et une cotice de sable brochant sur le tout. PIT II-129, 146

ART
Guiramand 3
Complément :
- Contrat de mariage entre M. Gaspard Reynaudy, fils de M. Antoine, coseigneur de Vachères, el de damoiselle Françon d'Autran, d'une part,
et damoiselle Marie de Guiramand, fille de feu noble Paul, seigneur d'Entrechaux, et de dame Sibille de Puget, 20 juin 1647 (AD04, fol. 1818) ;
- Contrat de mariage entre noble Charles de Guiramand, sieur de Blauvac, écuyer de Bonieux au Comtat Venaissin, fils de feu Jacques
et de damoiselle Françoise de Vernier, assisté de M. Claude d'Autran, écuyer de Bonieux. son beaufrère, d'une part,
et damoiselle Jeanne d'Audibert, fille de feu Me Nicolas, procureur au siège de Forcalquier, assistée de messire André Audibert, vicaire de
Saint-Vincent, son cousin germain, 13 janvier 1653 (AD04, fol. 655) ;
-
Contrat de mariage entre noble Laurent de Guiramand, sieur d'Enlrechaux, habitant de Séguret, fils de feu noble Paul, et de dame Silvie de Puget, d'une part,
et damoiselle Jeanne de Natal, fille de noble Jean, écuyer, et de feu damoiselle Louise de Bouche, de Manosque, 7 février 1655 (fol. 178).

Les maintenues de noblesse en Provence, par Belleguise (1667-1669)

La famille de Guiramand est originaire d'Aix, non de la vallée de Barcelonette. Sa qualité est si bigarrée de nobles, de notaires,
de marchands tenant boutique et si salie par un mariage bas et vicieux, dont est issu Laurent de Guiramand d'aujourd'hui, que
je laisse à juger s'il est gentilhomme et s'il doit être compris dans l'illustre corps de la noblesse. Il est'certain que son origine est
d'Aix. On trouve aux archives de cette ville que Mathieu Guiramand était dernier syndic (i). Cela est suivi de la charte de 1393
de l'église métropolitaine St Sauveur d'Aix, qui fait mention de me Antoine Guiramand, notaire, signé et assistant à la transla-
tion des reliques de St Mitre, de l'église N. D. de la Fé, où elles étaient conservées, à l'église de St Sauveur. Il résulte des archi-
ves de la ville d'Aix que Marcelin Guiramand était officier du roi René en 1455. Celui-ci fonda une chapelle dans l'église des FF.
Prêcheurs d'Aix (2). Les armes de sa famille paraissent encore au bout de la chapelle. Il avait été pourvu d'un office de maître
rational. Ses descendants ont possédé les terres de la Penne et de Velaux. Ils se sont alliés des Gérente, des Glandevès, des
Puget. Mais Louis Guiramand tint boutique de marchand à Aix, en 1612 (3). Nicolas Guiramand était notaire à Aix, en 1615.
Jean-Michel de Guiramand, sgr de la Duranne, a fait pis. Il épousa sa servante, nommée Canele (4), dont est issu Laurent Guiramand,
sgr de la Duranne, aujourd'hui vivant.
Les déclarations du roi ont fulminé contre les gentilshommes qui épousent leurs servantes. Par un arrêt du parlement de Paris,
de 1539, portant règlement général, les enfants du sr de Rame furent déclarés roturiers, pour être du mariage avec sa servante,
ainsi que tous autres qui naîtraient, à l'avenir, de pareils mariages des gentilshommee avec leur servante. Tels mariages salissent
le sang et déshonorent l'origine. Les bâtards ne sont, d'ordinaire, que les fruits d'une passion impétueuse, qui passe ;
mais les enfants nés d'un mariage servile et honteux sont les fruits du vice et, ordinairement, fort vicieux. L'ancienne Rome
a condamné semblables conjonctions et les a prohibées sous de grandes peines. Les états bien policés les ont aussi défendues
comme abàtardissant et déshonorant la noblesse et en corrompant le plus pur sang. J'ai lu dans les compilations des arrêts,
que les parlements, sur l'opposition des parents à semblables mariages, lorsqu'ils ont déclaré ne vouloir reconnaître les enfants
qui en naîtraient, si on passe outre, ont adhéré aux conclusions des parents, déclaré que les enfants qui naîtraient ne seraient pas
censés être de leurs parents ni de leur famille et seraient exclus de la succession de leurs collatéraux, des ascendants et de toute
leur lignée des parents opposants à ces mariages. Les mémoires de mon père font mention d'avoir vu dans les registres du par-
lement d'Aix, l'arrêt prononcé à l'audience de la grand chambre, par le président du Bernet, sur l'opposition de Charles de Cas-
tellane et autres parents, ses adhérents, contre Jean de Castellane, son neveu, qui voulait épouser Marie Viva, sa servante (5).

