de GAUF(F)RIDY, aliàs
Geoffroy, Jouffroi, Jouffret, Jouffrès
Généalogie
Source : Répertoire de la société de statistiques
de Marseille 1905 p170 et suivantes
...
Cette généalogie nous a été transmise par un
érudit et infatigable compilateur, M. Félix Brusset,
de Malaucène, qui a pu, dans le pays même qu'habitèrent
longtemps les Geofroy,
retrouver dans les vieilles minutes des notaires du lieu ou des environs
la succession vraie et non interrompue des anciens seigneurs d'Entrechaux,
depuis Bertrand jusqu'à Pierre,
père de François, qui, le premier, vint se fixer à
Sainte-Anastasie près Brignoles.
Bertrand et Antoine Gaufridi, frères, ce dernier bachelier en droit,
citoyens de la ville de Bonnieux (diocèse d'Apt), achetèrent,
conjointement et solidairement, vers 1453,
la moitié de la seigneurie d'Entrechaux (1) à la Chambre apostolique;
ils décédèrent tous les deux avant d'avoir fait le partage
de leurs biens et après avoir été consuls de Bonnieux,
l'aîné en 1461 et son frère en 1462 et 1463. Bertrand
s'était fixé dans son nouveau domaine (2), Antoine habitait
Cairanne (Vaucluse).
Ce dernier eut deux fils : Christol et Antoine, dont nous ignorons la destinée.
(1) Le P Boyer de Sainte-Marthe, dans son Histoire de
l'Eglise cathédrale de Vaison, dit p. 170 : « En 1419, l'Evêque
de Vaison, Hugues de Theyssiac,
acheta de ses propres deniers la moitié de la seigneurie
d'Entrechaus à Jean du Puy, pour le prix de 2.024 florins d'or ;
il possédait déjà l'autre moitié comme Evêque
de Vaison.
A sa mort, en 1445, la partie acquise par lui fut dévolue
au Pape (Eugène IV) qui chargea son légat, Pierre de Foix,
de la vendre : ce fut Bernard Gaufridi qui l'acheta. »
Voir aussi COURTET, Dictionnaire des communes du département
de Vaucluse, page 162.
M. Brusset dit que c'est par erreur que le P. Boyer nomme ce
Gaufridi Bernard, son véritable nom étant Bertrand.
(2) M. Labande, l'aimable et savant conservateur de la Bibliothèque
et Musée Calvet à Avignon, nous dit que les Gauffridy firent
un court séjour à Entrechaux.
I. Bertrand Gaufridi avait épousé Magdeleine
du Puy, fille d'André et d'Astraude Cavalier ; elle
était veuve en premières noces de marquis de L'Espine, seigneur
d'Aulun
et en deuxièmes noces d'Antoine de Bachi, seigneur du Castelar.
D'après le testament (André de Saint-Roman, notaire
à Malaucène) de Magdeleine du Puy, sa femme, Bertrand
était déjà mort le 6 novembre 1468.
Il avait eu pour fils Elzéard qui suit :
II. Elzéard, chevalier, seigr de Baudimente, coseigr
d'Entrechaux, de Cairanne, de Montbrun, de Terracières (Drôme),
épousa Yolande d'Astraud (Astuard), d'une illustre famille
du Comtat Venaissin.
Il vendit en 1499, à Jérôme de
Guiramand la partie de la seigneurie d'Entrechaux, acquise par son père
et son oncle, 46 ans auparavant. Or, comme elle était restée
indivise entre les deux acquéreurs,
Christol et Antoine, fils et héritiers d'Antoine Gaufridi, réclamèrent
en disant qu'ils avaient eux aussi des droits sur ce fief par leur père.
Elzéard fut alors requis par Antoine de Guiramand, évêque
de Digne,
oncle et tuteur de Jérôme, de faire approuver cette vente
par ces deux gentilshommes. Une transaction passée devant Jean Caudibert,
notaire à Malaucène, le 17 juin 1499, en présence du
prélat,
aplanit toutes les difficultés. Elzéard abandonna à
ses cousins Christol et Antoine, en échange des droits qu'ils avaient
sur Entrechaux, tous ceux qu'il avait lui-même sur les seigneuries
de Cairanne,
de Montbrun et de Terrassières et leur compta, en outre, quarante-cinq
ducats d'or.
Elzéard qui fut premier consul de Bonnieux, en 1465, et viguier
en 1492, était déjà mort en 1512 et avait eu pour enfants
:
1° Balthazard dont l'article suit. (Transaction entre Balthazard
et Pierre d'une part, et Antoine Sigaud, cordonnier, d'autre part, 19 avril
1518. Antoine de Ruffo, notaire à Malaucène. )
2° Pierre, seigneur de Baudimento, marié avec Catherine Michatte,
d'où :
A François qui vient se fixer à Sainte-Anastasie
(Provence) ;
B Elzéard, nommé viguier perpétuel de Bonnieux par
le pape Pie IV, en 1556, exerça jusqu'en 1580.
3° Reybaud, prêtre, curé de Puyméras (Vaucluse),
qui teste le 18 août 1549 devant Nicolas Chalandi, notaire à
Malaucène.
4° Huguet, sans alliance connue.
5° Cécile, mariée à noble Robert Robini, chevalier,
coseigr de Châteauneuf et de Lagnes (Vaucluse), fils de Gaucher et
d'Agnès du Puy ;
le contrat fut passé en présence de noble Pierre Soyol, de
noble Jacques (illisible), et de Barthélemy Giraudy, par devant Antoine
du Ruffo, notaire à Malaucène, 16 octobre 1494.
