En 1104, les chanoines de Notre-Dame inféodèrent à Guillaume Mataron et à ses frères, un domaine appelé Jocundianis.
En 1198, Pierre Bertrand Mataron est porté le premier sur la liste des huit Consuls. Il figure encore parmi ceux de l’année 1228.
Laugier Mataron prit part à la délibération par laquelle le Conseil de ville vota, au mois de septembre 1227, l’acquit de l’amende de 7000 marcs d’argent que le légat romain de Saint-Ange avait frappé sur la ville.
Bertrand et Pons Mataron figurent, en 1229, dans l’acte par lequel les Consuls d’Avignon reconnurent les travaux du canal de la Durançole.
En 1 244, Adalasie Materon, pour faire face aux dépenses occasionnées par les études de son fils Guilhem Joufré, vend aux Hospitaliers d'Avignon, pour le prix de 6 livres, une taxe du 1/36e pesant sur les marchandises qui transitent par le port de Rognonas. 
Le 16 août 1316, la maison de Pons Mataron fut comprise dans la livrée d’Arnaud de Pelegrue, que le Pape Clément V, dont il était parent, avait fait cardinal le 15 décembre 1305.
La famille des Mataron passa ensuite en Provence, où elle joua un rôle important.
Les documents orthographient presque tous, Mataron, que le traité de l’état de la Provence dans sa noblesse, porte Matéron, et que M. Roux-Aphéran, écrit Matheron.
Source : rue d'Avignon

Le poète provençal Guillaume Figuiera, qui vivait vers 1270, " a escript plusieurs chansons à la louange d'une dame avignonaise de la maison de Matheron"

Les maintenues de noblesse en Provence, par Belleguise (1667-1669).

La moitié de la ville d'Avignon et le comtat Venaissin furent unis au comté de Toulouse par le mariage de Yolande de Forcal-
quier avec Raimond, comte de Toulouse, pour le douaire constitué par Bertrand, comte de Forcalquier, à sa fille Yolande, en
1212 (1). Raimond établit pour gouverneur, dans sa portion d'Avignon et du comtat Venaissin, Bertrand Materon. Ses lettres de
provision sont dans les archives d'Avignon de l'an 1214. Ce Bertrand autorisa l'inféodation faite par Raimond de Toulouse de
certaines terres dans ce comté. La charte en est aussi dans les archives de l'hôtel de ville d'Avignon, des calendes d'avril 1227.

Isnard, fils de Bertrand, fut choisi arbitre par la ville et par le chapitre de N.-D. des Doms. Geoffroy, fils d'Isnard, fit hommage
au roi Robert, comte de Provence, d'une portion de la sgrie de St Estève de la Faux, en 1310, aux archives d'Avignon. Charles,
Pierre, Guillaume, Jean de Materon, descendants de Geoffroy, qui ont résidé à Avignon, ont tous été successivement pourvus des
premières charges de la police de cette ville aux XIVe et XVe siècles.

Elzéar de Materon, fils de Jean, acquit la terre d'Auzet. Antoine, son fils, est nommé dans les états de Provence de 1490.
Descendance encore à Digne. Les chefs furent Claude et Louis de Materon, sgrs de l'Escale. L'auteur du nobiliaire
décrit au long ses descendance, alliances et emplois. Materon porte : d'azur à une voile en poupe d'argent, attachée à une an-
tenne posée en fasce d'or, liée de gueules, accompagnée, en pointe, d'un rocher d'or dans une mer de pourpre. Cimier : un pupitre
d'or à 3 fasces, chargé de 3 livres ouverts d'argent, surmonté par un bras armé du même, tenant une épée aussi d'argent. Devise :
Selon le temps, la voile.

La famille de Materon avait fait branche à Aix. Michel de Materon en est la tige. Il fut secrétaire du roi René, en 1452. Son fils
Jean défendait les droits du duc de Lorraine en Provence contre Louis XI. Jean II, son fils, sgr de Salignac, fut fait conseiller
chambellan du roi Charles VIII. Il obtint de ce prince que les trois syndics et l'avocat au conseil de la ville d'Aix fussent, à
l'avenir, appelés consuls et l'avocat : l'assesseur, qu'ils jouiraient des mêmes privilèges et honneurs que ceux de Marseille, d'Avi-
gnon et d'Arles, parceque la ville d'Aix était la capitale de la province, où se tenait le conseil éminent et la justice souveraine. Les
lettres patentes à ce sujet sont du mois d'août 1490. Ce Jean de Materon, chevalier, sgr de Salignac, fut premier consul d'Aix en
1498 et en 1504. Antoine, sgr de Salignac et d'Entrepierres, fut le dernier de cette branche ; il est mort sans enfants. Charles de
Voland, sr d'Aubenas, son neveu, fils de Jeanne de Materon, sa sœur, lui succéda, à la charge de porter son nom et ses armes.