Autre arrêt du même parlement, séant à Salon, à cause de la peste à Aix, rendu sur les deux requêtes, au rapport de Gaspard de Vil-
leneuve, sgr de Mons, entre Honoré de Maynier, sr de St Marcel, opposant au mariage de Jean-Baptiste de Maynier son frère puisné,
se mariant avec Marguerite Sigale, sa servante. La cour concéda acte à Castellane, à Maynier et aux parents adhérants et oppo-
sants, de leur déclaration, tant pour eux que pour les leurs, de ne vouloir reconnaître les enfants qui naîtraient du mariage de Jean
Castellane avec Marie Viva et de Jean-Baptiste de Maynier avec Marguerite Sigale, servantes, et que, comme tels, ils seraient exclus
de leur légitime succession.

Laurent Guiramand de la Durane est aujourd'hui le seul issu de Michel Guiramand et de Carnele, sa servante. Louis et Fran-
çois de Guiramand, issus du même mariage, sont morts sans être mariés. Louis a institué son héritier N., son neveu, fils de Claude André
et de N. de Guiramand sa sœur. Il l'a chargé de porter son nom et ses armes. On verra cet issu de Carnele, du chef de sa mère,
et de Claude André, néophyte, son père, enté sur le nom de Guiramand d'Aix. Il sera nommé André Guiramand, le premier nom passera
pour nom propre, le second pour nom de famille.

