Docteurs en droit

felix rey 2

Scipion de Félix la Raynarde
Ch de St J de J.


felix
Armorial de Marseille , BNF


felix


Philippe de FELIX, Ier du nom , était marchand à Avignon

Les maintenues de noblesse en Provence, par Belleguise (1667-1669).

L'auteur du nobiliaire fait descendre cette famille de l'illustre maison Felicis, du Piémont, sans en rapporter ni titre, ni enquête.
Celle de ce pays portait cependant des armes différentes qu'elle n'a quittées que depuis que les Félix se sont avisés de se faire
descendre de cette maison du Piémont, dont ils ont aussi pris les armes. L'extrait d'acte qu'ils produisent, pour prouver cette des-
cendance, du mariage de Philippe Félix, habitant de la petite ville du St-Esprit, le qualifie noble, natif de Rivole en Piémont, fils
d'Antoine Felicis, daté de l'an 1451. Cet extrait est l'acte d'enclouure, que les Félix ont fabriqué à cette fin. On ne trouve pas
son original, ni que ce Philippe ait jamais fait aucun acte, ni au Pont-St-Esprit, ni aux lieux voisins, où il a été qualifié noble na-
tif de Rivole. Notre auteur en flatte la famille de Félix. Il passe cet acte d'enclouure pour bon et en fait la descendance de celle de
Félicis, qui, dans la vérité, est éteinte et fondue dans celle du président Caroccio.

La plus véritable origine des Félix est Avignon. Ce sont eux qui y ont eu les premières manufactures de soie. Claude Félix
s'établit à Marseille, dans le xvie siècle, pour avoir un commerce plus ouvert des soies du Levant. Les étoffes de soie ne sont en
usage, en France, que depuis le commencement du même siècle.

On a observé que le premier qui, en France, porta des bas de soie fut Henri II, dans la grande fête qu'il fit au mariage de sa
fille avec Philippe, roi d'Espagne, où ce grand monarque périt par un éclat de lance dans l'œil, en courant dans le carrousel avec
Montgommery. On trouve dans les actes d'Avignon du même siècle, que les Félix y ont été les premiers ouvriers en soie à Mar-
seille et à Aix. Ceux de Marseille devinrent fort riches ; ils y firent des alliances nobles; ils furent élus premiers consuls. Ce premier
consulat les mit au rang des gentilshommes. Ils y ont fait deux branches. Il y a eu des contrôleurs de la marine, des capitaines
de galère et plusieurs chevaliers de Malte. Philippe et Olivier Félix ont fait deux branches dans Aix; la première est éteinte;
elle avait possédé l'office de lieutenant des soumissions au siège d'Aix, qui a passé à celle d'Olivier Félix. Celui-ci se sentait si peu
de la famille de Félicis, du Piémont, que, dans divers de ses actes, du 19 novembre 1617 (Magnin, notaire d'Aix) et du 21 mai 1615,
rière Nicolas Guiramand, aussi notaire à Aix, il est qualifié sire Olivier Félix, bourgeois. Cette qualité de sire, devant le nom pro-
pre, étant donnée communément aux simples bourgeois, qui venaient de quitter boutique. De cet Olivier Félix sont issus Martin
et Michel Félix, père et fils, successivement lieutenants des soumissions au siège d'Aix. De Claude Félix, établi à Marseille, sont
issus Louis Félix, cosgr d'Olières, par le mariage de Marguerite d'Agoult d'Olières, et Jean-Baptiste Félix, sr de la Reynarde et du
Muy, qui a acquis un office de conseiller au parlement d'Aix à N. de Félix, son fils.

* Dans un exemplaire de la Critique, j'ai copié la note suivante: « Philippe de Félix était marchand à Marseille, venant d'Avignon, où il était
également marchand. Il tint hôtellerie à Marseille, puis fut marchand mercier. Il était fils de Claude, habitant d'Avignon, lequel était fils d'un
néophyte d'Avignon, nommé Philippe ». Je n'ai pu vérifier l'exactitude de ces renseignements. Ce qui semble leur donner confirmation, c'est
que Philippe Félix était effectivement marchand à Avignon en 1550. Il donna quittance le 7 nov. de lad. année, comme marchand et citoyen
d'Avignon, en qualité de procureur de sa belle-mère « n. dame Anne de Baulx, veuve de feu n. Ponson de Bœufz » (1). (J. H. Sicolle, à Marseille).

La filiation de la branche de la Ferratière, sur laquelle Artefeuil (I. 375) donne des détails, est falsifiée, car Jean de Félix (VIIIe degré) qu'il donne
pour mari à Marguerite d'Henrici, vivait à Avignon, en 1634, avec sa femme Jeanne de Candian (2). Henri de Félix, médecin à Avignon en 1657 (3),
 se qualifie médecin du roi dans son testament du 15 fév. 1663 (Maseli, à Avignon). Artefeuil le dit gentilhomme ordinaire du roi
Louis XIII, mais il ne figure pas dans l'état très complet qui a été publié de la maison de Louis XIII (4). Les preuves pour Malte de Philippe de
Félix la Reynarde, en 1672, sont également falsifiées, dans les premiers degrés, pour donner à la famille une origine italienne, ce qui porte à
croire qu'ils sortent d'une souche modeste. Si l'on tenait tout particulièrement à s'en rendre compte, il suffirait de faire des recherches dans les
minutes notariales d'Avignon à la fin du xve et au début du XVIe siècle.

Cette maison, qui a eu un grand lustre dans sa branche des sgrs du Muy, est entièrement éteinte actuellement. Il se peut que les Félix de
Croisset se rattachent aux précédents, bien qu'Artefeuil en fasse une famille distincte (1.379). Rainaud de Félix, qui en forme le premier degré,
épousa, vers 1630, Françoise de Feautrier. Il avait un frère Joseph, juge et viguier de Mezel, marié avec Isabeau de Gassendi, et qui laissa
a) Antoine, docteur en théologie, b) Dominique, prieur de Mezel, c) Joseph- Mathieu, marié le 12 déc. 1667 (Arch. des B. A., B 2237) avec Lucrèce
de Goudin, et qui paraît père de Jean-Baptiste, vivant en 1756 (ibid. B 1724).

(1) Il avait épousé à Avignon Madeleine de Bus, fille de Pons et d'Anne de Bus, qu'Artefeuil (I. 376) dit, par erreur, fille de Pierre et d'Anne de Sade.
Anne de Bus avait donné procuration à son gendre le 10 juin 1544 (Honoré Jehan, à Avignon). Le mariage Felix-Bus serait du 3 juillet 1538
(P. de Johannis, à Avignon). Je n'ai pu le vérifier.
(2) Invent, des Arch. de Barbegal, no 1267. Leur contrat de mariage est du 17 juillet 1610 (G. Ruffi, à Avignon). Jeanne de Candian est dite fille de Jacques-Philippe et Françoise de Vany.
(3) Arch. des B. A., B 1636.
(4) Etat de la maison du roi Louis XIII, etc. (1601-1665). par E. Griselle. Paris, Catin. 1912.