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La Critique du Nobiliaire de Provence, par Barcillon de Mauvans, dit que
la famille de Gassendi, originaire de Digne, est noble et ancienne, et qu'elle
possédait au XVIe siècle les coseigneuries de Sigoyer et de
Riès. Elle cite Marc Antoine Gassendi, seigneur de Thorame et de Tartonne,
qui avait été longtemps lieutenant de sénéchal
à Digne; Jean-Pierre Gassendi, seigneur de Tartonne, son fils, qui
devint président aux enquêtes du parlement d'Aix. Elle ajoute
que, ruiné sans doute par les guerres civiles de religion, Prosper
Gassendi, frère de Marc Antoine, dérogea pour rétablir
sa fortune.
A cette famille appartenait aussi, dit-on, Pierre Gassendi, qui s'est rendu
si célèbre dans les sciences physiques et dans la philosophie.
Né à Champtercier, près de Digne, en 1592, il embrassa
l'état ecclésiastique et devint chanoine et prévôt
de l'église cathédrale de cette ville. Son esprit, sa vaste
érudition et ses écrits sur Aristote le firent appeler à
Paris, et nommer, en 1645, professeur au collège de France. Il se lia
avec Gaulée, Kepler, Pascal et les savants les plus distingués
de son temps. Il mourut en 1655.
Soit qu'il y ait eu deux familles Gassendi, ou que la dérogeance
ait nécessité une nouvelle ère nobiliaire, Etienne Gassendi
fut pourvu, le 16 janvier 1644, d'une charge de conseiller secrétaire
du roi, contrôleur en la chancellerie des comtes de Provence. Il la
résigna trois ans après en faveur d'Esprit Gassendi, son neveu,
qui exerça plus de trente ans la charge de lieutenant particulier du
sénéchal d'Aix avec l'estime générale.
Jean-François Gassendi, frère puîné d'Esprit,
fut auditeur des comptes, puis conseiller à la cour des comptes d'Aix,
et racheta la terre de Campagne qui lui rendit la coseigneurie de Riès.
Joseph Louis Gassendi de Tartonne, dit l'abbé Gassendi, né
à Tartonne (Basses Alpes), le 26 avril 1751, était curé
de Barras, lorsqu'il fut nommé, en 1789, député du clergé
de la sénéchaussée de Forcalquier aux états généraux.
Il prêta serment à la constitution civile du clergé et
se retira dans ses foyers à la fin de la session de L'Assemblée
législative. Après la révolution du 18 brumaire (9 novembre
1799), il fut élu député des Basses-Alpes au Corps législatif,
où il a siégé jusqu'en 1803.
Balthazard de Gassendi, chevalier, seigneur de Tartonne et de la Penne,
maire de Digne, épousa, le 23 septembre 1738, Marguerite de Roux,
soeur du marquis de Bellaffaire. (Voyez l'Annuaire de 1858, p. 219.)
Jean-Jacques Basilien, comte Gassendi, né à Digne, le 18 décembre
1748, élève au corps royal d'artillerie en 1779, jouissait déjà
de la réputation d'un officier distingué dans son arme lorsque
la révolution éclata. Créé chevalier de Saint-Louis
en 1791, chef de bataillon en 1793, colonel, chef de brigade, le 3 mars 1796,
il prit part, en ces diverses qualités, aux opérations des
premières campagnes de la république. Il fut, le 18 mars 1800,
nommé général; et on le désigna, dans le même
temps, pour commander le parc d'artillerie du camp de réserve de Dijon.
Inspecteur général d'artillerie, et général de
division en 1805, il entra l'année suivante au conseil d'Etat, d'où
il passa, en 1813, au sénat conservateur. Le comte Gassendi appelé
à la pairie en 1844, accepta la même dignité pendant
les cent jours et fut exclu de la chambre haute après la seconde restauration.
L'ordonnance royale du 24 novembre 1819 lui rouvrit les portes du Luxembourg,
où il siégeait encore lorsqu'il mourut le 14 décembre
1828. II ne laissait pas de postérité et sa pairie s'éteignit
avec lui.
Faïence de Moustiers