Généalogie
:
Source : Mémoires de l'Académie de Vaucluse 1912
Oudard de Pomponne est, en 1250, viguier de Nîmes, au service par
conséquent du roi de France Saint-Louis. Ménard le cite,
à cette année, sous le nom d'Odoard de
Pompeg. Odoard est une altération d'Oudard, comme Pompeg est une
forme altérée de Pomponne.
En 1254, Oudard de Pomponne a quitté le service du roi de France
pour devenir fonctionnaire d'Alfonse de Poitiers, et il est viguier de Toulouse.
Il est connu comme tel par un seul document : par lettres datées
du mercredi, octave de la Saint-Martin d'hiver de cette année, Alfonse
de Poitiers le charge de saisir les
biens meubles et immeubles des hérétiques dans le diocèse
de Toulouse
En 1256, Oudard de Pomponne n'est plus un fonctionnaire toulousain : il
est devenu
viguier d'Avignon et nous
est connu par trois actes seulement indiqués
par M. L.-H.Labande 2 et dont voici la substance :
- Le 3 septembre 1256, étant seigneurs d'Avignon Alfonse, comte de
Toulouse et marquis de Provence, et Charles , comte de Provence
et de Forcalquier,
viguier Oudard de Pomponne
, juges Rostang Isnard et André de Pontairol, laudateurs Bertrand
Mataron,
Pierre Bassac, Isnard Augier, Guillaume-Pierre Audegier, Bertrand Spérandieu,
Bertrand Aloïs, Guillaume Cornut et Bertrand
Botin, par acte reçu par Pierre Carrière, notaire d'Avignon,
Bertrand de Saint-Laurent vend à Guillaume Martin, peaussier,
et à Raymonde son épouse, pour le prix de douze livres tournois,
une maison située à Avignon, sur la paroisse Notre-Dame la Principale.
- Le 6 septembre 1256, étant seigneurs d'Avignon Alfonse, comte de
Toulouse et marquis de Provence et Charles, comte de Provence
et de Forcalquier,
viguier Oudard de Pomponne
, etc., et avec le consentement de frère Pastre, représentant
Pierre de Cairanne,
commandeur d'Avignon, Romaine, femme de Michel Didier, par acte passé
dans le palais d'Avignon, vend au prix de
28 livres tournois à Marquise, femme de Raimond de Rochefort, une
maison sise à Avignon, sur la paroisse de St-Pierre et
chargée de 16 deniers de cens annuel envers la maison de St-Jean
de Jérusalem de cette ville.
-Le 17 novembre I256 5, dans le palais d'Avignon, par acte passé
devant le
viguier Oudard de Pomponne,
Péregrin, fils de feu Péregrin,
cède par bail à rente, à Bertrand Milon, verrier, un
atelier sis à Avignon, sur la paroisse de St-Pierre, sous le cens annuel
de 50 sous tournois
et moyennant 15 livres tournois d'acapte 1.
En 1257, Oudard de Pomponne n'est plus viguier d'Avignon.
Après une interruption en 1257, il était devenu de nouveau
viguier d'Avignon en 1258.
Il est certain qu'il n'était plus viguier de cette ville dans les
derniers mois de 1259.
On le retrouve le 7 mars 1264, alors qu'il exerce des fonctions plus humbles,
étant seulement
châtelain de Séguret.
Guilot de Torson, bayle du comte à Séguret et Oudard, ne vivaient
pas, paraît-il, en bonne intelligence.
Qu'yeut-il entre eux ? Nous ne le savons. Toujours est-il que la femme et
la famille d'Oudard poursuivirent à coups de pierres et de
bâtons et même avec une masse de fer le bayle qui dut chercher
son salut dans sa maison. Là, Oudard très surexcité,
à cheval,
armé de fer, avec une lance et une épée, proféra
contre le bayle des menaces de mort. C'est ce que nous apprend le jugement
rendu contre notre personnage, le 7 mars 1264 à Sablet, sur la terrasse
de Ricau du Barroux et par lequel Raymond Boslygon,
grand juge du Venaissin, après enquête et de l'avis de prud'hommes,
le condamna par contumace, à cinquante livres d'amende.
Cet acte fut reçu par Rostaing Mévouillon, notaire du comte
dans le Comté Venaissin, et dressé en présence et d'après
le témoignage de seigneur G. Colomb, Hugues Fabre, Rostaing Rainier
et seigneur G. Autran, chevalier. Le notaire mit son pa-
raphe et appendit sur flot de fil bleu la bulle de plomb employée
pour sceller les actes d'Alfonse en Venaissin.
Oudard dut donc payer l'amende à laquelle il avait été
condamné, et comme malgré ses défauts il était
un fonctionnaire zélé
et dévoué, il n'en continua pas moins à jouir de la
confiance d'Alfonse qui le maintint dans ses fonctions de châtelain
de Séguret.
Il occupait encore ce poste le 3 juin 1269.