Les RIGOT doivent leur notoriété et leur
entrée dans la noblesse à trois capitaines huguenots, les frères
Esprit, Robert et Louis RIGOT, originaires de Bourdeaux,
qui firent preuve d'une grande vaillance pendant les guerres de religion.
Cette évolution est commune à bien d'autres familles de la
noblesse protestante du Dauphiné (1).
Le courage et la persévérance d'Esprit RIGOT aboutissent à
son anoblissement par Henri IV, en récompense d'avoir pu écarter
le danger qui pesait sur lui
comme en témoigne la devise de ses armoiries : "REGIS VITA PRETIOSA
MEA" surmontées en cimier d'un bras armé.
Et, grâce à son trésor de guerre, Esprit RIGOT peut acheter
en 1625 Pour 33.000 livres la seigneurie de MONTJOUX à Françoise
de LEUSSE,
veuve de Thomas de VESC de ST THOME, et à partir de là, les
RIGOT demeurent étroitement liés à la vieille famille
chevaleresque de VESC
- ou tout au moins a ses rameaux protestants - Esprit RIGOT doit aussi son
enrichissement au riche mariage qu'il a pu conclure avec
Suzanne CHAMBRE, veuve de Louis ITHIER, qui lui apporte une dot de 11.500
livres.
C'est avec César de RIGOT, fils d'Esprit, que la famille s'intègre
à la noblesse protestante de son voisinage :
César en effet épouse Françoise de VESC, fille du seigneur
de COMPS et de Geneviève d'AGOULT.
Leurs onze enfants sont bien dotés, et c'est au moment où la
lignée RIGOT est devenue prospère que la Révocation
de l'Edit de Nantes la frappe.
En 1685, le chef de famille est Claude de RIGOT, sieur de la Penne, seigneur
de Montjoux, époux depuis 1673 d'Ennemonde de BARJAC de ROCHEGUDE,
d'une importante famille du Languedoc, dont il a au moins sept enfants. Ses
frères, Louis, sieur de Chauvac, Jean-François, sieur de St
Etienne, et Mary, sieur de la Paillette,
portent tous des noms de terre ou de montagnes dépendant de Montjoux
ou l'entourant. Ses soeurs ont épousés des nobles protestants
voisins :
- Geneviève est mariée en 1675 à Daniel de THAU, seigneur
de Benivent,
- Lucrèce, depuis 1671, à Alexandre ODDE de BONIOT,
- Isabeau, en 1676, épousera un bourgeois, Louis Aymieu PELLEGRIN
dont l'ascension sociale se poursuivra avec sa descendance,
- Françoise s'unit à Pierre de JOUVEN, sieur du Verdet, gentilhomme
du Trieves,
- Esther en 1679 à Adam de VESC, sieur de Merles,
- une autre Françoise, en 1681, à Jacques ATTENOUL, sieur du
Villard, qui prendra la tête de la rebellion protestante dans les vallées
de Bourdeaux.
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