* Malgré l'affirmation contraire de la Critique, l'abbé Robert a raison en disant les Guiramand originaires de Barcelonette, d'après l'hommage
de Jean Guiramand, fait en 1339 au roi Robert pour Lagremuse. (Arch. des B.-du-Rh. B 520). Leur fortune dut subir une éclipse, à cette époque,
car on trouve les Guiramand (6) notaires à Aix, à la fin du XIVe siècle, avec deux frères Mathieu et Hugues. Le premier décédé avant 1397,
laissa de sa femme, Bilette N., Rostang Guiramand, qui, par testament du 31 juillet 1415 (Et. Chaulan, à Aix), fit un legs pour fonder une cha-
pellenie dans l'église des FF. Prêcheurs et ne paraît avoir laissé que deux filles. Hugues Guiramand, également notaire, avait épousé Ber-
monde de Baux, fille de Jean, riche néophyte d'Aix. Son testament du 25 nov. 1407 (Fr. Borrili, à Aix) ne fait mention que d'un fils Jean pré-
décédé. Marcelin Guiramand (VIe degré d'Artefeuil) était marchand drapier à Aix en 1432 (Alban Félix, à Aix, f° 43) et paraît avoir rétabli la
situation de la famille, à Aix tout au moins. D'autres branches s'établirent à Barjols et à Marseille, comme ménagers et marchands (Arch. du Var, E
1070, 1175, etc.). Maynier, qui n'aimait pas les Guiramand, comme il est facile de le voir, s'étend longuement sur une mésalliance de la famille
et a même l'inconscience de rappeler que son oncle Jean-Baptiste de Maynier a été dans le même cas. Il fait une longue dissertation à ce
propos. Si le lecteur veut bien en comparer le texte, tant dans la Critique que dans le nobiliaire imprimé, il retrouvera, mot pour mot, dans
les deux ouvrages, les réflexions et appréciations personnelles de l'auteur sur les mariages mal assortis. On se rendra compte s'il est possible
d'attribuer ces citations à deux personnes différentes.
— Pithon Curt in, p. 132) cite le mariage en 1581 de Jean-Louis de Guiramand avec Catherine, fille d'Alexis de Guiramand et
d'Andrivette de Rousset, dame de Velaux. Cet Alexis était sgr de la Penne, Thoramène et Villevieille et avait trois fils :
Gaspard, cosgr de Velaux, marié à Jeanne de Cadenet, et qui testa en 1590 (7), Esprit, qui épousa, le 25 mai 1567, Françoise de Puget de St Marc,
 et François, sgr d'Entrages, marié, le 11 juin 1570, avec Madeleine de Châteauneuf.
Dans la « Principale Noblesse de Provence », Maynier dit que la famille s'est éteinte avec une fille, mariée avec N. Abel. Il s'agit de Marie-
Anne de Guiramand, qui épousa Jean-François Abel, dont le fils Joseph-Laurent devint sgr de la Duranne, par héritage de sa tante Gabrielle
d'Isnard de Canaux, seconde femme de Laurent de Guiramand. Mais la Critique insinue qu'une autre sœur de Marie-Anne, non dénommée,
aurait épousé un fils d'un certain Claude André, dont les descendants furent substitués au nom de Guiramand, par testament de Louis de Gui-
ramand décédé sans postérité. Je n'ai trouvé aucune alliance des André avec les Guiramand, ni trace d'une sœur de Marie-Anne. Il y a peut-être,
cependant, quelque fond de vérité dans cette histoire de substitution.

Au commencement du xvme siècle, vivait à Aix un certain Claude Guiramand, époux de Marguerite Roux, dont je n'ai pu découvrir l'ascen-
dance. Il eut un fils Jean-Augustin, né à Aix, vers 1712, qui fut officier au régiment de Bourgogne, prit du service dans les troupes du roi de
Sicile et devint ensuite directeur des Domaines à la Martinique, où il mourut le 6 sept. 1779. Il épousa, à Naples probablement, vers 1746,
Anne-Catherine-Joséphe-Narcisse Derix de Leunis (?), née à Louvain, fille de Pierre-Jérôme, gouverneur de Sicile, et de Catherine Muller, et
qui mourut à Aix le 9 nov. 1815, âgée de 85 ans. D'où :
a) Pierre-Claude de Guiramand, né à Naples vers 1764, mort à Aix le 15 juillet 1828.
b) Marguerite-Claire, née à Naples vers la fin de 1747, morte à Aix le 4 mai 1835.
c) Gabrielle-Pauline, née à Aix le 23 nov. 1753, et décédée le 14 oct. 1837.


(1) Mathieu Guiramand était notaire et la famille n'avait, à la fin du XIVe siècle, aucune prétention nobiliaire.
(2) La chapellenie en question fut fondée par testament, en date du 31 juillet 1413 (Et. Chaulan,à Aix),
 de Rostang Guiramand, notaire d'Aix, fils de Mathieu, également notaire.
(3) Il était marchand mercier, époux d'Isabeau Fenouil et fut père de Pierre Guiramand.
Cf. arch. du Var, E 1119 fo 313, et E 1141, fo 58.
(4) Pithon-Curt, T II. p 132, l'appelle Carnac.
(5) Le président du parlement d'Aix, du Bernet, figure entre 1636 et 1643. Dans la généalogie Castellane, il n'existe dans cet intervalle,
aucun Charles de Castellane, ayant eu un neveu du nom de Jean de Castellane, auquel puisse s'appliquer l'histoire de Maynier.
Il est vrai que ce dernier la fait encaisser par son père.
(6) Voir la notice sur les Guiramand par M. de la Calade, dans : Les grands officiers
royaux par M. Cortez, p. 362.
(7) Arrêts de Boniface, V. 277.