* Le nom de Materon est répandu en Provence, et rien ne permet de rattacher les différentes familles homonymes aux Materon d'Avignon, de
souche féodale, sur lesquels on trouvera quelques renseignements dans le bel ouvrage de M. Labande : Avignon au XIIIe siècle. On voit des Mate-
ron, dès le XIVe siècle, dans la région d'Arles et de Tarascon. Ils y étaient dans une situation modeste, travailleurs ou marchands. Noble Bertrand
Materon reçut en acapte, le 2 avril 1382 (L. Seguin, à Arles), une terre près de Montpaon que lui délivra Bernard de Lambesc, damoiseau, agis-
sant au nom du seigneur suzerain François de Baux. Il avait épousé Jordane Benoit, fille de Jean, travailleur d'Arles et mourut avant 1387. Ses
enfants : Guimet, Louis, Jeannet, Catherine et Louise furent légataires au testament de leur aïeule maternelle Pélégrine Tropin, du 3 avril 1387
(ibid). Bertrand et Antoine Materon, de Salon, reconnurent, en 1452, la dot de leur sœur Catherine, femme de Gabriel Cordier, de Tarascon.
Martone Materon, fille de Jean et de Silone Boyc, d'Arles, fut légataire, en 1449, de son mari Jacques Hugolen, damoiseau de St Remy. Monet
Materon, de Salon, mort avant 1400, avait épousé Catherine Berice.

Les Materon, d'Aix, paraissent originaires de Digne où ils s'étaient enrichis, dès la fin du XIVe siècle, comme maçons ou entrepreneurs de
bâtisses (lapicida). Ils descendent de deux frères : Michel, marié avec Anne Boutaric, et Bernard ou Bertrand, qui épousa, en premières noces,
Honorade Moutte, d'où : Pons et Antoine ; ce dernier commerçait à Salon.

Les deux frères Michel et Bernard furent secrétaires du roi, le premier dès 1438. C'est de Michel que descendent les sgrs de Peinier et de Sali-
gnac. Bernard est l'auteur de la branche de l'Escale, dont la déchéance et la fin lamentable sont rapportées dans l'Histoire de l'Escale, par l'abbé
Maurel (2).


(1) Il n'y a pas un mot de vrai dans toute cette histoire ; Raimond de Toulouse n'a pu épouser Yolande de Forcalquier, qui n'a jamais existé.
L'investiture du comté de Forcalquier a été donnée à Raimond VII par diplôme de l'empereur Frédéric de décembre 1239
(Layettes, II, no 2842). Maynier ne dédaignait pas les mystifications, quelque invraisemblables qu'elles fussent.
(2) Forcalquier, Crest, 1893, in-8° 201 p.


