1478 - La conjuration PAZZI contre les
Médicis, en résumé
La conjuration Pazzi est un complot fomenté à Florence,
par la famille Pazzi et Francesco Riario neveu du pape Sixte IV,
contre Julien et Laurent de Medicis et qui se solda par un échec
le 26 avril 1478.
Julien fût tué, mais Laurent de Médicis échappa
à l'attentat.
La famille de Pazzi est au XVe siècle l'une des plus anciennes
et des plus riches familles de Florence.
Elle est à ce titre représentative d'un ancien ordre où
l'aristocratie exerçait son influence sur les républiques
italiennes.
Elle est issue d'une lignée prestigieuse. En 1099, Pazzino
de Pazzi se couvrit de gloire pendant la 1ère croisade,
en étant le premier chevalier à entrer dans Jérusalem.
Originaire du Val d'Arno, où elle possédait de grands fiefs,
elle fut une rivale acharnée des Médicis.
Les Médicis, installés en ville depuis seulement
un siècle, roturiers et de surcroit nouveaux riches, dominent la
vie politique de la cité.
Les Médicis accumulent les vexations à l'encontre des Pazzi.
Et si Bianca Médicis, fille de Pierre Médicis dit le Goutteux
et sœur de Julien
et de Laurent a épousé Guglielmo de Pazzi, les vieilles haines
n'ont jamais vraiment disparu. L'ascension des Médicis met,
aux yeux de leurs ennemis, en péril les libertés de la République
de Florence. Une confrontation parait presque inévitable.
Les Pazzi prennent la tête d'un complot destiné à évincer
les Médicis du cercle du pouvoir, à rétablir l'ancienne
république,
et à les remplacer comme première famille de la ville.
Les Pazzi peuvent également compter sur l'appui du pape Sixte IV,
et du roi Ferdinand 1er de Naples qui s'opposent aux visées hégémoniques
des Médicis. Ce souverain pontife, élu en 1471,
est en effet confronté à la fermeté des Médicis
au sujet des seigneuries d'Imola et de Faenza, proches du territoire de
Florence,
mais qui font partie des Etats de l'Eglise, et qu'il veut destiner à
son neveu Jérôme Riario dont il favorise l'ascension.
Le dimanche 26 avril 1478 à 14 heures, une échauffourée
se produit pendant la grand-messe dans la cathédrale basilique
Santa Maria del Fiore (del Duomo). Elle se solde par la mort de Julien
Médicis. Laurent est blessé. Cet échec
entraine l'ascension de Laurent
à la tête de la riche république marchande. La répression
est impitoyable. Les participants au complot sont vite démasqués.
Francesco, Renato, et Jacopo de Pazzi, Jean-Baptiste Montesecco, Stefano
da Bagnone, Antonio de Volterra sont vite retrouvés et pendus.
Plus de cent citoyens sont mis à mort pour venger Julien. Tous les
membres de la famille Pazzi sont tués ou emprisonnés, ou exilés
(femmes et enfants compris), et leurs biens saisis. Guglielmo de Pazzi,
époux de Bianca Médicis, est épargné mais exilé.
Le nom même des
Pazzi sera effacé. C'est la damnatio memoriae
. Bernardo Bandini Baroncelli qui s'était réfugié à
Constantinople est ramené à Florence
et pendu à une fenêtre du palais de la Seigneurie le 29 décembre
1479. La vengeance des Médicis se voulait complète.
Elle le fut.
Après l'échec de la conjuration, Sixte IV et ses
alliés, le roi de Naples, les Républiques de Lucques, d'Urbino
et de Sienne, entrent en guerre
contre les Médicis et Florence : la guerre des Pazzi ; une guerre
qui dura deux ans. L'échec de la conjuration des Pazzi marqua
un tournant
dans l'histoire de la dynastie Médicis: elle renforça énormément
la popularité de Laurent qui deviendra Le Magnifique, après
sa négociation courageuse
et réussie avec le roi Ferrante 1er de Naples en 1480. Ce qui fit
indiscutablement des Médicis les primes inter-pares de Florence,
les parant d'un prestige jusqu'alors inégalé.
Mais, Pierre II de Médicis, qui succéda à
son père Laurent, et qui fût un souverain médiocre,
arrogant et indiscipliné est chassé de Florence en 1494,
à l'arrivée des troupes de Charles VII roi de France.
Une nouvelle république est instituée, la famille Pazzi rentre
dans ses prérogatives et privilèges.
L'histoire de la conjuration des Pazzi a été rapportée
par Ange Politien (1454-1494), mais son récit, écrit sur
demande de Laurent,
est dépourvu de valeur historique. Elle a fourni à Alfieri
le sujet d'une tragédie.