Entre le procureur general du Roy en la commission, poursuite et diligence de Me Alexandre Belleguise chargé par sa Majesté de la recherche
des usurpateurs des tiltres de noblesse suivant la declaration du 28 febvrier 1665 verifiée en la Cour des Comptes, Aides et Finances de ce pays
le second juin audit an, et arrest du Conseil du 16 aoust 1666, demandeur en execution de ladite declaration et arrest du Conseil d'une part
Et Charles de Guiramand Sr de Blauvac residant a St Vincens deffendeur et assigné d'autre.

Veu ladite declaration du susdit jour 28 febvrier 1665, arrest du conseil du 16 aoust 1666, jugemant en consequence rendu le 5 9bre (novembre) audit an,
exploit dassignation donnée a la requete dudit Belleguise sur Sr Charles de Guiramand en remise de ses tiltres du 13 avril dernier 1667, deubs extraictz dactes
passés par ledit Sr deffendeur dans lesquels il a pris la qualité de noble dès le 30 8bre (octobre) 1653 et 12 mars 1658, receus par Me Robaud notere,
hommage presté au Pape a Carpentras es mains de son recteur de la terre et seigneurie d'Entrechaud par noble Claude Guiramand filz et heritier
de noble Hyerosme seigneur dudit lieu du 20 9bre (novembre) 1549 deubement enregistré ez archives de la Reverende Chambre apostolique au
Comtat Venaissin signé de Georges, autre hommage presté au Pape par noble Jean de Guiramand fils de noble Claude de la mesme
terre du 21 xbre (decembre) deubement enregistré signé de George, mariage de noble et magnifique Seigueur Jean de Guiramand Sr d'Entrachaud au Comté
de Venise, fils de magnifique seigneur Claude [1] du 14 febvrier 1582 signé Anglesi notere, testament de Monsieur Jean de Guiramand seigneur
d'Entrechaud par lequel il institue noble Jacques son fils Sieur de Blauvac et confirme la donnation par luy faicte en son contract de mariage
a la damoyselle Sadoulete sa femme du 2 7bre (septembre) 1611 signé Esberard notaire, testament de damoyselle Francoise de Vernier
femme en premieres nopces de noble Jacques de Guiramand Sieur de Blauvac par lequel elle institue noble Charles son fils
du 16 juillet 1616  signé Barnioly, certificat des consuls de Blauvac comme noble Charles de Guiramand est fils de noble Jacques
et de  la damoyselle de Vernier et ledit Jacques fils de noble Jean et de la damoyselle de Sadoulet du 7 juin dernier 1661 ; genealogie et armes blasonées
de la maison de Guiramand ; inventaire et deffances dudit Sieur de Guiramand ; inventaire et contredics dudit Belleguise contre la susdite production,
conclusions du procureur general du roy en la commission et tout ce qui a esté fourny et produit de la part des parties riere le sieur Conseiller ,
ouy son rapport et tout consideré
Les commissaires dellegués par sa majesté ont declairé et declairent le dict Charles de Guiramand noble et issu de noble
race et lignée, ordonnent que tant luy que ses enfans nais et a naistre de legitime mariage et leur posterité jouiront des privileges attribués
aux autres nobles de la province tant et si longuement quilz vivront noblement et ne fairont des actes desrogeant a noblesse et a
cet effet le dict de Guiramand sera mis et inseré par nom, surnom et armes dans le cathalogue des veritables nobles
conformement a la declaration de Sa Majesté.
Signatures
Faict a Aix, le XXIII (23) septembre 1667

[1] avec damoyselle Louise de Sadoulet]