928. Elle était la dernière du nom.


        D’après [87], nous trouvons aussi
         

        • Galléan Ulysse, docteur és-lois, fut promu en 1623 second président du Sénat de Turin, pour ses services comme gouverneur d’Oneille
        • Galléan Ludovic, vaillant chevalier de l’ordre de Malte se fit une excellente réputation en combattant les infidèles, à la tête de plusieurs galères.
        • Galléan Jean-Jérome fit de même contre les Turcs et malgré plusieurs blessures réussit à vaincre les Turcs. Il ramena ses prises à Nice et les offrit à la Sainte Vierge de Cimiez.
        Source :
                Charles-Alexandre Fighiera.
                Jules de Orestis.