Génois,
commissaire général des galères du pape à la
bataille de Lépante (1571), fut nommé recteur du Venaissin (1577),
évêque de Savone (1881) et de Cavaillon (1583), archevêque
et vice-légat d'Avignon (1585), etc. Arrivé à Carpentras
le 28 avril 1577, il convoqua la noblesse de la Province pour y discuter le
plan des opérations militaires relatives au siège de Ménerbes.
Il eut le commandement des troupes destinées à cette expédition,
lesquelles étaient composées de six régiments Français,
d'un régiment de Corses, des milices comtadines, de 800 pionniers et
d'une artillerie considérable. GRIMALDI, blessé par une balle
au visage, fut obligé de se retirer à Carpentras; mais quelques
jours après il retourna au camp pour écarter les secours que
les assiégés devaient recevoir de leurs coreligionnaires du
Dauphiné et du Languedoc. La place ayant capitulé enfin le
9 décembre 1578, il en prit possession dès que les huguenots
l'eurent évacuée.
En 1580, il empêcha par sa fermeté un duel
qui allait avoir lieu entre deux soldats de la garnison de Carpentras qu'avait
excités Philippe Sagnet-d'Astoaud, baron de Mazan ; il adressa
même quelques reproches à ce dernier qui s'était offert
pour servir de second à l'un des combattants ; le baron résolut
de se venger de cet affront et en saisit bientôt l'occasion : le Grand
Prieur de France qui s'était arrêté dans la capitale
du Comtat, en étant parti pour se rendre à Avignon, GRIMALDI
et son frère Thomas, capitaine d'une compagnie de chevau-légers,
l'accompagnèrent par honneur jusqu'à une certaine distance
extra muros (24 mars 1580) ; à peine ceux-ci eurent-ils quitté
le prince, qu'ils furent assaillis par 80 cavaliers armés qui sortirent
d'une embuscade. Le recteur, à qui on en voulait principalement,
se défendit avec vigueur.
Le corps de son frère qui
fut tué avec cinq autres fut emporté par les assaillants et
fut trouvé le lendemain tout déchiqueté sous un olivier.
Au moment de l'attaque, une seconde troupe venue d'un autre côté
s'étant présentée à une des portes de la ville
et l'ayant trouvée fermée et bien défendue, alla joindre
les cavaliers et prit avec eux le chemin de Provence. GRIMALDI ne se croyant
plus en sûreté dans Carpentras, alla le même jour à
Avignon d'où il se rendit à Arles; il partit ensuite secrètement
pour Rome le 13 mai suivant, prenant sa route par Lyon, escorté par
une compagnie de chevau-légers jusqu'à Montélimar. Pendant
son absence, le Venaissin fut gouverné par l'évêque Jacques
Sacrat. Vers ce temps-là, des troubles éclatèrent à
Avignon. GRIMALDI fut de retour d'Italie en juillet suivant, ayant obtenu
du pape une entière satisfaction au sujet de l'attentat commis contre
sa personne, et amenant avec lui 200 soldats italiens conduits par Biaise
Capizucchi. Bientôt le fléau de la guerre cessa dans nos contrées.
GRIMALDI avait réuni, par bref du 7 avril 1579, le pouvoir rectorial
à celui de gouverneur d'Avignon, pendant que le roi de France avait
envoyé le co-légat d'Armagnac en Provence. En 1592, il fut
aussi chargé pendant quelques mois de la même vice-légation.
Il continua d'administrer le Venaissin jusqu'en 1583. A la requête
des consuls de Carpentras, il avait notifié, par proclamation le 12
août 1582, des inhibitions expresses de porter ou de faire porter aucun
dommage ou empêchement aux aqueducs et aux regards des fontaines de
cette ville, sous peine d'avoir le poing coupé sur le pont des fontaines,
etc. II fit connaître, la même année, aux comtadins, la
réformation du calendrier, en vertu de la bulle de Grégoire
XIII inter gravissimas, etc. Depuis 1584 il avait été nommé
général des armes dans nos contrées. En 1588, remplissant
les fonctions de la vice-légation, il fut chargé aussi de la
rectorie vacante par le décès de Francois Argolici. Malgré
la dignité épiscopale dont il était revêtu, on
le vit souvent, après avoir dit la messe, endosser la cuirasse, monter
à cheval et affronter le danger avec courage. Il mourut à
Avignon le 1er août 1592, à l'âge de 51 ans, non sans
soupçon de poison. Il y fut inhumé dans la métropole
où ses frères François et Jacques lui firent élever
un beau mausolée de marbre blanc et noir orné de son buste et
portant une épitaphe que mentionne Nouguier.
Dictionnaire historique, biographique et bibliographique
du d ..., Volume 2 Par Casimir François Henri Barjavel