de NOVES,


Familles associées : Sade
Fief : Noves

Laure de Noves, la Belle Laure, La Laure de Pétrarque

Laure eut pour père Audibert de Noves, qualifié de messire et chevalier, d'une ancienne famille de Provence , éteinte depuis plus de trois cents ans.
Audibert fut syndic (échevin) de Noves, où il possédait une maison, qu'on y voyait encore au commencement du seizième siècle, près de l'église et à l'entrée du faubourg des Cordeliers. Cette maison portait même, à cette époque, le nom de Madame Laure. C'est donc là, ou peut-être à Noves, que naquit, en 1307 ou 1308, cette femme qu'ont immortalisée les vers de Pétrarque.
Audibert mourut, vers 1320, laissant trois enfants sous la tutèle d'Ermecende, sa veuve.
Il légua, pour dot, à Laure, sa fille aînée ,6000 liv. tournois ( environ 80,000 fr., suivant l'abbé de Sade ), somme très considérable pour le temps.
Belle, noble et riche, Laure fut mariée à Hugues de Sade, dont les ancêtres , depuis deux ou trois générations , exerçaient les premières charges municipales d'Avignon.
Le contrat fut signé à Noves, le 16 janvier 1325. Laure avait alors dix-sept ans, et son époux un peu plus de vingt.
Son frère Jean, damoiseau, n'était pas encore établi ; et Marguerite, sa sœur, venait de prendre le voile.
Depuis quelques années, les papes avaient fixé leur résidence à A vignon, où ils tenaient une cour brillante. Laure, que le rang de son mari obligeait d'y paraître , en fut le plus bel ornement, et sut conserver sa vertu dans une ville où une affluence continuelle d'étrangers de tous pays, avait introduit une extrême corruption de mœurs. Parmi ces étrangers, on remarquait déjà le jeune Pétrarqu , dont la famille, chassée de la Toscane par les guerres civiles des Guelfes et des Gibelins, était venue chercher un asile dans le Comtat Venaissin.

Ce fut le 6 avril 1327, que Pétrarque, âgé alors de vingt-trois ans , rencontra Laure, pour la première fois , dans l'église des religieuses de SainteClaire, et conçut, dès ce moment, pour elle, cette passion aussi forte que constante, dont il n'est plus permis de révoquer en doute la réalité, et qui fit à la fois le bonheur, le tourment et la gloire de la moitié de sa vie. Il atteste qu'il n'obtint jamais la moindre faveur de cette belle, et il rend un hommage éclatant à sa vertu.

Depuis son mariage, elle habita constamment Avignon , résidence de son beau père, Paul de Sade.
Le peintre Simon de Sienne fit le portrait de Laure, et le donna au poète.
Ce fut à la fin de septembre 1347, qu'il alla faire ses derniers adieux à sa chère Laure.
Laure mourut de la peste.


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