III. Balthazard, écuyer, fut nommé viguier
de Malaucène en 1555. Il disposa de ses biens le 11 février
1559 (1) et mourut peu de temps après.
Il avait épousé, suivant contrat du 10 novembre 1525 (2),
en présence de Claude dé Rémuzat seigr d'Olon, de Michel
de l'Èspine seigr d'Aulan, d'Etienne du Puy, de Gaucher Astier,
de Barthélemy et de Jean Martinel, tous habitants de Malaucène,
Jeanne de Bésignan, fille de François, chevalier, seigr
dudit lieu (Drôme), et de Françoise de Vesc, d'où :
1° et 2° Marin et Jacques, tous deux légataires de leur
père:
3° Guillaume, qui loua ses propriétés à Michel,
Gabriel Christol et Claude Fabrie père et fils (3) ;
4° Magdeleine, mariée le 9 février 1550 avec noble Jean
d'Astuard, fils d'autre Jean, seigr de Cheminades, et de dame Jeanne du
Cheylard de Bedoen (4) ;
5° Aliénor qui épousa Pierre des Mathieu, écuyer,
seigr de Saint-Just, habitant Malaucène ;
6° Blanche, sans alliance connue.
(1) Jean Guintrandy, notaire à Malaucène.
(2) Mathieu Rabasse, notaire à Malaucène.
(3) Acte en 1561, notaire Guillaume Gaudebert à Malaucène.
(4) Notaire Jean Guintrandy, notaire à Malaucène.
Bien que quelques-uns aient pris le titre d'écuyer et même
de chevalier, aucun Geoffroy d’Antrechaux ne figure sur les divers nobiliaires
du Comtat ;
certainement comme leurs descendants de Provence, ils appartenaient à
cette haute bourgeoisie qui, dans le Midi surtout, confinait de si près
à la noblesse,
que souvent, par ses alliances, les emplois qu'elle occupait ou les diverses
seigneuries par elle acquises dans le Comtat et les offices dont elle se faisait
pourvoir,
on l'y confondait complètement. Ne voyons-nous pas dans des actes
notariés des Gaufridi du Comtat qualifiés de nobilis et potentissimus
et parmi ceux de Provence,
à côté de marchands tenant boutique ouverte à
Toulon, Cuers ou Sollies, des conseillers du roi au Parlement (1). Tandis
que l'un est condamné comme faux noble,
un autre est admis frère servant d'armes dans l'ordre de Saint-Jean
de Jérusalem et, plus tard, fait chevalier du dit ordre sur preuves
faites de sa qualité de noble (2).
(1) A partir de 1704, Jean ayant acquis une charge
de secrétaire du roi, et ayant exercé pendant plus de vingt
ans, la qualité de noble lui fut acquise ainsi qu'à ses descendants
:
aussi, à partir de cette époque, ne voit-on
plus dans la branche aînée aucun de ses membres qualifié
de marchand, ils appartinrent dès lors à la noblesse provençale
ou française;
si l'on voit après celte époque quelques
Geoffroy se livrant au commerce, ce sont des collatéraux qui n'eurent
jamais la possession légale du titre de noble.
(2) Cette qualification de Noble, appliquée aux
membres de cette famille avant qu'ils eussent accès au Parlement, reste
bien obscure si on ne lui donne la signification de Notable;
Jean-Joseph, qui fut admis dans l'ordre de Saint-Jean de
Jérusalem, offre plutôt des preuves de notabilité que
de vraie noblesse.
D'autre part, tous les Gauffridy (aliàs Geoffroy, Jouffroi, Jouffret,
Jouffrès) qui ont occupé le consulat de Bonnieux, sont qualifiés
nobles, sans doute à cause de leurs fonctions.
Voici une liste de ces magistrats municipaux dont nous devons la communication
à l'amabilité de M. Jules de Terris :
- Noble Jean Gauffridy, premier consul en 1472, 1490,
1510, 1519, viguier en 1009, 1513.
- Noble Elzéard Gauffridy, premier consul en 1496.
- Noble Guillem Gauffridy, premier consul en 1509, 1517.
- Noble Lucquin de Jouffrès, premier consul en
1558, viguier en 1560, 1561.
- Louis Jouffrès, deuxième consul en 1564.
- Noble Pompée de Jouffrès, premier consul
en 1582, 1592,1601, 1607, 1515, 1622, 1638.
- Noble Elzéar de Jouffrès, consul en 1616.
- Noble Pierre de Jouffrès, premier consul en
1620, 1627.
- Elzéar Jouffrès, deuxième consul
en 1631.
- Noble Pierre Jouffrès de Fonture, premier consul
en 1633.
- Noble Pompée de Jouffrès-Fonture, premier
consul en 1648, 1652, 1658, 1666, 1679.
- Sieur Jean Gauffridy, deuxième consul en 1651.
- Noble Jean-Bre Jouffrès de Fonture, premier
consul en 1684, 1692, viguier en 1689, 1514, 1716.
- Noble Pierre de Jouffrès de Fonture, premier
consul en 1699, 1709, 1717; viguier en 1701.
- Noble de Jouffrès, chevalier, sgr de Fonture,
premier consul en 1725, 1736.
- Noble G. P. M. Jouffrès de Fonture, viguier
en 1735, 1741, premier consul en 1738, 1744, 1751.
- Messire P. Hiac. de Jouflrès-Fonture, premier
consul en 1718.
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