Extrait de "Histoire de René d'Anjou: roi de Naples, duc de Lorraine et cte de Provence ...", Volume 3
La famille de Matheron conserve religieusement un tableau en gage de l'affection.du bon roi René, dans le même sac de velours cramoisi
qui le renfermait, dit-on, lorsque Jean de Matheron le reçut.
Ce seigneur, que René appelait son bon compère-, était fils de Michel de Matheron, maître rational à la cour de Provence,
et d'Annonini Boutarelle.
Jean succéda à la place de son père qu'il remplit pendant dix-sept ans, et fut ensuite sous Charles VIII, président de la chambre des comptes,
 et conservateur des Juifs. Ce monarque l'admit au nombre de ses chambellans, la 31 Mai 1489, et lui confia l'ambassade de Florence.
Les historiens le dépeignent comme un homme plein de génie, doué d'une rare sagacité dans les affaires, et d'une éloquence nerveuse.
Ils le citent comme un des grands hommes d'état de son siècle.
Le 28 Janvier 1468, Galéas-Marie Sforce, duc de Milan, le nomma chevalier de son ordre en l'autorisant à blasonner ses armes
avec les siennes. ( Celles de Matheron sont: d'azur au rocher d'argent, dans une mer de pourpre surmonté d' une voile à poupe d'or.;
devise: suivant le vent, la voile.).
René avait envoyé souvent Jehan de Matheron auprès du pape Sixte IV, qui par une bulle du 8 Février 1474, le nomma chevalier
de St. Jean de Jérusalem, et comte Palatin du pays romain. Il lui fit expédier le même jour la permission d'avoir un autel portatif
où on pourrait lui dire la messe pendant ses voyages; de créer des notaires apostoliques, et de légitimer des bâtards.
( Feu M. le président de St. Vincens avait vu à Pertuis, chez le sieur Bicais, notaire, l'original des provisions
d'un office de notaire expédié par Jean de Matheron),
Deux jours après la mort du roi René, Charles du Maine confirma Matheron dans sa charge de maître ralional, juge
et conservateur des monnaies de Provence. Mais ayant pris le parti du duc de Lorraine, il perdit ses offices, ses biens furent saisis,
et il eut beaucoup de peine à échapper lui même.

Après la mort de Louis XI, il rentra en grâce sous la régence d'Anne de France, dame de Beaujeu, sœur de Charles VIII.
Cette princesse le nomma conseiller d'État, et Charles VIII ayant pris le gouvernement en mains, donna à Matheron, en 1487,
l'office de grand président en la cour des maîtres-rationaux d'Aix , et celui de conservateur des juifs en Provence.
Deux ans plus tard, il l'admit au nombre de ses chambellans et lui confia l'ambassade de Florence, pour traiter, avec les Florentins,
du passage de l'armée française qui devait aller conquérir le royaume de Naples.

De retour en France, Matheron fut chargé, par la ville d'Aix, de solliciter du roi que ses magistrats municipaux qui avaient porté
jusqu'alors la simple qualité de syndics, fussent autorisés désormais à porter celle de consuls, à l'instar de ceux des villes d'Avignon,
d'Arles et de Marseille, ce qui lui fut accordé par lettres-patentes données aux Montils-lez-Tours, au mois d'août 1490,
Ces lettres ne furent enregistrées , on ne sait pourquoi, que le 18 mars 1496, par les maîtres-rationaux , en sorte que les syndics élus
en ladite année 1496, furent les premiers qui prirent le titre de consuls que leurs successeurs ont conservé jusqu'à la révolution.
Envoyé en ambassade à Rome, il y mourut en Février 1495, empoisonné, dit-on, par les Florentins qui redoutaient son influence.
Il fut enterré avec beaucoup de pompe au tombeau des ambassadeurs, dans l'église de la Minerve.

La famille de Jean de Matheron, à laquelle René donna la terre de Peynier, était très ancienne en Provence.
Lacroix du Maine rapporte que Guillaume Figuiera, (poète et gentilhomme provençal, fils de l'historien de ce nom et
qui vivait vers l'an 1270, ) « a escript plusieurs chansons à la louange d'une dame avignonaise de la maison de Matheron.
L'une de ces poésies est une jolie pastourelle imitée par Pétrarque» Ses armes se voyaient sculptées sur l'une des portes d'Avignon,
appelée du nom de Matheron. Une rue d'Aix le porte également. Cette famille s'est éteinte dans celle de Voland de Manosque
qui en a pris le nom et les armes. Le trait de courage et de pudeur qui rendit célèbre Madelaine de Voland, au passage de François Ier.
à Manosque, est rapporté dans l'histoire de Provence.
M. Revoil possède dans son curieux cabinet une très belle médaille frappée à l'effigie de Jean de Matheron. Gravée dans l'ouvrage
du président de St. Vincens sur les monnaies de Provence, elle a servi de modèle au profil du bas relief qui orne la statue du roi René à Aix.

René de Matheron, petit-fils du maître rational, fut enseveli dans la chapelle de la Madelaine à Aix, avec cette épithaphe,
la première composée en langue française en Provence :
Ci-gist, en bon renom
le noble René de Matheron
jadis seigneur de Peynier,
que la mort prist et fist finer.
Bon citoyen le tenoit-on,
aussi vray patriote bon...
Vueulliez Dieu pour lui prier,
Qu'en pais puisse requiescer.
Amen
1552, le 3 février



materon
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